Publié le : 12 août 2014
Source : breizatao.com
Aymeric Chauprade, dans un article récent, a voulu définir la ligne géopolitique qui est la sienne. Ce député européen du Front National, passant jadis pour un opposant au lobby pro-israélien et néo-conservateur, entend induire dans ce qui est un véritable ralliement récent à l’entité sioniste nombre de nationalistes européens. Une analyse critique s’impose.
Le christianisme factice d’Aymeric Chauprade
Nous soulignons d’emblée qu’Aymeric Chauprade, en tant que député FN, est devenu à ce titre l’obligé de la main qui le nourrit. Bien sûr l’intéressé, comme quiconque, peut défendre toutes les positions qui lui semblent bon d’adopter. L’objet de cet article n’est pas tant de condamner Aymeric Chauprade que d’éclairer les esprits qui ont pu être et sont encore intéressés par les analyses de ce dernier et qui pourraient, sans y prêter attention, se voir entraînés dans l’évident ralliement pro-sioniste de ce géopolitologue.
« Comment comprendre le formidable bouleversement des monarchies européennes à la fin du XVIIIe siècle, et surtout la Révolution française sans s’interroger sur la responsabilité de la franc-maçonnerie dans le triomphe des idées nouvelles des Lumières ? » (1)
Comment comprendre que l’auteur de ces déclarations, en 2009, était lui-même un franc-maçon initié à la Grande Loge Nationale de France depuis 1997 ? (2)
C’est en substance le genre d’interrogations que suscitent Aymeric Chauprade quand on s’intéresse à lui. Chauprade est ainsi matricule 48022 au sein de la GLNF et a été initié à la loge de la lyre de Salomon le 23 mai 1997 à l’âge de 28 ans. La loge de la lyre de Salomon est aussi celle d’Alexandre Ahmed Djouhri, ami de Sarkozy, ex-braqueur et grand intermédiaire en armement et autres magouilles de la politique de la France-Afrique criminelle (3). Cette loge a été fondée par un proche de C. Pasqua, Antoine Pagni. Elle est considérée comme très influente, particulièrement dans les rapports entre la France et ses anciennes colonies :
http://www.dailymotion.com/video/xb2cie
Il n’est un mystère pour personne que le ministère de la Défense est perclus de maçons, ce qui est également vrai Outre-Atlantique. Appartenance maçonnique de tradition anglo-saxonne sans laquelle l’évolution professionnelle y est considérablement rendue plus difficile.
Certes, Aymeric Chauprade n’est pas comptable des agissements des membres de sa loge. Mais il l’est de ses fréquentations politico-professionnelles et, puisque cela influence sa pensée, ainsi que de celles de nature spirituelle.
Aymeric Chauprade a été initié en maçonnerie par le même homme qui l’a soutenu dans son ascension dans les affaires de Défense : François Thual. Cet homme a quitté la Grande Loge Nationale de France en 2003 pour fonder la Grande Loge pour des Cultures et de la Spiritualité avant de devenir, en 2011, Grand Maître de la Grande Loge Mondiale de Misraïm. Ces courants maçonniques dits « spiritualistes » se distinguent du Grand Orient, rationnaliste et « philosophique », de par leur tradition variablement déiste, panthéiste, gnostique, ésotériste, etc. Le relativisme et le confusionnisme religieux y sont communs.
Sans surprise, nombre de maçons de cette sensibilité gnostique affectent de témoigner de leur « spiritualité chrétienne », allant même jusqu’à souligner l’absence d’incompatibilité entre maçonnisme et christianisme. Ce sont là à la fois un mensonge et un profond dévoiement de la vérité chrétienne, condamnés par l’Eglise Catholique qui au surplus interdit de communion tout franc-maçon, déiste ou non :
« Le jugement négatif de l’Eglise sur les associations maçonniques demeure donc inchangé, parce que leurs principes ont toujours été considérés comme inconciliables avec la doctrine de l’Eglise, et l’inscription à ces associations reste interdite par l’Eglise. Les fidèles qui appartiennent aux associations maçonniques sont en état de péché grave et ne peuvent accéder à la sainte communion. »
Paradoxalement, il n’est donc pas contradictoire qu’Aymeric Chauprade souligne régulièrement son attachement à la « civilisation chrétienne », car il est en cela fidèle à l’enseignement gnostique selon lequel les divers aspects du divin existent au travers de différentes « traditions religieuses », qu’elles soient chrétiennes, bouddhistes, musulmanes (notamment soufis et chiites), etc. Mais ces traditions ne sont jamais que des fragments subordonnés au travail ésotérique en loge qui en est, selon eux, la superstructure en voie d’édification.
Cet élément est essentiel pour comprendre l’approche géopolitique multipolariste d’Aymeric Chauprade, comme celle d’Alexandre Douguine et de nombreux « traditionnalistes » gnostiques ou apparentés.
Les rapports intimes qu’entretient Aymeric Chauprade avec l’Eglise Catholique ne sont pas ici le sujet abordé. En revanche, la « posture » chrétienne de l’intéressé a des conséquences significatives sur le discours qu’il produit et doit donc être revue et corrigée à la lumière de cette même foi chrétienne.
Aymeric Chauprade déclare sa flamme à Israël…
N’ayant pas admis sa mise à l’écart de son poste de professeur de géopolitique à l’Ecole de Guerre par le lobby pro-israélien et atlantiste, en 2009, suite à un papier de l’agent Jean Guisnel (actif au journal Le Télégramme), Aymeric Chauprade s’était alors posé en dénonciateur de la “mise sous tutelle de la France” par ce même lobby. Ainsi écrit-il en 2009 :
« Au Figaro magazine, ma critique de l’immigration et ma défense de la civilisation, ça passait plutôt bien, mais quand ils se sont aperçu que mon Europe à moi était vraiment européenne et que je cherchais autant à la libérer de l’invasion islamique que de l’emprise sionisto-américaine, alors les choses sont devenues plus compliquées. »
Dans un récent article très détaillé sur « sa » ligne géopolitique, l’observateur constate d’énormes évolutions.
De « l’emprise sionisto-américaine » dont il voulait libérer « son Europe à lui » et qu’il dénonçait publiquement en 2009, Aymeric Chauprade est passé à des déclarations beaucoup plus conciliantes :
« Vis-à-vis d’Israël, la France ne doit pas céder au piège émotionnel, mais conserver une politique équilibrée. Quand on défend un monde fondé sur la souveraineté, on défend aussi la souveraineté d’Israël et son droit à la sécurité. »
Israël et ses partisans ne semblent donc plus exercer « d’emprise » en France, ni sur l’Europe. En tout cas, plus au point d’être dénoncés. Et si Aymeric Chauprade se fait le chantre de la « souveraineté d’Israël » comme de son « droit à la sécurité », il adopte en revanche un ton beaucoup plus agressif avec les Palestiniens :
« Si l’on me confiait le Ministère de la Défense français et que mon pays était agressé par des roquettes alors oui je ferai le maximum pour avoir zéro mort du côté français et pour infliger des pertes maximales à mon ennemi. »
Il s’agit d’un syllogisme assez grossier. Aymeric Chauprade entend, par cette comparaison volontairement abusive, faire s’identifier le lecteur français avec les dirigeants israéliens. Mais cette comparaison est par nature fallacieuse : les Français sont des autochtones et les autochtones dont la souveraineté est violée, en Palestine, est celle des Palestiniens. Peu importe, Chauprade met son lecteur français dans le processus « technique » de l’autodéfense, omettant soigneusement de rappeler le contexte historique de la colonisation juive dans ce pays.
Comme il est exclu de penser qu’Aymeric Chauprade ignore qu’on ne peut séparer un événement présent de son contexte historique, pareil procédé ne peut relever de l’ignorance. Il s’agit donc de malhonnêteté.
« Oui les images d’enfants palestiniens démembrés m’écœurent. Seulement depuis 2011 nous a-t-on montré les images d’enfants chrétiens ou alaouites syriens massacrés par les djihadistes rebelles armés par Paris, Londres et Washington ? Nous a-t-on montré les images de civils libyens carbonisés dans leurs immeubles par des frappes de l’OTAN ? Nous a-t-on montré les images de civils de Donetsk pulvérisés par des tirs d’artillerie ukrainiens ? »
Nouveau syllogisme. Aymeric Chauprade nous fait subitement passer des enfants palestiniens massacrés à ceux de Syrie, de par la seule analogie de la qualité des victimes. C’est l’artifice rhétorique qu’utilisèrent récemment les « amis d’Israël » dans les médias et que l’on peut résumer ainsi : « Oui, nous tuons des enfants, mais nous en tuons beaucoup moins qu’en Syrie. Alors, préoccupez-vous d’abord de ce pays-là et ne nous emmerdez pas ».
Ainsi donc Aymeric Chauprade fait s’évaporer aux yeux du lecteur les conditions même du conflit entre juifs et Arabes de Palestine. Car voici ce même lecteur perdu dans les sables de Damas, sans qu’il ait eu le temps de reprendre son souffle.
Aymeric Chauprade ne voit plus les juifs… qu’il courtise pourtant
Mais pour mieux faire passer les massacres de l’entité sioniste en contrebande, Chauprade, sachant qu’il s’adresse à un public essentiellement nationaliste, s’emporte avec des trémolos dans la voix sur « les frappes de l’Otan » en Libye, les « djihadistes » de Syrie ou encore « les tirs d’artillerie ukrainiens » du Donetsk.
Mais comment ne pas rappeler qu’en Libye, comme en Syrie ou en Ukraine, un certain Bernard Henri Lévy a été un des principaux artisans du soutien diplomatique français à l’agression ? Rappelons comment il résumait la chose :
Comment Aymeric Chauprade peut-il éviter de mentionner que les bombardements du Donbass servent les intérêts directs du milliardaire israélien Ihor Kolomoyskyi ? Que le coup d’état d’Ukraine fut une affaire de facture cosmopolite, le nouveau président de l’Ukraine étant, le hasard fait bien les choses, l’oligarque juif Piotr Porochenko. Le nouveau maire de Kiev, le non moins juif Vitali Klitschko ? Le premier ministre, le juif Arseni Yatsyenyuk ? Que l’égérie « démocrate » Julia Tymochenko appartient elle aussi à l’antique tribu ?
Au final, le lecteur en vient à dénoncer et poursuivre de sa haine les diplomates américains, anglais et français, sans oublier les « artilleurs ukrainiens » de notre éminent géopolitologue. Les juifs, eux, ont disparu de l’équation.
Qu’Israël ait désormais comme ministre des Affaires Etrangères un juif de Roumanie d’extrême-droite, Avigdor Lieberman, se proposant de « lancer une bombe nucléaire sur Gaza », n’émeut pas le conseiller en « géopolitique » de Marine Le Pen. Et ce malgré les près 2 000 morts incinérés par les bombes israéliennes au mois de juillet.
En revanche, notre homme a en réserve des considérations sur le Hamas :
« Les Palestiniens de Gaza ont choisi de donner le pouvoir à un mouvement, le Hamas, dont l’objectif n’est pas de construire une réelle souveraineté palestinienne à côté d’Israël, mais de détruire Israël. À partir du moment où un peuple amène au pouvoir un mouvement qui n’a d’autre objectif que de harceler son voisin militairement surpuissant, il ne peut s’attendre à autre chose que le malheur. »
Sauf que le « voisin » dont parle Aymeric Chauprade est le squatteur pour tout Palestinien ayant un minimum d’honneur. Que notre géopolitilogue appartienne à un parti hypnotisé, comme le reste de l’ « Occident démocratique », par l’idole païenne qu’est l’entité sioniste, est une chose. Qu’il se félicite d’une telle ligne dite « raisonnable » aboutissant à reconnaître la verrue cosmopolite en Terre Sainte, une autre liberté qui lui appartient.
Qu’il fasse passer un tel positionnement pour « européen » et nationaliste, il faut là réagir et appeler le public à ne point se fourvoyer.
Et comme nous l’avons vu précédemment, quand il en parle, Chauprade prend le soin de faire débuter le conflit israélo-palestinien en juin 2014, circonvenant son lecteur qui, dans le fil de sa lecture, ne revient pas aux causes de la guerre et ne peut donc la comprendre.
Résumons. Voici l’Arabe en guenilles peu « constructif » et manquant d’assez de bon sens pour céder l’intégralité de sa terre aux colons juifs venus le spolier il y a 90 ans. Et qui, soulignons-le, continuent de le coloniser en Cisjordanie, à le réduire dans des enclaves cernées militairement et soumises à un embargo strict. Quand il ne voit pas sa femme, sa fille ou sa mère écrasée par un missile israélien.
Cette « souveraineté palestinienne » à « côté d’Israël » que nous vend Chauprade sera-t-elle celle qui demain légitimera l’existence d’états afro-musulmans en Europe et notamment en France, « à côté » des autochtones ?
S’allier aux juifs contre les musulmans : la rhétorique néo-conservatrice d’Aymeric Chauprade
Quoiqu’il en soit, Aymeric Chauprade a les yeux de Chimène pour l’entité sioniste et ses ramifications mondiales. Brandissant le spectre de l’immigration africaine et islamique, le voici nous présentant soudain Israël comme une entité fort présentable et même très amicale :
« A moins donc qu’il ne soit gouverné par un antisémitisme obsessionnel, un patriote français ne peut chercher à former, contre Israël, et avec l’extrême gauche pro-palestinienne, la racaille de banlieue et les islamistes une alliance à la fois contre-nature et sans issue politique. Les Européens de l’Ouest se trouvent dans le même bain que les Israéliens. Par conséquent, je ne vais pas attendre que mon pays soit repeuplé par une majorité de musulmans radicalisés pour déclencher le grand soir contre un capitalisme dit apatride ! Je n’ai qu’une priorité, impérieuse, c’est le peuple français, et mon combat politique ne s’articule pas autour de la lutte contre le sionisme ! »
Notre géopolitilogue n’a donc pas remarqué le rôle de la LICRA, dont celui de ses membres Alain Jakubowicz et d’Arno Klarsfeld, vétéran de Tsahal, dans cette immigration de masse. Il n’a pas non plus remarqué le rôle de ces millionnaires israéliens qui paient, rubis sur l’ongle, des mosquées à la « racaille de banlieue », tel Robert Harush à Montereau. Le même qui rénovait celle d’Ashkelon, terre volée aux Arabes !
Il n’a pas du remarquer non plus que la présidente de SOS Racisme est l’israélo-sénégalaise Cindy Léoni. Ni finalement les inlassables prêches des intellectuels juifs pour l’édification d’une société sans frontières, qu’elles soient raciales, religieuses, ethniques ou sexuelles, dans tous les pays blancs.
Parce qu’il s’agit non pas d’une question « française », mais blanche, concernant tous les pays où vivent des peuples de souche européenne.
N’est-ce pas d’ailleurs le CRIF qui, en de multiples occasions, a appelé à parvenir à l’édification d’une telle société ? A l’instar de son homologue qu’est l’ADL américaine ?
Ecoutons Jacques Attali résumer, devant un public juif, le point de vue de ces intellectuels sur la question de l’islam et de l’immigration en Europe et en France :
Note de La Plume : vidéo censurée en france !
Et pour faire bonne mesure, d’autres intellectuels juifs parler sur le même sujet :
Note de La Plume : vidéo censurée en france !
Ainsi, Aymeric Chauprade nous propose de lutter contre des « musulmans radicalisés », sans nous dire qui, en premier lieu, à travers le monde, a œuvré à une telle radicalisation et qui, surtout, les a fait venir par millions dans les pays européens, criminalisant la résistance identitaire, d’abord et avant tout par le jeu de lois liberticides, d’associations terroristes, d’agents logés dans tous les appareils d’état, singulièrement aux USA et en France.
Relevons la formule de Chauprade : « le capitalisme dit apatride ».
Goldman Sachs n’est pas « dite » apatride. Elle l’est. Et elle mène l’Occident « démocratique ». Et ce n’est pas une banque islamique. Ni catholique.
Ce piège consistant à choisir entre les masses immigrées et le judaïsme bancaire cosmopolite est vraisemblablement le danger le plus éminent pour les nationalistes, le piège auquel oeuvrent dans l’ombre certains agents douteux.
C’est ce raisonnement qui a poussé Pravy Sektor à faire allégeance, en Ukraine, au sein de l’ambassade d’Israël, au sionisme international. Cette extrême-droite compatible avec la finance levantine moyennant le feu vert pour une ratonnade, soigneusement encadrée par les équivalents de Bernard Henri Lévy, veillant au grain, est le plus sûr ennemi de la cause européenne et chrétienne.
Pourtant, Aymeric Chauprade ose affirmer :
« Car un vrai patriote français doit être capable de hiérarchiser les dangers qui menacent la France, de refuser l’idéologie et les constructions intellectuelles simplistes lui désignant un ennemi mondialiste imaginaire contre lequel il faudrait mener une révolution mondiale. Israël n’est pas l’ennemi de la France. »
De Goldman Sachs à l’empire de Rupert Murdoch, jusqu’aux troupes de Tsahal bombardant Gaza et Arno Klarsfeld traquant les nationalistes dans les tribunaux, tout ceci ne serait qu’un « ennemi mondialiste imaginaire » !
N’en jetez plus, la coupe est pleine. Chauprade a sacrifié la droiture sur l’autel du racisme à la petite semaine, des combinaisons lepénistes et des sirènes généreuses du judaïsme bancaire et médiatique.
Qu’au moins il ne mêle pas le christianisme à ce ralliement pitoyable à la pieuvre.
David Duke répond à Aymeric Chauprade
Heureusement, nous ne sommes pas assez dupes pour nous laisser abuser par le plan de carrière du franc-maçon Chauprade et de ses nouveaux amis homosexuels du FN en attendant ceux de l’ambassade d’Israël.
Peut-être est-ce sa nouvelle allégeance qui lui vaut un retour en grâce auprès des institutions ? N’a-t-il pas reçu des mains de Bernard Cazeneuve un prix pour un de ses travaux, l’actuel ministre de l’Intérieur, maçon, qui déclarait : « évoquer les racines chrétiennes de la France, c’est faire une relecture historique frelatée qui a rendu la France peu à peu nauséeuse ».
Quoiqu’il en soit, référons-nous en matière d’immigration et de sionisme à David Duke, en visionnant cette vidéo qui édifiera les plus interrogatifs :
Et si, comme Aymeric Chauprade, vous doutez de la nature « apatride » d’un certain « capitalisme », cette autre vidéo devrait éclairer votre conception des rapports entre judaïsme et Wall Street.
Après avoir sauvé les juifs, Chauprade a un ennemi à nous désigner
Dans son article, une fois son secours apporté à la secte cosmopolite et après avoir assuré qu’« Israël n’est pas l’ennemi de la France », conformément aux ordres de Marine Le Pen qui a lié son destin à l’entité sioniste, notamment grâce à l’aide de l’avocat franco-israélien Gilles William Goldnadel, Aymeric Chauprade a un nouvel ennemi à nous désigner.
Mais avant, rappelons cette citation du maître en date de 2009 :
« L’islamisme est venu remplacer le communisme comme ennemi. Pour les États-Unis, l’islamiste est le nouvel ennemi permettant de justifier son emprise sur l’Europe et sur une large partie du monde ».
Voici ce que le même déclare en 2014 :
« Il y a un enjeu essentiel dans la destruction de ce califat. C’est qu’il a muté du statut de califat régional au statut de califat mondial. Son calife s’est proclamé calife mondial et il a obtenu le ralliement de plusieurs imams radicaux influents dans le monde islamique sunnite, dont un en Indonésie le plus grand pays musulman du monde. Le risque de propagation est évident et les Américains l’ont compris. Il faut impérativement écraser sous un déluge de feu ces fous qui mutilent les femmes, les vendent comme esclaves sur les marchés de Mossoul, assouvissent sur elles leurs instincts criminels et inondent le monde de leurs vidéos macabres. »
Une croisade démocratique contre des islamistes en Irak, en Syrie et ailleurs, moyennant des actions armées d’ampleur, voilà la nouvelle position d’Aymeric Chauprade ! En somme, les armées d’Europe et celle des USA doivent garantir la sécurité d’Israël et verser leur sang pour ce nouvel allié de première classe.
Tout ça pour ça !
Fini l’islamisme « créé de toute pièce par les USA » afin de bouleverser le Moyen-Orient ! On croirait lire du Daniel Pipes dans le texte. A n’en pas douter, les participants de la Gay Pride de Tel Aviv seront reconnaissants envers Chauprade pour veiller à leur sécurité, eux dont les dirigeants, depuis des décennies, alimentent le feu des guerres ethno-confessionnelles dans toute cette région, à commencer par le Liban, chrétien.
Mais les musulmans ont un défaut visiblement insupportable pour le « géopolitologue du FN » :
« Un pan entier et important de la population de nationalité française d’origine arabo-maghrébine et musulmane n’est plus seulement antisioniste, il est antisémite. »
Ah, le sublime outrage ! Si on voulait bien les tolérer vaguement musulmans, « antisémites », voilà qui est de trop ! Il faudra donc les égorger pour ce crime.
Les mêmes marqueurs, les mêmes ressorts. La question juive demeure la plume qui délimite le révolutionnaire nationaliste du bourgeois conservateur prêt à négocier son plat de lentilles. Que feraient, au fond, ces Français encravatés sans leurs juifs ?
Et Chauprade, de menacer, sûr d’avoir le regard désormais bienveillant de Tel Aviv au dessus de son épaule :
« Ceux des musulmans sunnites qui s’assimileront choisiront d’intégrer l’héritage d’une France chrétienne, laïque et d’accepter que leurs compatriotes Juifs puissent aimer Israël comme eux-mêmes aiment la terre de leurs ancêtres, le Maroc, l’Algérie, la Tunisie. »
Admettons qu’il soit question de souveraineté nationale. Qui peut croire à la détermination de ceux qui, pour se croire dotés d’une once d’autorité, se sentent contraints de la quémander auprès du CRIF ? Voici donc Chauprade, et avec lui le FN, demandant le feu vert de Tel Aviv pour préparer la soi-disante « grande ratonnade » que jamais ces gens n’auront de toute façon le courage de mener, quand bien même pourraient-ils la faire.
Incohérence de la logique géopolitique de Chauprade
Chauprade se veut un « réaliste », selon la logique périmée des états-nations. Cette logique nourrit le cynisme en matière de politique étrangère, réduisant la finalité d’une telle politique à la seule satisfaction d’intérêts dits « nationaux ». Car vous le savez, les intérêts de Véolia, Areva ou de la banque Lazare sont ceux des petits Berrichons ou Auvergnats, intérêts pour lesquels ils meurent à la guerre, comme au Mali, avec un badge tricolore pour faire bonne mesure. Du moins, Chauprade le pense-t-il et vous invite-t-il à faire de même.
Depuis 1914, il semblait que le mythe de l’état-nation comme alpha et omega de la pensée politique avait été convaincu d’absurdité, précisément parce que le mondialisme fait des oligarchies nationales et étatiques ses obligées et que le patriotisme territorial n’est d’aucune aide dans cette guerre contre l’internationale bancaire et cosmopolite. A cette ambition mondiale de domination, il n’est pas de réponse nationale, mais uniquement de réponse globale. Le fascisme fut, par exemple, une de ces réponses.
Peu importe cependant et admettons qu’Aymeric Chauprade, le « réaliste », ait raison. Lisons-le :
« Nous avons mené une guerre pour rien en Afghanistan dans laquelle de nombreux soldats sont morts pour la France et des milliers d’autres y ont perdu un membre, un œil, une aptitude physique ou mentale. »
Relisez bien cette phrase car elle est écrite de la main d’un des « plus importants géopolitologues » français.
« Nous avons mené une guerre pour rien en Afghanistan ». Et puis : « de nombreux soldats sont morts pour la France ».
Ces soldats sont morts pour rien. Mais quand même « pour la France ».
Chauprade ne s’aperçoit même pas de l’absurdité de sa phrase. Ou, pire, cède-t-il au conformisme bourgeois du culte du drapeau qui fait avaler, justement, toutes les saloperies cosmopolites depuis 1914.
Son logiciel national se heurte au constat qu’il dresse par ailleurs sur « l’inutilité » de cette guerre. Mais le « patriotisme », cet « ultime refuge de la canaille » selon le mot de Samuel Johnson, aveugle notre « stato-nationaliste », qui loin d’avoir « réinventé » quoique ce soit ne fait que ressasser les sempiternelles obsessions de l’exceptionnalisme français.
Osons une correction : en Afghanistan, ce ne fut pas une guerre « pour rien ». Ce fut une guerre identique à celle de 1914, c’est-à-dire, une guerre des oligarchies pour le partage du monde, avec le sang du petit peuple qui pour survivre s’enrôle dans cette « fiction d’armée nationale », putain de toutes les banques.
C’est à ce genre d’impasse que mène le fameux « réalisme ». Mais au delà, hormis l’inanité de la perspective de notre géopolitologue, notons qu’il se laisse paradoxalement aller au même idéalisme que celui qu’il dénonce chez les « impérialistes moraux » du monde « unipolaire » défendu par les USA et les tenants des « droits-de-l’homme ». Et cet idéalisme se focalise sur « la destruction de l’islam » unifié sous la bannière du Califat de l’Etat Islamique. Ce qui n’est, en d’autres termes, qu’une croisade démocratique.
Mais l’Afghanistan ne fut-il pas une guerre menée, également, contre « les burqas » des femmes afghanes ?
Il semble que finalement Chauprade trouve à ce genre de guerre démocratique une justification. Ce qu’il définit comme ceci :
« Je défends la reapolitik mais jamais contre l’honneur de la France. »
« L’honneur de la France », nouveau concept mou, propre à tous les travestissements, après ceux de « démocratie » ou du « fardeau de l’homme blanc », qui ne déboucherait qu’à la réalisation des mêmes entreprises, au profit des mêmes agioteurs, moyennant de bonnes campagnes de presse.
Mais n’est-il pas le propre de l’universalisme jacobin français que de vouloir façonner le monde à son image et de s’en faire gloire à peu de frais et n’est-ce pas la véritable finalité du nationalisme « républicain » français ?
Chauprade, « stato-nationaliste », retourne aux vomissements de la Troisième République.
Le secours aux Chrétiens d’Orient : l’imposture
Mais l’imposture atteint probablement son paroxysme quand Chauprade légitime une adhésion de la France, et par extension de l’Europe, aux bombardements américains en Irak, pour « sauver les Chrétiens »:
« Nous devons aider les Chrétiens à rester chez eux, à défendre leurs villages, leurs églises, car ils étaient les premiers sur la Terre d’Orient. Je soutiens donc sans réserve les frappes militaires américaines contre l’État islamique et j’affirme que c’est l’intérêt et l’honneur de la France que de se joindre à ces frappes. Moi qui suis le premier à m’opposer à la folle politique des États-Unis en Ukraine, je sais aussi refuser le systématisme et dire que les Américains ont fait le bon choix en aidant le gouvernement irakien. »
Ce conte de fée de frappes américaines pour « sauver les Chrétiens » prêterait à sourire si elle ne validait pas, justement, la fiction entretenue à ce sujet par les USA sous direction cosmopolite.
Qui peut croire qu’Aymeric Chauprade est assez naïf pour penser un instant que les mêmes gouvernements américain et français – aidés du sionisme international – qui ont organisé la destruction des Chrétiens de Syrie au moyen d’une guerre civile, seraient entrés en action pour « sauver les Chrétiens » d’Orient ?
En frappant Irbil, les USA sont venus au secours des Kurdes et de leur principal centre d’extraction pétrolière. Kurdes que les Américains et Israéliens forment militairement afin de garder une main mise sur l’Irak, de plus en plus influencé par l’Iran. Si Irbil tombe, c’est une récession qui menace l’Europe, exposée aux importations irakiennes de pétrole.
Les frappes américaines sont, une nouvelle fois, des frappes visant à sécuriser les intérêts énergétiques et politiques des Etats-Unis et d’Israël, mais aussi de tenir sous influence une Europe dépendante qui pourrait être tentée de regarder vers la Russie.
Tout ceci, dès le premier jour, fut largement commenté aux USA.
Pourtant, Chauprade nous propose en guise de grille de lecture, de triviales histoires de musulmans à la barbe trop longue et aux manières trop médiévales. L’exact argumentaire qui nous fut vendu du temps de l’Afghanistan et de ses femmes qu’il fallait « libérer ».
Chauprade dénonce l’immigration zéro
Ces revirements sont motivés politiquement par le souci de se soumettre complètement à la direction frontiste, totalement acquise à la démocratie d’inspiration levantine. Cette direction dont chacun connait les penchants homosexuels et qui craint que l’islam n’interdise, un jour, la sodomie. Le tout mâtiné d’une vague « défense » de la « civilisation chrétienne » qu’un Philippot renie chaque fois qu’il taille une pipe à son mignon pour la plus grande gloire de la France de Saint Louis.
Mais passons au sujet final : l’immigration. Et là encore il nous faut citer l’intéressé :
« A titre personnel, je ne crois pas à l’immigration zéro. Ni pratiquement, ni moralement. Pratiquement, parce que le rayonnement de la France passe aussi par la possibilité, pour des étudiants sérieux venus du monde entier de pouvoir apprendre le Français et étudier en France. Moralement, parce que je ne vois pas au nom de quoi nous serions condamnés à accepter ceux qui nous empoisonnent la vie et refuser ceux qui peuvent apporter à la France. »
Ne nous trompons pas, l’immigration zéro ne fut jamais un critère de résistance. Relevons que le RPR en 1991 avait pour ligne l’immigration zéro, soit davantage que ce dont parle Chauprade :
Brandissant son improbable religion française laïcarde et son Vatican qu’est « l’état-nation », le géopolitologue du FN se soucie du « rayonnement de la France dans le monde ». Ou plus exactement, du rayonnement du monde en France, moyennant l’invasion de « talents » venus du tiers-monde, car chacun comprend que ce n’est pas par des Suédois, des Canadiens ou des Polonais que sont prises d’assaut les universités françaises, par ailleurs d’une médiocrité insigne.
Chauprade, prisonnier de sa religion patriotique, excipe tantôt la religion chrétienne, tantôt le judaïsme, tantôt le métissage « par le haut » d’une immigration « enfin positive ». Ce graal démocratique jamais trouvé, malgré 40 ans d’efforts incessants et de milliards dépensés.
Discussion sur le sexe des anges, « la morale » et autres fadaises pour éviter de traiter réellement le problème central : la submersion par des races étrangères des populations européennes, que ce soit par le « haut », grâce à Chauprade et ses futurs nègres congolais diplômés en agronomie, ou par le bas grâce à des réfugiés « chrétiens » qui tourneront aussi maquereaux que ceux d’Ethiopie échoués en Suède ou en Norvège.
Il y a finalement une cohérence dans ce fatras d’idées. Et cette cohérence c’est l’adhésion à un parti faisant lui même un avec l’existant, cet existant, somme de tous les reniements réalisés au nom de la démocratie et du judaïsme. Il n’est pas moins infect parce qu’il encule les mouches à droite que lorsqu’il les encule à gauche.
Chauprade veut maintenir nombre de ses compatriotes dans le bain actuel, avec quelques réserves de principe. Telle est la malédiction de la démocratie moderne, elle emmène invariablement ses partisans vers le tas de fumier, avec Israël et Sodome pour guides, la maçonnerie comme témoin, la gloire et l’argent pour religion.
Bon vent Aymeric, nous ne te regretterons pas.
Poellgor skridaozan
_____
(1) “Sacrifié sur l’autel de l’OTAN et des intérêts israélo-américains, Aymeric Chauprade nous en dit plus !” Aymeric Chauprade, propos recueillis par Eugène Krampon, Réfléchir & Agir (ISSN 1273-6643), nº 32, été 2009, p. 32-33
(2) La Politique, page 3, P. P. d’Assac. Février 2014
(3) Page 332 du livre de P. Péan, La république des mallettes