06 septembre 2013
Source : bvoltaire.fr
Dans l’indifférence générale, le pouvoir continue son œuvre de destruction de la mémoire nationale. Logiquement, le Grand Effacement accompagne le Grand Remplacement…
« Il n’y a pas d’ancêtres des Français. » C’est l’affirmation scandaleuse que l’on peut par exemple lire ce mois-ci dans le hors-série du magazine L’Histoire, « Atlas de France ». La phrase est signée Dominique Borne, ancien doyen de l’Inspection générale de l’Éducation nationale. Ce magazine, pourtant de qualité, a dû satisfaire la ligne éditoriale obligatoire. Depuis quelques années, c’est partout la même antienne, du cours dispensé dans une classe de CM2 aux émissions diffusées à la télé : nous sommes un pays d’immigration depuis la nuit des temps, les Français de souche n’ont jamais existé, etc.
Comme si cette histoire génétiquement modifiée ne suffisait pas, en haut lieu, on a décidé de pratiquer le Grand Effacement. Renaud Camus ne m’en voudra pas de relooker sa célèbre expression. Car le Grand Remplacement n’est possible qu’accompagné du Grand Effacement. Et dans ce présent orwellien, force est de constater que tableaux anciens, livres d’histoire de France et statues de toutes nos places sont une insulte à l’idéologie dominante. Affreusement monochrome, cet insupportable jadis… Comme une grande claque au mensonge ambiant, l’immensité iconographique est une preuve accablante : non, le passé de la France n’est pas métissé ; oui, il est grandiose. Ceux qui veulent la « France d’après » à marche forcée vont devoir pratiquer un véritable mémoricide.
Il faut aller vite avant que le peuple ne réagisse : pour cette rentrée 2013, on prétexte donc la « surcharge » des programmes d’histoire (en troisième et en terminale) pour les réduire drastiquement. Il est vrai qu’avec l’étude de la civilisation islamique ou des royaumes africains, il avait déjà fallu quasiment supprimer Clovis, Louis XIV et Napoléon. Rien que ça ! Maintenant, c’est au tour du général de Gaulle de passer à la trappe…
Le Monde annonce l’ampleur de la boucherie : « Ce n’est pas de petites coupes qu’il s’agit. En Troisième, trente à trente-six heures seraient économisées – soit près du quart du programme, selon le SE-UNSA. En histoire, la première partie sur le XXe siècle qui correspond à 15 % du temps deviendrait une « introduction » réduite à 5 % du temps. L’évolution du capitalisme, du système de production, disparaîtrait pour laisser plus de place aux guerres mondiales et aux régimes totalitaires. »
La situation actuelle est paradoxale jusqu’à la folie : jamais il n’y a eu autant de revues historiques dans les kiosques ou de documentaires à la télé ou la radio, jamais les musées n’ont été aussi pleins. Le public français est affamé de son propre passé, comme si les gens souffraient d’un manque. Pourtant au même moment, l’enseignement de l’histoire est réduit presque à néant…
Comprenne qui voudra !
Joris Karl