Publié le : 10 mars 2013
Source : bvoltaire.fr
Puisque les électeurs du Front national (essentiellement la France qui souffre) ont pu être traités impunément de con par la réputée comique Sophia Aram, tirant profit de la jurisprudence inaugurée, nous nous permettons de renvoyer le compliment à la bobocratie.
Déjà François Hollande et l’hologramme qui lui sert de Premier ministre avaient confessé leur soumission à l’oligarchie en enterrant la promesse de campagne de Glass-Steagal Act 1 à la française, en validant le Traité sur la stabilité, la coordination et la gouvernance (TSCG) et le Mécanisme européen de stabilité (MES).
Ce printemps, Hollande a prévu d’enfoncer le clou à un endroit inattendu : sur ordre du Medef, il va tirer une balle dans la tête du CDI.
Expliquons-nous. Le CDI offre deux grandes garanties au salarié :
- Le salarié ne peut se faire licencier que s’il existe une cause réelle et sérieuse justifiant son licenciement ;
- L’employeur ne peut modifier unilatéralement, sans l’accord du salarié, le « socle » du contrat de travail, à savoir la rémunération, la qualification, le lieu de travail et le temps de travail.
Les accords de mobilité interne (article 15 de l’Accord national interprofessionnel) permettront à l’employeur de muter à sa guise les salariés concernés aux quatre coins de la France. Quant aux accords de maintien dans l’emploi (article 18), ils permettront à l’employeur de baisser le salaire des salariés et d’augmenter leur temps de travail. Au final, il ne restera du CDI que des lambeaux.
Et la cause réelle et sérieuse du licenciement, nous dira-t-on ? Dans le cadre d’un accord sur l’emploi, la cause réelle et sérieuse du licenciement est attestée… par l’accord même.
Les électeurs de gauche étaient persuadés que leur champion mènerait une politique différente de Sarkozy. Le fameux « peuple de gauche » ne se doutait pas que, trahissant toute la mythologie de son parti, de son camp, Hollande profite de la crise pour crucifier le CDI. Le peuple de gauche s’est fait grassement circonvenir.
Le soir du premier tour des élections présidentielles, moins d’une heure après les résultats, le complice électoral de François Hollande, donc le coauteur de l’assassinat du CDI, Jean-Luc Mélenchon, se distinguait par une déclaration incroyable sentant le coup fourré à plein nez :
« À cette heure, en conscience il n y a rien à négocier, notre engagement n’a besoin d’aucune autorisation […] Je vous appelle à vous retrouver le 6 mai, sans rien demander en échange, le 6 mai, pour battre Sarkozy. Je vous demande de ne pas trainer les pieds, je vous demande de vous mobiliser comme s’il s’agissait de me faire gagner moi-même l’élection présidentielle. Ne demandez rien en échange, seulement l’acte de votre conscience. »
Les électeurs de gauche n’y trouvèrent rien à redire…
Oui, définitivement, nous pouvons conclure que nous avons affaire à des cons.
Adrien Abauzit