« Quand les bornes sont franchies, il n’y a a plus de limites » …. Cette savoureuse maxime du Sapeur Camembert (que d’aucuns attribuent d’ailleurs à Pierre Dac) m’est immédiatement venue à l’esprit quand j’ai pris connaissance de cette information « abracadabrantesque » : François Hollande a décidé de nommer Jack Lang à la direction de l’Institut du Monde Arabe !
Un poisson d’avril élyséen en plein mois de janvier
En matière d’indécence et de copinage politique, de recyclage de vieux rogatons en mal de salaire princier, de distribution de fromage républicain aux petits copains, on croyait avoir a peu près tout vu. Mais en ce domaine comme en beaucoup d’autres, notre oligarchie politique est toujours capable de faire un peu plus fort, un peu plus scandaleux, et pour cette fois, un peu plus grotesque.
Certes la nomination devra encore être confirmée par les représentants des pays arabes qui siègent dans les instances dirigeantes de l’institution. Mais cela sera sans nul doute chose faite le 25 janvier, à l’occasion de la réunion du conseil d’administration et du Haut Conseil de l’IMA : nombre de ces pays (parmi lesquels l’Arabie Saoudite et l’inévitable Qatar) n’ont en effet presque plus rien à refuser à la France « hollando-fabiusienne » depuis l’intervention de la France « Béhachélo-sarkozienne » en Libye et les prises de positions si semblables et complètement irresponsables de l’ancien comme de l’actuel Président de la République concernant la Syrie.
La direction de l’Institut du Monde Arabe est un des fromages les plus convoités de notre République qui, jour après jour, s’apparente toujours un peu plus à la pire des républiques bananières de l’Afrique post-coloniale. L’institut dispose d’un budget annuel de 24 millions d’euros, payé moitié par la France, moitié par les 21 autres pays membres et la Ligue Arabe, tous cofondateurs de l’IMA. Moitié de budget « arabe » d’ailleurs fort peu payée ces dernières années, laissant du coup aux seuls contribuables français la charge presque intégrale de ce ruineux et tellement indispensable organisme.
Les précédentes nominations à ce poste grassement rémunéré étaient déjà pathétiques, Dominique Baudis et Renaud Muselier (les deux derniers directeurs de l’IMA) ayant eu en matière de culture et de civilisation arabe à l’époque de leur intronisation des compétences à peu près équivalentes à celles d’une Céline Dion en matière de mathématiques quantiques, ou d’un Djamel Debbouze en astronomie extra-galactique. Mais le salaire plus que confortable du directeur n’est en fait qu’un aimable argent de poche, comme on peut le constater en découvrant les notes de frais scandaleuses de Dominique Baudis à l’époque où celui-ci occupait la direction de ce placard doré.
Après Baudis, après Muselier, c’est donc aujourd’hui au tour de Jack Lang de toucher le « Jack-Pote » … Jack Lang, bientôt 74 ans, avec ses retraites cumulées d’enseignant, de député et de ministre… Jack Lang et son appartement de 165 mètres carrés de la place des Vosges à Paris, sa maison de 192 mètres carrés dans le Lubéron, deux biens immobiliers évalués en 2001 par le journal Le Point à plus d’un million huit cent mille euros (et quand on sait ce qu’a été l’évolution du marché immobilier depuis…)… Jack Lang, qui s’était mangé une monumentale rouste électorale après un énième parachutage aux élections législatives de juin 2012, incapable de surfer sur la vague rose, et qui s’est bien évidemment empressé d’accepter -et plutôt deux fois qu’une!- de chausser ces charentaises dorées que Ségolène Royal venait elle d’ailleurs tout juste de refuser. Mais l’égérie du Chabichou n’a il est vrai pas encore renoncé -contrairement à l’ex-ministre de la culture de Mitterrand- à un éventuel retour sur le devant de la scène politique.
A quand la nomination de Rachida Dati au Mémorial de la Shoah ?
Nommer un directeur d’ascendance juive à la tête de l’Institut du Monde Arabe… Lorsque l’on connaît les tensions extrêmes qui président aux relations de ces deux communautés, il fallait vraiment l’oser ! Et pourquoi pas alors Rachida Dati ou Malek Boutih au Mémorial de la Shoah ? Allez, encore un peu d’audace, Monsieur le Président, juste pour voir… Et essayons d’imaginer alors la réaction du CRIF ou de UEJF !
Jack Lang à la direction de l’Institut du Monde Arabe… Jack Lang et son libertinage tous azimuts flirtant bien souvent avec la ligne rouge, Jack Lang, et la pétition qu’il signa en 1977 pour réclamer la remise en liberté de 3 pédophiles [1].. Jack Lang et ses déclarations hallucinantes sur la sexualité infantile [2]…
Cette nomination surréaliste est donc au moins aussi saugrenue, aussi grotesque même, bien que pour des raisons différentes, que celle envisagée en 2008 par un UMP à la botte de son papa d’un Jean Sarkozy à la tête de l’EPAD. Candidature qu’une campagne de presse virulente -et évidemment en l’occurrence totalement justifiée- fit à l’époque fort heureusement capoter. Il y a gros à parier que cette fois, la campagne de presse n’aura pas lieu : Jack Lang est de gauche, donc dans le camp de la lumière, et c’est un des papes de la « bobosphère » si chère à notre médiacratie. La messe est donc sans doute définitivement dite. Mais on tout de même le droit d’avoir bien du mal à y croire…
Marc LEROY – La Plume à Gratter
[1] Pétition parue dans le journal Le Monde du 26 janvier 1977, où les signataires dénonçaient une « longue détention préventive pour instruire une simple affaire de mœurs où les enfants n’ont pas été victimes de la moindre violence, mais, au contraire, ont précisé aux juges d’instruction qu’ils étaient consentants (quoique la justice leur dénie actuellement tout droit au consentement) »… Regrettant que les trois inculpés « risquent d’être condamnés à une grave peine de réclusion criminelle soit pour avoir eu des relations sexuelles avec ces mineurs, garçons et filles, soit pour avoir favorisé et photographié leurs jeux sexuels »… Déclarant encore que « La loi française se contredit lorsqu’elle reconnaît une capacité de discernement à un mineur de treize ou quatorze ans qu’elle peut juger et condamner, alors qu’elle lui refuse cette capacité quand il s’agit de sa vie affective et sexuelle. Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit. Nous ne comprendrions pas que le 29 janvier Dejager, Gallien et Burckardt ne retrouvent pas la liberté. »
[2] En 1991 dans une interview à Gay Pied Hebdo il déclare : « la sexualité puérile est encore un continent interdit, aux découvreurs du XXI siècle d’en aborder les rivages ».
Mais non, voyons, où y a de la gêne y a pas de plaisir.
Et puis, comme ça on va pouvoir rebaptiser. « L’institut du jeune arabe » ça sonne bien non,
qu’en dites vous?
Amitiés.