Publié le : 1er septembre 2015
Source : bvoltaire.fr
La Hongrie prend des mesures radicales pour protéger sa population et Laurent Fabius crie au scandale. Tout homme normalement constitué, et avec un minimum d’instruction, pourrait à raison s’interroger sur la santé mentale du chef de la diplomatie française. Seulement voilà, Fabius n’est pas un dément, c’est juste un pur idéologue et même, avec ses amis Lévy et Cohn-Bendit, le fer de lance d’une idéologie fondée sur une haine viscérale de l’idée de nation et une volonté inébranlable de couper la France de ses racines chrétiennes et populaires. Or, comme tous les idéologues, lorsque les vents sont contraires, ils perdent pied avec la réalité et ne prennent même plus le temps de réfléchir aux conséquences électorales de leur politique. Fabius, Hollande et même Valls sont en train de tuer le Parti socialiste et peu leur chaut. Sous les ors de la République, il y a en cette fin de quinquennat quelque chose qui ressemble à un bunker et qui rappelle La Chute.
Puisque, donc, l’avenir de la France se jouera au printemps 2017 (et pour longtemps) entre la droite mondialiste et la droite nationale – la véritable ligne de fracture au cœur de la société française -, voyons ce qu’elles en disent, de cette terrible affaire de migrants. Les positions de Marine Le Pen sont connues, celles d’Alain Juppé aussi. La première nommée prône une réponse énergique à la Viktor Orbán dans un cadre national, le second s’abrite derrière la nécessité d’une solution européenne commune pour ne pas dévoiler le fond de sa pensée (en a-t-il seulement une ?). Mais Nicolas Sarkozy, qui brigue les suffrages de l’électorat frontiste, qu’en pense-t-il ?
Il y a quelques semaines, Nicolas Sarkozy avait pris l’exemple d’une maison dans laquelle « …une canalisation explose et se déverse dans la cuisine […], le réparateur arrive et dit, j’ai une solution : on va garder la moitié pour la cuisine, mettre un quart dans le salon, un quart dans la chambre des parents, et si ça ne suffit pas, il reste la chambre des enfants ».
Vous y voyez une solution au problème de l’immigration ? Moi pas. D’ailleurs, Nicolas Sarkozy, qui pour gagner devra bien, d’une manière ou d’une autre, ratisser large, est coutumier du fait. Un jour sur son aile droite, il fait donner la grosse artillerie, Thierry Mariani en l’occurrence ; un autre jour, versant centristes, c’est Nathalie Kosciusko-Morizet qui s’y colle.
Mais l’affaire est trop grave pour que les Français se laissent prendre une fois de plus au tour du « Kärcher ». Sarkozy doit clarifier sa position une fois pour toutes et cela veut dire, entre autres, répondre à ceci :
– Entend-il conserver en l’état le dispositif juridique sur le droit d’asile ?
– Entend-il distribuer des permis de séjour longue durée aux nouveaux migrants (tous motifs confondus) ?
– Est-il prêt à renvoyer chez eux les migrants coupables de trouble à l’ordre public ?
– Est-il prêt à se désolidariser des décisions de Bruxelles si celles-ci étaient contraires aux intérêts du peuple français ?
Vous me direz, les promesses n’engagent que ceux qui y croient, ce à quoi je rajouterai avec Sarkozy plus qu’avec quiconque, mais au moins qu’il en fasse, des promesses, on verra enfin pour qui il roule.
Christophe Servan