Publié le : 13 mai 2015
Source : thierry-desjardins.fr
On savait depuis longtemps que les socialistes pouvaient être d’une mauvaise foi stupéfiante et qu’ils étaient toujours prêts à dire n’importe quoi pour répondre aux critiques que leur opposition se permettait parfois de formuler. Aujourd’hui, ils se surpassent.
Il faut dire qu’ils ont trouvé « un truc » pratiquement imparable. Avec eux, celui qui ose désormais contester quoi que ce soit, au milieu du flot de lois plus scandaleuses les unes que les autres qui dégringole actuellement sur le Parlement, se fait immédiatement accusé d’être, au choix, raciste, antisémite, xénophobe ou homophobe et donc cloué au pilori ce qui, bien sûr, interdit immédiatement tout débat.
Hollande est un malin. Il s’est choisi un gouvernement qui compte dans ses rangs Christiane Taubira, Najat Vallaud-Belkacem, Fleur Pellerin, Myriam el Khomri, George Pau-Langevin et même Harlem Désir, c’est-à-dire un bel échantillon d’exotismes, avec ce qu’il faut de noir, de jaune, de gris et de marron clair.
Nicolas Sarkozy, s’en prenant, avant-hier, et comme beaucoup de gens, au projet de réforme du collège de Najat Vallaud Belkacem, s’est écrié : « Najat Vallaud-Belkacem est pire encore que Christiane Taubira ». Certes, on peut discuter du « pire encore » car il est toujours délicat de choisir entre deux nulles qui ajoutent, l’une et l’autre, à leurs charmes respectifs un sectarisme haineux à toute épreuve. Qui préférer entre « la Madone du mariage des homosexuels » et « l’Attila de notre Ecole » (pour reprendre les termes de Jean d’Ormesson), entre la Garde des Sceaux et la ministre de l’Education Nationale, entre l’indépendantiste Guyanaise et l’immigrée Marocaine ? Difficile !
Aussitôt les ténors du gouvernement et de la rue Solferino sautèrent sur l’occasion. C’était trop beau. Sarkozy avait osé mettre dans la même phrase, pour ne pas dire dans le même sac, le nom d’une noire et celui d’une arabe. C’était la preuve absolue et irréfutable que cet ancien président de la République qui, pire encore, aspire à le redevenir n’était qu’un affreux raciste et un épouvantable xénophobe, indigne de faire partie de notre personnel politique et donc éliminé par avance –avant même la moindre condamnation devant les tribunaux- de toute compétition électorale.
Sarkozy a bien des défauts, a fait bien des erreurs et bon nombre d’électeurs de droite souhaitent ne pas être obligés de voter pour lui en 2017, lorgnant vers Juppé, Fillon ou Le Maire. Mais on ne peut pas reprocher à Sarkozy d’être raciste ou xénophobe, à moins d’être foncièrement ignare ou d’une totale mauvaise foi comme un Cambadélis ou un Leroux.
Souvenons-nous tout de même que Sarkozy a pris comme ministres Rachida Dati, à la Justice, Fadela Amara, à la Ville, Rama Yade, aux Droits de l’Homme, Nora Berra, à la Santé, et Jeannette Bougrab à la Jeunesse, jouant déjà, lui aussi, et pour les mêmes raisons démagogiques, à la parité et à la diversité, en s’entourant d’un véritable harem folklorique.
Nous sommes tous d’accord pour reconnaitre qu’aucune de ces jeunes femmes « issues de la diversité », comme on dit pour faire plaisir aux tenants de la pensée unique et du politiquement correct, n’a pas fait d’étincelles. On pouvait d’ailleurs déjà se demander quelle était la plus nulle d’entre elles. Mais, et elles étaient là pour cela, elles ont complètement disculpé ce président « d’origine hongroise » (personne ne l’a oublié) de tous soupçons de racisme ou de xénophobie.
Nous sommes donc prévenus. Celui qui s’en prendra à Valls-l’Espagnol sera accusé et condamné pour xénophobie, celui qui critiquera la politique étrangère de Fabius sera trainé dans la boue en tant qu’antisémite, etc., etc. Avec des gens « pas d’ici », aux origines plus ou moins lointaines et, de plus, de sexe féminin à la Justice, à l’Education Nationale, à la Culture, à la Ville et à l’Outre-mer, Hollande s’est assuré d’être tranquille sur un bon nombre de dossiers qui deviennent intouchables.
Il est bien dommage que Macron, Sapin, Cazeneuve ou Le Drian n’aient pas fait leur « outing » et déclaré publiquement qu’ils étaient homosexuels. Cela les rendrait à tout jamais intouchables, eux aussi, au nom de la lutte contre l’homophobie.
Il faudrait sûrement que nos « gourous » qui font la pluie et le beau temps dans les quartiers élégants de la capitale et décrètent ce qu’on peut (et ne peut pas) dire, acceptent un jour de graver aussi sur leurs tables de la loi que la bêtise ne peut plus dépasser le tolérable…
Thierry Desjardins