Publié le : 04 février 2014
Source : egaliteetreconciliation.fr
Le 29 janvier 2014, Vincent Peillon intervenait à l’Assemblée nationale pour défendre le dispositif ABCD Égalité expérimenté dans 275 écoles avec pour objectif l’amélioration de « l’égalité homme-femme ». Il s’insurgeait de « l’instrumentalisation par l’extrême droite négationniste », accusant ainsi l’action nationale Journée de retrait de l’école lancée par Farida Belghoul en décembre 2013, un mouvement de parents d’élèves utilisant l’absentéisme organisé comme moyen de contestation. Relayé par la machine médiatique, le ministre dénonce, non sans culot, la « rumeur ». Comme le résume Éric Zemmour, « Monsieur Peillon se fout de la gueule du monde, il n’y a pas de rumeur il y a une réalité, il y a une volonté totalitaire de changer l’homme » (i>Télé, le 1er février 2014). Et cette volonté de changer l’homme a été théorisée, pensée par des idéologues. Vincent Peillon en est le fer de lance, avec également la « charte de la laïcité ». Mais ce « philosophe d’appareil » (Le Monde du 13 mars 2009) applique-t-il ses idées à sa propre famille ?
« Le serpent » : le surnom que lui a donné François Hollande.
Rapporté par Libération, 23 janvier 2010
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« Le savant et le politique. Son storytelling à lui. Une image en chasse une autre : l’apparatchik socialiste ou le philosophe, l’intello solitaire ou l’homme de réseaux, celui qui pense ou celui qui cogne. »
L’Express, 25 juillet 2012
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« Il a le profil des caciques de la IIIe République. »
L’Express, 15 février 2012
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« Allure de JFK du 6e arrondissement, cet agrégé de philosophie […] a en effet davantage la réputation d’un redoutable tacticien de l’appareil socialiste que d’un doux spéculatif […]. Martine Aubry vient de [le] charger plus ou moins officiellement de “la dimension culturelle et idéologique” pour la campagne de 2012. Une certaine honnêteté plutôt, face à l’ampleur de la tâche à accomplir pour sortir d’un marasme qui a livré la France à des thèmes selon lui néofascistes. »
Le Nouvel Observateur, 27 janvier 2011
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« Après la défaite socialiste du 21 avril 2002, puis la perte de mon siège de député, j’ai connu une vraie sensation d’oppression et c’est en lisant Bergson que j’ai retrouvé mon souffle. »
Vincent Peillon, Le Monde magazine, 12 mars 2011
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« La Révolution française est l’irruption dans le temps de quelque chose qui n’appartient pas au temps, c’est un commencement absolu, c’est la présence et l’incarnation d’un sens, d’une régénération et d’une expiation du peuple français. 1789, l’année sans pareille, est celle de l’engendrement par un brusque saut de l’histoire d’un homme nouveau. La révolution est un événement méta-historique, c’est-à-dire un événement religieux. La révolution implique l’oubli total de ce qui précède la Révolution. Et donc l’école a un rôle fondamental, puisque l’école doit dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. Et c’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qui opère dans l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, sa nouvelle liturgie, ses nouvelles tables de la loi. »
Vincent Peillon, La Révolution française n’est pas terminée, Seuil, 2008
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« “Nous voulons refonder l’école de la République. Et nous voulons refonder la République par l’école !” En cette soirée du 16 novembre [2012], debout derrière le pupitre de l’orateur, dans le grand temple Groussier du Grand Orient de France (GODF), au siège parisien de l’obédience, rue Cadet (Paris IXe), Vincent Peillon, le ministre de l’Éducation nationale, sait que l’assistance, composée essentiellement de francs-maçons, lui est acquise. Sans notes, ce philosophe de formation plaide durant une trentaine de minutes pour le retour d’un pouvoir spirituel républicain – celui de la connaissance et d’une certaine “morale laïque” – dont les enseignants seraient les messagers. “L’école doit surmonter la crise de l’avenir et celle de l’identité nationale”, lance le ministre avec fougue. Dans le temple, les frères et sœurs écoutent avec ferveur ce discours d’un “profane” qui leur va droit au cœur. Sans être franc-maçon, Vincent Peillon a beaucoup écrit sur la pensée de Ferdinand Buisson, le bras droit du frère Jules Ferry, père de l’instruction publique en France, et sur Pierre Leroux, un franc-maçon défenseur d’un socialisme fraternel et spiritualiste dans les années 1848-1870. “Peillon partage nos valeurs, c’est un maçon sans tablier”, se réjouit l’un des invités de cette soirée. »
Vincent Peillon, Le Figaro, 7 décembre 2012
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« Le but de la morale laïque est de permettre à chaque élève de s’émanciper, car le point de départ de la laïcité c’est le respect absolu de la liberté de conscience. Pour donner la liberté du choix, il faut être capable d’arracher l’élève à tous les déterminismes, familial, ethnique, social, intellectuel, pour après faire un choix. »
Vincent Peillon, Le Journal du dimanche, 2 septembre 2012
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Une « morale laïque » chez les Peillon ?
Vincent Peillon est né le 7 juillet 1960 à Suresnes (Hauts-de-Seine). Il est le fils de militants communistes bourgeois qui s’éloignèrent du PCF après 1968. Son père, Gilles Peillon (1928-2007) fut cadre dirigeant de l’Eurobank, la banque soviétique en France. Dans La Croix (6 mars 2009), il évoquait sa grand-mère maternelle « juive et républicaine ». En fait par sa mère, déclarée comme Françoise Beaulieu, ancienne directrice de recherche à l’Inserm, il est descendant d’une longue lignée juive alsacienne.
Sa mère, née Blum en 1930, a obtenu (comme son père, son frère et sa sœur) de changer son nom en Baulieu (et non pas Beaulieu) par décret du 19 novembre 1947 (Journal officiel, p. 11 484). Elle est la petite-fille du Grand Rabbin de Mulhouse Félix Blum (1847-1925), et fille de Léon Blum (un homonyme), né en 1878 et décédé en 1930, médecin et directeur de clinique, qui eut par exemple comme élève Albert Schweitzer. Ainsi, l’oncle de Vincent Peillon n’est autre que le célèbre Étienne Baulieu (F&D n°27), ancien militant communiste, père de la pilule abortive (dite aussi « pilule du lendemain ») et ancien président de la l’Académie des sciences. Sa tante Suzanne Baulieu, ancienne directrice de recherche au CNRS a épousé Mathieu de Brunhoff, fils du créateur de Babar.
Vincent Peillon est le frère d’Antoine Peillon, né en 1959, journaliste à La Croix, qui figure parmi les responsables du syndicat de journaliste Filpac-CGT, spécialiste des paradis fiscaux. En première noce, Vincent Peillon s’est marié avec Brigitte Sitbon, professeur agrégé de philosophie, membre associé du Groupe de sociologie des religions et de la laïcité (CNRS/EPHE). Elle a signé, sous le pseudonyme de Julie Saltiel, un roman à clef érotico-pornographique La Cinquantaine bien tapée (Denoël, 2008). Une fois ministre, il pensera à bombarder son ex-épouse inspectrice générale de philosophie (Le Canard enchaîné, 18 décembre 2013). Il s’est depuis remarié avec Nathalie Bensahel, chef adjoint du service économique de Libération puis journaliste responsable de la rubrique mode au Nouvel Observateur. Leurs liens serait actuellement distendus. Avec chacune de ses épouses, il a eu deux enfants. Salomé et Maya avec la première, Elie et Izaak avec la seconde. Tous ont été élevés dans la culture mosaïque.
Actualité Juive des 7 avril 2009 (à gauche, concernant Elie) et 174 novembre 2011 (à droite, concernant Izaak)
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Son fils Elie postera sur Facebook, en réaction à la Manif pour tous du 24 mars 2013 : « Connard de manifestants, on devrait tous les pendre en place public. »
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Sa fille Salomé, après avoir soutenu un mémoire de master consacré au « boycott culturel d’Israël » à l’Université libre de Bruxelles (2010), a fait son alya puisqu’elle est devenue, depuis février 2013, chargée de mission à l’ambassade de France en Israël. Sans doute le ministre a-t-il pu rendre visite à sa fille lors de sa visite en Terre promise fin janvier 2014.
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Le Philosophe de la République
Professeur agrégé de philosophie (contrairement à ce qu’indique une rumeur persistante, il a bien été reçu au 22ème rang en 1986, après un premier échec) et docteur en philosophie (il a été formé par Jean-Pierre Vernant, qui militait avec ses parents à la section communiste du VIIIe arrondissement de Paris, et consacra sa maîtrise à Michel Foucault), il aurait pendant ses études travaillé pour la Compagnie des wagons-lits sur le Paris-Copenhague, en profitant pour créer une société d’import-export de saumon.
Après ses études, il est rapidement devenu, après quelques années d’enseignement en École normale, chercheur au CNRS (sur les « pères du socialisme »), ayant été coopté au centre d’études de la vie politique française de Sciences-Po par Pascal Perrineau. Il a notamment signé un ouvrage sur La Tradition de l’esprit (1994), et un autre sur Jean Jaurès et la religion du socialisme (« Sans doute peut-on considérer qu’il est désuet ce socialisme en blouse, hirsute, réflexif et loquace qui n’hésitait pas à parler d’honneur, de vérité, d’esprit et même de religion, qu’il est archaïque ce socialisme pétri du souci des humbles, habité de la volonté d’égalité, pénétré de l’amour de l’instruction [...] Le socialisme est l’accomplissement du lien religieux entre les hommes »).
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« Peillon s’en est allé chercher le socialisme d’avant la glaciation marxiste, se promène chez les théoriciens d’il y a un siècle, francs-maçons, idéalistes, inventeurs de possible. Il conforte dans ses recherches ses convictions de moderniste contemporain [...] Il cherche les ressorts mystiques, croyants, qui nourrissaient les premiers théoriciens de la gauche »
Le Nouvel observateur, 15 août 2002
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Il a par ailleurs signé Pierre Leroux et le socialisme républicain. Une tradition philosophique (Le Bord de l’eau), La Révolution française n’est pas terminée, (Le Seuil, 2008), Peut-on améliorer l’école sans dépenser plus ? (avec Xavier Darcos, Magnard, 2009), Éloge du politique : une introduction au XXIe siècle, (Le Seuil, 2011), Conversations républicaines (avec François Bazin, Denoël, 2011) ou encore Refondons l’école, (Le Seuil, 2013). Il dirige également la collection « Bibliothèque républicaine » aux éditions Le Bord de l’eau depuis 2007, année où il a fondé l’Institut Edgar Quinet, un lieu de formation des élus socialiste (il facture de 300 à 800 euros la journée). Ainsi Vincent Peillon est-il, depuis une vingtaine d’années, un idéologue du Parti socialiste, même si sa notoriété est relativement récente.
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« On ne pourra jamais construire un pays de liberté avec la religion catholique » :
http://www.dailymotion.com/video/x704hn
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Extrêmement discret sur ses engagements de jeunesse, il a toutefois appartenu aux Comités communistes pour l’autogestion, un groupuscule d’extrême gauche (Paris Match, 21 juin 2001). C’est d’ailleurs par l’ancien militant trotskiste Pierre Moscovici qu’il a rejoint finalement le Parti socialiste en 1993 (voir aussi son entretien à Passages n° 113), comme défenseur d’une « éthique de l’exemplarité » à l’époque du « devoir d’inventaire », mitigé, de l’ère mitterrandienne, ralliant rapidement l’aile jospinienne. Il a milité au Manifeste contre le Front national, lancé par la gauche ex-trotskiste du Parti socialiste, pour faire pendant à Ras l’front. Il sera orateur le 3 juillet 1998 pour les « Quinze ans de lutte contre le Front national », sur le thème « Le Front national aux affaires dans les villes et les régions ».
Signataire (avec Adeline Hazan, ex-présidente du Syndicat de la magistrature, Christine Priotto, Christophe Clergeau, etc.) de la motion la plus à gauche au Congrès de Liévin en 1994, il entre aussitôt à la direction nationale du PS, ayant obtenu 8 % des suffrages à la surprise générale. Comme le dit Marianne (1er mai 2000), c’est un « mini-courant moderne, réformiste, de gauche, moral et un peu puceau (mais) qui apprit vite ».
Après avoir été chargé de mission du président de l’Assemblée nationale Henri Emmanuelli (pour le compte duquel il rédigera un ouvrage sur la République qui ne sortira jamais) et secrétaire du groupe des experts du Parti socialiste piloté par Dominique Strauss-Kahn à l’époque de Michel Rocard, il prend en main le département des études, œuvrant au « devoir d’inventaire » cher à Lionel Jospin (dénonciation du mitterrandisme, des bureaux d’études, des affaires, de Bernard Tapie considéré comme une « dérive du mitterrandisme », etc.).
Peillon en Picardie ou l’impossible ancrage local
En 1997, il est parachuté dans la Somme par Lionel Jospin, devance au premier tour le communiste Jacques Pecquery et l’emporte au second avec 53,81 %, face au RPR sortant Jérôme Bignon, dans la 3e circonscription, une circonscription traditionnelle, pauvre et rurale où les chasseurs-pêcheurs réalisent des scores records.
Premier secrétaire de la fédération départementale du PS de 1997 à 2000 et depuis 2003, il devra subir une véritable « course à l’échalote » de la part de quelques chasseurs passablement excités. Ce qui se transformera aussitôt en fait de gloire largement médiatisé : évacuation par hélicoptère de la gendarmerie, dénonciation du « fascisme » des chasseurs-pêcheurs, assimilés à des « fous furieux de la gâchette » qui lui auraient tendu un « guet-apens » et se préparaient au « lynchage ». Cela lui rappelle « ces types qui venaient le 16 juillet 1942 vous chercher pour vous parquer au Vel’ d’Hiv’ ». Quelques jours plus tard, quatre chasseurs seront inculpés « pour entrave à la liberté de réunion, violences en réunion, tentatives d’incendie par engins explosifs et dégradation de biens publics ». Au total, neuf chasseurs seront condamnés le 24 mars 2003 à des peines de 4 à 12 mois de prison avec sursis, 2 à 3 ans d’interdiction de droits civiques et 35 000 euros de dommages et intérêts.
En juin 2002, il sera battu (mais moins nettement que prévu), obtenant 47,54 % face au conseiller général et maire adjoint UMP-RPR de Bermesnil Jérôme Bignon. Il avait pourtant pris pour suppléant Marcel Lottin, oncle du candidat CPNT Nicolas Lottin (la rumeur, démentie, assura que Peillon avait proposé à Nicolas Lottin de devenir son suppléant). D’une manière générale, Vincent Peillon a beaucoup de mal face aux électeurs. Il renoncera à se présenter au régionales de 2004 face à Gilles de Robien et échouera une nouvelle fois face à Jérôme Bignon aux législatives de 2007 (49,89 % des voix). Comme le résume François Ruffin : « Les électeurs l’ont à nouveau renvoyé à sa philosophie » (Fakir n°34). Il fera, après son échec de 2002, un bref retour au CNRS.
En mal de mandats locaux, il s’est fait élire au Parlement européen en 2004 sur une liste conduite par Henri Weber dans la circonscription nord-ouest. Poussé hors de sa « terre d’élection » picarde par Martine Aubry, le « hussard noir du Thalys » (Le Nouvel Observateur, 27 janvier 2011) continuera à siéger au Parlement européen en 2009, après avoir été parachuté dans la circonscription sud-est cette fois-ci, « la seule destination où je souhaitais aller », dit il sans le moindre second degré (rapporté par Le Monde du 13 mars 2009).
On l’aura compris, l’élection est un sujet que connait bien Vincent Peillon, et c’est sans doute pour cette raison qu’il sera invité au Grand Orient de France pour une tenue blanche fermée où il planchera sur le thème « VIème république, quel statut pour les élus du peuple ? » :
Après avoir défendu le « non » lors du référendum sur le traité établissant une Constitution pour l’Union européenne (2005), il a soutenu la ratification du traité de Lisbonne par la France (2007). Il milite pour le fédéralisme européen et « une harmonisation politique, économique et fiscale au sein de l’Europe ». Au Parlement, il a notamment été membre de la Commission des affaires étrangères, où il a collaboré activement à la déstabilisation de la Syrie [1].
Invité au club Le Siècle depuis 2001, l’ancien porte-parole du PS (2000-2002) deviendra alors l’un des animateurs du courant Nouveau Parti socialiste. C’est avec Arnaud Montebourg et Julien Dray qu’il signe dans Libération du 09 octobre 2002 une tribune « Pour un Nouveau Parti socialiste », car « Après le séisme du 21 avril, le défi lancé à la gauche tout entière et au Parti socialiste en particulier est de faire lever un nouvel espoir »… Le texte servira de base à la création d’un courant, le NPS, où ils seront rejoints par un quatrième comparse, Benoît Hamon.
Proche d’Arnaud Montebourg il a présidé la mission d’information sur la délinquance financière et les paradis fiscaux en Europe (qui mettra en fureur la famille Grimaldi de Monaco). Il publiera, à partir du travail effectué par la commission d’enquête, Les Milliards noirs du blanchiment (Hachette Littérature, 2004). Il a également publié avec Montebourg et Benoît Hamon Cette gauche qui invente : éléments pour un projet politique (Le Bord de l’eau, 2004).
La cohabitation entre Montebourg et Peillon éclate au grand jour en juillet 2005, chacun se disputant la prééminence sur leur courant, et c’est finalement Peillon qui sera premier signataire de la motion en vue du congrès du Mans, mais l’alliance explosera. En fait Peillon ambitionne de longue date de devenir premier secrétaire du PS et c’est dans cette optique que ce redoutable manœuvrier apporte son soutien à Ségolène Royal dès le mois d’août 2006. Ce proche de George Frèche (« un humaniste » selon Peillon, cf. Les Inrocks du 3 février 2010) et de Jean-Noël Guérini fait bénéficier la candidate de l’appui des grosses fédérations des Bouches-du-Rhône et de l’Hérault, soit le soutien des barons socialistes de l’échelon local. En 2007, il est l’un des trois porte-parole de la candidate, sans pour autant faire parti de son cercle rapproché. Après la défaite à la présidentielle, il restera son conseiller politique, présent sur la motion « L’espoir à gauche, fièr(e)s d’être socialistes », en vue du congrès de Reims de novembre 2008.
Il prend ses distances au fur et à mesure avec Ségolène Royal en créant avec David Assouline et Patrick Menucci « L’espoir à gauche », concurrent du « Désir d’avenir » de Ségolène Royal. La rupture sera consommée en novembre 2009, quand Peillon parlera de « psychiatrie lourde » pour qualifier son ex-championne. C’est à cette époque qu’il devient le « nouveau coup de cœur de Pierre Bergé » (Le Nouvel Observateur du 27 janvier 2011).
Soutien de DSK, il se rallie à François Hollande après l’affaire du Sofitel et prend la tête du « pôle éducation » du Parti socialiste pendant la campagne présidentielle. C’est tout naturellement qu’après l’élection de François Hollande, il devient ministre de l’Éducation nationale, soit le seul ministre qui échappe aux restrictions budgétaires avec la création de 54 000 postes sur le quinquennat. Il souhaite mettre en place dès la rentrée 2013 des cours de morale laïque. Il faut dire qu’il a publié Une religion pour la République : la foi laïque de Ferdinand Buisson , (Le Seuil, 2010), sur ce député radical, proche de Jules Ferry, qui, à travers la Ligue de l’enseignement, a été l’inspirateur de la laïcité.
Comme le résume Le Figaro du 26 juillet 2012 : « Sa laïcité est empreinte de foi. Ferdinand Buisson parle d’âme et élabore une forme de mysticisme républicain. »
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La franc-maçonnerie a créé la laïcité, religion de la République (entretien pour Le Monde des religions du 1er mars 2010) :
http://www.dailymotion.com/video/xnrr3t
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C’est ainsi que la « charte de la laïcité » sera publiée au Bulletin officiel le 12 septembre 2013.
Il a également fait la promotion de « Ligne Azur », un site d’information sur l’orientation sexuelle destiné aux jeunes adolescents.
Ce « maçon-friendly » (maçon sans tablier) a des prises de position pour le moins étonnantes pour un ministre de l’Éducation nationale et déclare, par exemple, à propos de la dépénalisation du cannabis : « C’est quand même une question qui se pose sérieusement de savoir si nous ne pourrions pas lutter contre ces trafics en organisant par l’État sa capacité [phrase non-terminée pour cause de digression]… » (France Inter, 14 octobre 2012).
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Cet article a été écrit en exclusivité pour Égalité & Réconciliation par la revue Faits & Documents d’Emmanuel Ratier.
Visiter le site de la revue : faitsetdocuments.com.