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Départementales 2015 : un « gros plan social » menace le Parti socialiste – Par Tristan Quinault Maupoil

31 mars 20150
Départementales 2015 : un « gros plan social » menace le Parti socialiste – Par Tristan Quinault Maupoil 5.00/5 1 votes

Publié le : 30 mars 2015

Source : lefigaro.fr

Ayant perdu environ la moitié de ses élus départementaux, le PS va devoir faire une croix sur près de 2 millions d’euros de recette.

Au Parti socialiste, la défaite n’est pas seulement politique. Elle est aussi financière et humaine. Tous les conseillers départementaux du PS sont tenus de reverser à la fédération de leur département entre 5 % et 10 % de leur indemnité. « Entre 1400 et 2000 euros de cotisation annuelle par conseiller départemental », indique le trésorier de la Rue de Solferino, Jean-François Debat. Face au reflux, celui-ci envisage la fermeture de certaines permanences locales.

En perdant environ la moitié de ses effectifs départementaux, la facture est salée pour le PS, estimée à 2 millions d’euros en moyenne. « Au niveau national, ils vont être obligés de réfléchir à une autre répartition des moyens. Il faudra soutenir les fédérations et avoir un train de vie moins confortable à Solferino », plaide Christian Bataille, député du Nord où la défaite est « lourde ». « Les conséquences sont dévastatrices, ça s’ajoute au déficit causé par les municipales », indique-t-il.

Et la casse est aussi sociale. Il y a tout juste un an, près de 2 000 collaborateurs socialistes avaient perdu leur emploi dans le sillage de la vague bleue qui avait vu 150 villes de plus de 10.000 habitants pousser le PS hors des mairies. Une nouvelle lame de 20 à 50 personnes par département perdu va venir s’ajouter à un marché devenu bouché pour les socialistes. « C’est un nouveau gros plan social », constate Amine El Khatmi, ancien collaborateur aujourd’hui élu d’Avignon (Vaucluse). « C’est la vie politique, on sait qu’avec une défaite il faut savoir faire sa valise et partir », se rappelle-t-il.

Si certains fonctionnaires vont être redéployés, l’avenir est plus incertain pour les contractuels. « Il y a ceux qui ont su profiter de leur poste pour se constituer un réseau dans le privé mais il y a aussi énormément d’assistants, ex-militants, qui n’ont fait que ce métier et sont clairement inemployables dans un secteur normal. Ils ne savent que tenir le manteau de l’élu et répondre à ses caprices. Sur le marché du travail, ça ne vaut pas un radis », s’amuse un collaborateur d’élu d’Île-de-France.

« Un profil à la marge, très minoritaire », jure une ex-collaboratrice de François Hollande qui attendait dimanche de savoir si elle conserverait son poste au conseil départemental de Corrèze. Jean-François Debat reconnaît qu’il y aura des « situations pas simples à gérer. Mais il y a toujours des solidarités qui peuvent se nouer ». « Je reçois régulièrement des candidatures. Ça me perturbe mais je ne peux rien pour eux », constate le député Christian Bataille.

Les risques de la défaite

Alexandre Houpert, membre du cabinet du président sortant du Vaucluse (PS) Claude Haut, se veut toutefois optimiste: « le fait de savoir travailler simultanément sur plusieurs dossiers est aussi une qualité recherchée dans le privé ». Cependant, il avoue qu’en cas de défaite de son camp il aurait « sans doute du mal à retrouver un poste et un salaire équivalents ». Pour les socialistes qui aspirent à travailler pour leurs élus, le ciel ne risque pas de s’éclaircir. La réforme territoriale qui va réduire le nombre d’exécutifs locaux et les prochaines élections régionales vont pousser nombre d’entre eux vers Pôle emploi. « Aujourd’hui, ce métier est surtout porteur au Front national », concède Alexandre Houpert avec dépit.

Tristan Quinault Maupoil

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