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Exil, Retour du « Peuple Juif » à Sion : Briser une « Mythologie Nationale » – entretien avec Shlomo Sand

16 juin 20140
Exil, Retour du « Peuple Juif » à Sion : Briser une « Mythologie Nationale » – entretien avec Shlomo Sand 5.00/5 6 votes

Publié le : 21 mars 2008

Source : planetenonviolence.org

L’historien israélien Shlomo Sand, dans son nouveau livre (note de La Plume : Comment le peuple juif fut inventé, qui date donc de 2008), prouve que le peuple juif n’a jamais existé comme entité nationale, affirme que la perception mythique des juifs comme un ancien peuple par un certain nombre d’idéologues sionistes a conduit à une pensée véritablement raciste, qu’il n’y a pas eu de dispersion ni d’exil, que tout cela constitue des constructions intellectuelles récentes nées dans la tête de Juifs influencés par le nationalisme allemand. Et que probablement les Palestiniens sont les descendants des Juifs de souche.

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Briser une « Mythologie Nationale »

De tous les héros nationaux qui sont sortis des rangs des personnalités juives au cours des générations, la chance n’a pas souri à Dahia al-Kahina, qui a dirigé les Berbères dans les Montagnes des Aurès. Bien que Juive fière, peu d’Israéliens ont entendu parler du nom de cette reine guerrière, qui, au VII ème siècle a unifié un certain nombre de tribus berbères et repoussé l’armée musulmane qui a envahi le Nord de l’Afrique. C’est possible que la raison pour cela, c’est que al-Kahina était la fille d’une tribu berbère qui s’était convertie au Judaïsme, apparemment plusieurs générations avant sa naissance, aux environs du VI ème siècle.

Selon l’historien de l’Université de Tel Aviv, le professeur Shlomo Sand, auteur de Comment le peuple juif fut inventé, la tribu de la reine et d’autres tribus locales qui s’étaient converties au Judaïsme sont les ancêtres des Juifs d’Espagne. Cette affirmation que les Juifs d’Afrique du Nord sont issus de tribus indigènes qui se sont converties au Judaïsme – et non pas de communautés exilées de Jérusalem – est juste un autre élément aux conséquences profondes et sur lequel le nouveau livre de Sand est basé.

Dans son travail, l’auteur essaie de prouver que les Juifs vivant actuellement en Israël et dans d’autres endroits dans le monde ne sont pas tous descendants de cet ancien peuple qui a habité le Royaume de Judée pendant la première et deuxième période du Temple. Leurs origines selon lui, se trouvent chez différents peuples qui se sont convertis au Judaïsme au cours de l’histoire, dans différents coins du Bassin de la Méditerranée et les régions adjacentes. Non seulement les Juifs nord africains sont pour la plupart descendants de païens qui se sont convertis au Judaïsme, mais c’est aussi le cas des Juifs du Yemen (ce qui restait du Royaume d’Himyar dans la péninsule Arabe, qui se sont convertis au Judaïsme au 4ème siècle) et les Juifs Askenazes d’Europe de l’Est (réfugiés du Royaume des Khazars, qui se sont convertis au XVIII ème siècle).

A la différence d’autres « nouveaux historiens » qui ont essayé de saper les affirmations de l’historiographie sioniste, Sand ne se contente pas de remonter à 1948 ou aux débuts du Sionisme, mais plutôt remonte à des milliers d’années. Il essaie de prouver que le peuple juif n’a jamais existé comme « race nationale » avec une origine commune, mais plutôt comme groupes mixtes colorés qui à différents stades de l’histoire ont adopté la religion juive. Il affirme que la perception mythique des Juifs comme un ancien peuple par un certain nombre d’idéologues sionistes a conduit à une pensée véritablement raciste.

« Il y a eu des époques quand quiconque affirmait que les Juifs appartenaient à un peuple ayant des origines non juives, il était immédiatement classé comme antisémite. Aujourd’hui, si quelqu’un ose suggérer que ceux qui sont considérés comme Juifs dans le monde n’ont jamais constitué et ne constituent toujours pas un peuple, une nation il est immédiatement condamné comme quelqu’un qui haït Israël ».

Selon Sand, la description des Juifs comme une nation d’exilés errants et s’isolants, « qui ont erré de par les mers et continents, atteint le bout de la terre, et finalement avec la venue du Sionisme (le Messie ?! note ironique dlt), ont accompli un virage en U et sont revenus en masse dans leur patrie orpheline » n’est rien de plus qu’une « mythologie nationale ». « Comme d’autres mouvements nationalistes en Europe, qui ont recherché un Age d’Or merveilleux, à partir duquel ils ont inventé un passé héroïque – par exemple, la Grèce classique ou les tribus teutonnes – pour prouver qu’ils avaient existé depuis les débuts de l’histoire, ainsi aussi les premières velléités du nationalisme juif se sont épanouies dans la direction d’une lumière forte qui a sa source dans le Royaume mythique de David ».

Donc quand, véritablement, le peuple juif a-t-il été inventé selon Sand ?

A une certaine époque lors du XIX ème siècle, des intellectuels d’origine juive en Allemagne, influencés par l’apparence folklorique du nationalisme allemand, dans la soif de créer un peuple juif moderne, « rétrospectivement » ont pris sur eux cette tâche. A partir de l’historien Heinrich Graetz et après lui, des historiens juifs ont commencer à dessiner l’histoire du Judaïsme comme histoire d’une nation qui avait été un royaume, était devenu un peuple errant, et finalement avait fait demi tour et était revenu à son lieu de naissance.

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Question : en fait, la plus grande partie de votre livre ne s’occupe pas de l’invention du peuple juif par le nationalisme juif moderne, mais plutôt de la question d’où venaient les Juifs.

Shlomo Sand : mon intention initiale était de prendre certains documents historiographiques modernes et d’examiner comment ils avaient inventé le « produit de l’imagination » qu’est le peuple juif. Mais quand j’ai commencé à confronter les sources historiographiques, j’ai brusquement trouvé des contradictions. Et puis, j’ai été pressé par cela : j’ai commencé à travailler, sans savoir où cela me conduirai. J’ai pris des sources principales et j’ai essayé d’examiner les références d’auteurs dans l’ancien temps – ce qu’ils écrivaient au sujet de la conversion.

(Sand, un expert en histoire du XX ème siècle, a jusqu’à présent fait des recherches sur l’histoire de la France moderne  – « in « Ha’intelektual, ha’emet vehakoah: miparashat dreyfus ve’ad milhemet hamifrats » – « Intellectuals, Truth and Power, From the Dreyfus Affair to the Gulf War »; Am Oved, en Hebreu. Ce qui est inhabituel de la part d’un historien professionnel, dans son nouveau livre, il s’occupe de périodes sur lesquelles il n’a jamais fait de recherche auparavant, s’appuyant sur des études qui habituellement présentent des points de vue non orthodoxes sur les origines des juifs)

Des experts en histoire du peuple juif disent que vous vous occupez de sujets sur lesquels vous n’avez aucune compréhension et vous vous basez sur des travaux que vous ne pouvez pas lire dans la version originale.

Sand : C’est vrai que je suis un historien de la France et de l’Europe, et pas de l’ancienne période. Je savais qu’à partir du moment ou je commencerai à m’occuper des périodes précédentes comme celles-ci, je serais exposé à une virulente critique d’historiens qui se sont spécialisés dans ces secteurs. Mais je me suis dit que je ne pouvais pas me contenter de documents historiographiques modernes sans examiner les faits qu’ils décrivent. Si je n’avais pas fait cela moi- même, cela aurait été nécessaire d’attendre une génération entière. Si j’avais continué à m’occuper de la France, peut être que j’aurais reçu des chaires à l’université et une gloire provinciale. Mais j’ai décidé de renoncer à la gloire.

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Inventer la Diaspora

« Après avoir été exilé de force de sa terre, le peuple lui est resté fidèle pendant toute la période de la Dispersion et n’a jamais cessé de prier et d’espérer pour y retourner et y restaurer sa liberté politique »… c’est ce qui est inscrit dans le préambule de la Déclaration d’Indépendance Israélienne . C’est aussi la citation qui ouvre le troisième chapitre du livre de Sand intitulé : « l’Invention de la Diaspora ». Sand affirme qu’il n’y a jamais eu d’exil du peuple juif de sa terre.

« Le paradigme suprême de l’exil était nécessaire pour construire une mémoire du long terme dans laquelle on avançait qu’une nation-race, imaginée et exilée, était la continuation directe du « peuple de la Bible » qui l’avait précédé », explique Sand. Sous l’influence d’autres historiens qui se sont occupés du même problème ces dernières années, il affirme que l’exil du peuple juif est à l’origine un mythe chrétien, qui décrivait l’évènement comme une punition divine imposée aux Juifs pour avoir rejeté le Gospel chrétien.

« J’ai commencé à rechercher dans des études académiques sur l’exil de la terre – un évènement constitutif de l’histoire juive, presque comme l’Holocauste. Mais à mon grand étonnement, j’ai découvert qu’il n’y avait aucun écrit là dessus. La raison c’est que personne n’exile un peuple de son pays. Les Romains n’ont pas exiler des peuples, et ils n’auraient pas pu le faire même s’ils avaient voulu. Ils n’avaient pas les trains et les camions pour déporter des populations entières. Ce type de logistique n’existait pas jusqu’au XXème siècle. En partant de là en effet, la totalité du livre est née : dans la réalisation que la société judaïque n’a pas été dispersée et n’a pas été exilée. »

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Si le peuple n’a pas été exilé, êtes vous entrain de dire que les vrais descendants des habitants du Royaume de Judée sont les Palestiniens ?

Sand : Aucune population n’est restée pure sur une période de plus de milliers d’années. Mais les chances que les Palestiniens soient les descendants de l’ancien peuple judaïque sont beaucoup plus grandes que les chances que vous et moi soyons leurs descendants. Les premiers Sionistes, jusqu’à la Révolte Arabe (1936-39) savaient qu’il n’y avait pas eu d’exil, et que les Palestiniens descendaient des habitants de cette terre. Ils savaient que les paysans ne quittent pas leur terre jusqu’à ce qu’ils soient expulsés. Même Yitzhak Ben-Zvi, le second président de l’Etat d’Israel, a écrit en 1929 que « l’origine de la grande majorité des paysans fermiers n’est pas chez les Arabes conquérants, mais plutôt, avant cela, chez les fermiers juifs nombreux et majoritaires dans la construction du pays. »

Et comment des millions de Juifs sont-ils apparus autour de la Mer Méditerranée ?

Sand :  Les gens ne se sont pas éparpillés, mais c’est la religion juive qui s’est répandue. Le Judaïsme était une religion de conversion. Contrairement à l’opinion populaire, dans le Judaïsme des débuts, il y avait une grande soif de conversion des autres. Les Hasmonéens ont été les premiers à commencer à produire de grands nombres de Juifs par le biais de conversions de masse, sous l’influence de l’Hellénisme. Les conversions entre la Révolte Hasmonéenne et la Rébellion de Bar Kochba, c’est ce qui a préparé le terrain à la dissémination largement répandue du Christianisme qui en est découlé. Après la victoire du Christianisme au IVème siècle, le mouvement de conversion a été stoppé par le monde chrétien, et il y a eu une baisse significative du nombre de Juifs. Beaucoup de Juifs qui sont apparus sur le pourtour méditerranéen sont probablement devenus Chrétiens. Mais alors le Judaïsme a commencé à pénétrer d’autres régions – des régions païennes, par exemple telles que le Yémen et l’Afrique du Nord. Si le Judaïsme n’avait pas continué à avancer à ce stade là, et s’il n’avait pas continuer à convertir des gens dans le monde païen, on serait resté une religion complètement marginale, voire même nous aurions disparu.

Comment êtes vous arrivé à la conclusion que les Juifs d’Afrique du Nord étaient à l’origine des Berbères convertis ?

Sand : Je me suis posé la question de comment de telles communautés numériquement importantes sont apparues en Espagne. Et puis j’ai vu que Tariq ibn Ziyad, le commandant en chef des Musulmans qui a conquis l’Espagne, était un Berbère, et que la plupart de ses soldats étaient des Berbères. Le Royaume berbère juif de Dahia al-Kahina avait été vaincu seulement 15 ans plus tôt. Et la vérité c’est qu’il y a un certain nombre de sources chrétiennes qui disent que beaucoup des conquérants de l’Espagne étaient des Juifs convertis. La source profonde de cette grande communauté juive en Espagne c’était ces soldats Berbères qui s’étaient convertis au Judaïsme.

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Sand affirme que la croissance démographique la plus importante de la population juive mondiale a son origine dans la Conversion du Royaume de Khazaria – un immense Empire qui s’est érigé au Moyen Age dans les steppes le long de la Volga, et qui, à son apogée, dominait une zone qui allait de la Georgie à l’actuelle ville de Kiev. Au VIIIème siècle, les rois du Khazar ont adopté la religion juive, et ont fait de l’Hébreu la langue écrite du Royaume. A partir du Xème siècle, le Royaume s’est affaibli, et au XIIIème siècle il a été vaincu par une invasion mongole et le sort de ses habitants Juifs est resté sujet à interrogation.

Sand ravive l’hypothèse qui a déjà été suggérée par des historiens au XVIIII et XX ème siècles, selon laquelle les Khazars judaïsés constituaient l’origine principale des communautés juives d’Europe de l’Est.

« Au début du XXème siècle, il y a eu une concentration extraordinaire de Juifs en Europe de l’Est – 3 millions de Juifs pour la seule Pologne » dit-il. « L’historiographie Sioniste affirme que leurs origines se trouvent dans les communautés qui se trouvaient en Allemagne auparavant,mais ils n’ont pas réussi à expliquer comment un petit groupe de Juifs qui étaient venu de Mainz et de Worms, pouvaient avoir fondé le peuple Yiddish d’Europe de l’Est. Les Juifs d’Europe de l’Est sont un mélange de Khazars et de Slaves qui ont été poussés vers l’Est. »

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« Degré de Perversion »

Si les Juifs d’Europe de l’Est ne sont pas originaires d’Allemagne, pourquoi parlaient-ils Yiddish, qui est une langue allemande ?

Sand : Les Juifs appartenaient à une classe de personnes dépendant de la bourgeoisie allemande à l’Est, et donc ils ont adopté des mots allemands. Sur ce point je me base sur la recherche du linguiste Paul Wechsler de l’Université de Tel Aviv, qui a prouvé qu’il n’y a pas de lien étymologique entre la lange juive allemande du Moyen Age et le Yiddish. En remontant aussi loin que 1848, le Ribal ( Rabbi Isaac Ber Levinson) a dit que l’ancienne langue des Juifs n’était pas le Yiddish. Même Ben Zion Dinur, le père de l’historiographie israélienne, n’a pas hésité à décrire les Khazars comme à l’origine des Juifs d’Europe de l’Est, et décrit Khazaria comme « la mère des diasporas en Europe de l’Est ». Mais c’est plus ou moins depuis 1967, que quiconque parle des Khazars comme ancêtres des Juifs d’Europe de l’Est, est considéré comme naïf et lunatique.

Pourquoi pensez vous que les origines khazars soient si effrayantes ?

Sand : C’est clair que la peur c’est de saper le droit historique à la terre. La révélation que les Juifs ne sont pas de Judée anéantirait ostensiblement la légitimité que nous avons d’être ici. Depuis le début de la période de décolonisation, les colons n’ont pas pu dire tout simplement : « nous sommes venus, nous avons gagné et maintenant nous sommes ici », comme les Américains, les Blancs en Afrique du Sud et les Australiens ont dit. Il y a une véritable peur profonde qu’un doute soit jeté sur notre droit d’exister.

N’y a-t-il aucune justification pour cette peur ?

Sand : Non. Je ne pense pas que le mythe historique de l’exil et des errances est la source de la légitimité de ma présence ici, et par conséquent cela m’importe peu si je suis d’origine Khazar. Je n’ai pas peur de saper notre existence, parce que je pense que le caractère de l’Etat d’Israël le sape de façon beaucoup plus sérieuse. Ce qui constituerait la base pour notre existence ici, ce n’est pas mon droit historique mythologique, mais plutôt pour nous de commencer à établir une société ouverte ici pour tous les citoyens israéliens.

En conséquence vous dites qu’il n’y a rien de tel que le peuple juif ?

Sand : Je ne reconnais pas de peuple international. Je reconnais un peuple Yiddish qui a existé en Europe de l’Est, bien qu’il n’ait pas été une nation, ne peut être vu comme une civilisation Yiddishite avec une culture populaire moderne. Je pense que le nationalisme juif s’est développé dans le contexte de ce « peuple yiddish ». Je reconnais l’existence d’un peuple d’Israël, et ne lui nie pas son droit à la souveraineté. Mais le Sionisme et aussi le Nationalisme Arabe ne sont pas, depuis des années, prêts à le reconnaître.

Du point de vue du Sionisme, ce pays n’appartient pas à ses citoyens mais plutôt au peuple juif. Je reconnais une définition du terme nation : un groupe de personnes qui veulent vivre dans la souveraineté. Mais la plupart des Juifs dans le monde n’ont aucun désir de vivre dans l’Etat d’Israël, bien que rien ne les en empêche. Par conséquent, ils ne peuvent pas être considéré comme une nation.

Qu’est qui est si dangereux dans le fait que les Juifs considèrent qu’ils appartiennent à un seul peuple ? Pourquoi est-ce mauvais ?

Sand : Dans le discours israélien sur les racines, il y a un certain degré de perversion. C’est un discours ethnocentrique, biologique, génétique. Mais Israël n’a pas d’existence comme état juif : si Israël ne se développe pas et ne devient pas une société multiculturelle ouverte, nous aurons un Kosovo en Galilée. La conscience concernant le droit à cet endroit doit être plus souple et variée, et si j’ai contribué avec mon livre à cette possibilité que mes enfants puissent vivre avec les autres dans un pays plus égalitaire- j’aurais fait ma part.

Nous devons commencer à travailler dur pour transformer notre endroit en une république israélienne de sorte que la loi ne tienne pas compte de l’origine ethnique, de même que de la religion. Quiconque est en lien avec la jeune élite de la communauté arabe israélienne peut voir qu’ils ne seront pas d’accord pour vivre dans un pays qui déclare qu’il n’est pas le leur. Si j’étais un Palestinien, je me rebellerais contre un état comme cela, mais même en tant qu’Israélien je me rebelle contre cela.

La question est si pour en venir à de telles conclusions vous aviez besoin de remonter aussi loin que les Khazars ?

Sand : Je ne cache pas le fait que c’est pour moi très pénible de vivre dans une société dans laquelle les principes nationalistes qui la guident sont dangereux, et que cette détresse a motivé mon travail. Je suis citoyen de ce pays, mais je suis aussi un historien et en tant qu’historien c’est mon devoir d’écrire l’histoire et d’examiner des textes. C’est ce que j’ai fait.

Si le mythe du Sionisme c’est celui d’un peuple juif qui est retourné à sa terre venant d’exil, quel est le mythe du pays que vous envisagez ?

Sand : Ma pensée c’est qu’un mythe sur le futur est meilleur que des mythologies introverties du passé. Pour les Américains, et aujourd’hui, de même, pour les Européens, ce qui justifie l’existence d’une nation c’est la promesse future d’une société ouverte, progressiste et prospère. Les données israéliennes n’existent pas, mais c’est nécessaire d’ajouter, par exemple, des fêtes pan israéliennes. De diminuer un peu le nombre des jours de commémoration et d’ajouter des jours dédiés au futur. Mais aussi, par exemple, d’ajouter un moment de mémoire de la Nakba (littéralement « la catastrophe », le mot palestinien pour ce qui est arrivé lors de la création de l’état d’Israël) entre le jour du souvenir et le jour d’indépendance.

Ofri Ilani 21/03/08 Copyright www.haaretz.com

Traduction Mireille Delamarre pour www.planetenonviolence.org

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