Pour détendre l’atmosphère et nous changer un peu les idées, après ces jours tragiques puis pénibles que nous venons de vivre, permettez-moi de vous raconter aujourd’hui une très jolie petite histoire… Elle se passe il n’y a vraiment pas longtemps, dans un pays vraiment pas lointain. Une très jolie petite histoire… qui a hélas tout d’une grande !
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Depuis près de quarante ans, les Bisounours vivent libres et heureux, en maitres incontestés et insouciants du monde merveilleux de LUEU.
Parmi eux, deux amis absolument inséparables, VIVRENSEMBLE et PADAMALGAM. Nos deux compères qui aiment plus que tout naviguer, effectuent une longue et belle croisière sur le paquebot FRANCE qui fait toujours, on se demande bien pourquoi, la fierté de la MARINE… car il faut bien l’avouer : ce qui fut naguère un magnifique navire, suscitant l’admiration de tout LUEU et même de la planète MONDENTIER, inspirant respect et envie dans un univers souvent désenchanté, n’est plus guère qu’un pauvre radeau des médusés.
Mais il en faudrait beaucoup plus pour démoraliser nos deux compagnons : passagers de toute première classe et munis d’un passe-partout absolument miraculeux, ils peuvent en effet aller où bon leur semble sur le bateau, faire tout ce qui leur passe par la tête, tout dire sans jamais être contredits, tout prendre sans jamais avoir à dire merci, et surtout, jouer partout où ils le désirent, depuis la cale à miteux jusqu’à la cabine du capitaine PEDALO.
Ils ont depuis longtemps pris l’habitude de danser en toute insouciance sur le pont, en se moquant bruyamment des icebergs qu’ils croisent ou que, de plus en plus régulièrement, ils frôlent et touchent parfois, au point de rayer salement la coque du bateau. Mais VIVRENSEMBLE et PADAMALGAM se rient des conséquences, puisqu’ils ont décidé, depuis toujours, d’ignorer les causes. Alors, ils dansent, ils dansent, chaque jour un peu plus insouciants, chaque jour un peu plus près de la rambarde du bateau, jusqu’à oser bientôt y jouer, et de plus en plus souvent, les équilibristes.
Un jour où la mer DE – sur laquelle ils avaient de concert décidé d’aller naviguer – est particulièrement capricieuse, un iceberg plus gros que les autres heurte de plein fouet le navire, sur sa gauche. Alors qu’il jouait comme il en avait pris l’habitude les funambules sur la rambarde, PADAMALGAM tombe à l’eau ! N’écoutant que son courage qui ne lui dit pas grand chose… VIVRENSEMBLE se garde bien d’intervenir. Il se contente de crier de toutes ses forces, en saisissant tous les micros qui passent à sa portée : « PADAMALGAM ! PADAMALGAM ! Un Bisounours à la mer ! »
Deux marins qui passaient par là, CEAIRESS et SESS, se jettent courageusement à l’eau pour tenter de sauver le naufragé. Ils arrivent bien à le remonter à bord, non sans qu’un des deux marins, happé par un requin, n’y laisse malheureusement la vie… mais hélas, il est déjà trop tard : PADAMALGAM est mort. Dès lors, il ne reste plus sur le pont que… VIVRENSEMBLE, bien-sûr ! Qui se désole : « PADAMALGAM ! PADAMALGAM ! »… en pure perte : VIVRENSEMBLE est désormais seul et désemparé, sur un paquebot FRANCE devenu subitement bien trop grand pour lui. Seul, mais en vérité… pour combien de temps encore ? Car des dizaines d’icebergs, plus impressionnants que celui qui a fait basculer son camarade par dessus bord, s’annoncent déjà à l’horizon…
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… oui, euh… bon… je ne suis finalement pas sûr qu’elle soit très bien choisie, mon histoire…
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Tout au contraire, elle est édifiante votre histoire et elle fleure le parfum de la vérité.
Les icebergs se font de moins en moins rares en dépit du réchauffement climatique!
Et puis quel plaisir, désormais, de vous lire aussi souvent, ils nous auront au moins permis
cela, toute cette bande d’andouilles!
Amitiés.
Chère Plume
Belle allégorie pour dépeindre la cruelle réalité dans laquelle plonge davantage chaque jour notre pays. Félicitations pour la créativité du charmant croquis qui accompagne ce conte qui finira mal à moins d’un véritable sursaut du peuple français. En aura-t-il la force et le courage ? That is the question.
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