Publiés le : 09 novembre 2012
Source : alterinfo.net partie 1 & partie 2
Rien n’arrêtera le CRIF si un large mouvement d’opinion ne s’oppose pas à sa politique !
Ce Conseil soi-disant Représentatif des Institutions Juives de France, qui ne représente en réalité qu’une faible minorité de la population juive française, a une politique très simple : exercer le rôle de courroie de transmission de la politique de l’Etat d’Israël, veiller à être reconnu par les pouvoirs publics comme le représentant de l’ensemble de la population juive de France, et museler tout mouvement qui s’oppose à la politique de colonisation, d’apartheid et d’épuration ethnique d’Israël.
Le CRIF n’a cessé depuis 12 ans de faire pression pour que soient censurés toutes sortes d’événements concernant la Palestine. Et cela en brandissant les arguments de provocation à l’antisémitisme, de trouble à l’ordre public et de partialité.
Rappelons quelques exemples. Il y a 2 ans il réussissait à empêcher la tenue d’un colloque à l’ENS avec Stéphane Hessel et Leila Shahid. L’an dernier il a bloqué la tenue d’un colloque à l’Université de Paris VIII. Il a activement combattu la diffusion d’un reportage TV sur la Palestine. Il fait campagne pour que soit censurée de la chanson sur Gaza du groupe Zebda (paroles de Jean-Pierre Filiu)
Et voilà qu’il franchit un nouveau pas : il organise et cofinance le séjour en Israël des étudiants de l’Ecole Supérieure de Journalisme (ESJ) de Lille ! Précisons que cette école, pionnière de l’enseignement du journalisme en France, est une école privée qui affirme sur son site sa volonté d’intégrer l’enseignement public supérieur. Il est donc utile de se rappeler certains principes déontologiques de l’enseignement public, notamment celui de laïcité qui refuse la mise sous influence des étudiants d’une quelconque chapelle
Tout citoyen-ne-e attaché-e à la justice et aux droits des peuples comprendra aisément l’objectif de propagande et de conditionnement idéologique qui président à cette décision du CRIF. Quelles auraient été les réactions s’il avait été accepté le financement d’un voyage d’études sur l’Iran par l’ambassade d’Iran ?
C’est pourquoi nous affirmons :
Le CRIF et sa promotion par l’Etat français, ça suffit !
Nous ne nous laisserons pas intimider par le chantage à l’antisémitisme de gens qui sont au contraire en partie eux-mêmes responsables de la propagation d’un certain antisémitisme.
Nous continuerons à soutenir sans relâche les droits du peuple palestinien à une existence digne et à participer à la campagne BDS (Boycott, Désinvestissement, Sanctions) jusqu’à ce que l’Etat d’Israël se conforme au droit international !
Bureau national de l’UJFP le 08-11-2012 (Union Juive Française pour la Paix)
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Ecole de journalisme et voyage en Israël financé par le CRIF: lettres aux étudiants et au directeur de l’ESJ
Etudiants de l’ESJ, ne vous vendez pas au CRIF avant même d’être journalistes !
Nous, militants de la solidarité avec le peuple palestinien, vous adjurons de ne pas compromettre votre honneur et votre futur métier en participant à une opération flagrante de propagande organisée par le CRIF. C’est par un article du site Rue89 que nous avons pris connaissance du projet de voyage organisé par la direction de l’école en Israël, en collaboration avec le CRIF.
Pour ceux qui l’ignoreraient, le CRIF (« Conseil Représentatif des Institutions Juives de France ») a cessé depuis longtemps de représenter les intérêts de la population juive française, pour devenir une simple courroie de transmission, assumée d’ailleurs, de la politique du gouvernement d’extrême-droite dirigé par Benyamin Netanyahou et Avigdor Lieberman. Ceux qui en douteraient n’ont qu’à consulter le site web de cette agence http://www.crif.org, et deux minutes leur suffiront pour être convaincus sur ce point.
Il n’est pas besoin non plus d’être grand clerc pour observer que si le CRIF finance la plus grosse partie (« billet d’avion + une partie du logement » selon Rue89) du voyage de soixante d’entre vous pendant 9 jours, c’est qu’il y trouve son intérêt : vous emmener là où il veut, rencontrer qui il veut, pour y débiter sa propagande habituelle, loin, le plus loin possible, des millions de Palestiniens enfermés et parqués derrière les murailles de l’occupation.
La direction de votre établissement, qui n’avait pas jugé bon de communiquer sur ce voyage avant la parution de l’article de Rue89, a publié mercredi soir un texte sur le site de l’école. Contrairement à vous qui pouvez poser les bonnes questions à la direction de l’école, nous n’avons pas les moyens d’évaluer les contradictions flagrantes entre le programme tel que conçu par le CRIF et celui affirmé par l’école sur son site, qui prévoit effectivement une série de déplacements dans les territoires palestiniens occupés.
Mais une chose saute aux yeux dans le communiqué de l’ESJ : c’est que le rôle du CRIF dans l’aventure y est carrément zappé. Alors, gêne, incompétence ou ingratitude du rédacteur ?
Nous penchons pour la première hypothèse, car les déclarations du directeur des études Pierre Savary à Rue89 (que l’intéressé n’a pas démenties) sont elles-mêmes empreintes d’un parti-pris n’ayant rien à envier au discours officiel israélien.
Pour Pierre Savary, les colonies juives de Cisjordanie, définies comme telles par l’ONU et les gouvernements du monde entier à l’exception d’Israël, et dont le caractère illégal est tout aussi unanimement établi, ne sont pas nécessairement des colonies. Selon lui, on « doit se poser la question » d’écrire que ce sont des « implantations », autrement dit reprendre à leur égard le terme soft et indolore utilisé par la seule propagande israélienne et ceux qui la servent.
Idem pour ses déclarations sur la ville palestinienne d’Hébron, où quelques centaines de colons fanatiques, protégés par des milliers de soldats israéliens, interdisent toute vie un tant soit peu normale aux 200.000 habitants palestiniens de la cité.
« Où mettre le curseur historique quand on raconte l’histoire d’Hébron. La question doit se poser », écrit Pierre Savary, bien dans la ligne de Netanyahou et consorts, qui répètent matin et soir que même dans le cadre d’un accord avec l’Autorité Palestinienne, Israël conservera son contrôle de la ville. Pour ceux qui l’ignorent, Hébron est au milieu de la déjà toute petite Cisjordanie, et fait partie avec elle des territoires occupés illégalement par Israël depuis 1967.
Etudiants de l’ESJ, nous ne doutons pas qu’un déplacement au Proche-Orient, d’une dizaine de jours qui plus est, soit a priori attrayant. Mais nous pensons qu’en l’effectuant dans de telles conditions, vous prendriez un mauvais chemin professionnel, en plus de cautionner l’occupation criminelle de tout un peuple.
Le groupe de Lille de CAPJPO-EuroPalestine et Génération Palestine Lille
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Lettre ouverte a Pierre Savary – Ecole Supérieure de Journalisme de Lille
Cher collègue,
Par des collègues journalistes, nous avons eu connaissance du voyage d’étude en Israel qui s’organise, sous le patronage – et le financement – du CRIF. Sans faire de fausses analogies, un tel projet nous rappelle les invitations de journalistes en Afrique du Sud organisés et payes par le régime de Pretoria, a l’époque de l’apartheid.
Que des étudiants en journalisme se rendent sur le terrain, en particulier dans des régions de conflits, est tout a leur honneur, mais qu’ils acceptent d’être pris en charge par une organisation qui sert d’agence de propagande pour la politique du gouvernement d’extrême droite israélien n’est pas seulement surprenant, mais aussi désolant.
Le fait d’ »equilibrer » ce voyage par un détour à Ramallah ou par une rencontre avec nos amis de Breaking the Silence, ne change pas grand-chose au caractère propagandiste de cette initiative. Pour exemple : dans la visite du Golan, y aura-t-il une rencontre avec des représentants de la population syrienne qui y vit sous occupation ? J’en doute.
Le Centre d’Information Alternative dont je suis le co-President organise souvent le programme de journalistes, de délégations et de missions professionnelles en Israel ET dans les territoires palestiniens occupes. Le fait d’être une organisation mixte, palestino-israélienne, nous permet d’avoir un regard précis et une connaissance intime des deux réalites qui caractérisent cette région.
Nous comprenons qu’il n’a plus moyen de faire marche arrière. Du moins, pouvons essayer non pas d’ »équilibrer » – il ne saurait y avoir d’équilibre entre occupants et occupés, colonisateurs et colonisés – mais au moins de permettre aux étudiants-journalistes de sortir du cadre propagandiste de cette initiative.
Nous sommes a votre disposition pour une réorganisation du programme, de telle sorte qu’il devienne une rencontre avec la réalite, telle qu’elle est des deux côtés du mur : entre autres un tour de la colonisation et du mur autour de Jérusalem, rencontre avec des femmes et des femmes qui représentent la societé civile palestinienne, ainsi que des militant/es d’organisations anti-colonialistes israéliennes ; rencontre avec des Syriens du Golan occupé.
Cordialement,
Michel Warschawski
President/Centre d’Information Alternative
Jerusalem/Beit-Sahour
CAPJPO-EuroPalestine
http://www.palestine-solidarite.org/lettres-etudiants-et-directeur-esj.081112.htm