« Les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent »…Cette citation d’un cynisme d’airain d’Henri Queuille, notamment reprise en son temps par un Jacques Chirac qui l’appliqua avec le zèle et la rapidité que l’on sait concernant sa fameuse promesse de réduction de la « fracture sociale », est aujourd’hui illustrée avec encore plus de brio par un François Hollande qui explose -avec la complicité de Jean-Marc Ayrault- tous les records en matière de mensonges électoralistes.
Pendant que notre Flambi de Président, après avoir joué à Toulouse les caniches d’un Benyamin Netanyahou tenant au cours de ce qui devait pourtant être un digne hommage aux malheureuses victimes de Mohamed Merah un meeting pro-israélien des plus obscènes, appelant notamment carrément et devant un Président de la République Française désespérément muet les « juifs de France » à émigrer en Israël, après les courbettes aux si démocrates rois de carnaval d’Arabie Saoudite ou du Qatar et avant les flagellations de repentance qui accompagneront inévitablement son prochain voyage en Algérie, pendant que Hollande donc humilie la France à un rythme presque quotidien, le « premier sinistre » qu’il nous a choisi enchaîne les trahisons électorales, comme d’autre enfilent les perles.
C’est ainsi qu’après la double forfaiture de l’adoption du Traité Budgétaire Européen (forfaiture constitutionnelle et forfaiture électorale), traité pourtant vigoureusement dénoncé comme une ignominie sarkozienne pendant la campagne par le candidat socialiste et tout son orchestre, mais scandaleusement -à peine quelques mois plus tard et à sa demande pressante ainsi qu’à celle du Premier Ministre- voté le doigt sur la couture du pantalon par la majorité socialiste des deux chambres (et bien évidemment sur ce coup-là avec la complicité de l’UMP), voici donc le reniement en forme de virage à 180 degrés sur la hausse de la TVA.
Le cocufiage de l’électorat qui l’a porté au pouvoir est d’ores et déjà tel, qu’on en arrive à se dire que ce mot, malgré son incontestable force, n’est même plus approprié : il serait sans doute en fait judicieux d’en employer un encore nettement plus trivial… Celui qui nous inciterait à conclure que ses électeurs n’arriveront désormais plus que très difficilement à s’asseoir sans éprouver de fort désagréables douleurs au niveau du fondement.
Car le revirement sur la TVA que vient d’effectuer au nom du gouvernement et lors de sa dernière sortie médiatique Jean-Marc Ayrault est particulièrement spectaculaire.
TVA t’faire voir chez les Grecs !
Durant la campagne présidentielle, François Hollande et ses principaux lieutenants avaient dit pis que pendre de l’augmentation de la TVA proposée par leur adversaire de droite sortant. Dès l’annonce de Nicolas Sarkozy, le PS n’avait pas hésité à parler d’une mesure « antisociale » et « anti-pouvoir d’achat », arguant du fait que, la TVA étant payée par tous les Français sans prendre en compte leurs différences de revenus, son relèvement était particulièrement « injuste socialement ».
Martine Aubry en avait remis une couche en déclarant : « Nicolas Sarkozy a commencé en aidant les plus privilégiés, avec notamment le bouclier fiscal, et il termine en faisant payer les classes populaires et moyennes», dénonçant aussi une «erreur économique et une profonde injustice sociale ».
François Hollande élu, celui-ci avait plusieurs fois mis en avant son refus de relever le taux de la taxe sur la valeur ajoutée, déclarant notamment lors de son allocution du 14 juillet : « S’il y avait eu cette augmentation de la TVA telle qu’elle avait été votée, c’était 1,6 point de TVA, 11 milliards d’euros qui étaient prélevés sur les Français, qui aurait affaibli encore la croissance, mis des personnes au chômage, amputé le pouvoir d’achat: je m’y suis refusé ».
Pierre Moscovici, actuel ministre de l’Économie et des Finances, déclarait pour sa part : « Dès lors que nous avons supprimé la TVA sociale, nous n’allons pas la rétablir ».
Et il ya encore moins d’un mois, Jean‑Marc Ayrault excluait toute mesure d’augmentation, ironisant même sur la très anti-sociale « TVA Sarkozy ».
Après avoir affirmé haut et fort qu’il n’en serait jamais question, Jean‑Marc Ayrault a donc bien annoncé hier une augmentation prochaine de la TVA. L’augmentation du taux normal le fera ainsi passer en 2014 de 19,6 à 20%, le taux intermédiaire bondissant pour sa part carrément de 7 à 10%. Seule la taxe sur les biens de première nécessité diminuera très anecdotiquement, passant de 5,5 à 5%.
Il est à noter -et cela ne manque pas de sel- que la hausse la plus forte, celle du taux intermédiaire, concerne précisément des activités non délocalisables, comme la restauration ou les travaux à domicile ! Arnaud Montebourg, notre « ministre de l’affaissement improductif », le champion autoproclamé du made in France et du patriotisme économique doit apprécier ! En tout les cas, on ne l’entend guère s’émouvoir d’une telle hérésie : que de vipères n’avalerait-on pas pour conserver son maroquin !
Sarkozy-Hollande, même combat !
Hormis donc quelques réformettes bobo-sociétales pour amuser la galerie et détourner l’attention des Français des vrais enjeux (mariage gay, droit de vote des étrangers, dépénalisation du cannabis) pour l’essentiel, le lourd, le vital (crise de l’économie, Europe, Euro, mondialisation libérale) c’est bien la politique du kif-kif qui est mise en œuvre par notre culbuto présidentiel.
Mais en fait… Après un Fillon qui nous l’avait déjà mis dans son patronyme, les Français ont sans doute aujourd’hui le Ayrault qu’ils méritent… Ah, c’était bien la peine d’appeler à voter pour le changement, tiens !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
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