Politique France

PS : après Cahuzac, Dalongeville, Guérini… Andrieux condamnée…

22 mai 20130
PS : après Cahuzac, Dalongeville, Guérini… Andrieux condamnée… 5.00/5 29 votes

…à de la prison ferme, et Kucheida à 30.000 euros d’amende !

Cette nouvelle est -comme c’est étrange- passée relativement inaperçue, mais la députée des Bouches-du-Rhône en exercice Sylvie Andrieux vient d’être condamnée hier, 21 mai 2013, à trois ans de prison dont un an ferme par le tribunal correctionnel de Marseille ! Une peine assortie de 100.000 euros d’amende, et cinq ans d’inéligibilité.

Sylvie Andrieux allonge donc la liste -qui commence sérieusement à ressembler à l’annuaire parisien !- de ces élus socialistes poursuivis et condamnés par une justice pourtant par nature fort peu zélée dès lors qu’il s’agit de s’en prendre aux puissants, surtout quand ils sont estampillés de « gauche ». Le parquet avait d’ailleurs seulement requit à son encontre deux ans de prison avec sursis, 50.000 euros d’amende et cinq ans d’inéligibilité. Le tribunal est allé au-delà du réquisitoire. Dont acte !

Il faut dire que les faits étaient particulièrement croquignolets : l’enquête judiciaire avait été ouverte mi-2007 -donc avant l’ère Taubira-Moscovici, ceci expliquant bien évidemment cela- après un signalement à la justice par la cellule Tracfin du Ministère des Finances d’important flux financiers très suspects sur les comptes d’associations marseillaises prétendant œuvrer en faveur des fameux « quartiers difficiles » de la ville. Ces sommes pour un montant d’au moins 700.000 euros, correspondaient pour l’essentiel  à des subventions diverses et variées généreusement versées par la région Paca, dont madame Andrieux fut la vice-présidente pendant onze ans, de 1998 à 2009.

L’enquête a révélé que ces prétendues associations étaient en fait des coquilles vides dont le seul intérêt, la seule action véritable, avait été de rétribuer tel ou telle animateur de quartier, leader d’opinion zonarde ou responsable « culturel » de la diversité, ces « petits cadeaux » en espèces étant bien entendu censés aider Sylvie Andrieux dans son implantation politique locale, c’est-à-dire principalement dans le 14ème arrondissement de Marseille.

Au cours de son réquisitoire, le procureur de la République Jean-Luc Blachon a évoqué un « procès de voyous », certains des accusés n’hésitant pas à user de la menace pour obtenir le paiement de ces « subventions ».

Principal accusé, et au cœur du système mis a jour, Boumédienne Benamar s’est durant le procès défaussé sur l’ancien attaché parlementaire de la députée, Rolland Balalas, qualifié par Benamar comme étant son « patron ». Une implication directe du collaborateur de la députée confirmée par d’autres accusés, notamment un tenancier de taxiphone du centre commercial d’une cité de Marseille, appelant d’ailleurs à la barre la parlementaire par son seul prénom -« Sylvie fait partie du quartier » a-t-il notamment déclaré devant le tribunal- qui avait lui aussi affirmé avoir agi « à la demande de Balalas ».

Dans un premier temps donc, au grand soulagement de la députée, le procès semblait se concentrer sur son seul attaché parlementaire, d’autant plus que celui-ci, pour raisons médicales, s’était fait porté pâle. Madame Andrieux en profitant donc pour se décharger de toute responsabilité dans ces détournements de fonds publics sur le dos de son employé, prétendant notamment qu’il avait dans son activité locale « un rôle central » et qu’il « gérait tout ». Une énième version du « responsable mais pas coupable » lancé avec le culot que l’on sait et en d’autres temps par une autre responsable socialiste, Georgina Dufoix.

Et puis, patatras ! Rolland Balalas s’est finalement bien présenté lors de la deuxième semaine du procès, et le joli cote de fées d’une députée totalement étrangère aux malversations mises à jour soigneusement élaboré par les défenseurs de Sylvie Andrieux s’est effondré. Car Balalas a reconnu que ces généreuses distributions d’argent public à des associations fictives, au seul bénéfice d’individus influents des banlieues sensibles, avaient bien été effectuées pour faire en sorte que « la popularité de Mme Andrieux dans les quartiers augmente ».

Bien entendu, Sylvie Andrieux a nié toute responsabilité dans l’organisation de ce clientélisme financier pourtant entièrement dévolu à ses seuls intérêts électoraux, criant au complot et niant avoir jamais personnellement regardé le contenu des dossiers de subventions. La bonne blague ! Ses avocats ont eux évoqué un « traquenard politique » et un procès à « l’odeur nauséabonde ». Ben voyons !

Avec la saga version Borsalino des frères Guérini qui n’en finit plus, cette affaire Andrieux est donc une nouvelle preuve de la corruption à l’échelle industrielle mise en place par la fédération socialiste des Bouches-du-Rhône, présidée malgré toutes ces casseroles et droit dans ses bottes par l’inamovible et tout puissant Michel Vauzelle… comme les affaires Kucheida-Dalongeville (qui courent encore) avaient été précédemment les preuves accablantes de la corruption généralisée mise en œuvre par le même Parti Socialiste, cette fois dans le Nord Pas-de-Calais. Toujours ce même 21 mai 2013, Jean-Pierre Kucheida a d’ailleurs été condamné par le tribunal correctionnel de Douai (Nord) à 30.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux, son avocat se fendant après l’énoncé du jugement d’un invraisemblable : « Il s’agit d’une belle victoire (sic), puisque la montagne a accouché d’une souris »… C’est dire où nous en sommes rendus dans l’indécence qui caractérise les oligarchies qui nous gouvernent !

Si l’on y ajoute encore un premier ministre -Jean-Marc Ayrault- condamné en 1997 pour « favoritisme dans l’attribution d’un marché public », un premier secrétaire -Harlem Désir- condamné le 17 décembre 1998, à 18 mois de prison avec sursis et 30 000 francs d’amende pour « recel d’abus de biens sociaux » et bénéficiaire -à la même époque et grâce à « tonton » Mitterrand- d’une amnistie fiscale pour une dette de 80 000 francs -rien que cela!- envers le Trésor Public relative à des amendes de stationnement non payées, et bien entendu, la toujours en cours affaire Cahuzac, qui risque fort d’ailleurs de déboucher sur une prochaine affaire Moscovici, tant il est de plus en plus évident que le Ministre des Finances savait depuis un bon moment déjà et en tout cas bien avant les aveux de Cahuzac que celui-ci possédait ou avait possédé des comptes non déclarés dans des paradis fiscaux (comme le savaient d’ailleurs sans doute également Manuel Valls et François Hollande), on conviendra que, décidément, le Parti à la Rose ne la sent plus depuis un sacré moment déjà, et qu’il serait dès lors bien inspiré de faire le mort et de s’écraser platement au lieu de prétendre, des trémolos dans la voix, et devant des médias muets comme des carpes devant l’affirmation  éhontée d’un culot que l’on peut doublement qualifier d’élyséen, présider à la moralisation nécessaire de la vie politique française !

Marc LEROY – La Plume à gratter

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