Publié le : 19 septembre 2012
Source : fr.rian.ru
L’affaire Pussy Riot continue de livrer ses secrets. On sait désormais que l’oligarque en exil Boris Berezovski aurait visiblement prémédité cette opération de communication en se servant des Pussy Riot pour porter un coup médiatique au Kremlin.
L’ancien bras droit de ce dernier, Alex Goldfarb aurait selon ses propres dires collecté des fonds via la fondation internationale pour les droits civils, qu’il dirige mais qui a été créé par Boris Berezovski, et transféré ces mêmes fonds au projet Voice qui gère la défense des Pussy Riot à l’international.
Mieux, des bruits courent, selon lesquels des fonds auraient aussi été levés afin qu’une grosse agence de communication anglaise puisse payer des stars du Show business à l’ouest, et ce afin de leur faire prendre position en faveur des Pussy Riot. Les naïfs qui pensaient peut être que des stars courageuses pouvaient prendre position en faveur des punkettes doivent être bien déçus, la prise de position en faveur des Pussy Riot serait rétribuée près de 100.000 euros.
Très curieusement, l’agence de communication suspectée, dont Boris Berezovski est un bon client, s’est aussi occupée de la communication en faveur de ce dernier, lors de l’affaire Litvinenko, et comme le dirait un de mes amis : On s’étonne de pouvoir encore s’étonner.
Cette pression médiatique organisée et orchestrée n’a rien d’un quelconque complot isolé, elle est une pratique courante d’oligarques expatriés et d’opposants politiques russes qui consacrent leur temps et leur énergie à l’organisation d’une révolution en Russie.
Quand à la Russie, sa communication a l’étranger n’est sans doute pas assez affirmée ni assez bien gérée. Est ce pour cette raison que le Kremlin vient d’annoncer la rupture de son contrat avec la grosse agence anglo-saxonne Ketchum, dont la filiale G+ Europe a notamment été utilisé pour la communication de Gazprom ? Ou parce que des professionnels de la communication français auraient déjà habilement placé leurs pions pour gérer la communication du Kremlin ?
Les occidentaux ont eu aussi une semaine agitée, en conséquence d’un outrage fait à d’autres croyants. La sortie d’un film médiocre et provocateur dénigrant l’Islam et les musulmans, tourné par un américain d’origine Egyptienne, ancien repris de justice, à déclenché une flambée de violence.
Dans la nouvelle Libye libérée post-Kadhafi, l’ambassade américaine a été attaquée par des radicaux islamistes, faisant 4 morts dont l’ambassadeur. Les manifestations se sont ensuite rapidement étendues, touchant le Yémen, l’Irak, l’Iran, l’Egypte, la Syrie, Gaza, Israël, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie, le Soudan, la Mauritanie, le Nigéria, la Jordanie, le Koweït, le Bengladesh, l’Indonésie, le Pakistan, l’Inde, l’Indonésie et l’Afghanistan.
Dans ces pays, des dizaines de milliers de manifestant ont attaqué les ambassades américaines et européennes (allemandes), plusieurs manifestants sont morts et des dizaines ont été blessés.
La vision des drapeaux noirs Salafistes dans ces manifestations en dit très long sur la tournure que prend le printemps arabe que le mainstream médiatique nous a vendu comme étant une éruption démocratique. En réalité, c’est l’hiver islamiste qui commence sur cette région du monde, et ce malgré les naïfs espoirs d’hommes politiques occidentaux soit inconscients, soit aveugles.
En Afghanistan les oulémas ont mis à prix « la tête du réalisateur du film » contre 100.000 dollars, presqu’autant que ce que d’autres offrent pour prendre la défense des Pussy Riot. Dans le même temps, une attaque meurtrière à visé la base ou est cantonné le prince Harry d’Angleterre, causant la mort de 2 soldats et faisant 9 blessés. Plus que jamais, il semble temps pour l’élite politique occidentale de reconsidérer les événements en Syrie et de se demander si sur cette affaire la, Poutine n’a pas raison, comme le pense le très renommé économiste français Pascal Lorot.
L’Europe et la Russie n’ont pas été épargnées par les manifestations, à Londres 150 manifestants se sont rassemblés devant l’ambassade des Etats-Unis et ils ont brûlé des drapeaux israéliens et américains. A Paris, il y a eu plusieurs centaines de manifestants et près de 150 interpellations ont eu lieu. Les musulmans russes, dont on ne put que vanter la sagesse et la modération, se sont abstenus de manifester. Dans ces deux capitales ouest-européennes, des dizaines d’activistes ont aussi manifesté contre la Russie de Poutine, ils étaient quelques milliers à Moscou, et quelques centaines à Saint Petersburg.
Ces manifestations ont bien évidemment notamment repris en cœur les slogans de soutien aux Pussy Riot, et certains manifestants au sein de l’opposition russe appellent même désormais à accentuer l’anticléricalisme en affirmant le droit au blasphème.
Quel rapport entre ces manifestations de musulmans en colère et l’affaire des Pussy Riot ? C’est dans les deux cas l’injure faite aux croyants. Ridiculiser le prophète Mahomet dans un film obscène ou envahir et profaner une cathédrale orthodoxe à Moscou sont des agressions injustifiables pour tous les croyants. Ici ou là, ceux qui essaient d’excuser ce film américain, ou de défendre l’action des Pussy Riot dans la cathédrale de Moscou parlent d’un soit disant « droit au blasphème ».
Ils invoquent la liberté d’expression, la laïcité et même le droit et la démocratie. Que leur dire, sinon « pardonne-leur car ils ne savent pas ce qu’ils font (Luc 23) ».
Alexandre Latsa