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L’homme est un loup pour l’homme… et une belle ordure pour les autres créatures

5 février 20155
L’homme est un loup pour l’homme… et une belle ordure pour les autres créatures 4.64/5 22 votes

En cherchant quotidiennement l’information pour alimenter les colonnes de La Plume à Gratter, votre serviteur trouve très rarement matière à se réjouir, et parfois, il tombe carrément sur des « choses » comme celle qui va être évoquée ici…

Oh, je sais bien ce que certains d’entre vous vont probablement penser, et peut-être même me reprocher à la lecture de ce billet : « il y a tant et tant de misère et de barbarie dans le monde des hommes… pourquoi s’appesantir alors sur la souffrance animale ?  Commençons par traiter cette misère et cette barbarie là, et pour les animaux, on verra ensuite ». J’ai si souvent entendu cet « argumentaire », même dans la bouche de gens particulièrement sensés sur tant d’autres sujets !

Je commencerai d’abord par répondre à ceux qui pensent ainsi que La Plume a depuis sa création – me semble-t-il – largement démontré sa volonté de dénoncer cette misère et cette barbarie de l’espèce humaine envers elle-même. Je répondrai ensuite que je ne vois pas en quoi un écœurement devrait pouvoir, de quelque façon que ce soit, en faire disparaître un autre : la compassion, l’amour, ne sont pas exclusifs, et l’on peut bien évidemment éprouver de la pitié ou de l’affection pour la condition animale, sans rien retirer à celles que l’on éprouve pour ses frères en (in)humanité. Le fait d’aimer sa mère empêche-t-il d’avoir le cœur assez grand pour y accueillir aussi la femme ou l’homme de sa vie, ou ses enfants, ou ses amis ? Ne peut-on mener deux combats à la fois, défendre deux causes qui non seulement ne se nuisent ni ne s’annulent, mais en réalité se rejoignent totalement en ce qu’elles combattent les mêmes adversaires : la barbarie, l’absence de compassion, la réification de la vie, le cynisme, le nihilisme, l’obscénité ? Sophismes que cela !

Alors, oui, dans mon exercice quotidien pour vous dire le monde tel qu’il va (c’est-à-dire très mal, nous le savons bien), je suis tombé hier soir sur une dépêche d’agence qui relatait ceci :

Des milliers de chats domestiques, en provenance de Chine, ont été découverts au Vietnam dans un camion de contrebande. Entassés dans des conditions abominables comme on peut le voir sur la photo et la vidéo en fin d’article, les félins avaient été introduits dans le pays en vue de satisfaire une demande du marché alimentaire, les Vietnamiens raffolant apparemment de la viande de ce qu’ils appellent le « petit tigre ».

Ces chats n’ayant ni papiers de dédouanement, ni certificats sanitaires, ont été « abattus » selon la méthode traditionnelle utilisée au Vietnam : ils ont été enterrés vivants. Les protestations préalables à ce massacre « légal » n’y ont rien fait : pas plus la prise de position de l’Asian Canine Protection Alliance, un regroupement d’associations de défense des animaux qui dénonçait un « abattage inhumain d’animaux victimes de la traite », que la mobilisation des réseaux sociaux, ou la pétition qui avait réuni en quelques heures plus de 23 000 signatures, permettant largement de trouver une famille d’accueil aux malheureux félidés. Les chats, dont la très grande majorité étaient, on l’a dit, vivants, tout bonnement assimilés à de la « marchandise » de contrebande, ont donc subi le sort destiné à la marchandise de contrebande : ils ont été détruits par ensevelissement. Point barre.

J’ai fait mien, et bien avant d’atteindre l’âge d’homme, l’axiome suivant : on peut aisément juger du degré d’évolution d’une civilisation humaine à la façon dont elle traite les autres créatures vivantes. Que cela soit en France, avec les élevages concentrationnaires de poulets ou de porcs, le transport des bêtes de boucherie et la généralisation de l’abattage halal, ou au Vietnam, avec notamment le cas évoqué ici, le moins que l’on puisse dire, c’est que l’on est pas sorti de l’auberge… et qu’il y a bien peu de raisons d’en être fiers.

Image de prévisualisation YouTube

NB : que les âmes sensibles se rassurent, on ne voit pas l’exécution des chats dans cette vidéo

 Marc LEROY – La Plume à Gratter

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5 Responses to L’homme est un loup pour l’homme… et une belle ordure pour les autres créatures

  1. boutfil le 5 février 2015 à 18 h 29 min

    merci de ce coup de gueule ! depuis longtemps, je me mobilise pour cette cause, en France, tous les jours, nous découvrons des animaux martyrisés, abandonnés dans des conditions épouvantables, sans parler de l’Espagne avec ses corridas où les taureaux sont martyrisés avant d’entrer dans l’arène où des ordures continuerons le massacre ! il y a beaucoup de travail et tant que les hommes se comporteront de cette façon, le monde restera dans l’obscurité

    • Catherine B le 5 février 2015 à 22 h 13 min

      Je crois que cette histoire de chat dit beaucoup de nous tous.

      Car tous autant que nous sommes, quelle part nous revient au juste dans ce qui se passe?

      Les chats, ou la politique, ou la pauvreté de nos vies?

      • boutfil le 5 février 2015 à 23 h 24 min

        la pauvreté de nos vies ? pas pour moi toujours, même à mon âge avancé, ma vie est pleine de choses qui me tiennent debout et j’ai encore beaucoup de combats à mener alors ma vie ne sera jamais  » une pauvreté « 

        • Catherine B le 6 février 2015 à 10 h 24 min

          Bien sûr, je comprends bien ce que vous dites. Et ça me fait chaud au coeur de sentir votre ardeur à vouloir tenir debout.

          En fait, je pensais plus globalement.

          Car même si l’on fait en sorte que notre vie soit riche, elle reste pauvre, si les autres ne peuvent atteindre cette richesse. Mais je me suis sans doute mal exprimée.

          Je ne saurais être riche et heureuse et tous les qualificatifs de cet acabit tant que la vie sera mise à mal. C’est cela pour moi, la pauvreté de nos vies. C’est d’accepter sans trop broncher, sans demander des comptes des mécomptes qui nous sont faits tous les jours, de l’ignominie qui ravage la relation à soi, la relation aux autres et la relation au monde.

          Je pense que les pensées sont des forces, plus fortes que de la dynamite et qu’il serait utile que nous en fassions le terreau glorieux et joyeux de notre terre personnelle et communautaire.

          Car du choix de nos pensées dépend l’harmonie de nos vies.

          Que notre vie personnelle soit riche c’est déjà un très bon début, et c’est à renforcer bien sûr, c’est déjà ça de gagné, mais de l’étendre, c’est encore mieux. Et l’étendre, c’est faire en sorte que s’édifie à mon sens, un « je » personnel qui n’annule pas le « nous » communautaire et un « nous » communautaire qui n’annule pas le « je ».

          Or, nous voyons bien à travers notre histoire, qu’il y a toujours une occurrence qui souffre.

          Mais je suis bien d’accord, que déjà vous tissiez joliment votre ouvrage personnel est une bénédiction, c’est le tissage du vivre ensemble qui reste plus problématique.

          Or, nous avons en nous, en chacun de nous, la potentialité d’activer nos ressources du vivre ensemble. Mais ce qui est difficile, c’est que ça ne se fait pas sans rigueur et souplesse, comme un travail de broderie tout compte fait. La structure du tissage est essentielle comme l’est le fil qui viendra croiser sa structure. J’espère que c’est plus clair. En tout cas, continuez à rendre votre vie plus belle, ainsi votre beauté et votre richesse rendent la nôtre déjà plus riche et plus belle.

    • marc le 8 février 2015 à 21 h 38 min

      Oui Danielle, ça donne vraiment envie de vomir, plus encore que le résultat des élections dans le Doubs… mais l’heure du grand basculement approche tout de même, patience…

      Il vaut mieux être chat (ou chien de sa fille) chez Boutfil qu’au Vietnam, ça semble évident. Et je crois bien que je vais finir par te demander des cours de broderie : peut-être le seul moyen de ne pas devenir complètement dingue dans ce monde de fous ?

      Bises

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