Publié le : 20 décembre 2013
Source : ndf.fr
Il y a quelques jours, Henri Guaino, ex-conseiller de Nicolas Sarkozy, publiait une tribune dans Le Monde pour donner son avis sur le Front National. Selon lui, « ce parti n’est ni fasciste, ni nazi, ni d’extrême droite, mais monstrueusement inhumain », car « ayant l’orgueil de ne pas avoir la main qui tremble dans l’exercice du pouvoir ». Indépendamment de l’opinion que l’on peut avoir sur le FN, cette leçon de morale est non seulement déplacée, mais indigne.
La chiraquie : honte politique de l’histoire de France
Henri Guaino, vous vous revendiquez politiquement du gaullisme social chiraquien et de son prétendu « humanisme ». Mais quelle crédibilité accorder à vos paroles quand on voit le bilan de ce courant politique ? Que penser d’un président du Conseil économique et social appelant au téléphone le Premier ministre socialiste pour lui demander quoi faire de 700 000 pétitions contre la dénaturation du mariage, avant de mettre celles-ci à la poubelle sur son ordre ? Que penser d’un sénateur pédéraste tenant de grands discours sur « nos institutions bénies soient-elles », avant de s’abstenir lors du vote sur la dénaturation du mariage ? Que penser d’un ancien Premier ministre ne cessant de critiquer la prétendue droitisation de son parti tout en collaborant avec les mouvements communautaristes de la ville dont il est maire ?
Henri Guaino, c’est en toute bonne conscience que nous affirmons aujourd’hui que nous ne voulons plus de cette droite au paternalisme lourdaud et pataud, au fétichisme institutionnel ampoulé et guindé. Cette droite parfaitement résumée par le personnage de Pierre Gaspard dépeint par Éric Zemmour dans son livre Petit frère peut en toute légitimité être qualifiée de honte politique de l’histoire de France. C’est sans complexe aucun que nous vomissons cette droite dont le cache-sexe de fausse virilité égrillarde et avinée, magnifiquement stigmatisée par Zemmour dans son livre Chirac, l’homme qui ne s’aimait pas, ne masque plus la nature capitularde ni la niaiserie idéologique crasse.
Une leçon de morale indigne
Vous dénoncez « l’orgueil qu’il y a à avoir la main qui ne tremble pas ». Mais qui est orgueilleux, Henri Guaino ? Ceux qui vont être amenés à faire des choix impossibles à cause des renoncements criminels de la génération de leurs parents ? Ou celui qui, se réclamant d’un courant politique marqué à jamais du sceau de la capitulation idéologique, se permet maintenant de venir jouer au papa venant dispenser ses leçons de morale, comme vous l’avez fait à la dernière convergence de l’UNI ?
Gardez vos leçons Henri Guaino, vous n’avez aucune légitimité à en donner. Si nous en sommes aujourd’hui à devoir faire des choix impossibles, c’est justement parce que votre génération politique a eu la main qui tremblait. Cette génération qui s’est prostituée à la bien-pensance et à l’antiracisme, ce « communisme du XXIe siècle » dénoncé par Alain Finkielkraut, pour conserver ses prébendes et son confort. Cette génération dont la lâcheté, la faiblesse, la couardise, nous a légué un pays dont nous avions l’interdiction d’être fiers et une Histoire que nous avons été tenus de renier, sommés dès l’école maternelle de nous faire « ouvrir par l’Autre » et « enrichir par la différence de l’Autre ». Avec des Gameboy et des tamagotchis pour faire passer la pilule. Aujourd’hui, c’est sans états d’âme et avec un souverain mépris que nous affirmons haut et fort que l’Autre n’est pas notre frère, qu’il n’est pas notre pote, et que nous ne sommes aucunement tenus qu’il le devienne. Et ne venez pas nous expliquer que notre foi chrétienne nous impose de rejoindre les cohortes contrites et soumises de la France bien élevée, ce serait faire injure à votre intelligence.
Que vienne le temps de la colère
« Vous dites vouloir l’amour, mais soyez d’abord de ceux qui peuvent aimer, qui aiment avec le grand Amour, qui aiment avec le grand MÉPRIS ! », nous a enseigné Nietzsche dans Ainsi parlait Zarathoustra. Contrairement à vous Henri Guaino, nous ne renions pas la colère, nous l’assumons. Mieux, nous la revendiquons. Le Jour de Colère, le DIAES IRAE du 26 Janvier prochain, sera la première occasion de l’affirmer. Ce ne sera pas la dernière.
Ce qui caractérise l’époque que nous vivons, c’est le retour de la Vie, dans toute sa Force et dans toute sa Vérité. La génération de Mai 68 était la génération parricide, une génération qui n’a voulu avoir pour seule perspective que de végéter ad vitam aeternam dans son univers vaseux d’adolescents attardés et égoïstes. La génération qui a suivi, cette génération autoproclamée « morale » si bien décrite par un Louis Pauwels dans son célèbre éditorial, a clamé haut et fort sa fierté de servir de paillasson à la terre entière. Nous, nous sommes la génération naturelle, une génération qui va devoir payer la note des bacchanales de ses parents, mais qui ne reculera devant rien pour défendre l’avenir de ses enfants. Nous ne sacrifierons pas leur avenir moral, culturel et spirituel sur l’autel de votre idolâtrie sénile pour la béatitude du moindre mammifère humain.
Conclusion : le temps est venu
« Ils n’ont rien appris et rien oublié », disait Talleyrand des contre-révolutionnaires de 1814. Aujourd’hui, nous non plus n’avons rien oublié de la mémoire que nous ont transmise nos parents. Par contre, à leur différence, nous avons appris que nos adversaires n’auraient jamais le moindre respect pour la dignité de cette mémoire. Nous avons compris que leur jouissance était de salir cette mémoire, et que nous n’avions rien à espérer d’eux. La répression du mouvement du printemps dernier avec ses gazages gratuits de familles à poussettes aura au moins eu le mérite d’ouvrir sur ce point les yeux du plus grand nombre. Nos parents ont déploré, nous, nous allons agir.
Nous sommes lucides. Nous savons parfaitement qu’il ne nous sera fait aucun cadeau et que tôt ou tard, il nous sera présenté la facture pour être restés fidèles et inflexibles sur nos convictions. Nous savons qu’elle sera salée. La seule chose que nous espérons, c’est que ce jour-là, Dieu nous fera la grâce de savoir la régler avec le sourire.
Jean-Louis de Morcourt