Culture & Cinéma

Le CNC ou le cinéma des copains – Par E&R

14 mai 20150
Le CNC ou le cinéma des copains – Par E&R 5.00/5 5 votes

Publié le :13 mai 2015

Source : egaliteetreconciliation.fr

 Le Centre national du cinéma et de l’image animée (CNCIA), renommé par les jaloux qui n’y ont pas droit Centre de copinage intersioniste absolu, est cet organisme public de ponction (10 % sur les places de ciné plus des taxes télé) et de redistribution qui a contribué à sauver le cinéma français lorsqu’il a subi deux attaques frontales : celle de la télé dans les années 80 (même si le CNC finance docs et fictions télé), désormais neutralisée, et celle du cinéma américain, une menace permanente. Ce que dit le dépliant est vrai, mais incomplet : en réalité, dans ce système d’aides de toutes sortes, où une chatte ne retrouverait pas ses poils, se dessine un réseau d’amitiés tout sauf démocratique et partageur. Une partie des 667 (666 + 1 !) millions d’euros d’argent public discrètement détournés au profit d’une caste idéologique, ça a un nom, non ?

Le CNC, c’est surtout l’habillage d’un pouvoir caché dans le milieu du cinéma, d’apparence très diversifié, mais qui aide toujours les mêmes, en lâchant de temps à autre, pour donner le change, quelques piécettes à de nouveaux entrants, s’ils satisfont à des commandements non écrits, mais que personne n’ignore. À part les innocents, les abrutis ou les testeurs de réseau exclusif. Le sujet n’est pas nouveau (toute la presse le traite régulièrement de manière macroéconomique), mais personne ne vous parlera du CNC comme on va le faire. Cinéastes en herbe, accrochez-vous.

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Un coup d’épuisette qui frétille : Stéphane Mercurio, belle-fille de Siné, Romain Gavras, fils de son père, et Brigitte Sy, la mère de…

Les Garrel et le CNC, une longue histoire d’amour

Pour illustrer en apéritif jusqu’où peut aller ce népotisme en famille et entre amis, attardons-nous sur Brigitte Sy, pas la maman d’Omar, mais celle de Louis Garrel, prince des fils de, responsable de flops mémorables qui ne découragent pas le CNC, qui se déclare « séropositive » en 2009. La comédienne et réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi, compagne de Louis Garrel, est aussi la sœur de Carla Bruni. En 2010, Brigitte touche 152 000 euros pour Les Mains libres, une bluette de gauche sur l’histoire de Barbara, une réalisatrice qui prépare un film pour des détenus… Avant cela, elle aura joué cinq fois dans les films de son ex-mari, le réalisateur Philippe Garrel, lui-même fils de l’acteur Maurice Garrel. Philippe fera lui aussi jouer Louis, en 2005 dans Les Amants réguliers, qui raconte sa propre histoire pendant les évènements de mai (68), et dans La Jalousie en 2013.

En 2015, Brigitte sort L’Astragale, avec une distribution phénoménale : Esther Garrel (sa fille), Louis Garrel (son fils), et elle-même en passant. Les premiers rôles étant tenus, c’est le mot, par les deux acteurs arabes qui montent, Reda Kateb et Leïla Bekhti. Pour ce long métrage, Brigitte touchera 40 000 € d’aide « sélective à la distribution de films inédits », 24 000 € d’aide « au développement de projets de films de long métrage », et 12 000 € d’aide « à la musique de film », plus l’avance sur recette avant réalisation en 2011. Qui permet de commencer tranquillement son film. Et ce ne sont là que les aides officielles. Le budget officiel de L’Astragale, sorti le 8 avril 2015, se monte à 1,68 million d’euros, soit un très petit budget. Il atteint un mois plus tard une rentabilité de 9 % avec ses 40 338 entrées, qui ne couvrent donc qu’un dixième du budget. Ce qui veut dire que L’Astragale est un film subventionné dans sa totalité. Les critiques de la presse sont en revanche dithyrambiques.

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Les Garrel père et fils aperçoivent un spectateur

 Les Inrocks, très fans de toute la famille, nous apprennent que Louis, réalisateur à son tour du moyen (ouf) métrage Petit Tailleur, l’histoire « post-Nouvelle Vague » d’une amitié entre un jeune homme et un vieux tailleur juif, avec notamment la fille Seydoux et Lolita Chammah, fille du producteur Ronald Chammah et de l’actrice Isabelle Huppert, s’inspire des origines juives de la famille Garrel sur trois générations. Petit Tailleur recevra une « aide avant réalisation » en 2008. La famille Garrel apparaît exactement 40 fois dans les aides du CNC depuis 10 ans. Peut-être s’agit-il de bons films qui méritent d’être subventionnés. Néanmoins, on vous laisse reprendre votre respiration et on enchaîne.

 Le CNC, banque privative d’une caste ?

 Voici maintenant, histoire de soulager un peu les Garrel, une louche des résultats de la commission du 18 juin 2008 au CNC, dans le cadre de « l’aide au développement de projets de films de long métrage ». Que les antisionistes se calment, il n’y a aucune arrière-pensée de notre part. Nous avons simplement recontextualisé quelques noms entre parenthèses, afin de souligner les déterminismes familial et amical, qui créent cet enchevêtrement unique qu’on appelle réseau. Un réseau spécialisé dans la captation de subventions. Même si en théorie, une avance est remboursable… en cas de succès. Dans ce cas, comment expliquer la multiplication des avances pour ceux qui multiplient les échecs en salles ?

 ALICELEO CINEMA – montant maximal : 66 000 €
La Petite fille de Menno, auteurs Natalie Carter et Claude Miller (le réalisateur fasciné par les adolescentes)
La Grande Parade, auteur Pascal Elbé (l’acteur du Sentier qui voulait faire assassiner Dieudonné)

 RECTANGLE FILMS – montant maximal : 67 200 €
Je crois, auteurs Stéphane Foenkinos et David Foenkinos (l’auteur Gallimard au succès incompréhensible)
Les Neiges éternelles, auteurs Philippe Garrel, Marc Cholodenko et Caroline Deruas

 AGAT FILMS & CIE – montant maximal : 57 600 €
Zap book, auteurs Marc Gibaja (auteur de La Minute blonde sur Canal+) et Laurent Sarfati

 LES FILMS DU KIOSQUE – montant maximal : 64 800 €
Villa Riviera, auteur Amanda Sthers (ex-femme de Patrick Bruel)

 SOUDAINE COMPAGNIE – montant maximal : 36 000 €
Affaires étrangères, auteurs Jean-Paul Rappeneau, Julien Rappeneau (fils de Jean-Paul) et Gilles Marchand

 2.4.7. FILMS – montant maximal : 36 000 €
Flambeurs, auteurs Olivier Abbou, Delphine Bertholon, Nicolas Jones-Gorlin et Thibault Lang-Willar

 QUAD + ONE – montant maximal : 36 000 €
Tout ce qui brille, auteurs Géraldine Nakache (la sœur d’Olivier, coréalisateur du succès planétaire Intouchables) et Hervé Mimran (réalisateur de La Minute blonde)

 PRIMA LINEA PRODUCTIONS – montant maximal : 36 000 €
Le Maharal de Prague, auteur Eliette Abecassis (l’écrivain qui se revendique séfarade, accessoirement fille d’Armand, grand spécialiste du judaïsme)

 BLUE MONDAY PRODUCTIONS – montant maximal : 42 000 €
Vu de Tanger, auteur Nadir Moknèche (tiens, un Franco-Algérien)

 PRODUCTIONS MAZEL (la boîte de prod qui a sorti Janem Janem, l’histoire du retour d’un soldat israélien chez lui) – montant maximal : 36 000 €
Le Petit Coiffeur, auteurs Gioacchino Campanella et Florence Strauss
Les Éléphants, auteurs Henri Slotine, Alain Riou et Jacques Otmezguine

 Jane Birkin Aid

 Pour ceux qui croiraient à une charge ciblée, entrons maintenant dans le monde très aidé de Jane Birkin. Initialement prévu pour 2014, ce paragraphe a été remisé au placard, afin de respecter la douleur d’une mère, suite à la mort de sa fille Kate Barry, en décembre 2013. Maintenant, les faits peuvent parler. La famille Birkin, c’est une chaîne de solidarités, qui comprend : Jane, avant tout, au talent incertain, bimbo british lancée très jeune par l’homme d’affaires Serge Gainsbourg, devenue l’Anglaise par excellence pour les Français ; sa fille Charlotte Gainsbourg, compagne à la ville d’Yvan Attal, qui joue avec brio les espions, de préférence israéliens ; Lou Doillon, fille de Jane et Jacques Doillon, le réalisateur spécialisé dans l’adolescence, un peu comme Claude Miller, qui chaperonnera Charlotte, qui n’avait que 13 ans, pendant le tournage de L’Effrontée, une Charlotte lancée par Élie Chouraqui dans Paroles et Musique en 1984. Lou, Charlotte, Jane et Mathieu (Demy, fils des réalisateurs Agnès Varda et Jacques Demy) se retrouvant dans Kung-fu Master ! (dit aussi Le Petit Amour) réalisé par Agnès Varda en 1988, l’histoire d’une femme de 40 ans qui aime un adolescent de 15 ans…

 Où l’on constate qu’il n’y a pas simple juxtaposition de « familles aidées par le CNC » cohabitant comme des grumeaux, mais un réseau de familles qui se tiennent par la cooptation, l’amitié, l’amour et l’intérêt, quelles que soient les générations. Il y a tant de croisements dans tous les sens – certains stupéfiants – qu’ils feront l’objet d’un article à part. Par exemple, l’hebdomadaire pour femmes Elle nous apprend de Lou que « on lui connaît aussi des relations avec Samuel Benchetrit et Benjamin Biolay ». Son fils se prénomme Marlowe Jack Tiger, et maman a été décorée le 10 avril 2013 par l’ex-ministre de la Culture Aurélie Filippetti « chevalier de l’ordre des arts et des lettres ». Ah, on allait oublier la sœur de Lou, Lola, actrice devenue réalisatrice (son premier film est l’histoire incroyable de deux adolescentes de 15 ans qui veulent coucher pour la première fois avec des garçons), et désormais en couple avec Cédric Klapisch. Papa Doillon, fasciné par les relations amoureuses intergénérationnelles, est une icône au CNC. La boucle est bouclée, le soutien est massif : financier, médiatique, politique. L’un n’allant pas sans les deux autres en France, le pays des pouvoirs confondus.

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Lou Doillon est chevalier de l’ordre

Mais que les innombrables talents de la famille Klapisch-Doillon-Benchetrit-Gainsbourg-Attal-Birkin-Varda-Demy (certains vont jusqu’à parler de consanguinité mais nous n’irons pas jusqu’à de telles extrémités, plutôt d’inter-familiarités) ne nous fassent pas perdre de vue le CNC. Si l’on s’intéresse à Jane Birkin, ce n’est évidemment pas pour son talent, assez furtif et nébuleux. Il s’agit de comprendre comment et pourquoi cet élément représentatif de l’intelligentsia artistique de gauche (humanitaire, Enfoirés, chanson, pub, people, cinéma) arrive à vivre sur le dos de la bête, tout en produisant des choses que le public français boude depuis 30 ans. Car quand on analyse les chiffres de l’investissement public sur Jane, comparativement à ses résultats financiers, il y a une interrogation : ceux qui lui donnent de l’argent savent-ils que c’est de l’argent perdu ? Vont-ils voir ses films ? Auraient-ils un goût que l’on ignore ?

« Mais SOS Racisme m’a alertée, et on m’a expliqué que Christiane Taubira avait été touchée dans sa chair par ces propos, les caricatures, les enfants lui offrant des bananes, etc. L’idée que cela lui fasse mal, qu’elle ait été ainsi blessée m’était insupportable. J’ai la chance d’avoir été alertée. Depuis le soutien que j’ai apporté à Sarajevo [en 1995], on m’appelle quand il s’agit de réagir. D’autres artistes vivent à l’extérieur de ce monde, on ne peut pas les blâmer. Moi, je suis sur une liste. Pour le concert de soutien aux victimes du tsunami et de la catastrophe de Fukushima par exemple, j’ai mobilisé tout le monde contre le nucléaire, avec Olivier Rollin, Catherine Deneuve, Charlotte Rampling… Je n’ai eu aucun refus, je suis sur leur liste. » (Jane B. au Monde du 8 novembre 2013)

Boxes, de Jane Birkin, disons-le clairement, cette psychanalyse audiovisuelle d’une vieille gauchiste paumée… a plus intéressé le CNC, le Festival de Cannes et la grande famille du cinéma, que le public. Voici la critique du site de Première, peu réputé pour sa férocité :

« Confidences, aveux, remords… Jane Birkin ne cesse de se flageller pendant 90 très longues minutes. Déroutant. Dès le départ, on comprend mal pourquoi Lou Doillon a été choisie pour interpréter le rôle de Charlotte Gainsbourg. Viennent s’ajouter des dialogues crus, notamment ceux entre Jane Birkin et sa mère. L’ambiance s’alourdit et devient très glauque. Et si toutefois le film nous apprenait quelque chose de neuf sur la vie de l’actrice et de sa famille ? Ce n’est même pas le cas. Pas sûr que Boxes fasse un carton ! »

Le budget du film, produit par Emmanuel Giraud (président de l’ancien prix Georges et Rita Sadoul), est modeste (un peu moins de 2 millions d’euros), mais il a accroché de nombreuses aides. D’abord 130 000 € de la part du Conseil régional de Bretagne, dans le cadre de son dispositif de soutien à la création audiovisuelle. Pourtant, peu de Bretagne dans le film, qui tourne autour de Jane, qui ouvre ses boîtes de souvenirs dans sa maison. Le CNC accordera généreusement 152 000 € en 2007 (dans le cadre du « soutien financier sélectif à la production »), plus 38 000 € par la commission du 29 mai 2007 (dans le cadre de « l’aide sélective à la distribution de films inédits »), et encore 9 000 € pour la musique le 18 octobre 2006 (« aide à la musique de films de long métrage »).

Une musique créée par Frank Eulry, l’arrangeur qui assure la direction de l’album de Jane À la légère, le seul yaourt sans morceaux de Gainsbourg à l’intérieur, qui ne marchera pas. Chez les Gainsbourg, par arrangeur, il faut surtout entendre compositeur. Frank a aussi collaboré à l’album Enfants d’hiver, sorti dans l’indifférence générale en 2008, avec des textes écrits par Jane en français. Un album tourné vers son enfance. Un ensemble léger, déprimant, à se coller une balle dans la (grosse) tête. Du talk-over (c’est mieux quand on ne sait pas chanter) sur une orchestration minimaliste, méthode pratique utilisée par sa fille Charlotte ou Sandrine Kiberlain, deux fausses chanteuses parmi tant d’autres. Un talent inexistant pourtant loué dans toute la presse.

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Charlotte Gainsbourg Aid

Résultat en salles du film Boxes : 30 000 entrées, en dessous du bide, soit 61,53 € de coût au spectateur. Qu’est-ce qui justifie cet empilement d’aides, cet investissement à perte, au vu du scénario égocentrique et indigent ? Le directeur photo François Catonné modère un peu notre emportement :

« Boxes est un projet qui a mis 14 ans pour voir le jour. Et je suis très heureux qu’il soit sélectionné à Cannes et qu’enfin il paraisse digne d’intérêt ! Je dis cela parce que personne n’a voulu financer ce film ! Pas une chaîne de télévision, pas un partenaire financier, pas un distributeur. Pourtant, Jane a réuni un certain nombre d’acteurs : Michel Piccoli, John Hurt, Géraldine Chaplin, Annie Girardot, Lou Doillon, Natacha Régnier, Maurice Bénichou, Tchéky Karyo, Jane elle-même dans le rôle d’un personnage qui lui ressemble beaucoup. Tous ces comédiens lui ont fait confiance. Mais le film a dû se faire en 4 semaines, avec peu de personnel, peu de matériel et en 16 mm. Quatorze ans que ce film attendait qu’un courageux comme Emmanuel Giraud (Les Films de la croisade) le produise finalement à crédit. »

Pour couronner le tout, Boxes a étonnement été présenté en Sélection officielle à Cannes du 16 au 26 mai 2007, en avant-première en hommage à Jane Birkin dans la « salle du 60ème » (sur le toit du Riviera). Jane fêtant en 2006 ses 60 ans. Sur le site Allociné, Jane explique le pourquoi de ce film si utile :

« C’était il y a une dizaine d’années, je voulais écrire un film sur la crise d’une femme de 45-50 ans et de cette vertigineuse terreur : à quoi être utile quand on cesse de pouvoir avoir des enfants ? Qu’est ce qui va se passer ? Comment ça va se passer ? Est-ce que quelqu’un m’aimerait si je n’avais pas cet encombrant passé ? C’était une grande question pour moi (…) Quand j’ai décidé de faire ce film c’était aussi dans le même temps, ce moment précis où un homme vous trouve aimable, et qu’une adolescente rebelle le prend très mal, où les autres enfants trouvent que vous n’avez pas été claire sur les autres séparations, et finalement sur ce moment où tout le monde vous en veut de quelque chose (…) Je voulais que ce soit un film de filles et de femmes… Une question pour toutes les mères et pour outremer. »

Allociné précise que Jane avait proposé son propre rôle à sa propre fille Charlotte, qui réagit en 2006 :

« Elle m’a donné à lire le scénario, que j’ai adoré. J’ai adoré son écriture, qui est vraiment particulière. Elle m’a demandé à l’époque si je voulais me jouer moi-même, et j’étais très gênée à l’idée de faire ça. Ce n’est pas du tout parce que je ne voulais pas travailler avec elle (au contraire, j’adorerais travailler avec elle), mais l’idée de me jouer moi dans une histoire si proche, ça ne me semblait pas possible. »

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Les Quatre Fantastiques

 Un sacré nœud (de talents), cette famille, n’est-ce pas. Les meilleurs psychanalystes et spécialistes des traumas père/fille et mère/fille s’y perdraient. Nous aussi. Bien que tout ne soit pas dicible. On comprend une chose : quelle que soit sa production artistique, Jane bénéficiera de la mansuétude et du soutien à la fois idéologique et financier des médias (télé, cinéma, presse). Personne pour dire la vérité sur un talent incertain, une personnalité déstructurée, des engagements bateau (Rock sans papiers, la Birmanie, l’antifascisme), et une confusion permanente (le mélange humanitaire/business). Et si Jane B. était uniquement subventionnée pour sa participation active à la propagande de l’idéologie dominante ? Tout prendrait alors un sens nouveau, et cohérent.

« Nous les artistes, acteurs, musiciens, chanteurs, avons cette chance de nous exprimer, de rendre cette colère, de la faire sortir. Et puis, il y a des jeunes dans la rue, certains qui se battent contre les fascistes. C’est jubilatoire, ils ont des couilles. » (Jane B. au Monde)

Encore ne faut-il pas finir comme Clément Méric. Maintenant, rions un peu.

 Le film CNC idéal !

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Thomas récompensé par un « veau d’or » du cinéma

Je me suis indigné à l’époque de The Artist du fait que le système d’avance sur recette du CNC, symbole de l’exception culturelle française, soit devenu un comité de copinage. Formé de trois collèges, les choix de l’avance sur recettes restent entièrement à la discrétion de ces commissions. » (Le producteur Thomas Langmann au Figaro du 4 janvier 2013)

Voici la grille idéale (scénar, réal, prod, figu) qui génèrerait un maximum d’avances sur recettes, aides à l’écriture et autres départements de soutien (il y a 46 commissions !), permettant de composer un film (modeste, on ne parle pas de blockbusters) sans débourser un fifrelin. Vous allez rire, mais c’est pas drôle, parce que ça veut dire que les futurs réals de E&R vont devoir ramer pour réunir leur budget et surtout, distribuer leur long.

Le pitch qui déclenche l’aide à l’écriture et le soutien au scénario 

Esther (Charlotte G), souffrant de l’antisémitisme, rencontre Golda (Lou D), elle aussi malade de l’antisémitisme. Elles se découvrent, s’aiment, et leur amour au-delà des conventions sera plus fort que l’antisémitisme. Émigrées en Israël, elles découvrent un pays merveilleux, débarrassé de tout antisémitisme. Mais Esther veut un enfant, et Golda ne peut pas lui en donner. Alors elles adoptent Modibo, un petit Africain (Omar S), qui grandit très vite, et devient, au milieu d’une famille aimante (il tombe amoureux de ses mères), un grand espion du Mossad, qui revient dans une mission secrète en France châtier un par eu ceux qui ont fait souffrir ses mamans en particulier et les juifs en général.

La production qui récupère l’avance sur recette avant et après réalisation 

Produit par Alain Attal, distribué par Mars Film, réalisé par Louis Garrel sur un scénario de Julien Rappeneau, avec notamment Valeria BT dans le rôle d’Esther vieille, et Sandrine K dans celui de Golda vieille. Naturellement, viennent se greffer sur ce millefeuille les aides sélectives à la distribution et le soutien automatique à l’exploitation. Le film pourra alors compter sur un préachat Canal+ (126 longs métrages français en 2013 et un milliard d’euros en cumulé sur cinq ans pour le cinéma français), la « contribution Canal+ à la distribution de films en salles », et une excellente promo dans Le Grand Journal pour la partie sioniste, et Le Petit Journal pour la partie homosexuelle.

On l’aura compris, un noyau dur vit grassement et inexplicablement du système de financement du cinéma français. On y pratique la préférence à l’embauche et à l’aide, une discrimination qui ne dit pas son nom. Le fait ne serait pas critiquable si les films ainsi soutenus revêtaient quelque intérêt, artistique, commercial ou informatif. Or, c’est rarement le cas : en fiction comme en documentaire, les thèmes abordés ne dépassent pas le nombrilisme et les intérêts de minorités culturelles, idéologiquement alignées sur la pensée dominante, qu’elles nourrissent en retour, dans une boucle sans ouverture et sans fin. Ce qui est devenu un véritable pouvoir politico-culturel impose un racisme artistique, soutenu par une étrange omerta médiatique.

Jeune talent non aligné, si tu veux faire ton film, il ne faudra compter que sur tes propres forces.

E&R

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