Publié le : 03 janvier 2014
Source : arretsurinfo.ch
Il est temps pour la communauté internationale de dire « non » aux interventions militaires de l’Occident.
Le Proche-Orient est depuis longtemps une région très tourmentée, mais ce trait s’est renforcé en 2014 avec l’émergence d’un mouvement terroriste particulièrement brutal : l’État islamique (EI).
Ce dernier a rapidement occupé une partie de l’Irak et de la Syrie, déployant sous les yeux du monde entier une cruauté et une barbarie incroyables. Il est évident que l’Occident est responsable de cette recrudescence du terrorisme dans la région. L’un des objectifs de l’EI est de réviser les frontière établies selon les accords Sykes-Picot – un traité secret de 1916 entre les pays européens divisant leurs sphères d’influence au Proche-Orient. Ces frontières, destinées à diviser et affaiblir les pays arabes, ont provoqué de nombreux conflits dans la région ces deux dernières décennies. Les puissances occidentales n’ont visiblement pas tenu compte des souffrances qu’elles causaient aux habitants de la région et ont saisi n’importe quelle occasion pour se mêler des affaires régionales.
Pendant de nombreuses années, les intérêts économiques et sécuritaires au Proche-Orient ont poussé les pays occidentaux à concourir au changement des gouvernements peu favorables à la coopération avec l’Occident, ou à recourir tout simplement à la force militaire. La terre, au Proche-Orient, est brûlée par le feu, réduite en lambeaux. Les puissances occidentales ont lancé des frappes aériennes en Libye et renversé son leader Mouammar Kadhafi, poussant le pays vers la guerre civile. L’Irak est aujourd’hui forcé de combattre l’État islamique. Plus d’un million de Syriens ont également fui leur pays à cause d’une guerre meurtrière qui dure depuis des années et ne devrait pas s’arrêter de sitôt.
Malgré les massacres et le chaos provoqués par les actions des pays occidentaux, ces derniers tentent de faire croire à tout le monde qu’ils agissent ainsi pour promouvoir la liberté, la démocratie et le bien-être de l’humanité. Le monde a déjà entendu ces propos quand les États-Unis avaient renversé le gouvernement de Saddam Hussein en 2003 et quand la France et la Grande Bretagne bombardaient la Lybie en 2011. Nous les entendons encore aujourd’hui alors que l’alliance des États occidentaux tente de se débarrasser du président syrien Bachar al-Assad en soutenant les rebelles dans le pays. Cette politique d’ingérence a démontré que les puissances occidentales se laissaient guider par leurs propres intérêts – et non par toutes ces valeurs affichées de manière ostentatoire. Le pire est que leur chasse au profit personnel et leur négligence totale de leur rôle de puissances internationales responsables ont contribué à la naissance et au renforcement de l’EI.
Les États-Unis n’ont pas été en mesure d’aider l’Irak à former un gouvernement capable de trouver un moyen de réconcilier des fractions différentes. Cette gestion maladroite n’a pas résolu les problèmes chroniques du pays et a suscité une recrudescence du terrorisme et des conflits religieux qui tuent des dizaines de milliers de personnes. Le président américain Barack Obama a retiré ses forces d’Irak pour tenir ses promesses électorales, mais a laissé le pays dans le chaos. Et ces conditions défavorables ont joué un rôle primordial dans l’apparition de l’État islamique en Irak. De plus, les djihadistes de l’EI ont acquis l’essentiel de leur expérience de combat lors d’une autre guerre provoquée par l’Occident – le conflit syrien visant à faire chuter Bachar al-Assad.
Il est temps pour la communauté internationale de dire « non » aux interventions militaires de l’Occident. Et les pays intervenants doivent élaborer des mesures compréhensibles et efficaces pour aider à combattre ce chaos dont ils sont responsables, et panser les souffrances des peuples causées par leur ingérence.
Agence Xinhua, Pékin