Ah, la vache ! Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il aura fait long feu, le vibrant appel au droit à la caricature, à l’irrespect et à la liberté d’expression ! Ce grotesque mais si consensuel « je suis Charlie », dont La Plume avait en plusieurs occasions déjà dit tout ce qu’il convenait d’en penser. Ce « je suis Charlie » affiché absolument partout, revendiqué fièrement par tout le petit monde politico-médiatique, qui n’aura donc en réalité duré qu’un temps, celui de faire la différence – évidente et fort bien venue, CQFD – entre une religion qu’on a le droit inaliénable de parfois blasphémer (l’islam) ou, bien plus encore, d’obsessionnellement et depuis des décennies massacrer (le catholicisme), un ennemi politique dont on peut exiger par pétition l’interdiction et qu’on finit par réduire, comme ses électeurs, à l’état d’étrons (le FN et Marine le Pen), et la supposée mise en situation graveleuse d’une Ministre de la santé (Marisol Touraine), nouvelle égérie et promotrice zélée de l’IVG pour toutes (IVGPT), socialiste et donc issue du « camp du bien », dans une fresque de salle de garde du CHU de Clermont-Ferrand, un bref instant diffusée sur Facebook.
Vous ne passerez pas par la Touraine avec vos (gros) sabots !
En moins de vingt-quatre heures, c’est-à-dire en encore moins de temps qu’il n’en faut à François Hollande (par la grâce d’un djihad finalement providentiel) pour gagner 20 points dans les sondages, ou à Manuel Valls pour passer de la France de « la fierté d’être français » à celle l’« apartheid territorial, social, ethnique », toutes les belles âmes ou presque qui étaient venues défendre dans les médias et la larme à l’œil les « valeurs de la France », le droit à l’irrespect, au mauvais goût voire à l’ordure façon Charlie Hebdo, ont retrouvé leur propension à user de la condamnation, de la censure puis de la menace envers celles et ceux qui ne passeraient pas assez courbés sous les fourches caudines de leur bienpensance à géométrie invariable : celle du camp des justes (eux, qui ont à peu près tous les droits) faisant face au camp des malpensants nauséabonds salauds (les autres, qui n’en ont évidemment à peu près aucun).
Dès l’existence de la fresque connue (fresque d’« humour » carabin de très mauvais goût, mais on est par définition dans le pléonasme, comme nous le vérifierons un peu plus bas), les condamnations sont tombées, denses et violentes comme une pluie d’orage, de la bouche même de ceux qui, quelques heures plus tôt, revendiquaient encore fièrement leur « charlitude » :
A tout censeur, tout déshonneur, et en parfait petit clone de Christiane Taubira lors de l’extravagant feuilleton « simiesque » qui est encore dans toutes les mémoires, la Ministre de la santé a tiré la première, en se drapant dans sa dignité de femme outragée, et en se trompant délibérément de cible, dénonçant une « incitation au viol inacceptable »…« particulièrement choquante ». Son entourage parlant pour sa part d’une ignominie que « l’esprit carabin ne peut justifier ».
Ont immédiatement enchainé une bonne partie de la gynocratie socialiste, et quelques usuels affidés :
Laurence Rossignol, Secrétaire d’État chargée de la Famille et des Personnes âgées : « Ces médecins super-zéro qui se prennent pour des super héros et font l’apologie du viol collectif ».
Pascale Boistard, Secrétaire d’Etat chargée des femmes, passant carrément à la menace : « les attaques sexistes violentes et immondes contre la loi santé sont inadmissibles et ne seront pas tolérées ».
Le groupe EELV à l’Assemblée nationale, plus « je suis Charlie » que jamais, affirme de son côté que « rien ne justifie… un dérapage grossier, sexiste et infamant ».
L’association Osez le féminisme !, pourtant jamais avare de campagnes de « com » du plus mauvais goût, s’étrangle de rage puis, elle aussi, exige des sanctions : « les bulles ajoutées sur la fresque sembleraient indiquer que la femme violée, habillée en Wonder Woman, symbolise à leurs yeux la ministre de la Santé. C’est une menace misogyne en sa direction… pour les auteurs de ces bulles, une ministre, c’est avant tout une femme : un sous-être que l’on peut punir, dominer et s’approprier si elle mécontente leurs désirs - ou leurs revendications politiques ». Et d’intimer à l’Ordre des médecins de « réagir au plus vite, de faire supprimer cette fresque et de sanctionner ceux qui en sont responsables ».
Quand une autre femme politique avait été, on l’a rappelé plus haut, dessinée sous forme d’étron, Osez le féminisme ! n’y avait bien évidemment rien trouvé à redire. Il faut dire que la femme en question était d’extrêême-drouate… ce qui changeait apparemment tout. Vous avez dit deux poids… démesure ?
Condamnations, hurlements, effacement, puis sanctions… et tant pis si l’association des internes de Clermont-Ferrand nie farouchement la qualification de viol pour… disqualifier sa fresque paillarde, vieille de quinze ans, et à laquelle on vient juste d’ajouter quelques bulles de commentaires, d’un parfait mauvais goût certes, mais on ne peut plus « Charlie » : « Wonder Woman ne représente pas la ministre mais une interne en médecine qui est mise en garde si elle ne s’informe pas sur la loi santé. Ce dessin ne représente pas un viol mais une orgie. Le détournement est maladroit et c’est un humour graveleux mais nous revendiquons la liberté d’expression ». Inaudibles dans un brouhaha médiatique et politique qui vire une fois de plus au procès de Moscou, au tribunal révolutionnaire qui ne prend même pas la peine d’écouter les arguments de la défense. « Nous revendiquons la liberté d’expression »… mais c’est qu’ils y ont vraiment cru, les malheureux !
Les tartuffes de la « liberté d’expression » et du droit au blasphème pris la main dans le pot à déconfiture
Adieu donc rires de veau, humour vache et dessins cochons ! Oubliées, les grandes déclarations des derniers jours ! Retour de toutes nos belles âmes à la case départ, qu’elles n’avaient en réalité jamais quittée : la censure pour les fachos ! Ou plutôt pour tout ceux qui sont définis par elles comme tels. La disparition immédiate de la fresque qui fâche (c’est fait), la repentance pour le corps médical (idem), et bientôt (bien-sûr) les sanctions qui s’imposent. Car ça va bien évidemment venir : la direction du CHU de Clermont-Ferrand, en gentil chien à sa mémère Touraine qui veut montrer patte blanche, a décidé d’effacer la fresque et d’engager des poursuites « disciplinaires, voire judiciaires à l’encontre du ou des auteurs présumés responsables de ces agissements inacceptables ». Et pourquoi pas plutôt, pour rester dans l’air du temps, une bonne rafale de kalachnikov ?
Et ça marche… en pleine vague, en plein tsunami « je suis Charlie », ça marche ! On le sait depuis toujours, le ridicule ne tue pas… la cuistrerie non plus. C’est une véritable bénédiction pour certains, mais une tragique malédiction pour tous les autres. Imaginez en effet un seul instant quel carnage, quelle hécatombe… et en vérité… quelle libération ce serait ! Un jour peut-être ? Après tout, l’espoir fait survivre.
« Je suis Charlie »? Puisqu’on vous le dit !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
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PS : ci-dessous, quelques autres exemples de salles de garde d’hôpitaux français… qui ont toujours été « Charlie », bien avant les autres !
Je serai d’accord pour condamner, le jour où l’on m’expliquera en quoi les caricatures
montrant le Pape ou le Prophète Mahomet en train de se faire sodomiser en levrette
ressortissent à le liberté d’expression avec grosses manif et « je suis charlie » en veux
tu en voilà, alors que Wonder-Woman en pleine partouze avec Spider Man et Super aussi Man
ça relève de la Correctionnelle sinon des Assises. Il faut toute la subtilité des Gendegôche
pour parvenir à étayer ce genre de raisonnement.
Amitiés.
Les Francais de coeur et d’ame se sentent bien seuls… Sommes-nous encore un peuple?
Ai-je seulement le droit de l’esperer, moi qui suis si loin et depuis si longtemps? Chere Plume, mon voeu est que votre talent aide votre pays a sortir de la fange ou il se vautre… Bonne annee (tardivement)
Les fresques de salles de garde, autant qu’il m’en souvienne, n’ont jamais fait dans la dentelle…
Preuves à l’appui apportées par « La Plume » !
Les carabins ont toujours été ignoblement cochons, très imprégnés de Charly en somme.
Et en plus ils s’essuient la bouche avec la nappe ! Si, si.
Ce qui peut parfois leur jouer des tours pendables, dans un restaurant classieux par exemple, dans le feu de la conversation… Si, si. C’est du vécu !!!
Faut-il pour autant les fusiller ??? La démographie médicale étant déjà en voie d’effondrement…
Je meurs d’envie de vous demander de nous narrer plus avant cette anecdote vécue dans un restaurant « classieux » ! Allez, s’il vous plaît, Christine ! On est entre nous ! Promis, ça ne sortira pas d’ici
Amitiés et merci de votre fidélité.
Bises
La scène se passe dans la salle de garde d’un grand hôpital de l’Assistance Publique à Paris, sous les regards goguenards des personnages éminemment ignobles de la grande fresque habituelle… Il y a de cela…au moins trente ans, hélas!
Un très jeune et très brillant chef de clinique y dîne avec ses très,très jeunes internes et externes. Le ton est joyeux et les blagues salaces… Le jeune Docteur X. s’essuie par habitude la bouche avec le grand drap blanc qui sert de nappe.
Puis il se redresse et raconte, entre deux éclats de rire, comment, invité par le grand patron le samedi précédent, avec plusieurs sommités médicales, dans un restaurant chic parisien, il a ressenti soudain un grand moment de honte en se redressant, après le même geste machinal, pour se trouver confronté aux regards interloqués et réprobateurs des brillants convives !!!
Il doit être aujourd’hui lui-même un grand patron respecté et j’espère qu’il se souvient avec toujours autant d’humour de ce moment vécu de grande solitude…
TOURNANTE POUR
Pour ?
TOURAINE
ET 1 POUR SANS DENTS BIEN SUR SUR PRECEDENT