Je sais, je sais… Vous en avez bouffé jusqu’à l’indigestion, du Nelson Mandela, même si c’est incontestablement une grande figure de l’Afrique et du vingtième siècle qui s’est éteinte ce 5 décembre 2013. Jusqu’à l’indigestion et jusqu’à ces obsèques qui se sont donc déroulées dans un stade de football en mondovision et ont, à l’instar du Téléthon, squatté hier et toute la journée une bonne partie du temps d’antenne des principales chaînes de télévision.
Pour nous y représenter avaient donc fait le voyage notre président normal, son roquet favori Valérie Rotweiler, le père de Thomas Fabius et sainte « je marche sur les zozos » Christiane Taubira. Sans oublier le petit Nicolas (mais pas Chirac, ni Giscard) qui avait donc rejoint l’Afrique du Sud dans son avion pour lui tout seul, na !
La Valérie, on sait bien pourquoi elle était de la fête : pour y être, justement. Parce qu’elle avait trop envie de faire semblant d’avoir sa place dans la grande histoire du monde, et sans doute aussi (et pour lui surtout) parce qu’il faut bien que président François puisse se distraire un peu la braguette pendant ses voyages. Papa Fabius, on voit à peu près aussi : ministre des affaires étrangères, on pouvait comprendre qu’il nous représente -même très mal, mais on a l’habitude- … à l’étranger, justement. Mais Christiane Taubira ? A quel titre était-elle là, la madone du Mariage pour Tous et de l’excommunication des peaux de bananes, si ce n’est celui d’une pigmentation cutanée proche de celle du grand homme défunt ? Ce qui semble en vérité très fortement communautaire et donc bien peu républicain. On pourrait même dire carrément raciste. Invitée parce que noire ? Ce n’est pas un peu stigmatisant, ça ? Et pourquoi pas George Pau-Langevin alors, pendant qu’on y était ?
Une Christiane Taubira qui s’était fendue la veille dans le Huffington Post d’Anne Sinclair d’un hommage hilarant, pour ne pas dire délirant à ce pauvre « Madiba » (c’est beaucoup plus tendance en ce moment que Nelson, pas assez couleur locale, sans doute). Dans un texte absolument grotesque, lourdingue et ampoulé, agiographique jusqu’à l’extravagance, écrit dans un style bisounours bienpensant digne des plus oubliables navets slamés de Grand Corps Malade, notre garde des sots a fait exploser, a éparpillé façon puzzle toutes les bornes du ridicule. La Plume ne résiste évidemment pas au plaisir un peu sadique de vous en proposer les meilleurs passages. Accrochez-vous !
Cela commence déjà très fort : « Ses cheveux en grains de poivre. Ses mains à la peau glabre et satinée, tendue, aux doigts replets. Ses poings fermés et pourtant doux comme deux amphores d’huile sacrée moulées de terre glaise pétrie et polie. La terre de Qunu. Ce balancement d’une jambe vers l’autre, ce sourire tendre et ces paupières pudiques, ces poings parant le plexus, non pour se protéger comme un boxeur, mais pour rythmer cette danse de la sérénité… »
Mais ce n’est qu’une mise en bouche, qu’un début, continuons le combat : « …Voilà pourquoi quatre générations se sont emparées de ce sourire d’aurore, de cette voix pulmonneuse, de cette démarche qui s’assure à chaque pas que le sol ne se détourne pas. Voilà pourquoi nous n’avons pas le droit, même si nos esprits sont en lambeaux et nos âmes éperdues, même si l’horizon joue à s’esquiver, même si le monde est désorienté, nous n’avons pas le droit d’en faire une icône. De le désincarner… ».Sic… « …pas le droit d’en faire une icône … » Alors là… je ne te le fait pas dire, ma pauvre Christiane !
Vous en voulez encore ? Avec Cricri, il n’y a qu’à demander : « …Madiba est un rebelle, généreux et résolu, courtois et buté, cultivant l’ambition d’entendre à la fois la voix intérieure qui dit le chemin de l’intégrité et le chant du monde sous le vacarme des égoïsmes, des insatiables voracités, des fureurs mégalomaniaques, des embardées de bons sentiments… »… Ah ça, vous avouerez que question « embardées de bons sentiments »…
Mais encore, décidemment intarissable, et puis on s’arrêtera là, car même les meilleures choses doivent avoir une fin : « …Je pleure, je ris, je frémis, je scande en écoutant Amandla ! Miles Davis cherche, poursuit, aspire de sa trompette le saxophone de Kenny Garrett, Marcus Miller flatte vigoureusement sa basse, Joe Sample extorque à son piano des notes sans vacillation, et Bashiri Johnson percute, percute. J’ai envie de me réconforter moi-même, de me consoler. Et je me dis, quoiqu’il arrive, le monde qui a donné naissance à Rolihlahla « celui qui vient poser des problèmes » et n’a pu l’empêcher de devenir Madiba, malgré, malgré tant et tout, ce monde ne sombrera plus jamais dans l’ignoble et l’horreur… »
Si, si, tout est authentique, et je le prouve : pour rigoler dans une version intégrale, c’est par ici que ça se passe ! Mais attention tout de même : un excès, même de rire, peut toujours être dangereux pour la santé !
En tout cas et je ne sais pas pour vous, mais moi, j’ai de plus en plus de mal à comprendre pourquoi tata Christiane veut absolument mettre rapidement en œuvre la dépénalisation du cannabis : de toute évidence, elle n’a pas le moindre mal pour se procurer, même avec la législation actuelle, sa dose personnelle (et apparemment fort conséquente) d’herbe hallucinogène !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Elle est folle…
Je crois qu’elle trimballe une pompe à shit branchée en permanence sur le cervelet, elle a dû la débrancher dans le stade, pas risquer l’overdose de phéromones…
Amitiés.