Publié le : 14 janvier 2015
Source : kader-hamiche.fr
Oui, c’est bien l’idéologie droit-de l’hommiste qui est responsable du drame que la France vit depuis une semaine. Et il y a, compte tenu du refus entêté de nos élites à y renoncer, de bonnes raisons pour que les Français continuent d’avoir peur. C’est l’idéologie droit-de-l’hommiste qui est responsable car c’est elle qui empêche la mise en œuvre de solutions efficaces pour lutter contre cette menace que je qualifierai comme tout le monde, mais uniquement par commodité et très provisoirement, de « terroriste ».
Cette idéologie, commune à tous les partis qui se partagent le pouvoir et les prébendes qui vont avec, empêche, par exemple, un Eric Ciotti d’envisager la mise en place des seules solutions capables de limiter la menace mais l’autorise à rêver sans ciller à un Guantanamo à la française. C’est elle qui interdit de remettre en vigueur la seule sanction à la fois humaine et potentiellement efficace non seulement de mettre en échec mais aussi de prévenir les projets d’actes terroristes : l’expulsion définitive du territoire national ou exil. Cette expulsion pourrait être automatique pour toute personne condamnée pour faits liés au terrorisme ou pour la préparation d’actes de terrorisme. Ce, quelle que soit sa nationalité. Car la seule raison opposée à cette solution est qu’en matière de terrorisme islamique, les mis en cause sont tous français et qu’on ne peut pas en faire des apatrides.
Argumentation fallacieuse basée sur un mensonge par omission ; en effet, tous les personnages impliqués dans le drame de ces derniers jours sont des binationaux. Or, l’article 25 du code civil prévoit qu’un « individu ayant acquis la nationalité française peut, par un décret et après avis conforme du Conseil d’État, en être déchu », notamment s’il a été condamné pour « un crime ou un délit constituant un acte de terrorisme ». Cet article a été appliqué huit fois depuis 1973, notamment à deux des inspirateurs et confrères des tueurs de la semaine dernière : les islamistes algériens Kamel Daoudi et Djamel Beghal. Il pourrait très bien l’être à des terroristes nés en France ayant conservé la nationalité de leurs parents immigrés car il n’en ferait pas des apatrides. D’ailleurs, il ne précise pas qu’il s’applique uniquement à des citoyens ayant conservé leur nationalité d’origine.
Cela, si on veut absolument ne faire que du juridisme. Or, on nous serine depuis une semaine – après l’avoir farouchement nié pendant des années en parlant de « loups solitaires » – que la France est en guerre. Et un pays en guerre peut parfaitement, sans se livrer à des voies de fait sur les intéressés[1], prendre les dispositions nécessaires à sa propre défense et à celle de ses citoyens menacés. Enfin, et ce n’est pas le moins important, des personnes impliquées dans la préparation d’un attentat, qu’ils passent ou non à l’acte, se mettent d’eux-mêmes hors de la communauté nationale. C’est plus vrai encore de la part d’islamistes radicaux qui, par définition, ne reconnaissent qu’une nationalité : l’islam. Déchoir des amateurs de charia d’une nationalité française qu’eux-mêmes ne reconnaissent pas et les expulser n’est pas inhumain ; c’est même leur rendre service car ils ne manquent pas de points de chute conformes à leur idéal de vie.
Mais chacun a compris que c’est par honnêteté intellectuelle que je ne me livre à ces réflexions. Chacun sait que les arguments opposés par la doxa bien pensante à l’adoption de mesures véritablement efficientes ne le sont que pour noyer le poisson et empêcher tout débat. S’ils étaient perméables à l’idée de lutter vraiment contre les islamistes de l’intérieur, eux qui font les lois, ils s’en seraient depuis longtemps donné les moyens. Non, ces gens agissent en vue d’un projet de société global auquel ils n’ont aucune intention de renoncer. Comme leurs interlocuteurs musulmans n’ont l’intention de renoncer à aucun de leurs dogmes, y compris les plus régressifs et improbables. Par exemple, l’interdiction de représenter le prophète Mohamed, qui est une pure et très tardive invention.
La preuve ? Ils demandent à « la communauté musulmane » de réformer leur religion pour l’adapter aux « valeurs de la République » sans voir qu’il y a une double contradiction jusque dans les termes de cette injonction. En effet, en République : 1. il n’y a pas de « communautés » ; 2. c’est l’État qui fait les lois ; 3. il ne peut faire que des lois à portée universelle, c’est-à-dire, qui s’appliquent à tous les citoyens. Autrement dit, il n’a pas à dire aux croyants, à quelque chapelle qu’ils appartiennent, à quoi, à qui ni comment ils doivent croire. En revanche, l’État est garant de l’ordre public et de la cohésion nationale basés sur des valeurs, toutes choses formalisées par la loi, qu’il est en charge de défendre.
Le rôle de l’État n’est pas de demander aux citoyens et à leurs organisations sociales ou religieuses de se réformer mais de respecter la loi. Or, l’islam tel qu’il est aujourd’hui pratiqué en France, n’est pas conforme à ces valeurs et certaines de ses dispositions constituent une menace pour la cohésion nationale et perturbent l’ordre public. En cela, elle ne respectent pas la loi. Par exemple, l’apostasie n’est pas conforme à la loi ; l’État la tolère chez les Musulmans au détriment des adeptes d’un islam plus conforme à la liberté de conscience ; la polygamie est contraire à la loi : non seulement l’État la tolère mais ses institutions la gèrent[2] ; des provocateurs musulmans organisent des prières dans la rue : l’État leur fournit un service de sécurité ; l’islam sunnite n’a pas de clergé : l’État lui en a imposé un en créant le Conseil français du culte musulman (CFCM) et quelque quatre-cents succursales locales, en très grande majorité tenues par des salafistes étrangers souvent incultes mais parfaitement fanatisés ; l’État demande aux responsables musulmans de lutter contre l’obscurantisme alors que ce sont eux qui l’ont mis à l’honneur ; c’est, au mieux, une hypocrisie, en réalité, une pure escroquerie, et c’est, on peut le dire maintenant compte tenu de la multiplication des drames et des menaces, un crime.
Enfin, et c’est le plus scandaleux, tout le monde s’étonne de ce que les écoliers ne pensent pas en citoyens français dotés de conscience alors qu’on organise des cours d’arabe et de turc dans l’enceinte de l’école publique et, même, des cours d’islam donnés par des imams étrangers.[3] Comble du comble, on attend d’enfants de cm2 (10 ans) des preuves de conscience politique dans le même temps qu’on fait tout pour en priver les adultes. L’école doit rester un sanctuaire, les enfants doivent être préservés de la politique et des réalités sanguinaires de la vie en société. De toute façon, l’éducation doit rester le privilège des parents. Et si on voulait absolument lutter à l’école contre les préjugés religieux musulmans, ce sont des gens comme Albelwahab Medeb qu’il fallait y envoyer et non leur faire donner des leçons d’islam par des athées. Le problème est que l’école est la chasse gardée de la franc-maçonnerie athée militante qui veut, selon l’injonction formulée par Vincent Peillon en 2008 dans son livre La révolution française n’est pas terminée : « La révolution donc l’école a un rôle fondamental : dépouiller l’enfant de toutes ses attaches pré-républicaines pour l’élever jusqu’à devenir citoyen. C’est bien une nouvelle naissance, une transsubstantiation qu’opère l’école et par l’école, cette nouvelle église avec son nouveau clergé, ses nouvelles tables de la loi (souligné par nous) ». A faire froid dans le dos !
Comme avec l’affaire Merah, survenue le 19 mars 2012 et sur laquelle j’ai de très sérieux doutes quand à sa possible instrumentalisation en vue d’un bénéfice électoral, et comme pour le massacre de la grotte d’Ouvéa entre les deux tours de la présidentielle de 1988, je crains que ce nouveau drame soit seulement exploité pour faire oublier aux Français le naufrage de l’UMPS et de leurs satellites. Et j’ai peur qu’il ne se traduise par aucune réforme capable d’éviter qu’il ne se renouvelle. J’écrivais hier que les Français avaient de quoi avoir peur. Aujourd’hui, je récidive !
Kader Hamiche
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[1] « Sur 11.129 demandes de perquisition dans le cadre du Patriot Act en 2013, seuls 51 avaient trait au terrorisme » Le Monde. Quant à Guantanamo, la torture et le reste, n’en parlons même pas !
[2] Les HLM facilitent la vie de dizaines de milliers de familles polygames parfaitement identifiées et répertoriées sous les vocables fallacieux « familles monoparentales ». Et les CAF leur versent des prestations tout en sachant qu’elles vont directement dans les poches du polygame.
[3] En islam sunnite, l’imam n’a aucune autorité religieuse et ne peut en aucun cas guider les ouailles ni leur servir de directeur de conscience. Ce rôle, mais uniquement à titre de conseil, est celui des cheiks, lesquels sont normalement des gens âgés et réputés sages. Or, les musulmans nés en France sont imprégnés du rôle des curés catholiques, à la fois confesseurs et animateurs des assemblées de fidèles (ecclesia, qui a donné église. Remarquer que djemaa, en Kabylie – en tout cas en Kabylie française – signifiait à la fois assemblée et église). Du coup, ils attribuent aux premiers des compétences et des fonctions qu’ils n’ont pas. C’est de cela que les charlatans comme Benyettou profitent pour exercer leur néfaste influence (lire).