C’est le nouveau feuilleton de série Z que sont apparemment décidés à nous faire avaler depuis hier et pour les -longs !- jours qui viennent les médias du système : après les feuilletons UMP guignolesques précédents -et on est en plein pléonasme !- (1, 2, 3, 4) et le tout dernier nanar qui vient à peine de nous être servi, ce fameux Vrai-faux retour en politique (mais pas encore vraiment) pour une reprise en mains de l’UMP (mais pas tout à fait) afin de préparer la présidentielle de 2017 (mais il est trop tôt pour en parler sans être « indécent alors que les Français souffrent ») de Pinocchio 1er, alias le Petit Nicolas, alias le « chouchou » à Carla, nanar journalistico-médiatique qui a fait les délices depuis des jours de nos « zéditorialistes » assis et couchés, et que nous ont passé en boucle et jusqu’à l’indigestion radios et télévisions privées ou de « sévice public ».
Il est vrai qu’entre la crise qui perdure, la France qui s’enfonce -« jusqu’où s’arrêtera-t-elle ? » (1) -, l’Egypte qui s’enflamme, l’affaire Snowden, les agissements du NSA, la vassalité indigne, obscène d’une Europe rampant aux pieds du Big Brother américain, les scandales du Luxembourg qui poussent Juncker à la démission, la Syrie qui n’en finit pas de saigner sous les exactions abominables des fanatiques islamistes armés avec nos plus vifs encouragements et même notre bénédiction par notre cher ami financier le Qatar, ou le rétablissement désormais acté du délit d’opinion en France avec incarcération à la clé, les Veilleurs Debout et La Manif pour Tous qui ne faiblissent décidemment pas, j’en passe et des meilleures, rien d’autre ne saurait occuper avec une telle insistance, et surtout une telle évidence, l’espace médiatique français !
François Fillon « s’émanciperait » donc de Nicolas Sarkozy… celui qui fut durant tout son quinquennat son Premier Ministre docile, croupion même, se découvrirait comme étant le légitime dépositaire d’une liberté d’expression presque gaullienne, et le discours prononcé ce 11 juillet à… la Grande Motte (ça ne s’invente pas ! Et rien que cela, après le cultissime gag du RUMP, suffit déjà à furieusement me secouer les zygomatiques et à déclencher une bonne « poilade ») serait, selon nos chers journalistes, son fondateur appel du 18 juin à lui. On ne rit pas ! Le voilà qui prétend donc désormais exercer un droit d’inventaire… sur l’action qu’il a lui-même (du moins officiellement) pilotée pendant cinq ans et -c’est un sacré exploit !- pour la condamner sur bien des points, « sans concessions » ! Chapeau l’acrobate !
Or de deux choses l’une : ou bien il était d’accord avec l’action (ou plus souvent encore l’inaction) qu’il a donc menée lorsqu’il était à Matignon, et, devant les résultats catastrophiques qui en sont au final découlés (avec pour point d’orgue la pathétique et inédite défaite d’un président en poste après seulement cinq années de magistrature suprême), il devrait se terrer dans un coin en observant un élémentaire mutisme de contrition, ou bien il était en désaccord pendant tout ou partie de son ministère, et il est donc resté à son poste par pur carriérisme, parce que la place était prestigieuse, le siège confortable la paie et les avantages conséquents, en un mot comme en cent parce que la soupe était bonne, et cela devrait plus encore l’inciter à une totale discrétion.
Mais non ! Nous sommes en France, que diable, le pays de tous les possibles politiques ! Mitterrand n’a-t-il pas été élu deux fois à la Présidence de la République, malgré la francisque, malgré l’Observatoire, malgré des gamelles à répétitions pendant plusieurs décennies ? Chirac ne lui a-t-il pas succédé ? Et Pinocchio Sarkozy ? Et jusqu’à aujourd’hui Normal 1er, le Président sans doute le plus improbable de tous, qui a « fini premier dans un concours de circonstances » (2) par la grâce d’un invraisemblable « dérapage sur foutre » du champion médiatique toutes catégories qu’était DSK, puis de la détestation et du sentiment de rejet presque viscéraux qu’avait fait naitre chez une majorité de nos concitoyens le quinquennat catastrophique, agrémenté de paroles fortes mais creuses, parsemé de tromperies grossières et de reniements éhontés de Nicolas Sarkozy ?
Mais non car en France, les politiciens osent définitivement tout, c’est même à cela qu’on les reconnaît !(3). Et voilà donc le mulet de la Sarthe qui se prend à son tour pour un pur sang de concours. Et pourquoi pas après tout ? Mettez-vous un peu à sa place : après la vieille rossinante sur le retour Mitterrand, le grand baudet chiraquien de Corrèze, le petit âne cagneux à long nez de Neuilly, et aujourd’hui le bourricot rondouillard à la rose, pourquoi cela ne serait-il pas son tour en 2017 ? Lorsqu’il lorgne du côté du locataire de l’Elysée, l’insignifiant François Fillon peut finalement assez légitimement faire sienne la savoureuse réplique que nous offrit en son temps l’acteur Robert Mitchum, pour expliquer sa décision d’embrasser la carrière artistique, décision prise après avoir vu à la télévision un épisode du feuilleton Rintintin : « si lui peut le faire, je peux le faire ! » avait alors pensé le grand Bob.
Ah, si seulement nous, nous pouvions de notre côté nous en « défaire », de celui-ci comme de tant d’autres ! Allez, imaginez un peu : Fillon, Sarkozy, Copé, NKM, Royal, Ayrault, Fabius, Désir, Hidalgo, Peillon, Taubira, Belkacem, Mamère, Duflot et Mélenchon sont sur une Batho… La Batho coule…
Marc LEROY – La Plume à Gratter
(1) « Je ne le sais ni, et que Dieu nenni » comme aurait continué le regretté Coluche.
(2) Coluche, encore et toujours…
(3) « Les cons, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît ! » (Michel Audiard, Les Tontons Flingueurs) : Une sentence en train décidemment de devenir une référence presque systématique sur La Plume !
Oh comme je vous approuve!
Vous exprimez le ras le bol avec un art consommé.
La merveilleuse Démocratie a parlé…depuis qu’elle parle, elle ne cesse de dire des âneries…ceci explique cela, sans doute.
Amitiés.
Merci Marc de réussir l’improbable défi que celui de nous faire franchement rire des grotesques incongruités de nos pathétiques hommes politiques ! Ils n’en restent pas moins grotesques et pathétiques pour autant…Et quand je dis hommes, c’est bien sûr tous genres confondus … si j’ose dire !
Que voila une « Breve » jubilatoire!!!!
Bravo la Plume, et « welcome back ».
Une « poilade » a la Grande Motte, je dis: petit bijou, morceau d’anthologie, a reprendre dans la methode a Mimil.. Les anciens comprendront.