Publié le : 28 mai 2015
Source : bvoltaire.fr
Elle vit sa vie par procuration devant son poste de télévision, chantait Jean-Jacques Goldman : notre président Hollande vit la sienne par succession de commémorations.
Ce mercredi 27 mai, François Hollande a tenté d’entrer dans l’Histoire par procuration, en « panthéonisant » quatre résistants français, souhaitant qu’un peu de gloire rejaillisse sur son quinquennat sans éclat.
Du discours humide de l’île de Sein à celui de la libération de Paris, la vie de ce pauvre Hollande se résume à des incantations du passé, de vastes séances de spiritisme destinées à pallier l’inconséquence et l’absence de relief de sa politique actuelle.
Hollande est devenu un maître de cérémonie : le Monsieur Loyal de notre Ve République… Rien ne lui échappe en matière de rappel à l’Histoire : conscient qu’il la contourne, sans jamais pouvoir l’écrire, il se contente du rôle de narrateur, porteur de chrysanthèmes en tous genres, légèrement saupoudré de pensée socialiste.
Commémorer les 70 ans de la Libération à défaut d’abaisser la courbe du chômage, ouvrir un musée de l’esclavage à défaut d’enrayer les vagues de migrants sur nos côtes, réunir des chefs d’État sur des plages de Normandie et continuer de porter allégeance à Bruxelles. Une kyrielle de séquences mémorielles pour se donner de l’épaisseur dans les gloires du passé.
Paroxysme de son one-man-show : le défilé du 11 janvier. Tout y était. Du décor des rues de Paris aux nombreux chefs d’État venus figurer à ses côtés : seules les circonstances funestes l’ont contraint à prendre un air affligé devant les caméras du monde entier.
On balaya d’un coup de comédie les causes d’une tuerie, l’avènement d’un islam radical dans notre pays, les solutions concrètes pour éradiquer ce fléau des temps modernes. On admit dans le cortège les pompiers pyromanes et responsables : qu’importe ! Pour une fois, l’Histoire croisait sa propre histoire : pas question de laisser filer l’aubaine. Le présent devait servir à écrire le futur politique de Hollande. Les médias consentants se sont vautrés dans le symbole et le pathos. Et la courbe de popularité est remontée.
Mais l‘Histoire est à géométrie variable et la mémoire une notion qui s’apprécie à l’aune de ceux qui l’écrivent.
Ainsi, il ne faut pas croire qu’une fois entré au Panthéon, un grand homme est définitivement installé. Le premier à être entré fut Mirabeau, il est aussi le premier « panthéonisé » à en être ressorti, suite à la découverte de contacts qu’il avait entretenus secrètement avec Louis XVI au début de la Révolution. Ses cendres auraient terminé dans les égouts de Paris…
Geneviève de Gaulle, désormais couchée sous la coupole du Panthéon, a imprimé dans sa chair l’amour de son pays et la volonté farouche de le voir libre et souverain. Elle s’est donnée à la France puis, après-guerre, aux miséreux, aux oubliés, les « sans-dents »… Un destin fait d’amour de la nation, de courage et d’abnégation.
Si, ce mercredi 27 mai 2015, la France a commémoré quatre résistants français, le discours d’accompagnement de François Hollande, le décorum carton-pâte savamment orchestré et le battage médiatique sous forme de trémolos calculés, eux, n’effleureront pas l’Histoire.
Un peu d’humilité, cher Président, votre action politique proche du néant, vos lois scélérates et liberticides, vos ministres indépendantistes et Premier ministre habités de haine et de repentance, vos escapades en scooter et JoeyStarr à l’Élysée la réclament.
Au regard des ces grands hommes, la patrie vous serait reconnaissante de vous charger d’humilité. Et de commencer à gouverner…
Anne-Sophie Désir