Publié le : 15 octobre 2014
Source : gfaye.com
La France (comme l’Union européenne) est une passoire. L’année 2014 aura vu une aggravation brutale des flux d’immigrés illégaux, vrais ou faux réfugiés, les seconds étant nettement plus nombreux. Nous vivons une crise migratoire majeure qui surpasse en intensité la vague du « Printemps arabe » de 2011.
Les flux de clandestins explosent. C’est d’une véritable invasion qu’il s’agit. Prélude à une submersion ? En face, aucune résistance : l’agence Frontex de protection des frontières ne sert rigoureusement à rien, les lobbies pro-immigration (No Borders, etc.), épaulés par l’Église et les médias, désarment toutes les résistances par leur matraquage idéologique. De plus, mieux traités et mieux soignés que des Français de souche pauvres, les « invisibles », les migrants illégaux se savent pratiquement inexpulsables. La pompe aspirante de l’immigration clandestine fonctionne à plein régime et s’emballe. Surtout depuis que le chaos s’installe en Afrique et dans tout le Moyen-Orient.
La déferlante
De janvier à fin septembre 2014, 100.000 clandestins sont entrés en France par la frontière italienne ! À Menton, la police submergée voit arriver 10.000 clandestins par mois ; elle en refoule 4.000, qui reviennent. Sur la Côte d’Azur, la police a procédé à 19.000 interpellations depuis le début de l’année. Brièvement incarcérés, ils sont tous ensuite relâchés dans la nature, du fait du laxisme et de la complexité procédurale ubuesque du droit français. Sans compter ceux qui arrivent par les aéroports.
De l’île de Lampedusa à l’archipel du Dodécanèse (+223% d’arrivants clandestins en 2014) sans oublier Gibraltar, la façade méditerranéenne de l’Europe est le théâtre d’une véritable invasion déferlante qui s’amplifie chaque année. La prophétie de Jean Raspail, dans Le Camp des Saints, se réalise exactement.
Beaucoup de migrants clandestins gagnent l’Allemagne ou la Suède. La première a fait face en 2014 à 200.000 demandes d’asile, contre 50.000 en 2011 ; la seconde, qui n’a que 9 millions d’habitants, a géré cette année 80.000 demandeurs du statut de réfugié. En France, de 67.000 demandes d’asile en 2013, on passera à 80.000 cette année. Et partout, ils savent qu’ils ne seront jamais expulsés. Les « reconductions à la frontière », en réalité très minoritaires, se soldent en général par des retours.
Sur les 40.000 déboutés annuels du droit d’asile (on en sera à 50.000 cette année) l’immense majorité reste sur le territoire. Après la vague des Tunisiens, voici les Libyens, les Érythréens, les Soudanais et les Syriens, qui arrivent souvent par familles entières. Sans compter les migrants d’Afrique centrale et de l’Ouest, toujours plus nombreux. Même les Chinois et divers Asiatiques s’y mettent. Tout le monde, en somme.
L’impuissance à endiguer le flux invasif.
Le dispositif Frontex de protection des frontières de l’UE est un échec retentissant. L’opération « Mare Nostrum »(qui a été remplacée par l’opération « Triton »en novembre, changement magique de dénomination) de surveillance des côtes méditerranéennes de l’UE n’est pas du tout une protection ni une dissuasion, mais une opération de sauvetage en mer. 70.000 migrants clandestins ont été sauvés de la noyade en 10 mois ! Ce qui encourage les passeurs à augmenter encore les traversées. C’est « un pont vers l’Europe », a déclaré le ministre de l’Intérieur italien.
Sur la côte d’Azur, l’administration truque les chiffres des entrées clandestines. La police débordée procède à 150 interpellations par jour. Les clandestins ne retournent jamais en Italie et finissent par être relâchés au bout de 4h de garde à vue : ils sont « LAP », c’est-à-dire « libres après procédure ». Les « OQTF » (« obligation de quitter le territoire français ») ne sont d’aucune valeur ; et les «RLT » (« remises à la limite du territoire », c’est à dire les reconductions à la frontière italienne) se traduisent par des retours dans 100% des cas. L’impuissance est totale et les clandestins le savent bien. L’invasion est autorisée, pourquoi se gêner ?
Un gouffre financier
À la charge financière énorme, au boulet que représente l’immigration au sens large (voir autres articles de ce blog), même légale ou naturalisée, s’ajoute le coût des clandestins, qui explose. Sur 47.000 places d’hébergement d’urgence disponibles, 22.000 sont des nuits d’hôtels, au prix astronomique, supporté par le budget de l’État déficitaire. Le clandestin est beaucoup mieux traité qu’un Français de souche qui perd son traitement et son logis ; il ne risque pas de se retrouver à la rue, lui ! Il en est de même pour la prise en charge médicale et hospitalière.
Il s’agit de l’Aide médicale d’État (AME), ce dispositif unique au monde, qui est un scandale. Elle assure aux clandestins étrangers une couverture médicale complète dont ne bénéficient pas des millions de Français non-fonctionnaires qui ont pourtant cotisé toute leur vie.
L’AME a coûté 744 millions d’euros en 2013, en augmentation constante (dérapage), vu l’accroissement des arrivées de clandestins. À mettre en parallèle avec les 700 millions qui ont été retirés des prestations familiales aux Français. À ajouter : un surcoût de 350 millions d’euros dus aux centres d’hébergement d’urgence, aux allocations temporaires d’attente et aux frais d’hôtels pour les (faux) réfugiés demandeurs d’asile. En tout, le coût des sans-papiers dépasse le milliard d’euros annuel. Et le gouvernement a décidé pour 2015 d’augmenter encore les crédits de l’AME de 73 millions d’euros. Rien n’est trop beau ni trop généreux pour les clandestins. L’ AME bénéficie déjà à près de 300.000 étrangers irréguliers.
Sans compter les innombrables fraudes à l’hospitalisation ou à le revente des médicaments obtenus gratuitement en pharmacie par les clandestins. Mais on leur pardonne, ils savent qu’ils ne seront jamais poursuivis. Pourquoi se gêner ?
Et la criminalité suit.
L’afflux incontrôlé de clandestins fait mécaniquement augmenter la criminalité. Celle-ci déferle d’autant plus facilement que Mme Taubira est en train de déconstruire sciemment l’appareil pénal répressif, ce qui se sait partout. Le clandestin qui arrive en France sait parfaitement non seulement qu’il sera pratiquement inexpulsable et aidé mais que règne un laxisme pénal et judiciaire unique au monde qui laisse pratiquement impunis les exactions et trafics divers.
Dans le Nord et sur la Côte d’Azur, on est obligé d’envoyer CRS et gendarmes mobiles pour épauler la police découragée et submergée et tenter de parer à la délinquance endémique des clandestins. Un escadron de gendarmes mobiles coûte 21.000 € par jour en logement hôtelier. À Calais, selon les syndicats de police, on a dénombré de juillet à septembre 2014, 80 crimes et délits, contre 7 pendant la même période de 2013 ! En région parisienne, depuis les vagues d’arrivées de Tunisiens clandestins en 2011, on note une augmentation de la criminalité.
À Calais, submergée par les clandestins agressifs (3.000) qui tentent de passer en force en Grande Bretagne, la police débordée a été jusqu’à manifester (en civil) avec les riverains excédés, le 13 octobre. Du jamais vu en France. Une révolte de la police n’inaugure rien de bon pour la sécurité d’un État. M. Cazeneuve en a-t-il conscience ?
Hospitalité dévoyée et inconscience de l’oligarchie
Les réformes proposées par la gauche – et même par l’opposition UMP – sont insignifiantes. Un projet de loi sur le droit d’asile sera débattu en novembre. Il est ridiculement minimaliste et, pis, accorde des droits nouveaux aux étrangers !
Ce qui est redoutable, c’est qu’une partie de l’opinion publique, par sensiblerie humanitaire, travaillée au corps par les médias et les lobbies immigrationnistes, pleure dans les chaumières sur le sort de ces « damnés de la Terre ». 3000 noyés depuis janvier 2014 chez les boat people naufragés en Méditerranée, ça impressionne. De même, les images et les descriptions de ces réfugiés excitent la commisération. Pour autant, cette pitié, moralement respectable, doit-elle induire un accueil, une hospitalité généralisée, disproportionnée, hors normes ? Le bon sens répond par la négative. On ne peut aider les autres au prix de sa propre destruction. On ne peut pas héberger tout le monde dans sa maison. Les principes moraux d’altruisme – comme tous les autres principes positifs – deviennent pervers et négatifs s’ils sont poussés au maximum (« absolutisés », disent les intellectuels).
Typiques de l’aveuglement complet de l’oligarchie politicienne et de sa méconnaissance méprisante du peuple et de l’état de la société, voici les propos grotesques d’Alain Juppé dans un entretien à la Revue des deux mondes : « j’ai du mal à expliquer pourquoi les Français ont à ce point peur de la mondialisation, de l’immigration, de l’autre ». Le même, qui a l’image de marque d’un surdoué, déclarait récemment avec imbécilité qu’il était en même temps horrifié par l’ « islamophobie” mais qu’il ne connaissait absolument pas le contenu du Coran. Désespérant…
L’embrasement et le chaos d’une partie de l’Afrique du Nord et du Moyen Orient, comme les désordres et misères endémiques des environs de l’Europe poussent des milliers de faux réfugiés à venir. Dans les fourgons des vrais réfugiés persécutés (très minoritaires), s’engouffrent évidemment tous les autres. Car il ne faut pas se faire d’illusion : 80% des clandestins qui forcent les portes de l’Europe ne fuient ni la misère ni l’oppression. Ils profitent d’une situation pour forcer les portes branlantes et sans verrou de l’Union européenne, l’eldorado. Et parmi eux, une majorité de musulmans, qui s’ajoutent à ceux déjà présents et qui vont augmenter la pression de l’islamisation.
L’irresponsable destruction du régime de Kadhafi par les Franco-Britanniques a permis l’explosion du trafic de clandestins vers l’Europe à partir d’une Libye en proie à l’anarchie, à la guerre civile et à l’islamisme. Même remarque pour l’Irak et la Syrie (1). Les élites politiciennes européennes et occidentales, complètement aveuglées, auront organisé, de l’extérieur et de l’intérieur, le processus de l’invasion. L’État égalitariste, obsédé par la « justice sociale », n’est ni juste ni égalitaire. Il débouche sur l’injustice. Cette passion humanitariste pour l’« autre » se retourne en mépris pour le prochain, en préférence pour l’étranger au détriment du compatriote. Processus d’autodestruction de sa propre patrie. Perfidie est le nom dont il faut qualifier la politique de l’oligarchie, de gauche d’abord (par dogmatisme pathologique), de droite ensuite (par lâcheté, frilosité et soumission).
L’hypothèse de la révolte autochtone
Bien entendu, cet afflux anarchique de migrants clandestins va atteindre un seuil de rupture. Il s’ajoute aux arrivées « légales » (regroupement familial, Giscard-Chirac 1974) et à la démographie interne des immigrés présents. Pourquoi d’ailleurs les nommer « clandestins » ? Ils ne se cachent même plus. Ils savent qu’ils sont inexpulsables. Ils peuvent manifester dans les rues et tout demander sans rien risquer, avec impudence. De plus, ils sont aidés par des associations intouchables, par des autorités morales autoproclamées et minoritaires qui pratiquent le terrorisme intellectuel. Et, outre l’attrait des allocations, des aides, des soins gratuits, du laxisme judicaire, de l’inexpulsabilité des déboutés du droit d’asile, ainsi que la mauvaise conscience complexée de l’idéologie « antiraciste » jouent comme des pompes aspirantes. De plus encore, leurs communautés déjà présentes en Europe, qui peuvent les héberger et les soutenir, accélèrent le flux de colonisation. Cercle vicieux : plus il y a, plus il en arrive.
Pourquoi ne vont-ils pas au Japon ou en Corée du Sud ou à Singapour, pays au niveau de vie égal ou supérieur à celui de l’Europe ? Non point parce que « c’est trop loin », mais parce qu’il n’y existe pas cette pompe aspirante humanitaire ou sociale.
À ce rythme, c’est la submersion ethnique, la colonisation de peuplement massive, donc le « grand remplacement » dont parle Renaud Camus qui se profilent. Disparition de l’Europe ? Ce déversement migratoire n’est pas seulement une submersion ethnique, mais il risque de provoquer un effondrement économique et financier et une situation de rupture de tolérance (le fameux « seuil de tolérance », malheureusement très élastique) chez les autochtones. Pour l’instant, la rébellion se manifeste sur des sujets fiscaux (les Bonnets rouges) ou sociétaux (Manif pour Tous, etc.), mais elle pourrait glisser vers la question centrale de la colonisation migratoire déferlante autorisée par un État qui se moque de son propre peuple.
C’est alors qu’une révolte populaire de grande ampleur, passant au dessus du terrorisme intellectuel des médias bien-pensants, pourrait peut-être obliger le pouvoir à prendre certaines mesures évidentes, dans la douleur, pendant qu’il est encore temps, dans l’urgence et dans le mépris de l’idéologie de l’oligarchie (2) :
1) Abolition de toutes les aides sociales aux étrangers irréguliers, notamment de l’AME et de toutes les prestations d’hébergement.
2) Limitation drastique du droit d’asile, des naturalisations, du droit du sol, de la scolarité gratuite, des prestations familiales aux étrangers, etc.
3) Utilisation de l’art. 2 des accords de Schengen pour rétablir le contrôle à toutes les frontières.
Il n’y aurait même pas besoin d’expulsions massives ni de bunkerisation des frontières. Ils ne viendraient plus et beaucoup partiraient. Ces mesures simples sont celles que pratiquent 90% des pays du monde, en conformité avec la Charte de l’ONU. Nous sommes les seuls à aimer nous faire envahir. C’est d’une révolution mentale dont nous avons besoin, une révolution démocratique contre les oligarques.
Guillaume Faye
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(1) L’embrasement et la déstabilisation de l’Afrique du Nord et du Proche-Orient jusqu’à l’Afghanistan sont à la fois le fait de l’islamisme et d’interventions armées occidentales (USA, GB, France) totalement inappropriées. Seule la Russie poursuit une politique étrangère censée.
(2) Cf. mon essai Mon Programme, Éd. du Lore.
Sources : Haut Commissariat des réfugiés (HCR) de Grèce ; Association française des juges de l’Asile ; Organisation internationale pour les migrations ; Commission des finances de l’Assemblée nationale ; Inspection générale des Affaires sociales (IGAS) ; enquêtes du Figaro (J-M. Leclerc, F-X Morvan, 13/10/2014) et de Valeurs Actuelles : (9-15/10/2014, F. Madouas).