… sur le fond
Le 08 avril, suite au feuilleton à deux épisodes du « détail » chez Bourdin et de l’entrevue « secrète » à Rivarol, La Plume à Gratter mettait en ligne un article très énervé sur cette énième affaire médiatique impliquant le Front National et son Président d’honneur, Jean-Marie Le Pen.
Si le titre renvoyait dos-à-dos dans l’inconséquence le patriarche du Front et la garde rapprochée de Marine Le Pen, garde rapprochée qui jetait outrageusement de l’huile sur le feu, il faut bien reconnaître que l’essentiel du billet était une charge à l’égard du presque seul Menhir de la Trinité-sur-Mer. L’exaspération d’entendre à nouveau surgir les sempiternelles polémiques sur la seconde guerre mondiale, de voir le nécessaire combat politique d’aujourd’hui « pollué » par ce tristement fameux « détail » qui permet depuis près de trente ans au système médiatico-politique, à la police de la pensée conforme, d’ostraciser le FN, ses dirigeants, ses électeurs et d’une manière très générale tous les souverainistes, les patriotes, les défenseurs de l’identité, de la spécificité françaises, en sortant systématiquement la Grosse Bertha propagandiste de la « bête immonde » et des « heures les plus sombres de notre histoire », et peut-être bien plus encore le fait que Le Pen ait décidé secrètement d’accorder une longue entrevue à un journal qui n’a pas de mots assez durs pour attaquer, voire insulter sa propre fille et présidente du mouvement qu’il a crée et dirigé si longtemps, expliquaient, bien plus sur la forme que sur le fond, mon coup de gueule de mercredi.
Sur la forme, je reste sur mes positions : je trouve irresponsable et indigne de l’intelligence de Jean-Marie Le Pen d’avoir ainsi, sous l’incitation d’un Bourdin fidèle à lui-même dans la crapulerie journalistique, replongé une nouvelle fois sur un sujet et une déclaration qui a permis sa diabolisation systématique depuis 1987. Il eût été bien plus judicieux, plus fin politique à mon sens, d’envoyer balader le jean-foutre de RMC, et refuser, sans aucunement se renier d’ailleurs, de répondre par défi au « piège à Front » tendu par ce petit capo du politiquement correct. Une réponse genre : « je n’ai pas changé d’opinion, mais je suis ici pour discuter de politique, pas d’histoire » aurait eu le mérite de permettre à Le Pen de ne pas se renier, sans pour autant relancer la machine médiatique à points Godwin qui n’en espérait plus tant. Concernant l’entrevue à Rivarol, je persiste à considérer que donner ce long entretien, en secret, à cet instant précis, à un journal qui conchie Marine Le Pen depuis ses premiers jours à la tête du FN, était une fort peu glorieuse vengeance personnelle, et l’expression d’une volonté assez mesquine d’humilier publiquement sa fille. Un règlement de comptes de bac à sable qui, c’est le moins que je puisse en dire, n’honore pas un homme de cette trempe.
Sur le fond maintenant … je ne reproche pas du tout à Jean-Marie Le Pen de « penser ce qu’il pense » sur la seconde guerre mondiale, sur Pétain, sur les chambres à gaz. Fervent adepte de la liberté d’expression, la VRAIE, pas celle des hémiplégiques de la pensée autorisée, des tartuffes version « je suis Charlie » qui prétendent représenter la démocratie et les « valeurs républicaines », je reconnais à tout homme le droit imprescriptible, inaliénable à dire sa vérité, quelle qu’elle soit, tant qu’elle ne diffame pas autrui et n’appelle pas ouvertement à la violence. La liberté d’expression est justement là pour permettre à ceux qui pensent « autrement », qui pensent « mal » et même à ceux qui pensent « con » d’exprimer leur point de vue, sur tous les sujets possibles et imaginables. A cet égard, la Stasi médiatique, la censure du politiquement correct, les funestes lois mémorielles et en réalité liberticides sont les seules, ou en tout cas les pires ennemis de la véritable démocratie et des droits de l’homme. Droits de l’homme dont la déclaration sur laquelle s’appuie la Constitution française déclare d’ailleurs : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme ; tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi » (Article 11). Et le fait que des lois totalement scélérates aient été votées par la ploutocratie qui nous gouverne (Loi Pleven, Loi Fabius-Gayssot, Loi Taubira) pour ajouter à la juste réprimande de la diffamation et de l’appel à la violence la censure et le délit d’opinion ne saurait emporter l’assentiment du démocrate et de l’honnête homme, d’où qu’il vienne, et quoi qu’il pense. Mais cette liberté fondamentale du citoyen à dire sa vérité ne saurait s’appliquer dans les mêmes largeurs au responsable politique : entre dire tout ce qu’on veut, quelles qu’en soient les conséquences, et mener au mieux un combat politique qu’on juge essentiel, il faut parfois savoir choisir… surtout quand on a déjà donné et qu’on en a vu le résultat pendant trois décennies !
Concernant l’entrevue à Rivarol… là encore, sur le fond, et si l’on excepte quelques formules « choc » typiques du personnage, je n’ai pas grand-chose à redire non plus. Cet entretien fleuve est bien plus riche (et parfois remarquable) que les quelques phrases qui ont été mises en exergue par les médias (et même par l’auteur de ces lignes, qui n’avait pas encore pris connaissance de l’intégralité du texte : mea culpa). Il rappelle un certain nombre d’éléments fondamentaux du combat vital que nous devons mener pour que la France retrouve enfin sa souveraineté, son identité, ses valeurs spécifiques. Un combat que nous devons absolument mener sans faiblesse, sans concessions, en héritiers responsables et respectueux, au nom de son histoire glorieuse, en raison de son présent affligeant, pour son futur à nouveau exemplaire.
Je vous ai confié (je pense) dans ces deux derniers papiers, à peu près tout ce que j’avais personnellement à dire sur le « cas Jean-Marie ». Mais je juge aussi fort utile, par souci d’honnêteté, et face à l’avalanche de critiques parfois assassines et indécentes que ses dernières sorties ont provoquées, face au lynchage public qui s’est mis en place et que je réprouve totalement, cette fois sur la forme ET sur le fond, de reproduire ici deux articles défendant le fondateur du Front National, sa critique de la ligne actuelle de son mouvement et sa liberté de parole : le premier (court) est signé Paul-Eric Blanrue, et le second (beaucoup plus long) n’est autre que l’éditorial du dernier numéro de Rivarol, qui abritait donc la fameuse entrevue qui a déclenché la « guerre des Fronts ». Tous deux méritent à mon sens très largement la lecture. Après ces deux textes, je reviendrai sur les réactions de certains « ténus ténors » du FN ou de la mouvance souverainiste (Philippot, Alliot, Collard et Ménard pour être plus précis), et pour finir j’exprimerai mon souhait, si j’ose dire mes conseils, pour tenter de trouver une issue « avec le moins de dégâts possibles » à la situation consternante qui prévaut aujourd’hui…
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L’épée à deux tranchants
S’il était vrai, comme le propagent les militants benêts du FN qui défilent sur les écrans pour cracher à qui mieux mieux sur le fondateur de leur parti, que la Seconde Guerre mondiale n’est « pas d’actualité » et qu’il faut cesser d’en parler une fois pour toutes pour se consacrer à la politique contemporaine, on s’interroge alors sur la raison pour laquelle l’ensemble des médias et de la classe politique y revient chaque jour que Dieu fait, du matin au soir et du soir au matin – et ce que Florian Philippot, par exemple, va faire au cimetière de Colombey-les-Deux-Églises. Et on se demande aussi pourquoi, dans ce cas-là, on n’entend pas hurler de dépit ces emmanchés tant épris de quotidienneté et de « politique de terrain ».
La démocratie a réussi son pari : rayer l’histoire de la tête de ses adeptes. L’histoire commence au dernier scrutin et s’achève lors des prochaines élections : le calendrier électoral est devenu l’alpha et l’oméga de la nouvelle Weltanschauung. Il me semble au contraire qu’aimer son pays c’est aussi aimer son passé et le défendre contre les mensonges qui en défigurent l’appréciation. Quand des affabulations, des impostures, des fables, de mauvaises blagues servent à l’empêcher de redevenir souverain, à l’asphyxier sous la propagande étrangère, à l’abolir dans un geste de mépris, à insulter les anciens (ces pères dont parle le mot patrie), à effacer les valeurs qui l’ont constitué et à cadenasser la pensée politique d’aujourd’hui, il devrait paraître évident à tout patriote sincère que son devoir est de les combattre jour après jour avec « l’épée à deux tranchants » dont parlent les Écritures, et non de tirer à vue comme un sniper du camp adverse sur ceux qui les bravent. Le néo-FN, avec ses militants conformistes, trouillards, naïfs ou cyniques, a totalement oublié cette évidence. On sait pourquoi, on sait pour qui.
Ce n’est pas Jean-Marie Le Pen qui a impatronisé la Seconde Guerre mondiale dans les esprits. Ce n’est pas lui l’obsédé. Il réagit. Comme il peut. Pas toujours comme il le faudrait, sans aucun doute. N’importe : ce sont précisément ceux qui l’accusent d’être resté bloqué sur Pétain et les chambres à gaz qui devraient faire un tour chez le psy.
Paul-Éric Blanrue (source)
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Jean-Marie Le Pen : le dernier homme libre ?
C’est reparti. Pour avoir réitéré ses propos sur « les chambres à gaz, détail de l’histoire » sur BFM-TV le 2 avril, en réponse au journaliste Jean-Jacques Bourdin, et en affirmant qu’il y avait au Front national entre autres de « fervents pétainistes », Jean-Marie Le Pen s’est une nouvelle fois mis à dos tout l’univers politico-médiatique et, plus gravement, la direction du Front national qui a désapprouvé publiquement ses propos. Le Parquet a ouvert une enquête préliminaire pour « contestation de crimes contre l’humanité » — alors même que le président d’honneur du Front national n’a rien contesté du tout —, le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a condamné des « propos indignes et contraires aux valeurs de la République », preuve soit dit en passant que la religion de la Shoah est l’un des fondements essentiels du régime actuel. Le ministre de l’Education nationale Najat Vallaud-Belkacem, a réagi par le tweet suivant : « Propos inqualifiables de M. Le Pen. Notre responsabilité est de prévenir les élèves face au danger du négationnisme ». Un aveu qui témoigne au plus haut niveau de l’endoctrinement de l’enfance et de la jeunesse.
Sans surprise, SOS-Racisme pour qui « Jean-Marie Le Pen se vautre encore dans l’immonde », l’Union des étudiants juifs de France qui qualifie le fondateur du FN d’« antisémite récidiviste », la LICRA d’Alain Jakubowicz qui voit dans le Menhir un « antisémite viscéral, obsessionnel » ont annoncé qu’elles se constituaient partie civile tandis que le CRIF de Roger Cukierman qui avait récemment donné un bon point à Marine Le Pen jugée « personnellement irréprochable » en matière d’antisémitisme écrit, dans un communiqué que « le Front national est un parti à combattre sans faire de détails et que derrière le FN se cachent des vichystes, négationnistes, pétainistes ».
Mais les condamnations les plus lourdes de sens sont venues du mouvement même que Jean-Marie Le Pen a fondé et présidé si longtemps. A peine l’émission de BFM-TV était-elle terminée que Marine Le Pen faisait savoir « son profond désaccord avec Jean-Marie Le Pen, tant sur le fond que sur la forme. Quant aux “fervents pétainistes”, ajoutait-elle, cette déclaration est hallucinante. Je n’en connais aucun au Front, et le candidat (aux départementales) qui avait repris la devise de Pétain est convoqué devant la commission de discipline. » Pour la présidente du Front national, « Jean-Marie Le Pen est dans la provocation volontaire. Ses propos n’engagent que lui. ». Le député Rassemblement Bleu Marine, Gilbert Collard, est allé encore plus loin, écrivant dans un tweet : « La Shoah est l’abomination des abominations et Jean-Marie Le Pen un tract ambulatoire (sic !) pour Manuel Valls, c’est désespérant ». D’où la réplique virile et du tac-au-tac du fondateur du FN quelques minutes plus tard : « Ferme donc ta gueule, espèce de collard ! »
Les principaux lieutenants de Marine Le Pen, le secrétaire général Nicolas Bay, le vice-président chargé de la stratégie et de la communication et numéro 2 du mouvement Florian Philippot ont eux aussi condamné les déclarations de Jean-Marie Le Pen (« propos insupportables » a même dit Philippot sur RFI) et ont dit clairement que la candidature de Jean-Marie Le Pen comme chef de file du FN en région PACA pourrait être remise en question : la commission nationale d’investiture pourrait choisir une autre tête de liste. Sébastien Chenu, le cofondateur de Gay-Lib que Marine Le Pen a propulsé à la tête d’un Collectif culture, a surenchéri, expliquant qu’il lui paraissait désormais “difficile” pour le fondateur du FN de conduire la liste FN en PACA, Florian Philippot expliquant quant à lui que Jean-Marie Le Pen s’était lui-même mis en marge du mouvement par ses déclarations même si on ne pouvait pas l’exclure comme un « adhérent lambda » dans la mesure où il est le père fondateur et l’ancien président du FN.
Il y a quelque chose d’indécent à ce que des individus qui n’étaient pas encore au Front national il y a cinq ans, qui n’en ont connu ni les épreuves, ni la traversée du désert, qui ne savent rien de l’adversité à laquelle il a dû faire face pendant des décennies, qui de surcroît n’ont pas connu la Seconde Guerre mondiale, se permettent de juger et de condamner de la sorte Jean-Marie Le Pen, lequel a vécu sous l’Occupation, a porté en Indochine, à Suez et en Algérie l’uniforme de l’armée française, est le héraut, le principal porte-voix et porte-drapeau depuis soixante ans de l’opposition nationale en France… (la suite ici)
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Je ne suis pas forcément d’accord avec tout ce qui est écrit dans ces deux textes, mais je considère que beaucoup de choses notables et parfois essentielles y sont dites, concernant la crise actuelle qui secoue le FN et le rôle des uns et des autres. Fort peu diffusés sur le Net et évidemment totalement invisibles sur les médias officiels, j’espère que ces deux points de vue différents vous auront aidé (comme moi) à vous faire une idée plus précise et plus équilibrée de cette regrettable et peut-être dramatique histoire. Mais voici venu le moment, avant de conclure, de dire ce que je pense de quelques-uns des autres protagonistes du psychodrame que nous sommes en train de vivre !
Philippot, Alliot, Collard, Ménard : les quatre frères Dalton contre Lucky Luke Le Pen
Autant je pouvais tout à fait comprendre, je l’ai dit, la colère, la peine de Marine le Pen de voir son père repasser le plat du « détail » et l’humilier ouvertement en accordant son entrevue à Rivarol, alors que – à tort ou à raison – elle est lancée depuis cinq ans dans un combat pour la dédiabolisation du Front National (combat qui montre aujourd’hui et une nouvelle fois très clairement ses limites, d’ailleurs : quoiqu’il dise, quoiqu’il fasse, le FN sera toujours ostracisé par le système, qui joue par ce lamentable biais sa propre survie), autant j’ai dès le début trouvé lamentable, indigne, indécente même la « danse du scalp » enclenchée par deux vice-présidents du FN et deux membres ou proches du RBM.
« Premier de l’absence de classe », Florian Philippot. Débarqué au FN il y a à peine cinq ans ( !), ce rescapé d’un chevènementisme aujourd’hui en état de mort politique avancée, a été dès le début de l’affaire le principal et le plus virulent contempteur du vieux chef. Il s’est immédiatement répandu sur toutes les ondes pour condamner, ostraciser l’homme qui a crée le Front et l’a incarné (avec ses excès, certes) sous la mitraille constante du politiquement correct, sans jamais plier l’échine, pendant près de quarante ans ! Leurs passés de militants et de dirigeants respectifs, la légitimité qu’ils ont l’un et l’autre au sein de leur mouvement auraient dû très largement l’inciter à se taire, je dirais même à s’écraser dans cette lamentable affaire. Et bien non ! Cet Iznogoud qui «veut être calife à la place de la Reine de Saba » n’a pas hésité au contraire, pour que le crime soit complet et le hold-up définitif, à demander… l’exclusion du fondateur, Président d’honneur et géniteur de la patronne du parti ! Non content d’être pour Marine Le Pen un Père Joseph à l’influence démesurée, au point de parfois – et fort malheureusement -faire passer Marine Le Pen pour sa créature, voire sa marionnette, il est absolument omniprésent sur tous les médias, affichant des prises de position ou initiant des orientations politiques souvent pour le moins problématiques (la dédiabolisation continuelle, la non participation à la Manif pour Tous, la mise en avant sans explication intelligente de la « retraite à 60 ans », le silence sur la théorie du genre à l’école, la mise sous le boisseau de l’identité française, l’omerta sur la christianophobie, le padamalgam « je suis Charlie », le lobbyiste LGBT Sébastien Chenu au FN, le soutien à Syriza, c’est lui). Fort peu apprécié des militants, il ne s’en est pas moins approprié le parti en quelques années, dicte sa stratégie, décide de son programme et de sa politique de communication ! Aujourd’hui, il veut donc « tuer le père » pour être enfin totalement libre d’imposer sa ligne, ses choix, au risque non négligeable, une nouvelle fois, de tout faire péter, comme le premier Bruno Mégret venu ! Il est au moins aussi responsable des dégâts actuels liés aux évènements des derniers jours que le fondateur du FN, et Marine le Pen serait bien inspirée de se dégager au plus vite de son influence assez souvent néfaste, de se recentrer sur certains fondamentaux (souveraineté, identité, sécurité, arrêt de l’immigration) si elle ne veut pas rapidement payer une facture militante et électorale bien plus élevée sans doute qu’elle ne semble aujourd’hui le croire, faisant ainsi reculer pour des années (et peut-être des décennies) l’espoir du retour prochain d’une France de nouveau maitresse de sa politique et de son destin.
Autre assassin médiatique du vieux chef, le propre compagnon de Marine Le Pen, plus méprisable encore sur ce coup-là que Philippot car ancien secrétaire personnel du Menhir, le con-sternant Louis Alliot ! Ce « politililliputien », qui n’a même pas la reconnaissance du bas-ventre, qui doit absolument toute sa carrière au vieil homme qu’il souhaite aujourd’hui abattre, avait lui aussi toutes les raisons objectives de se la fermer dans cette histoire. Moyennant quoi, il est allé faire le très sale boulot, hurler avec la meute des chiens lâchés de la bienpensance chez… Jean-Jacques Bourdin (comme Philippot, d’ailleurs) ! Oui, chez celui-là même qui a déclenché avec gourmandise (il s’en vante depuis le début) toute cette séquence catastrophique ! Quelle indécence, quelle médiocrité d’âme, chez ces deux zigotos !
Enfin, dans le rôle de flingueurs d’ambulance, de partisans de l’euthanasie politique forcée, se sont illustrés deux autres irresponsables, qui ne sortiront pas grandis de cette histoire : Gilbert Collard et Robert Ménard.
Le premier cité, déjà de la taille (politique) d’un nain de jardin miniature, va bientôt finir disparaître dans le gazon pourtant fort ténu d’un green de parcours de golf à force de lécher le système, la bienpensance et le communautarisme version CRIF, en en faisant des caisses sur le thème cent-pour-cent compatible UMPS : « La Shoah est l’abomination des abominations » (et le génocide des indiens, des Vendéens, les millions de victimes des goulags et de la révolution culturelle chinoise, c’est de la roupie de sansonnet ?). Il a carrément osé réclamer l’exclusion du père fondateur d’un parti… dont il n’est même pas membre ! Non mais de quoi je me mêle ? A la niche loge l’avocaillon, et comme l’a twitté le vieux : « ferme ta gueule, espèce de Collard ! ».
Quant à Ménard… qui lui aussi n’est même pas membre du Front, et qu’on a connu mieux inspiré, il s’est permis de déclarer : « C’est peut-être l’occasion historique de mettre Jean-Marie Le Pen hors des rangs du FN ». Et de réclamer une commission de discipline (qu’il a donc obtenue), de se répandre sur le révisionnisme intolérable de J.M. Le Pen… lui qui vient de se faire assassiner en place médiatique pour avoir – heureusement – osé braver la bienpensance « historique » sur la guerre d’Algérie en rebaptisant une rue de Béziers du nom de Hélie Denoix de Saint Marc ! Ou l’ interdiction faite à Le Pen de pratiquer, à propos de la guerre de 39-45, une relecture historique personnelle… que lui-même pratique pourtant au sujet de la guerre d’Algérie ! On rêve ! Il n’y a décidément pas qu’au cul du vieux qu’il y a des coups de pieds qui se perdent !
Halte au feu, avant qu’il ne soit trop tard… pour la France
Nous en sommes donc rendus aujourd’hui à « ça » :
- Jean-Marie Le Pen a provoqué, par bravade, par inconséquence politique, un nouvel épisode totalement inutile de diabolisation de son parti, qui, c’est incontestable, va nuire au mouvement qu’il a initié et si longtemps incarné.
- Marine Le Pen, sous le coup de l’exaspération (le « détail ») et de l’humiliation subie (l’entrevue à Rivarol), s’est exprimée et s’est fortement désolidarisée de son père. A coup sûr très mal conseillée (on sait par qui), elle a sans doute réagi trop vite, trop fort, mais c’est désormais plié : elle ne peut plus faire marche arrière sans gravement se décrédibiliser.
- Philippot, Alliot, Collard, et Ménard ont chargé la barque au lieu de se taire, alimenté le lynchage médiatique au lieu de le combattre. Ils en paieront le juste prix dans l’esprit et l’estime des militants et de tous ceux qui refusent de voir taper avec cette rage et cette indécence sur un homme à terre, qui plus est lorsqu’il a un passé de tout premier résistant au système, ce qui est incontestablement le cas de Jean-Marie Le Pen, et qu’il affiche 86 ans.
- Le fondateur, dirigeant emblématique et Président d’honneur du FN va passer… en commission de discipline de son propre parti ! Une situation ubuesque, une humiliation incompréhensible pour tous les militants historiques du FN, avec un dénouement qui pourrait bien être catastrophique pour le mouvement. Car acculé, touché selon lui dans son honneur, à son sens trahi par les siens, le vieux lion se battra jusqu’au bout, au risque de tout faire exploser.
D’une façon ou d’une autre, une décision devra être prise, et il n’y a pas de bonne solution :
- Si le parti décide de « passer l’éponge », les médias se déchaîneront sur le mode : « on vous avait bien dit que le père et la fille c’est la même chose », « la dédiabolisation de façade a fait long feu », etc. Ou pire encore : Marine le Pen apparaitra comme un leader politique faible, toujours dominée par son père.
- Si la commission de discipline sévit et exclut le patriarche, les conséquences risquent d’être cataclysmiques : qui peut croire un instant que le combattant infatigable qui n’a jamais baissé pavillon devant rien, accepterait une telle sentence, sans se jeter dans un dernier baroud d’honneur aux résultats à tout le moins totalement imprévisibles ?
- Si le parti se contente de lui retirer l’investiture en Paca (et il n’est pas du tout dit que J.M. Le Pen l’accepte sans réagir), sans lui retirer sa Présidence d’honneur, les médias nous feront à nouveau le coup du « tout ce cirque pour ça », « tel père telle fille », etc. Et si il lui retire aussi la Présidence d’honneur, qui sait cette fois encore comment Le Pen réagira ?
Il n’y a à mon sens, pour sortir de l’ornière où il se trouve, qu’une solution pour le Front National :
- Marine Le Pen doit, la colère passée, très largement calmer le jeu, interdire à tous ses lieutenants le moindre nouveau commentaire sur cette affaire, et demander à son père d’avoir le bon sens de déclarer que dans l’intérêt du parti et de la France, il décide de se retirer (à 86 ans rappelons-le) de la vie politique, reprenant ainsi sa totale liberté de parole (qui lui est un bien inaliénable) sur les sujets qu’il voudra, sans risquer de nuire en rien au FN et à sa présidente.
- Jean-Marie Le Pen doit, par esprit de responsabilité, par sagesse, par devoir envers l’espoir de changement qui porte aujourd’hui des millions de Français, accepter sereinement de laisser enfin pleinement les rênes du parti qu’il a crée et dirigé si longtemps, à celle qu’il a par ailleurs lui même désignée comme son meilleur successeur possible : sa fille Marine. Qu’il se retire dignement, et qu’il rédige enfin les mémoires qu’il nous annonce depuis des décennies et que nombre de concitoyens attendent. Peu d’hommes politiques français ont eu un tel parcours, engrangé une telle expérience de la vie politique et plus généralement de la vie de la France que lui. Son témoignage sera précieux, et bien plus utile au pays que des polémiques pour grande partie inutiles et totalement contreproductives.
- Enfin, et peut être surtout… que cette crise soit l’occasion de remettre un certain nombre d’idées et de fondamentaux, depuis trop longtemps délaissés, en première ligne : identité française, valeurs familiales, arrêt total de l’immigration, souveraineté nationale (politique, monétaire et militaire), et aussi de replacer un certains nombre de petits ou grands marquis du parti ou du RBM à leur juste place : Philippot, Alliot pour le FN, et principalement Collard pour le RBM, quitte à les coller au placard ou à la porte s’ils refusent de recentrer leurs interventions publiques dans le sens nécessaire au pays et redéfini par la présidence. Tout cela fait et bien fait, il sera alors possible d’envoyer définitivement au diable… la dédiabolisation, qui ne saurait en aucun cas être l’alpha et l’omega d’une politique nationale digne de ce nom. Le programme est immense, le défi redoutable : ils n’en méritent que plus qu’on s’y attèle sans attendre. On dit souvent que d’un grand mal peut parfois surgir un grand bien… peut-on encore espérer que les Le Pen, le père comme la fille, se montrent définitivement dignes de la confiance que de plus en plus de Français s’apprêtaient à accorder au Front National avant la récente sortie de route que l’on sait ? Nous serons sans doute bientôt fixés sur ce point, et l’histoire, qui repasse rarement les plats, les jugera !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
Belle analyse en effet. JMLP n’est pas un homme ordinaire et ne rate pas une occasion pour le montrer. Quoiqu’il en soit, dans cette affaire, JMLP a enfreint une règle simple qu’il ne s’est jamais gêné de rappeler sèchement à d’autres lorsqu’il présidait le FN, la discipline de parti. Si on peut admettre que, malgré ses indéniables qualités politiques et son immense expérience, le fondateur du FN s’est fait surprendre par l’ignoble Bourdin, la préméditation de l’entretien donné à Rivarol laisse pantois.
Je vous rejoins au sujet des réactions précipitées et irrespectueuses des seconds couteaux et nouveaux venus du FN. Un peu de réflexion et de concertation aurait été les bienvenues….mais la tentation du Tweet est sans doute trop forte!
Mais ce qui me fait vraiment râler, ce sont surtout les fanfaronnades triomphantes de Bourdin !
Tout en n’aimant pas particulièrement JM Le Pen, je lui reconnais le courage de sortir depuis cinquante ans des sentiers battus de la bien-pensance. Qu’il décide aujourd’hui de se retirer de la vie politique – ce qui semble être désormais le cas- me paraît un peu triste et même assez consternant au vu des conditions lamentables dans lesquelles cela se produit…c’est tout à fait conforme à l’état actuel de notre malheureux pays.
Merci pour cette belle analyse.
Amitiés.