Aie, aie, aie ! Décidemment, la justice cause de sacrés soucis à notre nouveau Président de la République!
Sa Ministre et Garde des Sceaux Christiane Taubira provoque déjà bien des remous, du simple fait de sa personnalité et de son passé militant, mais aussi par la grâce de premières déclarations qui semblent dédouaner d’avance et comme aux plus beaux jours de la gauche angélique et laxiste les délits pourtant parfois terriblement graves de certains mineurs, ramenés par elle et grâce à un qualificatif bobo en diable au statut de « citoyens en devenir » (1). C’est qu’il convient de ne surtout pas « stigmatiser » comme un vulgaire intolérant de droite -j’allais écrire un salaud de fasciste- ceux qui ne sont évidemment pas de véritables délinquants, mais bien les pauvres victimes d’une société violente et raciste qui ne donne pas toute leur place aux « djeuns » ! Pouvait-on d’ailleurs vraiment s’attendre à autre chose avec madame Taubira ?
Mais cela ne suffisait pas : voilà à présent qu’Arnaud Montebourg, le Ministre du « Redressement Productif » -des noms pareils, il n’y a que le PS pour en inventer !- a été condamné mercredi par le tribunal de grande instance de Paris pour avoir publiquement injurié les anciens membres de la direction de SeaFrance ! Montebourg avait en effet déclaré en septembre dernier : «On ne fera pas de miracle, mais on peut dire à la SNCF que s’ils sont des incapables et qu’ils ont mis des escrocs à la tête de SeaFrance, ils vont l’aider à se relever ». Le verdict condamne le ministre à payer l’euro symbolique, à rembourser 3 000 euros de frais de procédure aux plaignants, et à faire publier à ses frais la décision de justice dans le journal La Voix du Nord.
« L’injure est constituée même dans le contexte d’une campagne électorale, car les personnes visées ne sont pas des adversaires politiques d’Arnaud Montebourg»…Et « si le sujet évoqué était incontestablement un débat d’intérêt public (…), les circonstances n’affranchissent pas nécessairement ceux qui l’expriment de toute responsabilité lorsqu’ils utilisent des propos injurieux », a notamment déclaré le tribunal.
Immédiatement questionné à propos de cette nouvelle condamnation d’un de ses ministres -après celle plus ancienne du premier d’entre eux, Jean-Marc Ayrault- et en raison de ses propres déclarations d’avant élection à ce sujet (2), Hollande s’en est tiré par une pirouette et a immédiatement botté en touche, se contentant de déclarer que Montebourg allait « payer son Euro ». Une fois de plus, et après donc le précédent Ayrault (il est vrai beaucoup plus grave), François Hollande s’assoit avec un culot monstre sur l’un de ses engagements de campagne. Sa promesse de ne pas s’entourer de personnes condamnées n’engage bien, et définitivement, que les imbéciles qui avaient eu la naïveté d’y croire. Jean-Marc Ayrault a de son côté estimé que la condamnation d’Arnaud Montebourg n’était pas de nature à l’exclure du gouvernement. Vu son propre cas, il lui était bien difficile de dire autre chose! Il a d’ailleurs carrément osé déclarer, parlant sans doute bien plus encore pour lui que pour Montebourg : «Toute condamnation qui disqualifierait un responsable politique pour des actes contraires aux valeurs de la République conduirait à l’exclure du gouvernement», ajoutant: «Aucun membre du gouvernement n’est aujourd’hui dans ce cas de figure». Ben voyons! Chapeau l’artiste!
Bien entendu, l’UMP a sauté sur l’aubaine et nous joue les vertus outragées, comme un ENORME hôpital qui se fout royalement de la charité… Mais c’est après tout de bonne guerre politicienne, et si l’on ne veut pas subir ce genre d’assaut, il est simplement préférable d’éviter de prêter aussi visiblement le flan à la critique. L’inénarrable, l’inévitable Nadine Morano a aussitôt exigé la démission de Montebourg, mais le Parti socialiste par la voix de son numéro 2, Harlem Désir a rejeté d’avance cette scandaleuse hypothèse. Questionné sur France Info, Désir a en effet déclaré : « Cette décision ne met en cause en aucune façon son intégrité, sa probité et son comportement personnel »… Cette décision ne « met en cause aucunement son comportement »… Ah, et bien, elle est gratinée, celle-là ! Et que fait-elle d’autre ?
Le nouveau quinquennat part donc décidemment très, très fort pour ce qui est de la « présidence exemplaire » et de la mise en oeuvre des promesses de campagne !
On attendra la suite avec gourmandise ou effarement, selon les convictions qui nous habitent les uns ou les autres… Mais pour ce qui est de l’image de la France en général, et plus particulièrement du respect de ses engagements par le personnel politique français … Sur ce point comme sur beaucoup d’autres -et nous le constaterons sans doute là aussi très vite- c’est bien, hélas, le changement dans la continuité…
ML – La Plume à Gratter
Mais si, il y en a deja trois: Madame Taubira a été condamnée le 27 septembre 2004 par les prud’hommes de Paris pour licenciement abusif de son ancienne assistante parlementaire à lui payer plusieurs milliers d’euros d’indemnite supplementaires. Et voila.