Publié le : 13 fevrier 2014
Source : synthesenationale.hautetfort.com
Je connais un endroit à Paris où l’on ne ricane plus tout à fait de la même façon. Oh, on ricane encore, parce que c’est mécanique, automatique, mais on a compris que le temps du ricanement heureux est terminé. Au siège de Libération, il y a comme un goût de cendres dans les ricanements de cet hiver 2014. On perçoit que le type de méchanceté qui était la raison d’être de ce repère de bobos a fait long feu et ne se porte déjà plus.
Durant trente ans, la fonction de Libération a été de moquer, de stigmatiser les braves gens, ceux qui ne voulaient pas, devenir des mécaniques mentales téléguidées par l’industrie culturelle, ceux qui refusaient de voir leur personnalité entièrement déterminée par le marché du cinéma, de la musique, de la high-tech. Ceux qui refusaient de devenir des zombies « fabriqués » par le marché mondialisé en un mot.
Pour cela, les gens de Libération ont ressassé à satiété les mêmes invectives, les mêmes amalgames, les mêmes ignominies, les mêmes trucs d’école de photo, les mêmes banalités d’école de cinéma, les mêmes ricanements hautains et méprisants, tout cela toujours dirigé contre les mêmes cibles, les Français attardés, les ploucs ringards, les provinciaux sous-développés, les beaufs grossiers.
Les mêmes trucs photo lamentables utilisés pendant trente ans pour ridiculiser les braves gens. Il faut le faire !
« Nous sommes un journal » titrent ces pitoyables bobos de l’ex-Libération en réponse aux financiers qui viennent de siffler la fin de la récréation et de leur signifier en clair qu’ils sont devenus des idéologues superflus et, si j’ose le dire, et j’avoue que j’ai plaisir à le dire : ringards.
Mais non : vous n’avez jamais été un journal, bobos ahuris ! Vous n’avez été qu’une association de malfaiteurs chargée par le marché capitaliste de démoraliser et de désespérer un peuple sain et drôle, la classe populaire française. Classe promise à la liquidation et à l’éradication par différents moyens, parce qu’elle représente tout ce que le marché mondial ne peut supporter : l’ironie et l’esprit frondeur. Il se trouve qu’aujourd’hui, le marché n’a plus besoin de vous pour ce sale boulot, que votre type de méchanceté est éventé et vieillot et que vous rejoignez votre destination naturelle : la poubelle aux collabos usagés.
Vous ne saviez donc pas ceci que le marché capitaliste ne fait de promesses à personne, et qu’il les tient toujours.
Jacques-Yves Rossignol