Publié le : 15 octobre 2012
Source : bvoltaire.fr
Millet : terme générique qui désigne en français plusieurs espèces de plantes de la famille des Poacées (graminées). [...] Moins exigeantes et plus rustiques que le sorgho, ces espèces sont bien adaptées aux zones tempérées ou tropicales sèches où la saison des pluies est brève…
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« L’Affaire Millet », tant comme processus biomédiatique que comme chaîne fonctionnelle d’interactions nutritionnelles, fournit un éclairage unique à la fois sur la distribution spatiale de la microfaune médiatique et sur les conditions d’interdépendance qui déterminent l’autorégulation de cette dernière. La présente étude identifie les espèces — parfois nouvelles — qui contribuent au travers du processus de prédation médiatique à l’équilibre du médiotope, et tente de dégager les principales catégories microfaunales impliquées dans le recyclage de la biomasse informationnelle et dans l’autorégulation de son gradient idéologique.
[résumé des travaux]
Parmi la microfaune sub-micrométrique directement impliquée dans la décomposition des résidus organomédiatiques, l’Affaire Millet a révélé le rôle-clef de multiples espèces dans la préparation et l’entretien du substrat lynchogène.
Onodibius Punctis 1, protozoaire flagellé de la famille Excavata, est normalement un hôte symbiotique du tractus intestinal de plusieurs arthropodes du genre Opportunis, au premier rang desquels Giesbertus Fogis Opportunis, un acarien nécrophage très commun dans nos sous-bois et parfois utilisé, une fois séché, comme un puissant hallucinogène. Onodibius, comme Garcinus Observans 2 dont il est taxonomiquement très proche, entre dans la catégorie des organismes précurseurs, souvent associés au début du processus de décomposition. L’affinité de cette espèce pour les produits de la putréfaction médiatique a déjà été amplement vérifiée, notamment par Angot et al. 3(2012) : « Implacable et Hallucinant. Son plus grand livre. »
Plus discret (< 1 500/m3), Anniernus Nombrilus 4 représente assez bien l’ensemble des espèces opportunistes qui, bien que ne vivant pas directement des produits du cycle du carbone, s’épanouissent pourtant de façon admirable dans tout climat d’inquisition biomédiatique. Dépendant du cycle d’élimination de ses concurrents induit par les controverses germanopratines, Anniernus (un foraminifère capable de prospérer sans apport aqueux pendant des années) cherche ainsi avant tout des occasions reproductives : sa bien-pensance traduit donc plus une forme d’arrivisme biologique qu’un simple survivalisme organomédiatique.
Similaire par son positionnement évolutif, Benjellounis Dyslexis 5, protozoaire hautement résiliant mais morphologiquement plus rudimentaire, se caractérise par une absence totale de discrimination dans son alimentation, n’hésitant par à phagocyter aujourd’hui ce qu’il parasitait hier. L’étude de ces espèces confirme, si besoin en était, que morale et scrupules n’ont guère de sens dans la nature.
Enfin, et nous arrivons là aux limites de la microfaune, les espèces supra-millimétriques sont généralement mieux connues (elles sont souvent visibles à l’œil nu) mais elles sont aussi moins bien comprises : grande en effet est la tentation de l’anthropomorphisme.
Le Clézio commun (Clezio Vulgaris 6), cher à nos grand-mères pour ses vertus laxatives et somnifères, est de ce point de vue un exemple atypique. Assez rare (on ne le trouve en nombre important qu’en Amérique du Nord et en Suède), il est néanmoins capable de pics d’activité remarquables dès lors que le climat et l’environnement lui sont propices. Moins utile à l’écosystème que ses cousins plus petits, il tire cependant un profit admirable de la décomposition des formes de vie supérieures : sa propension au jugement péremptoire et à l’attaque-surprise n’a en effet d’égale que sa remarquable discrétion (< 150/m3). A noter, malgré les apparences, que Clezio Vulgaris présente plus d’affinités taxonomiques avec le phylum des champignons (oomycètes) qu’avec celui des filozoaires.
Plus représentatif parmi les espèces de la « grande » microfaune (>1 mm), Bh. Levis Levis 7 mériterait à lui seul une thèse détaillée. Cette espèce ancienne (les premiers fossiles datent du Cambrien), exceptionnellement adaptative, est capable de contorsions évolutives prodigieuses pour assurer sa propre survie. N’hésitant pas à avoir recours, par exemple, à une forme antiraciste de prédation raciste (« Millet… raciste… petit blanc »), Levis Levis peut tout et son contraire avec une égale et déconcertante facilité. Virtuellement omniprésente dans l’humus médiatique comme dans les sols pauvres, prospérant aussi bien dans un environnement acido-gauchiste (ph<7, comme au Mitterrandofère par exemple) que dans un milieu basico-droitier (ph>7, Levis Levis proliférait ainsi dans l’actuelle Libye dès le Sarkozien Supérieur), il est si résistant qu’on a pu dire de cet annélide à la morphologie pourtant banale qu’il « hériterait de la terre en cas d’holocauste nucléaire ». Merveilles de l’évolution…
[conclusions de l'étude]
« L’affaire Millet », loin des débats stériles sur les qualités de Breivikus Socialocidus comme super-prédateur ou des discussions inutilement techniques sur la réceptivité du millet domestique au transfert horizontal de gènes, illustre selon nous un aspect autrement plus important du règne du vivant : la prodigieuse diversité des créatures, petites et grandes, qui contribuent à la vaste chaîne de la vie. Mais elle montre aussi combien le millet, graminée rustique, productive et résistante, peut contribuer généreusement à nourrir les myriades d’espèces qui dépendent pour leur subsistance des produits de la décomposition organique. Si ces petites bêtes pouvaient parler, nul doute qu’elle diraient toutes la même chose : merci Richard Millet !
Paul Lycurgues
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