Publié le : 13 septembre 2012
Source : polemia.com
La droite, en pleine recomposition actuellement avec l’ensemble des mouvements qui la composent, qu’ils se disent libéraux, conservateurs, souverainistes, nationalistes, identitaires, etc., se doit de se réapproprier des problématiques telles que l’éducation, l’écologie ou encore la culture, trop souvent abandonnée à la gauche (extrême gauche comprise). LT
Les mouvements de gauche ont réalisé des OPA sur ces 3 choses ; le PS et le PCF l’ont fait sur la culture et l’éducation, tandis que les Verts l’ont fait sur l’écologie.
Tout commence avec le général De Gaulle, pourtant véritable homme de droite de culture maurrassienne, profondément patriote, mais qui déclara, au lendemain de la guerre, aux communistes avec lesquelles il montait le gouvernement provisoire : laissez-moi l’argent et les affaires, et je vous laisse la culture et l’éducation. Que ne disait-il pas… Ceux à qui ces nobles missions incombaient se sont empressés de les travestir pour les mettre au goût de l’idéologie et se les approprier à tout jamais. Depuis ce jour-là, la droite est devenue ce que la gauche voulait qu’elle soit, tout juste bonne à défendre le libéralisme et à parler d’économie (en prenant des ministres de la Culture qui se devaient d’être du PS, à l’image de Frédéric Mitterrand par Nicolas Sarkozy), tandis que la gauche était soi-disant porteuse de morale et d’espérance.
Dès ce jour, seule la gauche pouvait se targuer d’avoir des intellectuels, et dès ce jour elle a imposé ses thèmes à la droite qui s’est couchée devant elle en se convertissant à l’antiracisme, au cosmopolitisme, aux droits de l’hommisme, au lieu d’envoyer paître cette gauche donneuse de leçons et finalement pas si propre que cela, et se réapproprier ces beaux thèmes.
La gauche a de plus développé toute une sémantique visant à attirer puis détourner, pour le guider vers l’idéologie socialo-communiste, le contenu de ces termes :
- – L’éducation n’est pas le pédagogisme ringard et dépassé, dans lequel l’élève doit être détourné de tout ce qui pourrait le frustrer, l’école étant « un lieu de vie » ; les professeurs et instituteurs ne sont pas uniquement les professeurs gauchistes syndiqués qui tiennent ce système. « L’éducation », qui est d’ailleurs normalement le rôle des parents et non de l’école et que l’on devrait ainsi remplacer par le terme « instruction », consiste en la transmission des savoirs, du beau et du bien, en la formation intellectuelle et morale de l’avenir du pays ;
- – La culture n’est pas la culture subventionnée de faux artistes politisés et faussement populaires, ni même l’arnaque de l’art contemporain ou la marchandisation du « culturel ». La culture est l’âme d’un peuple, ses traditions, sa spiritualité, l’esthétique par laquelle s’exprime sa manière de penser ;
- – L’écologie n’est pas synonyme de taxation de tout, de racket des automobilistes et de haine de l’homme blanc, elle est synonyme de respect et d’amour de la Création. Pourquoi serait-ce être de gauche que d’être pour une économie locale, une alimentation saine respectueuse des sols, des paysans et des consommateurs ? Pourquoi serait-ce être de gauche que de manger bio ? Bien au contraire, il s’agit de conserver la nature, de nous protéger contre ce qui nous détruit et ainsi défendre le peuple contre les ennemis de sa liberté et de son bien-être.
En abandonnant ces problématiques à la gauche, celle-ci les a instrumentalisées pour mener les honnêtes gens y étant attachés vers son idéologie cosmopolite, immigrationniste et libertaire. Elle a fait croire que quiconque s’opposait à elle était contre la culture ou l’écologie. C’est exactement le contraire : elle a vidé ces termes de leur substance. Voilà pourquoi la droite se doit de se les réapproprier, de les réinvestir, en sortant du piège sémantique et en leur redonnant toute leur valeur.
Sur ces trois thèmes il est évident que les gauchistes ont échoué : l’école façonnée comme ils l’ont voulue est en chute libre, la culture subventionnée et mercantile ne nous donne plus de Molière ni de Rodin, et on ne voit pas trop si les Verts défendent la Création ou le métissage généralisé (aussi réclamé par Nicolas Sarkozy lors de son discours à Polytechnique, preuve de cette mainmise culturelle et politique de la gauche française).
Devant cet échec total, sur lequel un certain nombre de mouvements ou individus libres non socialistes sont d’ailleurs en train de s’interroger et proposent des solutions (Philippe Nemo ou Natacha Polony sur l’éducation, les Identitaires sur l’écologie, le FN sur la place de l’école, etc.), il serait temps pour la droite, la vraie, croyant au véritable progrès, à la liberté, à la patrie et aux traditions, de se pencher sur la question et d’avoir une approche enfin claire et complète de la société, sans laisser un bout de terrain à la gauche sournoise, corporatiste et malhonnête. Vraie gauche assassine de l’école et de la culture, fausse droite ne sachant que défendre le libre-échange… A quand une vraie droite défendant le Bien commun avec toutes ses composantes et de manière cohérente ?
Louis Tode