Publié le : 12 février 2013
Source : bvoltaire.fr
Depuis lundi midi, l’information tourne en boucle : Benoît XVI a « démissionné ».
L’évènement, considérable pour les catholiques, passionne nos journalistes toujours à l’affût d’un sujet nouveau, et leur donne l’occasion de montrer la profondeur de leur ignorance et une mauvaise foi à donner le tournis !
Comme il fallait s’y attendre, la palme de la bêtise revient à France Info, que les méchantes langues surnomment Radio-Moscou ou Radio-Paris, c’est selon. Ou parfois France-Intox. La radio d’État, dont les opinions politiques n’ont pas varié depuis le grand ménage de 1981, s’en donne à cœur joie. Quelques journalistes androgynes adoptent un ton si joyeux qu’un moment d’hésitation m’a fait me demander si Poutine n’était pas mort – information, vous en conviendrez, de nature à réjouir ces gens au plus haut point. Mais il ne s’agit que de Benoît XVI dont je me demande encore s’il est plus ou moins détesté que le Tsar de toutes les Russies.
Benoît XVI, revenons-y, n’a pas démissionné. Un pape ne démissionne pas, il résilie sa charge ; point de détail sans doute. Plus intéressante est la comparaison avec Jean-Paul II, dont les derniers mois furent, aux yeux de nos commentateurs, marqués par son incapacité à gouverner l’Église. Évidemment, quand on pense que l’euthanasie pour les vieillards serait une solution élégante et discrète, il est difficile de concevoir qu’un homme d’exception puisse donner, à la face de l’humanité, un sens à la souffrance. Mais ce type-là était catholique qu’on vous dit… Stupeur et incompréhension.
Nos camarades de France Info avaient convoqué tous les « spécialistes » : Odon Vallet, Fréderic Lenoir, Bernard Lecomte, il ne manquait plus que l’inénarrable Christian Terras, de l’agonisante revue Golias et Mgr Gaillot. Dommage que l’Abbé Pierre soit mort, on l’aurait bien entendu dire qu’à son âge, le Pape a bien mérité un peu de repos. Et que nous disent ces spécialistes ? Quelques révélations croustillantes ? Une vieille histoire d’enfant caché ? Une inculpation pour pédophilie, des fois qu’un cardinal aurait laissé traîner des photos cochon sur son ordinateur ? Un krach financier ? Rien de tout cela, rassurons-nous ! Ces gens n’ont rien à dire. Rien. Si ce n’est répéter sur tous les tons leurs obsessions germanopratines :
Joseph Ratzinger a fait partie des Jeunesses hitlériennes, ce qui est louche…
Il a présidé la congrégation qui s’appelait autrefois l’Inquisition (si, si, je vous jure, je l’ai entendu à 17h20 sur ladite radio)…
Il est ultra conservateur ; notez l’adverbe ultra, il a un sens précis dans l’univers de la désinformation. Il permet de comprendre pourquoi cet homme a eu des propos controversés, autre classique du politiquement correct : comprendre propos dignes des heures les plus sombres de notre histoire…
Il a promu la cause de béatification de Pie XII, ce qui en fait un crypto-nazi (cf. ci-dessus, tout s’explique), dit du mal des musulmans (idem, tant pis pour la contradiction) dans son discours de Ratisbonne que personne n’a lu ; mais chez ces gens-là, Monsieur, on ne lit pas, on répète…
Il a refusé l’ordination des femmes, les prêtres mariés, la capote, l’avortement, le mariage homo, etc.
Je continue ? Dois-je vous infliger les « analyses » dignes de M. Fenouillard sur le prochain Pape – forcément africain — qui pourrait ouvrir l’Église à la modernité ?
Je voulais juste demander à ces gens – oh ! très humblement, presque en chuchotant : vous qui faites profession d’athéisme et ne croyez ni à Dieu ni à Diable, vous qui rejetez toute idée de transcendance, vous qui analysez tout évènement au travers d’un prisme matérialiste, vous qui prêchez une liberté individuelle relevant de la licence de jouir absolument…
…Foutez-nous la paix avec notre Pape !
François Teutsch