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Le gouvernement assomme les Français d’impôts et de taxes, mais annule les dettes de L’Humanité !

10 décembre 20130
Le gouvernement assomme les Français d’impôts et de taxes, mais annule les dettes de L’Humanité ! 5.00/5 51 votes

La France est endettée jusqu’au cou… Le gouvernement Ayrault (tout comme son prédécesseur sous la baguette de François Fillon) racle les fonds de tiroirs, multiplie les taxes et les nouveaux impôts (plus de quatre-vingts en quatre ans, et après la taxe sur les sodas, la toute dernière et dramatique explosion de la TVA équestre, ce sera très bientôt le tour de l’aquataxe), installe des radars sur toutes les routes de France pour rançonner les automobilistes sous le fallacieux prétexte de lutter contre l’insécurité routière, rogne dramatiquement sur le budget des armées tout en envoyant nos soldats se faire tirer comme des lapins un peu partout sur la planète, bref, utilise tous les moyens possibles et imaginables pour piocher encore et toujours dans la poche des Français, mais il n’en oublie pas pour autant de toujours favoriser les petits copains (on pourrait tout autant écrire larbins) de la presse officielle, même quand celle-ci fait encore semblant de jouer aux révolutionnaires d’opérette.

C’est ainsi que sur proposition du gouvernement, l’Assemblée Nationale vient de voter le 03 décembre l’effacement d’une dette de plus de 6 millions d’euros (intérêts compris) contractée en 2002 auprès d’un état alors chiraquien par le journal communiste L’Humanité.

L’article additionnel rattaché par le gouvernement au projet de loi de finances 2013 décrète en effet que « les créances détenues sur la Société nouvelle du journal L’Humanité au titre du prêt accordé le 28 mars 2002, réaménagé en 2009 et imputé sur le compte de prêts du Trésor sont abandonnées à hauteur de 4.086.710,31 euros en capital. Les intérêts contractuels courus et échus sont également abandonnés ».

Un cadeau supplémentaire pour le quotidien communiste, car L’Humanité est déjà le journal les plus subventionné de France en rapport à son tirage : 6,8 millions d’euros par an en moyenne, soit en 2011 et pour un prix de vente de 1,40 euros, une subvention de 0,48 euro au numéro (plus d’un tiers de son prix). Et les ventes n’ont cessé -contrairement aux subventions- de continuer à diminuer depuis deux ans.

Une manne d’agent public, consentie par tous nos gouvernements successifs de gauche comme de droite à la presse française, qui a carrément doublée entre 2009 et 2011 et sous la présidence de Nicolas Sarkozy, passant de 165 à 324 millions d’euros. Une aide dénoncée comme totalement inefficace par un rapport de la Cour des Comptes (rapport évidemment passé presque totalement sous silence par les médias), qui n’a donc pas suffit loin s’en faut à contrebalancer l’érosion constante et presque exponentielle de lecteurs du quotidien fondé il y a plus d’un siècle par Jean Jaurès (ni de celles des autres grands titres de la presse quotidienne ou hebdomadaire française, à l’exception notable de Valeurs Actuelles, d’ailleurs).

En 2002, le journal avait sollicité l’aide de onze banques qui avaient toutes refusé de lui prêter ne fut-ce qu’un centime, ses résultats financiers étant déjà catastrophiques. Le quotidien s’était alors retourné vers l’état, qui à l’époque de droite et bon bougre, lui, avait immédiatement ouvert les cordons de sa (ou plutôt notre) bourse pour consentir un prêt… qui devient donc aujourd’hui, sous un gouvernement de gauche, un pur et simple don.

Invité sur RMC à expliquer si ce n’est justifier cette décision de dilapider l’argent public au bénéfice d’une entreprise privée, une pratique que son journal condamne avec une virulence rare partout ailleurs, André Ciccodicola, le rédacteur en chef de L’Humanité Dimanche, grandiose, a osé déclarer, opportuniste en diable  : « Quand Mandela était considéré comme un terroriste en France et aux Etats-Unis, quel est le premier journal français qui a évoqué le nom même de Mandela ? [...] Qui a pris sa défense ? Qui a su dire à l’époque Il faut libérer Mandela » ? Ajoutant aussitôt avec ce culot d’airain dont le PCF semble avoir décidemment le presque monopole (quoique…) que son journal méritait bien une telle faveur, à cause de son histoire, et notamment de son « rôle fondamental, qui fut d’ailleurs celui des communistes pendants la guerre lorsqu’ils publièrent l’Humanité clandestine, parce que justement les autres journaux ne faisaient pas leur travail, ils étaient entre les mains des occupants… ». Sic…

Car le rôle du journal fondé par Jaurès pendant la seconde guerre mondiale… Parlons-en, en effet ! Comme le rappelle la page Wikipedia qui lui est consacrée, L’Humanité fut interdit de parution le 27 août 1939 par le gouvernement Daladier suite à son approbation du pacte germano-soviétique. Après la victoire de l’Allemagne sur la France, et dès le début de l’occupation des dirigeants communistes entamèrent des négociations avec le lieutenant Weber de la PropagandaStaffel pour obtenir la reparution officielle du journal, puis avec Otto Abetz qui les reçut à l’ambassade d’Allemagne. Les négociateurs communistes s’engageant en cette occasion auprès de l’occupant sur le fait que « L’Humanité, publiée par nous, se fixerait pour tâche de dénoncer les agissements des agents de l’impérialisme britannique qui veulent entraîner les colonies françaises dans la guerre et d’appeler les peuples coloniaux à lutter pour leur indépendance contre leurs oppresseurs impérialistes ». Malgré leur volonté de pleine et entière collaboration, les dirigeants communistes ne reçurent pas l’autorisation officielle de parution, mais le journal continua de paraître clandestinement en ménageant les forces d’Occupation. Et c’est ainsi que l’on put par exemple lire ceci dans L’Humanité du 4 juillet 1940 :

« Il est particulièrement réconfortant en ces temps de malheur de voir de nombreux travailleurs parisiens s’entretenir avec les soldats allemands, soit dans la rue, soit au bistro du coin. Bravo camarades, continuez même si cela ne plaît pas à certains bourgeois aussi stupides que malfaisants ! La fraternité des peuples ne sera pas toujours une espérance, elle deviendra une réalité vivante ».

Plus tard, certes, la ligne du journal changea… non par patriotisme, mais par pure solidarité communiste, lorsque Hitler dénonça le pacte germano-soviétique et que l’URSS de Joseph Staline (que L’Humanité idolâtrera jusqu’au bout, voir ci-dessous) entra finalement -et fort heureusement- en guerre aux côtés des alliés. Effectivement, vous en conviendrez, cela méritait bien quelques millions d’euros de plus de la part de la France de 2013, fort heureusement et justement reconnaissante pour un passé si glorieux !

Marc LEROY – La Plume à Gratter

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