Le Candidat socialiste à la mairie de Marseille pour les municipales de 2014 Patrick Mennucci va pouvoir déposer un cierge à Notre-Dame de la Garde en hommage à sainte Christiane !
Le parquet de Marseille vient en effet de décider fort opportunément de classer sans suite l’enquête préliminaire pour prise illégale d’intérêts qui les visait, lui et sa suppléante. Cette enquête faisait suite à une plainte déposée par Omar Djellil, l’un de ces innombrables « cadres associatifs » communautaristes qui vivent exclusivement sur les subventions municipales socialistes (ou UMPistes, centristes ou communistes d’ailleurs) un peu partout en France. Ancien membre du staff de Mennucci, salarié de la mairie, laissé au bord de la route par son jusqu’alors généreux mentor, celui-ci avait donc déposé sa plainte en juin 2012.
L’affaire (très peu médiatisée à l’époque, quelle surprise !) des subventions accordées à l’Union des familles musulmanes quand il était vice-président du conseil régional par Patrick Mennucci avait déjà en partie levé le voile sur les pratiques communautaristes et clientélistes du gaillard. A l’époque, Le Point avait pourtant découvert que c’était en fait près de 120 associations, toutes situées dans sa circonscription, qui avaient reçu près de 2 millions d’euros de subventions pour « préparer le terrain » avant son élection parlementaire. Certaines de ces organisations très généreusement subventionnées par l’argent public, bien que généralement communautaires voire carrément confessionnelles, ayant par ailleurs moins d’un an d’existence, seuil en dessous duquel une association ne peut logiquement et légalement prétendre à aucun financement public. C’était également sur sa réserve parlementaire, mais aussi grâce à la généreuse et très opaque tirelire mise à sa disposition par le conseil régional, que Mennucci avait pu acheter la fidélité de Frédéric Muhl, fondateur de plusieurs autres associations culturelles plus ou moins bidon, et ancien collaborateur influant tombé en disgrâce du président du Conseil Général Jean-Noël Guérini (lui aussi empêtré jusqu’au cou dans les affaires et magouilles politico-mafieuses marseillaises). « J’ai seulement pris le relais quand Guérini, le président du conseil général, lui a coupé ses subventions » avait alors déclaré à la presse Patrick Mennucci.
Mardi encore, concernant donc la procédure enclenchée suite à la plainte d’Omar Djellil, le parquet marseillais assurait à la presse (Le Point) que l’enquête allait bien entendu continuer. Et puis coup de théâtre dimanche : le même parquet décidait de classer l’affaire sans suite, de toute évidence sur ordre de la chancellerie. Merci tata Christiane ! Une soudaine bienveillance judiciaire qui n’a d’ailleurs pas surpris le moins du monde un Patrick Mennucci visiblement depuis un bon moment au parfum : celui-ci assurait en effet à son entourage et depuis plusieurs jours que l’affaire allait être classée très rapidement. Des déclarations qu’il a aussi plusieurs fois répétées dans ses entrevues avec les médias locaux. Il est vrai qu’après le rocambolesque épisode des primaires marseillaises, le parti à la rose de la cité phocéenne n’avait vraiment pas besoin d’un nouveau psychodrame. D’autant que quand on commence à mettre le nez dans la tambouille clientéliste des municipalités socialistes, on ne sait pas jusqu’où cela peut aller : souvenons-nous (et entre autres) déjà à Marseille de la condamnation à trois ans de prison dont un ferme de la députée PS Sylvie Andrieux en mai 2013, de celle le même mois mais dans le nord de Jean-Pierre Kucheida à 30.000 euros d’amende pour abus de biens sociaux, ou encore des aventures carrément politico-mafieuses de Gérard Dalongeville à Hénin-Beaumont. Mieux valait donc prudemment refermer le couvercle judiciaire sur la marmite de cette énième mauvaise soupe socialiste qui ne sentait une fois de plus pas vraiment la rose.
Malgré ce classement sans suite éminemment politique, Omar Djellil ne renonce pas et déclare, je le cite : « Je saisirai le doyen des juges d’instruction dès lundi en me constituant partie civile. On vient de démontrer que Marseille est une République bananière : le parquet est une énième zone de non-droit à Marseille. Sarkozy ou Hollande, une enquête sensible est toujours étouffée. À la différence près qu’avec Hollande personne ne crie au scandale ! Il faut mettre un terme au clientélisme et à l’achat des votes par les subventions ».
Mennucci n’est donc peut-être pas encore totalement « tiré d’affaires ». A moins que quelques billets, qu’un boulot fictif généreusement rémunéré, ou un bel appartement de complaisance, opportunément distribués avant les municipales…
Marc LEROY – La Plume à Gratter
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