Publié le : 28 juillet 2014
Source : lefigaro.fr
D’après le décompte réalisé par Mediapart à partir des déclarations d’intérêts des parlementaires, l’Assemblée a rémunéré 52 épouses, 28 fils et 32 filles de députés en 2014.
Une affaire de famille. Certains parlementaires n’hésitent pas à employer des membres de leur famille en tant que collaborateurs parlementaires. C’est ce que révèlent les déclarations d’intérêts publiées la semaine dernière. Et selon un décompte de Mediapart, ils sont 20% à déclarer employer un proche avec l’enveloppe de l’Assemblée nationale.
Le site indique que, sur les 577 députés, 52 salarient leur épouse. Une pratique qui n’est pas interdite mais qui peut être de nature à faire naître des soupçons sur l’effectivité de l’emploi et sur l’utilisation des deniers publics. Une pratique pas nouvelle non plus, mais mise en lumière pour la première fois avec la publication par la Haute Autorité à la transparence de la vie publique des déclarations d’intérêts des députés et sénateurs.
Les députés disposent chaque mois d’un «crédit» d’un peu plus de 9.000 euros pour payer leurs collaborateurs. Avec, pour la famille, un plafond à hauteur de la moitié de cette enveloppe, soit 4.750 euros.
Frères, fils, cousins également embauchés auprès des députés
Si l’emploi de Nadia Copé au côté de l’ancien président de l’UMP a fait couler beaucoup d’encre les semaines passées, nombreux sont ceux qui emploient également leur épouse. Claude Bartolone notamment, qui a dû à plusieurs reprises se justifier et expliquer qu’il a « épousé sa collaboratrice plutôt qu’embauché sa femme ». Jusqu’en septembre 2013, selon Mediapart, Bruno Le Maire a également fait travailler Pauline Le Maire, son épouse, artiste-peintre par ailleurs. Ann-Katrin Jégo, Aude Lagarde, Valérie Dupont-Aignan, Anne-Marie Collard ou encore Caroline Magne-Ciotti, sont également concernées.
Député socialiste, Michel Lesage, qui a embauché son fils en CDD, confie à Mediapart qu’il « ne s’agit pas d’avantager sa famille. Mais il n’y a pas de raison non plus de la pénaliser quand elle a les compétences. » « Si on nous l’interdit, alors il faut l’interdire dans les boîtes privées ! », renchérit le député UMP Franck Gilard.
Mais les députés embauchent également leurs enfants, frères ou cousins. Et notamment pour des CDD ponctuels. Pour se justifier, la députée PS Estelle Grelier fait valoir le « DESS et le diplôme de Sciences Po Grenoble » de sa cousine « bilingue ». Et l’élu UDI Meyer Habib évoque « la mention au bac » de son fils pour justifier un CDD à temps partiel. En 2014, 28 fils et 32 filles de députés en contrat à l’Assemblée ont été déclarés par les parlementaires.
Ivan Valério