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« La dérive – Le sens des mots » table ronde du Cercle Léon Blum – 2003

23 mai 20120
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Publié le : 23 novembre 2003

Source : cercle-leon-blum.org

Les intervenants de la table ronde « La dérive – Le sens des mots » sont :

  •  Alain FINKIELKRAUT, Philosophe
  • Jaques TARNERO, Réalisateur du film « Décryptage »
  • Nicole GENEIX, Secrétaire Générale du SNUI-pp
  • Jean-Paul HUCHON, Président du Conseil Régional d’Ile-de-France
  • Pierre MOSCOVICI, Ancien Ministre
  • Jean-Christophe CAMBADELIS, Député de Paris
  • Bernard KOUCHNER, Ancien Ministre
  • Malek BOUTIH, Ancien Président de SOS Racisme, Secrétaire National du Parti Socialiste

Le débat est animé par Serge MOATI.


Serge MOATI

Je voudrais remercier Laurent Azoulay et François Hollande, mais aussi saluer la présence dans la salle de Christiane Taubira.

Le thème de ce débat paraît hallucinant, quasiment surréaliste. Qui aurait organisé un pareil colloque, intitulé de la sorte, il y a encore quelques années ? C’est à la fois étonnant, grave et affligeant.

Nous allons maintenant parler des mots, afin de sentir, analyser, combattre, mais aussi défendre, aimer, proposer, bâtir et construire. Certains mots vous font mal. D’autres peuvent tuer, comme «youpin » ou « bougnoule ». D’autres peuvent encore servir à renverser les perspectives, les opprimés d’hier étant qualifiés d’oppresseurs, les victimes devenant des bourreaux, les filles et les fils de ceux qui ont miraculeusement survécu aux camps de la mort étant traités de nazis.

En revanche, certains mots sont porteurs de paix. Nous pouvons ainsi faire le pari de la fraternité. Ce mot est au cœur de notre débat. Je le propose donc à nos invités pour amorcer le débat.

Bernard KOUCHNER

D’après mon expérience, la fraternité est un concept plus théorique que pratique. Elle n’est que rarement mise en œuvre. Elle fonde la République, mais on ne l’y décèle pas vraiment. Elle est un but : je parlerais donc de paix et de processus de paix. La fraternité est dans le chemin de la paix. Pour cela, il faut accepter nos différences.

La fraternité, c’est ce qui passe dans le processus de Genève, que nous devons tous acclamer, défendre et mettre en avant. La fraternité consisterait à rapprocher les deux processus de paix et à faire en sorte que l’appel de Genève soit signé et approuvé dans le monde entier, et qu’il ne soit pas réservé au Proche Orient.

Mon expérience est malheureusement plutôt celle du fracas, des meurtres et de la façon dont la violence appelle la violence.

Alain FINKIELKRAUT

On aimerait pouvoir opposer le mot de fraternité aux mots qui tuent, dont Serge Moati a dressé une liste non exhaustive. Le monde dans lequel nous vivons ne rend plus cette opération possible. Ce mot, cet idéal de fraternité, a en effet été capturé par l’antisémitisme. Cette capture s’est opérée en août 2001 à Durban. Une conférence a été réunie sous l’égide de l’ONU pour proclamer contre l’intolérance, le racisme et la xénophobie, la fraternité de tous les peuples. Cette conférence a abouti à ce discours : tous les hommes sont frères, sauf les juifs. Se croyant le peuple élu, ils bâtissent en Israël une société d’apartheid et commettent un génocide.

Autrement dit, un mouvement contre le racisme et pour l’antisémitisme des peuples s’est construit à Durban. Ce MRAP en question est toujours plus puissant. L’Europe elle-même se durbanise progressivement, comme en témoigne à mes yeux la dernière réunion du Forum Social Européen, dont le clou du spectacle aura été l’accolade de José Bové à Tarik Ramadan. Cette accolade aura été suivie d’une émission de Daniel Mermet sur France Inter, à la gloire de ce dernier. Le mouvement de l’alter-mondialisation a ainsi tendu ce qu’il croyait être une main fraternelle aux damnés de la terre et à tous ceux qui reconnaissent leur souffrance et leur difficulté dans le destin des Palestiniens.

Tarik Ramadan n’a pas simplement écrit un texte antisémite, qui dresse la liste d’intellectuels juifs intervenant pour Israël. Il a conclu de leur commune identité une identité de leurs positions politiques, ce qui est un amalgame mensonger. L’un avait soutenu la guerre en Irak, alors que d’autres s’y refusaient. Certains prenaient position sur le conflit israélo-palestinien, mais pas tous. Surtout, personne n’a fait référence au deuxième paragraphe de ce texte, qui affirme que la guerre en Irak a été construite par Paul Wolfowitz, sioniste notoire, pour assurer la sécurité d’Israël. Autrement dit, Tarik Ramadan a ressuscité le discours des protocoles des sages de Sion. Cette haine des juifs pas seulement passionnelle. Elle est aussi systématique : elle impute l’histoire aux manœuvres des Juifs.

J’en reviens au mot « fraternité ». Je m’inquiète de voir le mouvement alter-mondialiste tendre une main fraternelle à des gens qui pensent ainsi. Je m’inquièterais aussi si les socialistes, en guise de critiques de la mondialisation libérale, tendent une main fraternelle à l’alter-mondialisation, qui est tombée si bas.

Serge MOATI

Je salue la présence de Robert Badinter dans l’assistance.

Malek BOUTIH

En tant que militant de gauche et responsable du Parti Socialiste, la fraternité est le fondement de mon engagement. La souffrance d’un homme ou d’une femme doit être soulagée. Ses oppresseurs doivent être combattus, sans conditionner cette démarche et sans l’analyser au travers d’une idéologie.

La fraternité ne peut pas être l’otage du conflit du Proche Orient. Je l’affirme, même si certains construisent des discours faux. Tout le monde souhaite la paix au Proche Orient, mais la fin de ce conflit n’amènera pas la fin de l’antisémitisme. Comme toutes les haines raciales, la haine du juif repose sur une logique de domination, qui se camoufle en permanence derrière des attributs idéologiques, des explications politiques, des prises de position tactiques.

Pour lui répondre, je m’inscris totalement dans les propos du Premier Secrétaire du Parti Socialiste. Premièrement, il n’y a pas d’autres moyens que de refuser totalement la haine raciste qu’il représente, sans conditions, sans débat et sans explications. Deuxièmement, combattre l’antisémitisme comme les autres formes de racisme, c’est se battre pour une société fraternelle, qui refuse la prise en otage d’un individu en fonction d’une idéologie politique.

J’affirme qu’il faut également refuser de réduire le problème de l’antisémitisme à la seule communauté des jeunes beurs de banlieue. Ils ont une responsabilité dans les actes antisémites, mais ils ne doivent pas devenir les boucs émissaires alors que l’antisémitisme est déjà largement répandu dans la société française.

Il me semble donc que la fraternité est avant tout une révolte contre la souffrance dont certains citoyens peuvent être victimes en fonction de leurs origines et qu’elle ne doit pas être conditionnée à un discours politique qui créerait de nouvelles frontières. L’heure est au rassemblement et à la lutte contre ceux qui veulent nous enfermer dans des familles communautaristes.

Serge MOATI

Tu avais dit lors d’une interview que « l’antisémitisme, c’est un racisme qui passe mal ».

Malek BOUTIH

De nombreuses personnes se sont penchées sur la sémantique de l’antisémitisme. Je pense qu’il faudra à l’avenir utiliser un mot qui fait plus mal et parler d’un racisme anti-juif. Je refuse le discours fondé sur la géopolitique. C’est un racisme qui se cache, se camoufle et cherche des appuis dans une certaine théologie t une certaine théorie politique. Il faut le débusquer comme ce qu’il est : une réalité de barbarie.

Serge MOATI

Je passe la parole à Jean-Paul Huchon, actuel et, je l’espère, futur président du Conseil Régional d’Ile-de-France.

Jean-Paul HUCHON

Malek Boutih a raison sur un élément très important. Nous avons en France un passé en termes d’antisémitisme qui est parmi les plus lamentables d’Europe. Il faut le reconnaître. Il a malheureusement fallu attendre que l’actuel Président de la République reconnaisse la responsabilité de l’Etat Français.

Par conséquent, il ne faut pas trop accuser un nouvel antisémitisme, parce que l’ancien est toujours profondément ancré. Au sein du Conseil Régional, nous sommes en présence de 36 élus du Front National et du MNR, ce dernier mouvement représentant une tendance racialisante scientifique, plus proche des SS, alors que le FN incarne un racisme plutôt anticapitaliste, plus proche de Roehm et des SA.

Confrontés à ces mouvements chaque jour, notre premier recours est de ne jamais plier, de ne jamais laisser échapper un mot de trop.

Pour le reste, je n’ose même pas prononcer l’expression de « antisémitisme de gauche », tant cela me paraît contradictoire et paradoxal. Il faut cependant convenir du fait qu’il a toujours existé. Garaudy en est un représentant : l’inventeur du révisionnisme a été un militant de gauche, un député socialiste en 1946, avant de rejoindre l’extrême droite. Thion a également défendu les thèses de Faurisson. Plus récemment, José Bové franchit clairement la limite lorsqu’il affirme que les attentats antisémites sont perpétrés par le Mossad, de même que Bernard Langlois, que j’ai connu au PSU et que je plains, qui parle des sionistes acharnés du Parti Socialiste en ne citant que des noms de camarades juifs. Je pense qu’il s’est perdu.

Il faut donc avoir un peu de culture historique. Elle ne s’acquiert pas spontanément. Au sein de la Région Ile-de-France, nous avons ainsi engagé une action de longue haleine pour expliquer aux 550 000 lycéens répartis dans 466 lycées ce qu’a été la Shoah et ce que l’antisémitisme est.

70 lycées d’Ile-de-France y consacrent un projet Passion, recevant au cours de l’année d’anciens déportés et se rendant début décembre à Auschwitz. Les jeunes beurs qui participent à ces opérations ne sont plus les mêmes lorsqu’ils en reviennent.

Si nous parvenons à perpétuer cet effort, il sera peut-être possible de promouvoir la fraternité.

Serge MOATI

Puisque nous abordons la question de l’enseignement, je passe la parole à Nicole Geneix, secrétaire générale du SNUI-pp, qui est le principal syndicat d’enseignants du primaire.

Nicole GENEIX

Le mot « Fraternité » est placé au fronton de toutes nos écoles. En tant qu’enseignant et que syndicaliste, je crois profondément à l’éducation. Je suis d’accord avec ce qui vient d’être dit : il ne faut pas laisser passer ne serait-ce qu’un mot.

Puisque l’on doit être sans concession, l’examen du rôle de l’école doit nous amener à relever ses effets positifs. Je ne vais pas prétendre que tous les enseignants sont exemplaires, mais il faut déterminer comment on peut améliorer notre soutien au combat que l’on mène contre le racisme et l’antisémitisme dès l’école primaire. La morale ne saurait suffire.

En tant qu’enseignante, je peux témoigner de la difficulté de ce combat, qui revient à dire à des enfants que leurs parents ont tort, que leur entourage se trompe, et que le racisme est inacceptable.

Les enseignants ayant pris conscience de cet enjeu et de la nécessité de les intégrer au cœur de la classe sont aujourd’hui nombreux. Au Salon de l’Education, les éditions Milan ont présenté, et beaucoup vendu, un livre adressé aux jeunes enfants, intitulé L’étoile d’Erika. Il a été utilisé par des institutrices de Seine Saint-Denis suite aux derniers évènements de Gagny.

Chaque année, mon syndicat participe avec d’autres syndicats enseignants et la LICRA à la semaine d’éducation contre le racisme. Cela ne suffit, bien entendu, pas, mais cette initiative a de plus en plus de succès. Nous avons également consacré un article de notre journal à ces questions. Professionnellement et syndicalement, nous ne renonçons pas.

Il faut prendre conscience du fait que l’école seule ne peut rien, qu’elle ne fabriquera pas à elle seule du lien social, mais qu’elle se bat et qu’elle a besoin du soutien de toute la République.

Serge MOATI

Vous êtes très nombreux à avoir vu le film Décryptages, dont le réalisateur, Jacques Tarnero, est présent.

Jacques TARNERO

J’étais au Forum Social Européen. J’y ai vu de nombreuses choses mais pas de fraternité. Au contraire, j’ai pu constater la présence en filigrane d’une cause politique érigée en religion : la Palestine.

Puisqu’il faut décliner sa carte d’identité politique, je ne conteste pas les droits nationaux légitimes du peuple palestinien. Ce n’est cependant pas ce qui était avancé, qu’il s’agisse de Bernard Langlois, de Daniel Mermet ou de Tarik Ramadan.

Ce lieu est censé proposer de nouvelles solutions au monde. J’ai assisté au triomphe de ce qu’Alain Finkielkraut a dénoncé en préambule : le triomphe de la pensée Durban.

Je pense qu’il y a aujourd’hui un déshonneur pour la gauche de négocier avec la LCR ou José Bové, qui est comparable au déshonneur de la droite lorsqu’elle négociait des accords avec le Front National.

En ce qui concerne le rôle de l’école, je pense qu’il faut mettre en cause l’idéologie dominante dans le milieu enseignant qui répercute l’idée selon laquelle le sionisme est à proscrire. Ainsi, dans une école de Nanterre, des enseignants ont eu l’idée d’aller chercher une pierre à Auschwitz pour la transporter en Palestine et y construire une école de la fraternité. Au-delà de l’apparente bonne intention, cela voudrait dire que les Palestiniens souffrent de ce qu’ont souffert les Juifs à Birkenau. Cette initiative pédagogique n’a pourtant été ni débattue ni contestée.

Malek BOUTIH

Lorsque l’on mène un combat aussi important que celui dont nous débattons aujourd’hui, il faut être précis et se garder des amalgames. Dire que la majorité des enseignants est responsable de l’antisémitisme en France est problématique. La formulation de Jacques Tarnero m’a peut-être induit en erreur, mais je crois que le mécanisme de catégorisation relève d’une méfiance, d’une défiance, d’une peur et d’un isolement. Il y a dans le milieu enseignant du racisme et de l’antisémitisme, comme partout ailleurs. Il faut cependant saluer les efforts positifs de nombreux professeurs, qui apprennent autre chose aux élèves dont ils ont la charge et qui ‘mont appris à penser différemment.

Nicole GENEIX

Je ne pense pas qu’il y ait une idéologie dominante dans le milieu enseignant. Je connais l’exemple qu’il a cité, mais comme je l’ai dit tout à l’heure, je ne peux pas, en tant que représentante syndicale, affirmer que tout le monde est exemplaire. Certaines initiatives sont discutables, pour ne pas dire condamnables.

Je connais de nombreux autres exemples d’amalgames, et ce dès l’école primaire. Je pense toutefois que nous avons intérêt à valoriser ce que l’école fait de bien et de positif.

Je précise que j’ai participé à deux débats sur l’éducation au FSE. J’y ai vu des personnes ayant soif d’apprendre et de comprendre, avec une réelle capacité d’indignation. Il y a certes eu des choses discutables, mais il faut faire attention aux amalgames sur tous les sujets.

Pierre MOSCOVICI

La Fraternité est inscrite dans la devise de la République. C’est un objectif, une finalité et un idéal. La question est de savoir comment y parvenir. J’ai envie de prononcer un certain nombre de verbes.

Le premier serait « dénoncer ». François Hollande a ainsi reconnu nos fautes et s’est prononcé au nom du Parti Socialiste pour une dénonciation constante et inconditionnelle de l’antisémitisme. C’est la première des choses que nous devons faire.

Nous devons ensuite « combattre ». Enfin, nous devons « dialoguer », y compris lorsque nous avons des différents, sans quoi cette initiative du Cercle Léon Blum sera condamné à l’enfermement. Il faut également dialoguer à l’extérieur de ce cercle : François Hollande et moi-même nous rendrons à Genève pour soutenir cette initiative et assister à la manifestation prévue le 1er décembre.

Par ailleurs, en réaction aux propos d’Alain Finkielkraut, il ne faut pas penser que le FSE, c’est l’Europe, ou que le FSE, c’est la gauche. Ce n’est pas vrai. Je suis un militant européen. J’ai été Ministre des Affaires Européennes du gouvernement Jospin. Lorsqu’un gouvernement comprenant des ministres d’extrême droite est arrivé au pouvoir en Autriche, les socialistes français ont été les premiers à militer pour des sanctions.

Le FSE a une réalité extrêmement composite. Il faut là aussi mener des formes de dialogue appropriées et être capable de faire le tri entre ce qui est absolument intolérable, comme la présence de Tarik Ramadan ou les inspirations idéologiques de certains, et le reste. Certains sont d’abord anti-mondialisation. De là, ils deviennent anti-américain, anti-sioniste et antisémites. Au passage, ils deviennent anti-européens. Or j’affirme que renoncer à l’Europe nous affaiblirait considérablement, y compris au Proche Orient.

D’autre part, si j’ai adhéré au Parti Socialiste, en tant que Juif, Français et socialiste, c’est aussi en pensant à Léon Blum. Il faut réfléchir et essayer de savoir pourquoi il se serait battu aujourd’hui. Or cet homme s’est battu pour la République, pour la gauche et le socialisme, ainsi que, sur la fin de sa vie, pour le sionisme, porteur à son sens d’une paix pour le Proche Orient.

Faire respecter Léon Blum suppose une forme de fraternité. Cela suppose aussi que l’on ne condamne pas l’ensemble de la gauche et que l’on n’oublie pas l’histoire commune de la gauche, des Juifs et d’Israël, qui a pu connaître des difficultés mais qui est également porteuse de traditions extrêmement fortes.

Jean-Christophe CAMBADELIS

Comme nous le constatons, la fraternité ne va pas de soit. C’est un combat, qui se mène dans des moments historiques et politiques particuliers.

Avant de comprendre comment elle peut s’imposer en France, il est important d’aborder certaines spécificités françaises. L’antisémitisme en France ne s’est pas caractérisé par des pogroms dans les villes comme dans d’autres pays. Il s’agit à l’inverse de pogroms dans les têtes. Nous combinons ainsi un antisémitisme politique et un antisémitisme culturel.

Face à cet antisémitisme politique, la gauche a toujours été mal à l’aise. Lorsque Drumont posait le problème du Juif et de l’argent, le militant socialiste et les premiers militants communistes, ne savaient pas comment se comporter. Au moment de l’affaire Dreyfus, les dirigeants du parti socialiste n’osaient pas prendre sa défense, parce qu’il estimaient qu’il était un juif petit-bourgeois. Au commencement de l’ultra-gauche et de la CGT, le courant Blétry a donné naissance à un courant antisémite.

A chaque fois, des hommes et des femmes se sont regroupés et ont fait preuve d’intransigeance, pour se battre sur les mots et combattre les propos politiques de l’antisémitisme. A cet égard, Léon Blum est une figure intéressante pour nous tous : face à une telle peur, sa réponse était politique. Il ne s’agit donc pas de se retrouver seuls et isolés pour se rendre compte que les autres nous sont opposés, mais de devenir majoritaires pour faire reculer l’antisémitisme.

De ce point de vue, les propos de François Hollande sont déterminants. Il a posé la question centrale : celle de la République.

En ce qui concerne la partie internationale, il y a un mouvement a créer aujourd’hui : celui de l’appel pour la Paix. Plus nous serons nombreux, plus le Cercle Léon Blum fera signer ce texte à des citoyens français, quoi qu’ils pensent par ailleurs, plus nous serons en mesure de créer les conditions politiques pour faire reculer à l’échelle internationale un phénomène que nous réprouvons.

Il est tout aussi nécessaire de défendre de façon intransigeante la République en France et l’appel de Genève au niveau international, tout en sachant que le casting pour réaliser ce projet n’est pas le plus adéquat, qu’il s’agisse de Bush, de Sharon ou d’Arafat. Cela ne doit pourtant pas nous empêcher de populariser cet appel.

Serge MOATI

Je vous suggère un nouveau mot : « communautarisme ».

Malek BOUTIH

Dans la société française, le communautarisme est une prison que l’on veut nous imposer. Il ne s’agit plus seulement de comportements individuels. Il s’agit désormais d’un discours politique, qui veut enfermer les citoyens français dans une communauté. J’affirme au contraire que je n’appartiens pas à d’autres communautés que la communauté nationale et républicaine.

Je fais partie de ceux qui ont dénoncé dès le premier jour les actes antisémites en tant que tels, sans donner d’explications et sans recourir au contexte international. Je l’ai fait en homme libre, en militant antiraciste, et en tant que militant de gauche. Je ne veux pas que demain on m’enferme dans une communauté, qui n’est pas un rassemblement comme les autres mais qui se fonde sur ce qu’il y a de pire dans l’identité.

La présence dans certains combats de gauche ou dans les lieux ou la gauche combat d’hommes comme Tarik Ramadan est donc contradictoire. Je me refuse à laisser ce discours s’affirmer et à me faire représenter par Ramadan, ou l’UOIF, même si le Ministère de l’Intérieur les a intronisé au moyen de fausses élections.

Enfin, je voudrais vous adresser le message de jeunes et de moins jeunes qui partagent mes origines et qui partagent totalement mes convictions : lorsque nos regards se croisent, ils veulent qu’on ne voit pas dans chacun d’entre nous l’image que l’on veut nous coller, celle du communautarisme. Ils veulent qu’on puisse aussi déceler ceux qui sont heureux de vivre en France, qui apprécient les autres et qui souffrent de l’image qui est donnée de leur religion, de leurs origines et de leur famille. Combattre le communautarisme, c’est accepter cet échange de regard et reprendre confiance en constatant que les communautaristes sont minoritaires. C’est nous qui sommes majoritaires !

Bernard KOUCHNER

Je suis un peu gêné par ces mots, qui charrient beaucoup de sous-entendus. Le communautarisme nous concerne également, même si nous pensons tous que la République est la forme suprême de la vie en société. Ce n’est pas forcément quelque chose de négatif. Je partage les conceptions de Malek Boutih, mais il faut également se rendre compte, avec beaucoup de précautions, que le communautarisme est aussi, de par le monde, un moyen de protection pour certaines personnes. C’est une façon pour eux de comprendre le monde et de retrouver une certaine chaleur dans des liens familiaux quelque peu brisés.

Comme Alain Finkielkraut, j’ai été scandalisé par l’assimilation réductrice entre le combat des palestiniens et la Shoah qui a été faite à Durban. Les ONG et les associations ont beaucoup contribué à la naissance d’une image positive de la lutte des Palestiniens. Il faut comprendre que ces personnes issues du milieu médical ou de la Communauté Européenne, qui se sont engagés dans la construction d’un Etat palestinien au moment où nous pensions que le processus d’Oslo allait aboutir, constatent des différences que certains autres refusent. Ils condamnent évidemment les attentats suicides, cette forme de guerre horriblement moderne, qui n’est pas que palestinienne et sans doute pas qu’islamique. Ils cherchent cependant à comprendre comment elle a pu naître et ce qu’elle signifie. Est-ce qu’une mère palestinienne souffre moins qu’une mère israélienne ? Est-ce qu’être menacé par un avion de chasse n’est pas sensiblement la même chose que d’être sous la menace d’un attentat suicide ? Si l’on ne comprend pas cela, il sera impossible de développer les forces nécessaires pour faire aboutir un processus de paix. Cela ne veut pas dire que j’approuve ces raccourcis. Je veux simplement souligner le fait que les douleurs sont « bilatérales ».

Nous sommes en France. Il était naïf de penser, comme la gauche l’a trop fait, que ce conflit qui dure depuis plus de quarante ans ne laisserait pas de traces en notre sein. C’est presque idiot de le penser. Nous avons défendu l’état d’Israël, la seule démocratie de cette région du globe. Pierre Moscovici nous a rappelé la place particulière que les socialistes ont tenue dans cette histoire.

J’ai connu des communautés dans le monde qui avait du mal à s’assimiler. C’est là le levier des déchirures, des brutalités, de la guerre et du nettoyage ethnique. Il faut évidemment combattre ces effets du communautarisme, mais en en comprenant le fonctionnement. En France, nous ne pouvons pas dire que nous ne sommes pas concernés par l’histoire du Proche Orient. Nous y avons une place historique qu’il nous faut assumer.

Alain FINKIELKRAUT

A ma propre surprise, j’interviens depuis deux ans sur Radio Communauté. Suis-je devenu communautariste ? Ma réponse est non. Il se trouve qu’il y a aujourd’hui une communauté de destin des juifs face à l’antisémitisme. Hannah Arendt disait : « Lorsque je suis attaquée comme juive, je ne réagis pas comme membre de l’humanité. Je réagis comme juive. » C’est ce que j’essaie de faire.

Cependant, notre situation a ceci de paradoxal et d’extrêmement douloureux que nous ne sommes pas simplement attaqués comme juifs mais aussi, de façon continuelle, comme racistes. Les juifs savaient répondre, stratégiquement, politiquement et juridiquement, à l’incitation à la haine raciale. Nous sommes juridiquement complètement démunis face à l’incitation à la haine anti-raciste.

Comme cela a été annoncé de façon très élogieuse par Le Monde et Télérama, un film de quatre heures sera diffusé sur Arte lundi soir. Il s’appelle Route 181 et est réalisé par un cinéaste israélien et un cinéaste palestinien. Tous deux dénoncent la politique d’Israël des origines à nos jours en tant que politique d’épuration ethnique. Ils appellent donc à la constitution d’un tribunal de Nuremberg et calquent leurs interviews sur celles réalisées par Claude Lanzmann dans Shoah. Un coiffeur palestinien qui a assisté à un massacre de Palestiniens est filmé exactement comme le coiffeur de Shoah, qui s’effondre à l’évocation de ce qu’il a été amené à faire. Signe de la confusion des temps, c’est une initiative du cinéaste israélien, à laquelle le cinéaste palestinien s’était opposé. Il appelle cela son « côté sale gosse ». J’appelle cela de l’incitation à la haine anti-raciste. Elle ne laisse que deux options : soit vous vous désolidarisez de cet état nazi, soit vous êtes complice.

Enfin, je rejoins Bernard Kouchner et Pierre Moscovici : j’ai l’intention de soutenir l’initiative de Genève et de m’y rendre le 1er décembre. J’espère que cette initiative permettra de sortir de l’immobilisme, largement imputable à une politique israélienne qui remplace le courage politique par des faits d’armes. J’ajoute cependant que si je suis clairement opposé à cette politique, il y a une manière antisémite de critiquer Ariel Sharon. A partir du moment où on fait de lui un nazi et où on crée dans les manifestations une entité Bush-Sharon, on le situe à la croisée d’un antinazisme délirant et d’une théorie du complot qui fait des juifs les « tireurs de ficelle » de la mondialisation actuelle. Tant que l’on se contentera de montrer les « bons » juifs qui se rendent à Genève et ne sont pas comme cet horrible monstre, nous n’aurons fait que la moitié du chemin. Il faut aborder le conflit du Proche Orient dans sa dimension singulière en refusant cette satanisation qui entretient l’incitation à la haine antiraciste dont les juifs sont aujourd’hui l’objet.

Jean-Paul HUCHON

Lorsque l’on parle de communautarisme, Bernard Kouchner a raison de dire qu’ils sont condamnables dans la République telle que nous la concevons mais qu’ils s’expliquent par la dureté de notre société. Ce sont des mécanismes de défense que l’on peut comprendre.

Nous ne devons cependant pas faire preuve de faiblesse. Le communautarisme n’a pas sa place dans notre société, même si le modèle anglo-saxon venait à s’installer en Europe. Les islamistes radicaux, en particulier, sont tentés de piquer la bête républicaine pour voir si elle se réveille encore. Nous ne devons donc avoir aucune complaisance. Contrairement à ce que certains prétendent, la présence de signes religieux dans les classes est une question importante. Il nous faut réagir au travers, comme l’a dit François Hollande, d’une charte de la laïcité qui permette de lutter contre les discriminations.

Nous ne pourrons pas lutter contre le communautarisme si nous ne mettons pas en place pour les jeunes de ce pays d’accéder aux boîtes de nuit dans délits de faciès, aux cinémas, aux restaurants, au logement et à l’emploi. Cette discrimination est réelle. Cela suppose une politique de gauche qui s’oppose aux discriminations.

Enfin, comme le disait Alain Finkielkraut, si l’on veut éviter les confusions et l’inculture historique, il faut demander au Ministre de l’Education que l’enseignement de la lutte contre le racisme, de l’histoire et des religions soit une priorité. C’est la seule garantie contre les gestes dont nous sommes témoins chaque jour.

Nicole GENEIX

Je suis d’accord pour qu’on demande beaucoup à l’école, et qu’on soit très exigeant sur ses programmes, ses contenus et sur la formation des enseignants. Certaines choses existent déjà. Cependant, si les défauts de l’école ne sont pas seulement exogènes et imputables à la société, il ne faut pas s’étonner que, lorsqu’on laisse certains élèves dans certains quartiers vivrent dans des conditions dramatiques, sans aucun espoir, cela fasse le lit des communautarismes. Il ne s’agit pas seulement d’entrer dans une boîte de nuit. L’accès à l’éducation, à l’art et à la culture, donc à l’esprit critique, est une question d’avenir.

Il ne s’agit pas d’avoir des préfets musulmans, mais peut-être d’avoir des préfets issus de l’immigration pour lutter contre l’échec de l’intégration. Il faut donc demander beaucoup à l’école, mais la fracture sociale et la fracture scolaire doivent être traitées en même temps.

Pierre MOSCOVICI

Dès lors que l’on se situe dans le cadre républicain, les propos de Malek Boutih étaient d’une justesse absolue. Le communautarisme est une prison dont nous devons nous libérer. La république ne peut pas tolérer d’être organisée de cette façon.

Le problème est cependant plus complexe. Chacun d’entre nous a sa propre identité et son histoire individuelle. Nous avons sans doute plusieurs types d’appartenance. Alain Finkielkraut a cité Hannah Arendt, mais il faudrait peut-être songer à inverser son affirmation. Quand je suis critiqué comme juif, il me faut peut-être trouver une forme de dénonciation plus universelle, de sorte que je réagisse comme juif mais aussi comme républicain et socialiste. C’est ainsi que l’antisémitisme ne sera plus perçu comme une menace pour le juif mais pour tous.

Il faut que les notions de République, de communauté et d’identité se cimentent. L’exemple de Léon Blum est une fois de plus frappant : il faut lire ses souvenirs sur l’Affaire, dans lesquels il explique comment il s’est déterminé au sujet de l’affaire Dreyfus, en tant que juif à l’origine, mais aussi en tant que républicain. Nous devons nous en inspirer.

Enfin, il est permis de critiquer Israël et son gouvernement. D’une certaine manière, il le faut. Si nous pensons que ce pays se distingue de ses voisins parce qu’il est une grande démocratie, nous pouvons le faire. Il doit par contre être proscrit de confondre la critique d’Israël avec ces accusations racistes. Je ne supporte pas qu’on puisse affirmer que les victimes d’hier seraient devenus des bourreaux, et se servir d’un désaccord avec Sharon pour nier l’existence d’Israël.

Jacques TARNERO

J’aimerais parler désormais du mot « sionisme ». Il y a des clivages haineux et terrifiants dans la pensée politique depuis que ce mot a été stigmatisé, à partir d’une équivalence avec les mots « raciste » et « apartheid ». Une des grandes banderoles du FSE dénonçait le mur de l’apartheid.

Il est urgent que nous nous déterminions politiquement par rapport à ce mot. Il y a eu dans le mouvement sioniste autant de clivages idéologiques qu’il y en a dans n’importe quel mouvement d’indépendance nationale. Aujourd’hui, la motion de l’ONU de 1975, qui faisait du sionisme un racisme, est réactualisée. Je crois qu’il est très important, à gauche, que l’on réhabilite ce mot et qu’on lui donne son sens réel. En l’occurrence, c’est le mouvement d’indépendance nationale d’un peuple.

Dire qu’un peuple sur la terre n’a pas droit à son mouvement d’indépendance nationale, c’est-à-dire la disqualification de ce terme et de son histoire, est un acte raciste.

Serge MOATI

J’ai encore deux mots à vous suggérer. Le premier est un nom propre : « Sharon ».

Malek BOUTIH

En ce qui concerne le sionisme, Sharon et la situation au Proche Orient, la pensée d’Alain Finkielkraut correspond à mes convictions. Autrement dit, il est possible de s’engager et de débattre, mais il faut poser une limite à la manipulation des termes et aux différentes formes d’anti-racisme. Celui-ci est en effet traversé de différents courants. Le MRAP a participé à une manifestation où on a entendu « Morts aux Juifs », alors que la Ligue des Droits de l’Homme écrit le texte justifiant la présence de Tariq Ramadan au FSE. Il y a aussi celui de SOS Racisme, qui organise des débats contre l’antisémitisme et qui l’assume.

Les mots « Sharon » et « sionisme » doivent pouvoir être débattus de façon critique et politique, sans laisser de champ à la manipulation sémantique et à l’exagération.

Jean-Paul HUCHON

Considérer le mot « sionisme » sous un angle négatif alors que l’Etat d’Israël existe depuis 55 ans révèle un réel antisémitisme.

On a évidemment le droit de combattre Sharon. J’aimerais toutefois attirer votre attention sur un point. J’ai dirigé le cabinet d’un Premier Ministre alors que la France était sous la menace du terrorisme, notamment d’Action Directe. Il faut comprendre ce que c’est que de diriger un pays dans ces conditions. Reste qu’Israël est un état démocratique et qu’il est toujours possible de changer Ariel Charon si on n’est pas satisfait de la politique qu’il mène.

Alain FINKIELKRAUT

J’aimerais m’adresser aux personnes de la salle qui expriment un certain mécontentement, parce que, à leurs yeux, nous parlons trop de la situation israélienne. Les juifs sont constamment saisis en France de la situation israélienne. C’est une véritable obsession, qui motive toutes les attaques.

Au FSE, le Mouvement Immigration Banlieues (MIB), qui était déjà présent au Larzac, a prétendu que la situation quasi-coloniale des jeunes de cité est comparable à celle des enfants de Gaza. Autre cas particulier, que l’on ne doit pas généraliser comme le dit bien Malek Boutih, un article du Journal du Dimanche faisait récemment état d’un professeur se lançant dans une violente diatribe contre Israël et qui s’était adressé à une élève lui reprochant son manque de neutralité en ces termes : « Tu dois être juive pour parler et penser comme cela ».

Adossé à cette interprétation complètement délirante du conflit israélo-palestinien, nous avons affaire à un antisémitisme qui n’est plus celui de la jalousie et du ressentiment, mais à un antisémitisme sentimental et fraternel auquel il nous est plus difficile de répondre.

Jean-Christophe CAMBADELIS

En ce qui concerne le communautarisme, j’ai été inquiet de voir le Ministre de l’Intérieur négocier, devant des millions de Français, avec Tarik Ramadan. Ses propos sur l’antisémitisme ont été excellents, mais la négociation sur le voile plaçait Ramadan comme représentant de l’Islam en France. C’est réellement problématique.

En ce qui concerne le sionisme, j’ai toujours été étonné de voir des gens de gauche et d’extrême gauche qui refusent de comprendre ce que fut ce mouvement. Il a pourtant d’abord été un anti-impérialisme, combattant la Grande-Bretagne. Il est tout aussi étonnant de constater que tous les peuples de la Terre ont droit à un état, sauf un seul, en plus éventuellement des Kurdes. Cela veut dire que l’on ne reconnaît pas l’Etat d’Israël et que la négociation est impossible. Au lieu d’un compromis nécessaire tel que le développe l’Appel de Genève, c’est le retour «aux « Juifs à la mer ».

Enfin, vous pouvez me dire tout ce que vous voulez, mais moi, en tant que Grec, Français, républicain et socialiste, je choisirais toujours Rabin plutôt que Sharon.

Pierre MOSCOVICI

En ce qui concerne Ariel Sharon, qui fait bel et bien partie du débat politique national, il me faut d’abord rappeler, en tant que responsable des affaires internationales du Parti Socialiste, qu’il est un chef de gouvernement légitime. Il a été élu. Nous devons le traiter comme tel.

Par ailleurs, dans un souci de rigueur et d’honnêteté, il ne faut pas céder à la démonisation de Sharon et étudier aussi les responsabilités de Yasser Arafat. Il faut aussi comprendre la situation sur place. Le sociologue allemand Ulrich Beck posait cette question dans Le Monde : quel serait mon attitude si je voyais ma famille sauter dans un bus à Haïfa ?

Surtout, je demande le droit d’être en désaccord avec lui. Je pense qu’il a une responsabilité très grande dans la situation actuelle, parce que je n’approuve pas son refus du dialogue et l’édification d’un mur. Je préfère effectivement Rabin à Sharon et l’espoir de Genève à l’échec du processus de paix.

Bernard KOUCHNER

Le sionisme était un mouvement de libération du peuple juif. Il a fondé une démocratie. Cela doit en permanence être rappelé et expliqué. Lorsque nous nous adressons à des gens, en dehors de la communauté musulmane, qui n’ont pas connu ce mouvement, je suis toujours frappé de constater leur ignorance absolue des conditions historiques de la constitution de cet Etat. Il faut considérer cette histoire spécifique.

J’ai également entendu Malek Boutih parler des dérapages verbaux constatés dans certaines manifestations. Je connais beaucoup de gens, que l’on peut juger égarés ou trompés dans cette extrême gauche, qui ne pensent pas cela. Ils ne doivent pas être confondus avec le FSE ou certaines courants de l’extrême gauche.

Je souhaite rappeler à notre intention et pas par rapport au Proche Orient, pour lequel il faut s’inscrire dans le processus de paix qui reprend, ce que Rabin avait déclaré : « Je mènerais la lutte contre le terrorisme comme s’il n’y avait pas de processus de paix. Je mènerais le processus de paix comme s’il n’y avait pas de terrorisme. »

 

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