Publié le : 21 avril 2014
Source : synthesenationale.hautetfort.com
Il y a un an, la famille Moulin-Fournier, enlevée par des islamistes au Cameroun, étaient libérée alors que le PS en général et François Hollande en particulier traversaient une forte zone de turbulences politiques provoquées par l’affaire Cahuzac et le projet de mariage homo. Depuis hier, un déferlement médiatique sans précédent fait qu’il est impossible d’ignorer que 4 journalistes français, enlevés en Syrie par des islamistes viennent d’être remis en liberté en Turquie alors que vient d’éclater l’affaire Aquilino Morelle et que le Normal venait de se laisser aller à reconnaître qu’il n’était pas certain de se représenter en 2017 s’il n’était toujours pas parvenu à réduire le chômage comme il l’avait promis.
Il n’y a que les mal-pensant à y voir malice, disons simplement que le hasard fait parfois bien les choses. Et puis il n’est pas certain que le gaulois partage l’enthousiasme du petit monde politico-médiatique pour les quatre « héros » élevés par Pépère au rang de « serviteurs de la liberté de la presse », d’autant que ce genre d’affaire devient lassant au rythme des rançons versées. Car il y a toujours contrepartie à une libération d’otage comme vient de le déclarer Alain Marsaud, un ancien magistrat chargé des affaires de terrorisme. En règle générale, le règlement se fait par l’intermédiaire d’entreprises installées dans la région concernée ou de pays amis voisins à charge de compensations ultérieures ( on pense ici au Qatar qui a tant d’intérêts en France auprès desquels le remboursement peut être effectué) Une opacité qui permet à Laurent Fabius d’assurer main sur la coeur que la France n’a pas versé de rançon. Or on sait que les groupes islamistes anti-Assad réclament des armes sophistiquées, notamment des missiles à courte portée sol-air et anti-chars qui pourraient bien leur être fournis par la France dans le cadre de sa collaboration à l’entreprise de déstabilisation de la Syrie, alliée de la Russie, voulue par les USA…et ce on le devine pour la plus grande joie des djihadistes « français » – en stage de formation en Syrie – qui en ramèneront comme souvenirs dans leurs « quartiers » d’origine au cas où les souchiens se décideraient à les en virer.
Et puis il se trouvera aussi des sans-coeur pour relever que nos 4 lascars ne faisaient finalement que leur boulot – en free-lance pour vendre leurs clichés ou « missionnés » par Europe 1 – et qu’ils se sont finalement bien tirés des risques du métier, ce qui n’a pas été le cas des 552 salariés victimes d’accidents mortels du travail en France en 2013 et qui n’ont pas eu droit à l’apothéose médiatique. Bien sûr, le petit monde des médias est fort solidaire des siens, surtout quand ils émargent au politiquement correct comme le désormais inévitable Didier François, délégué porte-parole de ses confrères sur le tarmac de Villacoublay : un ancien de la Ligue Communiste Révolutionnaire passé au PS l’âge et les revenus arrivant, exemplaire pionnier de SOS Racisme (paraît-il inventeur de la formule « touche pas à mon pote »), membre de la « bande à Juju (Julien Dray), proche d’Harlem Désir et casé « grand reporter » à Europe 1… un trajet de bobo traditionnel dans le milieu journalistique au service de l’idéologie mortifère du nouvel ordre mondial.
On nous évitera sans doute la remontée des Champs-Élysées. Il est en effet patent que les affaires de libérations d’otages ne saturent les médias que quelques jours et que leur effet sur la côte de popularité d’un Président de la République ou d’un chef de gouvernement est quasi nulle. Les Français ont bien autre chose à penser et beaucoup d’autres choses à craindre pour l’avenir.
Yves Darchicourt