Publié le : 10 janvier 2015
Source : upr.fr
L’UPR NE PARTICIPERA PAS AUX MANIFESTATIONS DE RÉCUPÉRATION ORGANISÉES DIMANCHE 11 JANVIER PAR LES DIRIGEANTS EURO-ATLANTISTES, SOUS PRÉTEXTE DE « DÉMOCRATIE » ET DE « LIBERTÉ D’EXPRESSION ».
Intervenant dans le climat d’émotion considérable suscité par les attentats qui viennent d’endeuiller notre pays, les manifestations qui seront organisées dimanche à travers toute la France sont présentées à l’opinion publique avec un objectif apparemment des plus nobles : rien moins que la défense de la « démocratie », de la « liberté d’expression » et même de la civilisation contre la barbarie.
Qui oserait être contre ? Face à une présentation aussi intimidante, l’UPR comprend que de nombreux Français, peu regardants sur les organisateurs et indifférents aux manœuvres de récupération dont ils vont faire l’objet, puissent avoir envie d’y participer. Certains de nos adhérents et sympathisants peuvent aussi avoir envie de s’y joindre et notre mouvement les laisse libres de le faire ou pas, à titre individuel.
Cependant, l’UPR est une organisation politique responsable, qui sait mettre de côté les réactions émotionnelles, impulsives et grégaires suscitées à dessein par les grands médias, pour analyser sereinement et clairement les tenants et aboutissants de cette opération.
Après examen, l’UPR a décidé de ne participer, en tant que telle, à aucune de ces manifestations. Aucun des membres de notre Bureau National n’y participera non plus.
Notre position découle du fait que ces manifestations visent à récupérer sans vergogne l’émotion légitime suscitée par les tueries dont la région parisienne a été le théâtre.
Il s’agit d’une opération politicienne indécente, menée conjointement par François Hollande, pour tenter de remonter un peu dans les sondages, et par les forces euro-atlantistes, des deux côtés de l’Atlantique, pour tenter de redorer un peu le blason de la prétendue « construction européenne » en affichant un semblant d’unité.
Il s’agit aussi de faire croire aux Français que les États-Unis et la France auraient une communauté de destins et partageraient un même combat suprême.
- Les organisateurs de l’Élysée affirment vouloir faire de ces manifestations la marque d’une « union nationale » ?
Mais ils ont pris le soin de préciser qu’ils interdisaient au Front National d’y participer, après que M. Hollande eut néanmoins aimablement reçu Mme Le Pen à l’Élysée.
L’UPR, quant à elle, n’a reçu aucune invitation de la part du locataire de l’Élysée : nos 6 790 adhérents et nos 77 000 électeurs aux élections européennes sont considérés comme n’existant pas.
L’objectif politicien et retors est parfaitement clair : faire croire aux Français que seul le FN serait un opposant au gouvernement. Ce qui sert à la fois les intérêts de la famille Le Pen, qui caresse le rêve d’être présente au second tour de l’élection présidentielle de 2017, et celui de François Hollande, qui caresse celui d’être réélu à coup sûr dans ce cas.
- Les organisateurs affirment par ailleurs vouloir se battre pour la démocratie, la liberté d’expression et les libertés individuelles ?
Mais ils sont les premiers à piétiner constamment ces valeurs, en imposant un « 2 poids – 2 mesures » permanent, notamment dans l’accès aux grands médias qui forment l’opinion publique.
Ils sont aussi les premiers à prendre des mesures liberticides, en plaçant les Français sous une surveillance de plus en plus générale, inquisitoriale et oppressante, dont les événements ont d’ailleurs montré qu’elles n’empêchent en rien des assassinats épouvantables.
L’UPR ne commencera à croire à la volonté du gouvernement et des européistes de faire respecter les principes démocratiques que lorsqu’ils auront décidé d’organiser un référendum sur le maintien de la France dans le traité de Lisbonne, traité qui fut ratifié par les parlementaires de l’UMP, du MODEM, de EELV et du PS, en violation des 55% de « Non » au référendum du 29 mai 2005 sur la Constitution européenne dont il est le copié-collé.
L’UPR ne commencera à croire à la volonté du gouvernement et des européistes de faire respecter les principes démocratiques que lorsqu’ils auront décidé de soumettre au référendum le futur traité transatlantique TAFTA, actuellement imposé par Washington à ses vassaux européens dans le dos des peuples et contre leur volonté profonde.
L’UPR ne commencera à croire à la volonté du gouvernement et des européistes de faire respecter les principes démocratiques que lorsque des débats, contradictoires, sérieux et approfondis, auront lieu aux heures de grande écoute sur les grands médias de notre pays, et avec l’UPR, sur toute une série de questions essentielles, de facto interdites actuellement d’antenne. Par exemple :
- sur le coût budgétaire net de l’appartenance de la France à l’Union européenne ;
- sur les avantages et les inconvénients d’une sortie unilatérale de l’euro par l’article 50 du Traité sur l’Union européenne ;
- sur les avantages et les inconvénients d’une sortie unilatérale de l’UE par l’article 50 du Traité sur l’Union européenne ;
- sur la sortie de l’OTAN par l’article 13 du Traité de l’Atlantique nord ;
- sur l’origine exacte de la dette publique et sa légitimité ;
- sur la politique française vis-à-vis de la Russie ;
- sur le soutien de la France aux mouvements néo-nazis d’Ukraine et des pays baltes ;
- sur l’appui logistique et financier apporté par l’OTAN et la France aux mouvements islamistes terroristes radicaux du Moyen Orient ;
- sur le bilan en termes de morts, de destructions et de conséquences géopolitiques, des interventions de l’OTAN en Afghanistan, en Irak, en Libye, en Syrie ;
- etc.
L’UPR ne commencera à croire à la volonté du gouvernement et des européistes de faire respecter les principes démocratiques que lorsque l’UPR et ses 6 790 adhérents cesseront d’être sciemment occultés et auront un accès aux médias audiovisuels de grande diffusion – notamment publics –, proportionnel à l’ampleur prise par notre mouvement, et en particulier un accès supérieur à celui réservé à des formations politiques ayant beaucoup moins d’adhérents et recueillant des scores plus faibles dans les urnes.
Par ailleurs, on a appris que la manifestation parisienne sera dirigée par François Hollande en personne, accompagné de plusieurs dirigeants européistes.
Le président du Conseil européen (le Polonais Donald Tusk), le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, la Chancelière allemande Mme Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron, le Président du Conseil italien Matteo Renzi, le Premier ministre espagnol Mariano Rajoy, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils seraient en tête de cortège, de même que l’oligarque et homme d’affaires Petro Porochenko, devenu président de l’Ukraine suite au coup d’État organisé par Washington dans ce pays à l’automne 2013, et dont les soutiens politiques sont rien moins que des mouvements néo-nazis.
L’UPR se refuse à manifester « pour la liberté d’expression » et « contre l’islamisme radical » en se rangeant derrière François Hollande, les dirigeants du PS et de l’UMP et les représentants de l’oligarchie euro-atlantiste, parce qu’ils portent tous une responsabilité écrasante, précisément dans la montée de l’islamisme radical dans l’ensemble du Moyen Orient, et par contrecoup en Europe.
- Faut-il rappeler que la destruction du régime libyen, décidée sciemment par Nicolas Sarkozy, a eu pour conséquences la destruction d’un État stable et son remplacement par une situation d’anarchie, véritable foyer de purulence où prolifèrent tous les islamismes radicaux, qui sont en train de déstabiliser les pays du Maghreb et du Sahel ?
- Faut-il rappeler que la même politique, décidée par François Hollande à l’encontre de la Syrie, a eu pour effet de voir la France apporter son soutien à de prétendus « rebelles » qui se sont révélés être des groupes islamistes radicaux ?
- Laurent Fabius n’avait-il pas déclaré, en décembre 2012, que l’organisation djihadiste Al Nosra, affiliée à Al Qaïda, faisait « sur le terrain » « un bon boulot », et cela alors que même les États-Unis répugnaient à traiter avec elle, du moins officiellement ?
- François Hollande n’a-t-il pas reconnu que la France a, effectivement, livré des armes à la très floue « opposition » syrienne, ce qui non seulement constitue une ingérence dans les affaires intérieures d’un État étranger, illégale au regard du droit international, mais qui a aussi pour effet de créer un appel d’air en direction des « djihadistes » du monde entier, notamment en direction de ceux venus de France ?
- Faut-il rappeler, en particulier, que les « djihadistes » qui sont accusés d’être les auteurs des tueries de Paris ont probablement suivi un entraînement au Moyen-Orient, auprès de ces forces islamistes soutenues par des puissances du Golfe et des pays occidentaux – dont la France -, afin de renverser le régime de Bachar El Assad ?
- Faut-il rappeler que les centaines de milliers de morts causées par la politique étrangère des États-Unis et de leurs vassaux de l’OTAN – dont la France -, ne suscitent que quelques rares entrefilets dans la grande presse et évidemment jamais de protestations indignées par ceux qui les commettent ? Qu’y a-t-il de plus indécent que les indignations sélectives de ces responsables euro-atlantistes, qui s’arrogent le droit d’intervenir militairement dans de nombreux pays du monde en violation du droit international, et qui entraînent de ce fait l’ensemble du monde occidental dans la théorie guerrière du « Choc des civilisations » ?
L’UPR se refuse également à manifester « pour la démocratie » en se rangeant derrière François Hollande, Jean-Claude Juncker, Angela Merkel et les dirigeants européistes, qui ne sont que les vassaux de la Maison Blanche, qui piétinent les référendums dont les résultats ne leur conviennent pas, qui entraînent l’Europe dans une conflagration avec la Russie et l’ensemble du monde musulman, et qui imposent à leurs peuples des politiques de régression sociale et de paupérisation jamais vues depuis un siècle.
- Faut-il rappeler que Jean-Claude Juncker, ancien Premier ministre luxembourgeois, est au centre d’un immense scandale d’évasions fiscales mises en place au Luxembourg au profit de multinationales, qui ont occasionné des centaines de milliards d’euros de manque à gagner pour le fisc des États européens, ce qui n’est pas sans lien avec l’impossibilité de ces États de réduire leurs déficits budgétaires ?
- Faut-il rappeler que l’intransigeance de Mme Merkel en matière de politique monétaire et budgétaire est directement responsable de la récession en France et en Europe du sud, et donc de la montée effrayante de la pauvreté et du chômage ?
- Faut-il rappeler que cette politique de l’UE et de la BCE est à l’origine d’une hausse dramatique des suicides, qui se comptent désormais chaque année par centaines dans tous les pays du sud de l’Europe, sans qu’aucune vertueuse manifestation d’indignation n’ait jamais été organisée par les Tartuffe qui nous dirigent ?
En conclusion, l’UPR exprime son étonnement devant l’appel lancé par l’Élysée et le Parti socialiste à manifester, dès ce dimanche 11 janvier, avec le soutien massif et unanime de tous les médias.
Le président de la République a en effet annoncé solennellement ce vendredi soir que « la France n’en a pas terminé avec les menaces dont elle est la cible ». Il a même placé notre pays sous le plus haut degré de surveillance Vigipirate, dont l’une des conséquences normales attendues est au contraire d’interdire ou de décourager fortement les très grands rassemblements humains.
Cet appel des plus hautes autorités de l’État à manifester dans toutes les villes de France alors que Vigipirate est en état d’alerte maximale ne peut avoir que deux explications :
- soit le président de la République est incompétent et inconscient du danger dont il vient pourtant de rappeler aux Français qu’il était toujours présent ;
- soit il a de bonnes raisons de penser qu’il n’y aura pas d’attentats dimanche et il a donc la certitude de ne mettre en jeu, ni la vie des milliers de Français qu’il a appelés à manifester, ni celle des principaux dirigeants européens qu’il a invités, ni la sienne propre. Dans ce cas, on aimerait connaître la nature et l’origine des informations dont le gouvernement disposerait et qui lui confèreraient une telle assurance.
Le Bureau National de l’UPR