Publié le : 04 novembre 2014
Source : espritcorsaire.com
Après 27 ans de règne, l’assassin de Thomas Sankara, Blaise Compaoré, a dû s’incliner devant le mouvement populaire qui s’opposait à son projet de réforme de la constitution. Il souhaitait pouvoir se représenter une énième fois à l’élection présidentielle. Il a dû présenter sa démission. Il s’est réfugié chez Allasane Ouattara, installé au pouvoir en Côte d’Ivoire en 2011 par l’armée française et Nicolas Sarkozy. Il échappe ainsi, grâce à la complicité des militaires et de François Hollande, au procès que la gauche burkinabé voulait lui intenter.
Dès le 7 octobre la France avait tenté de lui offrir une porte de sortie honorable. Mais des voix à Paris, comme celle du député socialiste François Loncle, président du groupe d’amitié parlementaire France-Burkina Faso, recommandaient de ne pas tenter de précipiter la chute du dictateur, perçu comme un « facteur de paix » dans la région. Laurent Fabius, lui emboîtait le pas, en déclarant que « nous n’avons pas à faire ou à défaire un gouvernement. Ce que nous souhaitons, nous les Français, c’est que nos ressortissants soient protégés et que l’on aille vers l’apaisement ».
Un maillon important de l’impérialisme occidental au Sahel a cédé.
Depuis lors les intrigues se multiplient pour voler au peuple sa victoire. L’armée s’est installée aux commandes, désignant un jeune officier, le lieutenant-colonel Isaac Zida, pour conduire un régime de transition. Cela avec l’aide du mouvement Balai Citoyen, qui pourrait être financé de l’extérieur vu ses moyens depuis un an pour s’équiper en T-shirts, organiser des concerts, etc. Les militaires prenaient immédiatement contact avec la France et les Etats-Unis.
Hier deux personnes ont soi-disant voulu s’autoproclamer présidentes à la télévision avant de se rétracter. Parmi elles Saran Sérémé, présidente du Parti pour le développement et le changement (PDC), et présidente de la coordination des femmes de l’opposition, organe influencé par le National Democratic Institute étasunien, dirigé par la sinistre ancienne secrétaire d’Etat de Bill Clinton Mme Madeleine Albright. Le parti que Saran Sérémé dirige n’a fait scission de celui de Compaore qu’il y a 2 ans.
A l’évidence Washington est à la manoeuvre. « Les Etats-Unis condamnent la tentative de l’armée burkinabé à imposer sa volonté au peuple du Burkina Faso », a déclaré une porte-parole du département d’Etat, Jen Psaki. Au milieu de la confusion qui règne à Ouagadougou, divers indices laissent penser que les Occidentaux sont en train de concocter un nouveau pouvoir civil à leur botte.
Frédéric Delorca