Publié le : 17 jullet 2013
Source : bvoltaire.fr
Le gouvernement n’est peut-être pas encombré de virtuoses du plein emploi et de champions en baisse de délinquance, mais une chose est désormais bien établie : Manuel Valls et François Hollande s’y connaissent en chemin de fer. Une telle vitesse de diagnostic permet même d’affirmer que nous sommes en présence de deux prodiges. Les Nostradamus de la catastrophe ferroviaire !
Dès les premières heures qui suivaient l’accident en gare de Brétigny, avant le moindre avis d’ingénieur, le plus petit rapport d’expert, Manuel Valls affirmait avec le sérieux surjoué que nous lui connaissons : « Nous n’avons pas le sentiment qu’il s’agisse d’un acte de malveillance. » Nous n’avons pas… Il y a déjà eu concertation. Les éléments de langage ont été distribués à la cantonade. Le doute n’est pas autorisé.
Et François Hollande d’enfoncer le clou alors qu’il vient de sortir miraculeusement indemne du défilé du 14 juillet : un acte de malveillance ? « Ce n’est pas l’hypothèse que je privilégie. » C’est le spécialiste qui parle. Le visionnaire du rail.
Après cet embrouillamini de caillassage des secours et de vol de portable, ajoutez un dévissage de boulons exécuté de main de maître par un de ces mêmes jeunes sensibles et vous obtenez le déraillement le plus catastrophique de toute l’histoire de la Ve République : le train-train Hollandesque couché sur le côté, le TGV Marine Le Pen qui lui roule dessus ; l’horreur à l’état brut. Fort heureusement, nos deux pompiers se sont pendus au signal d’alarme et le carnage a peut-être été évité. D’ailleurs, les véritables malveillants ne sont-ils pas ceux qui tenteraient de démontrer que l’accident est un peu bizarre ?
Avec cette attitude partiale et ridicule, ce triste duo a jeté le discrédit a priori sur les futures conclusions de l’enquête. Après cette orientation définie par avance, cette injonction à ne regarder que dans une seule direction, même s’il s’agit réellement d’un accident à mille lieues d’un sabotage, le doute persistera dans les esprits. Comme une manière d’obtenir le contraire du résultat souhaité. Spécialistes en chemin de fer d’accord… mais en vraiment rien d’autre.
Jany Leroy