Publié le : 02 novembre 2012
Source : bvoltaire.fr
C’est une foule de 150 à 200 personnes qui a défilé ce samedi 27 octobre dans les rues d’Hellemmes. La raison de cette ire populaire était l’ouverture, dans cette commune lilloise de 18 000 habitants déjà rongée par la précarité et le chômage, d’un village d’insertion pour Roms. C’est par voie de presse que les Hellemmois l’ont appris. Et c’est sans considération pour les 550 âmes déjà en attente d’un logement que plusieurs familles de Roms pourront leur souffler la politesse.
La foule a d’abord manifesté puis arpenté la ville à la recherche de Fréderic Marchand, le maire. D’abord le parc, puis l’hôtel de ville, barré par un dispositif policier. Enfin, une salle communale, où le maire se trouvait. Un vif dialogue, une bousculade, des crachats, des coups de pieds. C’est non sans difficultés que M. Marchand est parvenu à échapper à la multitude.
Sans approuver le recours à la violence, l’on peut se demander pourquoi une commune n’est pas prévenue des décisions qui engagent son avenir.
Sans cautionner ce flot de glaires inconnues que M. Marchand s’est pris au visage, l’on peut se demander ce qui reste à un peuple pour se faire entendre de dirigeants mimant la surdité.
Sans même désapprouver une politique d’insertion des Roms, l’on peut se demander au nom de quelle fumeuse doctrine ces derniers bénéficieraient d’un logement que 550 personnes quémandent déjà, sagement consignées sur une longue liste d’attente.
Puis il y a toute cette insécurité que l’on n’ose évoquer qu’à demi-mot. L’on ne peut nier qu’il y ait des Roms qui soient à la hauteur de la France, mais l’on ne peut nier qu’une grande partie de cette communauté ne le soit pas, les camps émergeant souvent des villes comme autant de furieux épicentres minant les populations environnantes, qui subiront encore les séismes imposés de force par des maires comme Fréderic Marchand qui chérissent tellement leur commune qu’ils n’y résident pas, qui ne sentent pas les secousses qu’ils font naître, à l’abri dans leurs bunkers. Ils ignorent tout des tempêtes qui s’agitent près d’eux jusqu’au jour où le tumulte les frappe. Ainsi Fréderic Marchand a-t-il déclaré « avoir eu peur » après avoir été bousculé par les manifestants. Pas autant que ces derniers, pour sûr.
Il en faudra tout de même plus pour décourager Monsieur le Maire.
« C’est moi qui décide, et il y aura un village d’insertion », a-t-il décrété, qualifiant les manifestants de « haineux » et reprenant la ritournelle bien connue des défenseurs d’un humanisme sélectif.
Comme il est aisé pour celui dont rien ne menace la demeure de mépriser ceux qui aspirent à se sentir en sécurité chez eux !
Comme il est aisé d’estimer aussi peu un malheur qui n’est pas le sien ; mieux encore, d’y contribuer sans vergogne !
Comme il est aisé de se faire l’élu d’un peuple tout en s’en faisant l’adversaire, forçant le passage lorsque celui-ci s’oppose à lui !
Cette affaire n’est qu’une expression du mépris éhonté des dirigeants envers ceux qu’ils disent représenter.
Altana Otovic