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Du « laisser mourir » au « faire mourir »… Par Adrien Abauzit

22 décembre 20120
Du « laisser mourir » au « faire mourir »… Par Adrien Abauzit 5.00/5 1 votes

Publié le : 21 décembre 2012

Source : bvoltaire.fr

Conformément à son engagement présidentiel, François Hollande a mis à l’ordre du jour un projet qu’il n’ose pas appeler par son nom, celui de l’euthanasie. Le rapport Sicard, premier pas en direction de la dépénalisation de l’euthanasie, lui préfère la douce appellation de « suicide assisté ».

Traduit de la novlangue bien-pensante, cette appellation ne signifie rien d’autre que « droit de se faire suicider » ou « obligation faite à un médecin d’achever son patient ». Très probablement, dans les semaines à venir, Najat Vallaud-Belkacem viendra-t-elle nous expliquer que ce mépris absolu de la vie est une conquête progressiste à laquelle aspire la population française.

L’auteur de ces lignes ne nie pas que la mort dans la dignité soit une réelle question. Mais à cette question, une réponse adéquate a déjà été donnée par la loi Léonetti du 22 avril 2005. Au titre de cette loi, l’euthanasie n’est pas dépénalisée mais, à la demande d’un patient en fin de vie, il est possible que le traitement de sa maladie ne soit pas l’objet d’« une obstination déraisonnable », n’ayant d’autre effet que « le seul maintien artificiel de la vie ». En autorisant un « laisser mourir » (et non un « faire mourir »), et en évitant que le patient soit artificiellement maintenu à l’état de légume, on pouvait dire que l’objectif de mort dans la dignité était parfaitement atteint.

Alors pourquoi aller plus loin ? Pourquoi passer du « laisser mourir » au « faire mourir » alors que la population française, contrairement à ce qui est assené par les zélateurs du suicide assisté, ne réclame pas une telle mesure ?

Pour une raison fort simple. Parce qu’après s’être aplati sans combattre pendant six mois devant l’oligarchie financière (TSCG, MES, reculade sur le Glass-Steagall Act à la française, rapport Gallois…), le candidat François Hollande, sosie politique de Nicolas Sarkozy en matière économique et sociale, devra expliquer à son électorat qu’il est malgré tout un homme de gauche : grâce à lui, les gays pourront dorénavant se marier et les malades en fin de vie pourront désormais se faire suicider avec l’argent du (con)tribuable.

En résumé, François Hollande fait du progressisme sociétal à défaut d’avoir les vertèbres assez solides pour faire du progressisme social. Que nul ne s’attende alors, durant ce quinquennat, à des mesures permettant une meilleure répartition de la valeur ajoutée. Ceci est hors-sujet pour le gouvernement qui préfère s’attarder sur de prétendues revendications de groupes ultra-minoritaires, malhabile alibi pour ne pas s’occuper des problèmes sociaux de l’écrasante majorité. C’est ce qu’on appelle un rideau de fumée libéral-libertaire.

Attitude plutôt « minable », n’est-ce pas M. Ayrault ?

Adrien Abauzit

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