Publié le : 16 septembre 2012
Source : fr.novopress.info
NANTES (NOVOpress Breizh) – La rectification par le Parlement, début octobre, du « Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance » obligera la France à inscrire le principe de la « règle d’or » d’équilibre des comptes publics dans une loi organique. Promettant une « renégociation », François Hollande est revenu le 29 juin du sommet de Bruxelles avec 120 milliards d’euros pour des mesures de croissance, l’union bancaire et une taxe sur les transactions financières. Pour autant le Front de gauche, une partie du PS et des écologistes ont annoncé qu’ils ne voteront pas la ratification de ce « compromis » européen.
L’un des premiers à avoir sonné la charge s’appelle François de Rugy (EELV), député de Loire-Atlantique et coprésident du groupe écologiste à l’Assemblée nationale. Sa position semble parfaitement claire : « A titre personnel je voterai contre. Comme beaucoup de députés et de sénateurs écologistes, j’étais défavorable à ce texte avant la présidentielle. Je n’ai pas changé d’avis depuis que François Hollande a été élu. La mise en œuvre du traité va plonger la France dans une grande austérité, alors que l’Europe, y compris l’Allemagne, va entrer en récession. Il est inadapté à la crise. Il faudrait privilégier d’avantage le redémarrage économique et mettre en place la mutualisation des dettes des pays par la BCE. Or, sur la question de la dette, l’Europe avance à reculons dans une absence de vision commune. » (Le Figaro, 11-12/08/2012)
Sur cette position se retrouve la majorité des députés, sénateurs et eurodéputés écologistes français. Chez les militants on estime à 80% le nombre des partisans du non. Mais il existe une minorité favorable au nouveau traité, avec comme leader Daniel Cohn-Bendit. Européiste acharné, ce dernier trouve formidable tout ce qui fait bouger les lignes en faveur de la construction européenne – évidemment dans un sens libéral.
D’où une sérieuse explication de texte, mardi 21 août, dans une rue de Poitiers, « en terrasse », à l’occasion des journées d’été d’EELV à Poitiers, entre les deux hommes. Cohn-Bendit traitant de Rugy de « petit con » pour son attitude face au traité (Libération, 23/08/2012). Pour Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, « c’est quand même drôle de voir un ancien libertaire prôner le caporalisme politique » (Le Figaro, 23/08/2012).
Mais le dynamisme de « Dany » en matière de « débat démocratique » a eu une autre occasion de s’illustrer au cours de ces journées. Après qu’Eva Joly eut réclamé l’organisation d’un référendum portant sur le TSCG, M. Cohn-Bendit lui balança : « Eva Joly a le droit de dire n’importe quoi (…) Elle n’a qu’à faire un référendum sur l’euro en Norvège » (France-Inter, 22/08/2012).
Quant à François de Rugy, il a préféré minimiser l’incident : « quand on n’est pas d’accord avec Dany sur l’Europe, on touche à son bébé ». Le député breton s’est contenté de concéder « quelques arguments et quelques énervements » au cours de la discussion musclée avec l’ « anarchiste allemand » (dixit feu Georges Marchais). Les écolos sont une grande famille.