Pour cause de chasse quotidienne d’état et de ratonnade journalistique en meute anti Dieudonné, de pathétiques histoires de braguette, de maîtresse dans le placard et de répudiation en place publique du trio Hollande-Trierweiler-Gayet, et pour ne citer que les informations les plus « essentielles » dont nous abreuvent en ce moment si généreusement nos chers médias, l’évènement est passé presque totalement inaperçu : ce mercredi 29 janvier, les Verts (EELV) ont pourtant célébré leur… trentième anniversaire. Oui, je le sais, vous n’en avez -tout comme moi en réalité- à peu près rien à battre. Pourtant, arrêtons-nous-y un petit instant, car cela en vaut malgré tout la peine…
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Petit survol au dessus d’un nid de zozos
L’adage populaire dit que l’on doit pouvoir reconnaitre un arbre à ses fruits. A cet égard, celui de l’ « écologie politique » ne peut qu’inspirer la plus grande circonspection : Voynet, Mamère, Cohn-Bendit, Duflot, Joly, Placé, Benbassa, pour n’évoquer que les moins anecdotiques d’entre eux… plutôt qu’un panier de fruits, on a immédiatement l’impression de contempler un bien hétéroclite panier de champignons (souvent fort peu comestibles), pour ne pas dire plus justement encore un vrai panier de crabes, tant les chicaneries, les trahisons, les coups de couteau dans le dos et autres joyeusetés fraternelles que ces têtes de gondole prétendument écologistes se réservent, s’infligent ou s’assènent, tant l’amour mutuel qu’elles se portent sont, depuis les premiers balbutiements du mouvement et dans ce parti politique plus encore que dans tous les autres réunis, de notoriété publique.
Trente ans d’âge, donc…et dans ce cas précis, sans nul doute un âge d’oraison, une occasion pour eux, mais surtout pour nous, ici et maintenant, de faire un petit bilan de l’écologie politique. Un bilan très fortement contrasté, selon l’angle que l’on choisit pour l’appréhender…
Si l’on considère le combat véritablement écologique en vue de développer une société, une industrie, une agriculture françaises -et mondiales- plus respectueuses de la nature, de la biodiversité, de la lutte contre la pollution ou prenant plus en compte le respect de la vie animale, le bilan est tout simplement catastrophique, pour ne pas dire inexistant. Mais ce n’est en réalité pas le moins du monde un problème pour les cadors d’EELV : comme aurait pu le dire naguère si trivialement Jacques Chirac, cette bérézina politique (dans le sens noble du terme) « en touche une sans faire bouger l’autre » à nos écolos de façade.
Car en ce qui concerne l’arrivisme politicard (et c’est bien là en fait pour eux l’essentiel), les manœuvres de parti façon quatrième république à même de faciliter les carrières d’apparatchiks, de permettre l’obtention de sièges d’élus et de maroquins de ministres sans aucune commune mesure avec le véritable poids électoral et donc la légitimité démocratique du parti concerné, le bilan est cette fois tout simplement étincelant : ainsi, et alors qu’il n’a représenté aux dernières élections présidentielles de 2012 (et grâce à la candidature entre toutes mémorable d’Eva Joly)… que 2,31% des voix, EELV ne compte aujourd’hui dans ses rangs pas moins de 2 ministres, 17 députés, 12 sénateurs et 16 eurodéputés ! Sans compter les innombrables hochets municipaux ou régionaux plus ou moins grassement rétribués que lui a offerts, via la multiplication exponentielle des mandants locaux liée à trente années de décentralisation, son alliance-allégeance sans cesse renouvelée avec le Parti Socialiste.
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Dominique Voynet, la première des Khmers verts
C’est en fait dans les années quatre-vingt-dix et avec l’irruption sur le devant de la scène de Dominique Voynet que l’arrivisme et le cynisme sans complexe des Verts commence à apparaître en pleine lumière.
Véritablement issue (contrairement à tous ceux qui lui succèderont ensuite) d’un parcours militant écologiste il est vrai très fortement déjà ancré à gauche, elle s’oppose rapidement au sein de la mouvance écologique à Brice Lalonde, puis à Antoine Waechter, remportant finalement la victoire sur celui-ci en 1993, lors de l’Assemblée générale de Lille, où Les Verts décident de ne plus négocier d’alliances électorales qu’à gauche exclusivement. C’est la fin du principe du « ni, ni » pour le parti écolo, qui estimait jusqu’alors pouvoir tout aussi utilement s’allier avec la gauche ou avec la droite selon les cas de figures et les enjeux écologiques locaux. Les tensions qui s’ensuivent au sein du mouvement entraîneront d’ailleurs à peine un an plus tard le départ définitif d’Antoine Waechter.
Une Dominique Voynet, devenue chef de file des écologistes à la suite de son mini-putsch, qui recueillera pourtant à peine 3,31% des voix au premier tour de la présidentielle de 1995. Incapable jusque là de se faire élire sur la seule ligne écologiste au niveau national, elle y parvient enfin en 1997 grâce à un accord électoral avec le PS qui lui concède une circonscription « de sénateur ». Elle rentre aussitôt au gouvernement de Lionel Jospin comme Ministre de l’ Aménagement du Territoire et de l’Environnement (poste qu’elle occupera jusqu’en 2001). A cette place, elle avale sans regimber les couleuvres avec une abnégation carriériste qui force déjà l’irrespect (signature de l’autorisation d’enfouissement des déchets nucléaires à Bure, suppression de la vignette automobile, autorisation d’OGM) et accumule les gaffes (dont la plus mémorable reste sans nul doute sa fameuse déclaration badine « il ne s’agit pas de la catastrophe écologique du siècle » concernant la terrible marée noire consécutive au naufrage de l’Erika).
Bénéficiant une nouvelle fois du soutien du PS et du MRG lors des législatives de 2007, elle est pourtant battue et décide dès lors, comme bon nombre des hiérarques politiques recalés du suffrage universel, d’aller dorénavant et beaucoup plus confortablement pantoufler au sénat, une nouvelle fois grâce à l’appui du Parti Socialiste avec lequel elle négocie directement sans même passer par la direction et les instances de son mouvement (où elle n’est d’ailleurs plus vraiment à cette époque en odeur de sainteté). Elle parvient malgré tout, à l’issue d’un de ces psychodrames rocambolesques dont il a décidemment le secret, à être la candidate du parti écolo à l’élection présidentielle de 2007. Elle y réalise le pire score de l’histoire de sa mouvance politique, avec un tragi-comique 1,57 % des suffrages.
Dès lors, sous le règne chaotique de Dominique Voynet comme sous celui de ses successeurs, et quel que soit son nom ou son sigle qui change à présent presque tous les six mois, le parti n’a dorénavant plus d’écologique que le nom : il se spécialise dans la mise en avant systématique de chefs de file n’ayant en réalité absolument plus rien à voir avec le véritable milieu associatif écologiste. Pas écolos pour deux sous, ces nouveaux porte-drapeaux presque systématiquement fonctionnaires, plus ou moins anecdotiquement « chercheurs », enseignants ou universitaires, quand ce n’est pas journalistes, issus presque exclusivement d’une bourgeoisie citadine pour ne pas dire parisienne (de naissance ou d’adoption), n’ont sans doute pour la plupart d’entre eux jamais vu une vache ou un cochon autrement qu’en photographie, et sont bien incapables de distinguer un frêne d’un platane ou une mésange charbonnière d’une sitelle torchepot. Mais quelle importance ?
Ecologistes de circonstance, de pur opportunisme, l’essentiel est bien qu’ils soient de « gôche » jusqu’au bout des ongles, et que leur gros nez vert factice de clowns médiatico-politiques ne servent en réalité qu’à dissimuler aux yeux d’un électorat de plus en plus erratique et visiblement très franchement ramolli du bulbe, un tarin rouge carmin de bobo arriviste jusqu’à l’extravagance. Et les différents programmes politiques déclinés sans relâche depuis cette date, à grands coups de dépénalisation du cannabis ou de régularisation des sans-papiers, seront toujours là pour prouver de façon éclatante cette réalité objective à chaque nouvelle élection nationale.
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Je suis tombé par terre, c’est la faute à Mamère…
Ainsi de Noël Mamère… journaliste durant près de dix ans, principalement sur le service public où il s’installe suite à l’élection en 1981 de François Mitterrand à la Présidence de la République, il se lance officiellement en politique en 1988 lorsqu’il est élu suppléant du député socialiste de la 10e circonscription de Gironde… Gilbert Mitterrand, le fils de l’autre, comme le monde est petit ! Il est bientôt élu maire de Bègles en 1989 à la tête d’une liste « majorité présidentielle »… toujours bien entendu avec le soutien du Parti Socialiste, mais se plante aux élections législatives de 1989 dans la 3e circonscription de la Gironde.
En 1990, il crée avec Brice Lalonde Génération Ecologie… qu’il quitte En 1994, le virage « centriste » d’un parti décidemment pas assez « à gauche » ne lui convenant plus. La même année, il est pourtant élu député européen sur la liste de… Bernard Tapie, sous l’étiquette « Énergie radicale ». On commence déjà à avoir le tournis, mais ce n’est qu’un début ! Il soutient Lionel Jospin dès le premier tour de la présidentielle de 1995. En 1997, il est cette fois élu député de la 3e circonscription de la Gironde et siège dans le groupe RCV (PRG, MDC et Verts). En 1998, il adhère au parti écologiste. En 2001, il annonce à grand renfort de trompette sa « décision irrévocable » de ne pas être candidat aux élections présidentielles de 2002… Avant de revenir sur sa décision deux jours plus tard, Lipietz et Voynet s’étant finalement désistés. Il présente alors un programme « écologiste » qui laisse songeur : si bien évidemment la sortie du nucléaire (qui fera sans doute figure ad vitam eternam de marqueur idéologique incontournable pour nos écolos de pacotille) est bien présente, la nature écologique des principales autres mesures mises en avant laisse sans voix : légalisation de tous les sans-papiers, dépénalisation du cannabis -on l’a déjà vu- mais aussi droit de vote pour les étrangers, euthanasie, majorité à seize ans, j’en passe et des meilleures… Avec ce programme beaucoup plus proche d’un petit livre rouge de pure inspiration soixante-huitarde que d’un manifeste pour la sauvegarde de la planète, Mamère réussira pourtant le plus beau score de « l’écologie politique » aux élections présidentielles… avec à peine 5,25% des voix !
Un Mamère qui n’est par ailleurs pas à un paradoxe près : pour l’écologie mais afficionado de corrida, contre la peine de mort pour les criminels mais membre du Comité d’honneur de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (c’est-à-dire si l’on refuse la novlangue, pour l’euthanasie), contre l’oligarchie mais initié au Grand Orient de France en 1994, même s’il a par la suite affirmé « Je ne suis pas moi-même franc-maçon », ajoutant toutefois que « les maçons disent que je parle comme un maçon sans tablier », Noël Mamère, c’est aussi et surtout de constants accommodements avec la Loi de la république, et une mauvaise foi de concours.
Ainsi, le 5 juin 2004, il célèbre un simulacre de mariage homosexuel dans sa mairie de Bègles. Condamné à une suspension d’un mois de ses fonctions municipales pour avoir sciemment violé le droit en vertu de ses seules convictions personnelles, il conteste la décision de justice, ainsi que l’annulation de cette prétendue union (juillet 2004), fait appel de l’annulation (qui est confirmée en appel), puis se pourvoie en cassation (là encore sans succès), avant de se tourner, refusant encore et toujours la Loi et la justice du pays dont il est pourtant un élu, vers la justice européenne. Une insubordination caractérisée, totalement revendiquée par lui qui ne l’empêchera pas huit ans plus tard, à l’occasion du pathétique feuilleton du Mariage pour Tous dont il est resté bien entendu un des partisan les plus zélés, de fustiger ces maires qui au nom d’idées contraires au siennes « refusent d’appliquer la Loi de la république » en demandant l’application d’une clause de conscience (d’ailleurs initialement évoquée par François Hollande lui-même comme allant de soi), et d’appeler à une répression implacable à l’égard des récalcitrants, déclarant notamment qu’« en cédant aux maires les plus ultra, François Hollande fait preuve d’une mollesse politique inexplicable ». Un deux poids-deux mesures bien dans les habitudes du gaillard, également plusieurs fois impliqué dans des opérations totalement illégales d’arrachage de cultures OGM, qui a d’ailleurs tout de la marque de fabrique chez le sieur Mamère. Un exemple parmi d’autres ?
Profitant d’une magouille législative particulièrement confortable permettant à nos chers élus de devenir avocat sans le moindre examen (magouille dont ont également bénéficié entre autres Dominique de Villepin, Rachida Dati, Jean-François Copé, Jean Glavany ou Frédéric Lefebvre), il prête serment le 7 mai 2008 au barreau de Paris. Ce qui entraine de fait pour lui un cumul de fonctions qu’il avait quelque temps auparavant sévèrement fustigé concernant le précité Jean-François Copé, déclarant notamment « La logique voudrait que, quand on est député, on est seulement député ». Mis en face de ses propres contradictions sur la radio RMC le vendredi 9 mai 2008, il osera pourtant déclarer, magistral : « Je n’ai jamais critiqué Copé sur ce point », affichant une nouvelle fois un culot absolument hors normes, dont on avait déjà pu voir l’étendue lors d’un épisode certes anecdotique mais ô combien révélateur de la profonde honnêteté du bonhomme : celui devenu fameux grâce à Internet du 14 février 2007, quand, invité d’une émission de l’animateur Karl Zéro, le petit père Noël , pathétique, avait été pris en flagrant délit de mensonge concernant son aversion si écologique pour la voiture. Une nouvelle fois rattrapé par la patrouille, Mamère avait alors joué les vertus outragées avec un aplomb totalement sidérant (voir ci-dessous).
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… Le nez dans le ruisseau, c’est la faute à Duflot
Suivra un temps l’inévitable Daniel Cohn-Bendit, l’idole « sympa » des petits bourgeois gauchistes éternellement nostalgiques de mai 68, l’incontournable chouchou des médias français, qui est en vérité à l’écologie ce que Carla Bruni est au belcanto, ou Franck Ribéry aux mathématiques quantiques. Un Cohn-Bendit un coup dedans, un coup dehors, parfait petit soldat zélé de l’ultra-libéralisme destructeur des nations et des identités mis consciencieusement en place depuis des décennies par l’Union Européenne, qui gardera pourtant toujours la « carte » auprès du parti écologiste français. Un Dany le rouge enfin blanchi sous le harnais, qui n’en finit pas outre-Rhin et depuis plusieurs mois de tenter de se dépatouiller (et sans que cela ternisse en quoi que ce soit son prestige médiatique hexagonal) d’avec ses casseroles pédophiles personnelles, ou celles du parti écologiste allemand tout entier (1).
Puis viendra l’ère Cécile Duflot. Ah, Cécile… Tout aussi peu véritablement écologiste que ses deux petits camarades évoqués plus haut, la mère de la petite Térébentine (2) est sans doute la plus rouée, la plus calculatrice, la plus foncièrement arriviste de cette joyeuse bande. Ayant plus ou moins directement la main sur l’appareil du parti depuis de nombreuses années, elle a toujours pris grand soin de ne jamais le représenter aux élections nationales, sans doute pour éviter d’avoir à assumer personnellement une rouste électorale qui aurait inévitablement pu faire tâche sur son joli petit C.V. politicien. Bien évidemment totalement incapable durant des années et comme l’immense majorité de ses collègues EELV de se présenter dans un quelconque scrutin sans le parrainage incontournable du Parti Socialiste (lors des élections législatives de 2007, elle est la candidate des seuls Verts dans la 3e circonscription du Val-de-Marne, et recueille… 3,55% des voix), elle est finalement à son tour élue députée en 2012, suite à l’un de ces marchandages dont son parti a le secret, débouchant sur un parachutage qui fait grand bruit dans une circonscription ou même une bique affublée du label à la rose aurait emporté la majorité des suffrages (la députée socialiste sortante, Danièle Hoffman-Rispal, y avait obtenu 69,12 % des voix en 2007) puis est nommée Ministre du Logement de François Hollande dans la foulée … un poste où, digne élève d’une Dominique Voynet dépassant allègrement son maître, elle se révèle immédiatement prête à tous les reniements et à toutes les compromissions pour conserver coûte que coûte son précieux maroquin.
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Eva Joly, ou l’avènement d’une écologie politique blette et méchante
Cécile Duflot ayant comme on l’a vu une fois de plus refusé de monter en première ligne pour éviter les coups et ne pas avoir à assumer un résultat qui s’annonçait dès le départ catastrophique, EELV se devait de trouver un candidat pour l’élection présidentielle de 2012. Tout nouveau en politique mais sérieusement équipé question combat écologique, l’animateur de télévision vedette Nicolas Hulot se mit sur les rangs. Les premiers sondages d’opinions évoquant sa possible candidature dépassèrent immédiatement allègrement les 10 % d’intentions de votes. Une véritable aubaine pour le parti écologiste, après les catastrophiques 1,57 % de Dominique Voynet en 2007 ? Pensez-vous ! Car Nicolas Hulot n’était pas issu du sérail, et surtout pas gauchiste pour un sou, ce qui était évidemment une tare totalement rédhibitoire aux yeux des principaux responsables du parti. Une intense et assez abjecte opération de démolition s’enclencha donc presque aussitôt pour faire échec à sa candidature. Cécile Duflot et quelques autres, bientôt suivis par la quasi-totalité de l’appareil EELV, lancèrent pour contrer l’histrion médiatique qui n’avait rien vu venir la candidature totalement improbable de … Eva Joly, dont le C.V. écologiste était pourtant à cette époque proche du zéro absolu. Mais elle se revendiquait de « gôche », et permettait d’envoyer aux fraises l’indésirable chouchou des sondages, ce qui était bien en fait l’essentiel. Alors, tant pis si en réalité, elle avait d’abord tapé à la porte du Modem de François Bayrou pour tenter d’effectuer ses premiers pas en politique (3). Tant pis si elle avait le charisme d’une huitre, l’éloquence d’une moule et la crédibilité d’une endive. Le 12 juillet 2011, à l’issue d’une campagne d’investiture ou tous les mauvais coups furent permis, elle écrasa le pauvre Nicolas Hulot, avec 58,16 % des voix. Dès lors, tout le monde le savait, la messe (funèbre) électorale était dite.
Car la pauvre Eva, avec ses lunettes rouges, son visage bougon, ses tremblements, ses coups de gueule incessants, sa raideur moralisatrice de Fouquier-Tinville sérieusement défraîchi, son français improbable, sa binationalité qui faisait tout de même sacrément désordre (d’origine norvégienne, elle n’a obtenu la nationalité française qu’en 1967, à 24 ans), et surtout les gaffes « en veux-tu, en voilà » qu’elle enchaîna dès le début de la campagne avec une régularité de métronome comme d’autres enfilent méticuleusement les perles, entraîna EELV vers l’un de ses plus pathétiques résultats à l’élection présidentielle, avec un misérable 2,31% des suffrages exprimés.
Mais quelle importance au fond pour Cécile Duflot et les vrais patrons du parti ? Car le véritable, le seul combat d’EELV qui compte n’a pas vocation à être mené devant les électeurs, mais dans les couloirs sombres et discrets du siège du PS, rue de Solférino. Et les circonscriptions pour les législatives si généreusement concédées par le parti à la rose grâce à une Martine Aubry trop heureuse de pouvoir ainsi se venger d’avoir été rejetée par ses petits camarades au profit de François Hollande pour la candidature à la Présidence de la République, à l’issue de négociations menées en grande partie par Cécile Duflot elle-même et plus encore par le Talleyrand d’EELV, Jean-Vincent Placé, plus deux bien improbables maroquins de ministres, le prouvèrent d’une façon particulièrement éclatante, à défaut d’être honorable, ou encore moins glorieuse.
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Jean-Vincent… déjà Placé, déjà gagnant !
Jean-Vincent Placé, justement… cet apparatchik de la pire espèce, cette caricature d’arrivisme politique (ce qui pour un vert confine au pléonasme), lui aussi parti pantoufler très rapidement et plus que confortablement au sénat, au terme de négociations de boutiquier avec un PS qui décidément, concernant ses rapports avec les cadres du parti écologiste, a tout de la mère maquerelle plaçant complaisamment ses filles de fort petite vertu dans tous les palais de la république.
Jean-Vincent, et son « oubli » du détournement de 75 000 euros d’argent public effectué par son parti via l’un de ses satellites, le CEDIS (qu’il dirigeait à l’époque) oubli révélé en octobre 2013 par Elise Lucet lors d’un Cash Investigation intitulé « Formation professionnelle, le grand détournement » (4). Révélation obligeant le parti écolo, perpétuel donneur de leçons citoyennes, à rembourser illico cette somme indue, et amenant notre gugusse de concours à lâcher, en forme de point final, un somptueux : « c’est peut-être des sommes importantes pour vous, mais bon voilà » qui en dit bien plus qu’un long discours sur la qualité et le culot du bonhomme…
Jean-Vincent, qui, comme il le dit délicieusement lui-même, n’est décidément « pas un homme de chiffres » et « pas à l’aise avec les papiers », puisque suivra dès le mois de décembre de la même année la révélation de ces 18 000 euros de PV non-payés facturés à la région Ile-de-France, pour une centaine d’infractions routières datant parfois d’avant 2010 (heureusement que les Verts n’aiment pas la voiture !). Un jeu de cache-cache fiscal qui durera, avec la complicité des instances régionales dirigées par Jean-Paul Huchon, jusqu’à ce que Le Canard Enchaîné décide d’évoquer l’ardoise du gaillard (5). Alors, subitement touché par la grâce, Placé retrouvera la mémoire et payera ses dettes rubis sur l’ongle (18 000 euros, rappelons-le, cash… ce qui en dit long sur les revenus plus que confortables dont bénéficient nos -très- chers élus), non sans regretter amèrement la publicité faite à cette affaire, concluant, une fois de plus royal : « je n’ai jamais cherché à fuir mes responsabilités, je ne demande aucun passe-droit, j’assume et je paie, je ne veux pas que quiconque doute de mon honnêteté ». On en pleurerait presque…. de rire ou de colère, c’est à vous de voir.
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Esther, sénatrice de la République Française… Benbassa, alors !
Pour finir -enfin!- ce tour d’horizon fort peu glorieux vous en conviendrez, ce trombinoscope des principaux leaders poltiques d’EELV tout au long de ces fameuses trente dernières années qui -je le sens bien- finit par ressembler pour le lecteur à un véritable chemin de croix, qu’il soit tout de même encore permis à l’auteur de ces lignes d’évoquer la fort méconnue Esther Benbassa, sénatrice EELV depuis le 25 septembre 2011. Car si la personnalité et le parcours de la donzelle peuvent sembler de prime abord très anecdotiques, son profil « écologique » est particulièrement intéressant, et en réalité très révélateur de ce qu’est devenue aujourd’hui, en cette date anniversaire, l’écologie politique à la sauce EELV. Esther, en cerise sur le gâteau (et on pourrait d’ailleurs bien plus justement encore parler de fromage), en ultime apothéose. Mais jugez-en plutôt :
Née en 1950 dans une famille juive d’Istanbul, Esther Benbassa émigre en Israël à l’âge de quinze ans, et arrive en France en 1972. Elle est naturalisée française en 1974, à vingt-quatre ans (comme Eva Joly), ce qui fait d’elle une trinationale (France, Israël, Turquie). Elle fait ses études en Israël puis en France.
Tour à tour -ou en parallèle- rattachée au département d’histoire du peuple juif de l’Université hébraïque de Jérusalem , titulaire d’une chaire d’histoire du judaïsme moderne, fondatrice du « Centre Alberto-Benveniste d’études sépharades et d’histoire socioculturelle des Juifs » (ça ne s’invente pas), mais surtout pendant plus de dix ans « chercheuse » au CNRS (c’est-à-dire, comme la très grande majorité des salariés du machin, généreusement payée à ne rien foutre ou presque aux frais de la république) bien évidemment encore et toujours presque uniquement sur le même sujet : pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris, le judaïsme, sous à peu près toutes ses formes (6). Un emploi du temps apparemment infernal, puisqu’il lui a permis de publier durant toutes ces années et à titre personnel une très riche bibliographie, abordant des sujets d’une variété et d’une évidence écologique qui laisse vraiment rêveur, comme je vous encourage très vivement à le constater par vous-même un peu plus bas (7).
Depuis qu’elle pantoufle confortablement au Sénat, de plus en plus concernée par le combat écologique, Esther Benbassa est devenue vice-présidente du groupe d’amitié France-Turquie, secrétaire du groupe d’amitié France-Israël et membre du groupe d’amitié France-Palestine.
Enchainant les combats incontestablement « verts », elle a été rapporteur en 2011 d’une proposition de loi visant à instaurer le droit de vote et d’éligibilité aux élections locales des étrangers extracommunautaires, bombardée chef de file du groupe écologiste du Sénat pour le projet de loi sur le harcèlement sexuel, rapporteur de la proposition de loi visant à la prorogation du délai de prescription des propos discriminatoires à caractère homophobe, sexiste et handiphobe et à son alignement sur celui des propos discriminatoires à caractère racial, ethnique ou religieux, a proposé (en parfait serviteur de la démocratie et de la liberté d’expression) de former un groupe de réflexion pour « faciliter la répression des propos sur les réseaux sociaux », a obtenu le vote le 28 mars 2013 d’une proposition de loi qu’elle avait déposée à l’automne 2012 visant à l’abrogation du délit de racolage public, et bien évidemment défendu bec et ongles durant toute la session parlementaire le projet de loi sur le mariage entre personnes de même sexe (l’amour et le respect de la nature comme valeur incontournable de l’écologie, encore et toujours). Enfin, en octobre 2013, commentant l’affaire Leonarda, et fidèle une fois de plus à son tropisme judéocentré monomaniaque, elle n’hésita pas à déclarer : « Moi qui pensais que la France n’avait pas perdu la mémoire de sa sombre histoire, j’étais loin d’imaginer qu’en 2013, en tant que parlementaire, élue du peuple, je serais témoin d’une rafle. Car oui, il faut bien le dire, c’est une rafle ». Sic…
Avouez que plus écologiste qu’Esther, tu meurs ! Allez… J’ai -enfin !- pitié de vous, et je vais m’arrêter là !
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Trente ans d’écologie politique donc, depuis les premiers balbutiements de l’époque Lalonde jusqu’à, aujourd’hui, le EELV des Duflot, Placé et Benbassa… trente ans, pour en arriver à « ça »… « La guerre est une chose trop grave pour être confiée à des militaires » avait dit en son temps Georges Clemenceau. On peut, sans crainte d’être jamais contredit, affirmer aujourd’hui en paraphrasant le grand homme que l’écologie, la vraie, est décidément une chose beaucoup trop sérieuse pour être confiée à des « écologistes »…
Marc LEROY – La Plume à Gratter
(1) Pédophilie : verts de honte en Allemagne (Le Monde, 16 octobre 2013).
(2) C’est le « prénom » que Cécile Duflot et son compagnon Xavier Cantat (le frère de l’autre, le meurtrier à coups de beignes de Marie Trintignant) ont osé donner à leur malheureuse fille.
(3) Page Wikipedia d’Eva Joly.
(4) Europe Ecologie les Verts oublie le détournement de 75 000 euros ! (05 octobre 2013).
(5) Jean-Vincent Placé doit régler environ 18.000 euros de PV en souffrance (20Minutes, 18 décembre 2013).
(6) Page wikipédia d’Esther Benbassa.
(7) La bibliographie 0% écologique, mais 100% casher d’Esther Benbassa :
- Un grand rabbin sépharade en politique, 1892-1923, Paris, Presses du CNRS, 1990.
- Une vie judéo-espagnole à l’Est : Gabriel Arié, Paris, Cerf, 1992 (avec Aron Rodrigue).
- Une diaspora sépharade en transition (Istanbul, XIXe ‑ XXe siècles), Paris, Cerf, 1993.
- Juifs des Balkans, Espaces judéo-ibériques, XIVe ‑ XXe siècles, Paris, La Découverte, 1993 (avec Aron Rodrigue).
- Réédition entièrement revue, sous le titre Histoire des Juifs sépharades. De Tolède à Salonique, Paris, Seuil, coll. Points Histoire, 2002.
- Dictionnaire de civilisation juive, Paris, Larousse-Bordas, 1997. 2e éd., 1998 (avec Jean-Christophe Attias).
- Israël imaginaire, Paris, Flammarion, 1998 (avec Jean-Christophe Attias).
- 2e édition du même livre en 2001 (sous le titre Israël, la terre et le sacré).
- Histoire des Juifs de France, Paris, Seuil, coll. Points Histoire, 2e éd. revue et mise à jour, 2000.
- Les Juifs ont-ils un avenir ?, Paris, Lattès, 2001 (avec Jean-Christophe Attias).
- 2e édition du même livre, Paris, Hachette, coll. Pluriel, 2002.
- Le Juif et l’Autre, Gordes, Le Relié, 2001 (avec Jean-Christophe Attias).
- La République face à ses minorités. Les Juifs hier, les musulmans aujourd’hui, Paris, Mille et une nuits/Fayard, 2004.
- La Souffrance comme identité, Paris, Fayard, 2007. 2e éd., Hachette, coll. Pluriel, 2010.
- Petite histoire du judaïsme, Paris, Librio, 2007 (avec Jean-Christophe Attias).
- Dictionnaire des mondes juifs, Paris, Larousse, coll. À présent, 2008 (avec Jean-Christophe Attias, édition refondue et augmentée du Dictionnaire de civilisation juive paru chez le même éditeur en 1997 et réédité en 1998).
- Être juif après Gaza, Paris, CNRS Éditions, 2009.
- De l’impossibilité de devenir français. Nos nouvelles mythologies nationales, Paris, Les Liens qui Libèrent, 2012.
- Égarements d’une cosmopolite, Paris, Bourin Éditeur, 2012.
Bravo de démasquer ces faux écolos qui usurpent ce vocable et s’en servent comme marchepied pour accéder aux plus hautes fonctions de la République.
Quel travail remarquable ! Cet article donne des frissons ! C’est pire qu’on ne pouvait légitimement le deviner!Quel ramassis de parasites nuisibles! Si encore il ne servaient à rien comme leur tronche d’hypocrite laisse si facilement transpirer! Non contents d’être inutiles et sutpides, ils pillent et détruisent!
Ca file le tournis quand même. Je comprends qu’il faille faire quelque chose pour les délais de préscription, les affaires s’accumulent et les robots ne sont pas prêts. Non-inscrit je profite d’un peu de temps libre pour lorgner d’ailleurs cet improbable échiquier, bonjour la case verte… Térébentine, mince quel prénom ! Ces gens existent vraiment ? C’est incroyable.
Joli tour d’horizon, compliments.
Tous ces gens s’apparentent parfaitement à ces gros tas odorants que l’on pouvait observer dans les cours de ferme, dans le vieux temps, avant l’arrivée des écolos…
J’aime bien votre conclusion, juste au dessus de l’autre vieille crapule de pastèque historique.
Amitiés.