Le bureau de l’UMP a décidé mercredi matin d’investir dans le Nord, aux législatives de juin prochain, un autre candidat que Christian Vanneste, accusé de propos homophobes, indique l’AFP. Mais les instances du parti, qui ont menacé d’exclusion le député, ont également avancé que l’intéressé avait décidé de lui-même de quitter l’UMP, ce qui éviterait de l’exclure. « Il nous a informés qu’il renonçait à son investiture et il nous a donné sa parole d’homme qu’il allait quitter la politique », ont annoncé en début de réunion Jean-François Copé, le secrétaire général, et Marc-Philippe Daubresse, secrétaire général adjoint, selon LeMonde.fr.
Sauf que Christian Vanneste n’est pas au courant. Interrogé mercredi matin par leJDD.fr, le député apprend la nouvelle. Et la dément : « Cette décision m’appartient, ils n’ont pas à parler pour moi. Elle viendra quand j’aurai l’intention de la donner. Je ne supporte pas que ces gens qui n’ont même pas pris contact avec moi osent transmettre des informations qui m’appartiennent et qui ne leur appartiennent pas ». En colère, Christian Vanneste estime que « ce parti (l’UMP, Ndlr) fonctionne vraiment de façon totalitaire, ça devient de plus en plus irrespirable! C’est incroyable! Ces gens n’ont pas daigné avoir de contacts avec moi depuis une semaine. Ils ont réagi en ne comprenant même pas ce que je disais, en attaquant ce qui est une vérité historique sans même en discuter », poursuit-il, ne regrettant pas du tout ses propos de la semaine dernière. « Et maintenant il annonce ma démission? Qu’ils aillent se faire foutre! Il y en a marre à la fin! »
En fait, le député du Nord n’a eu des « contacts » qu’avec Bernard Accoyer et Christian Jacob, respectivement président de l’Assemblée et patron du groupe UMP. Personne d’autre, assure-t-il. « Nous avons eu un entretien très amical et je leur ai expliqué de quoi il retournait. Encore une fois ce que j’ai dit est parfaitement vrai. » Et, encore une fois, il glisse qu’il est en fait victime d’un « coup monté à l’intérieur de l’UMP » qui aurait été orchestré par Gaylib, cercle de réflexion gay au sein du parti. « Ils n’ont pas le respect de membres qui, comme moi, sont d’une fidélité exemplaire au mouvement dans lequel ils sont rentrés depuis bien longtemps », ajoute-t-il à l’adresse de la direction de l’UMP.
Une situation qui lasse Christian Vanneste qui admet toutefois : « C’est vrai que je songe de plus en plus à quitter, il est vrai, cette galère qui vogue vers des rivages bien dangereux. » Ira-t-il dans un autre parti si jamais il quittait réellement l’UMP? « C’est une question qui ne se pose même pas », conclut-il.
