Publié le : 21 octobre 2015
Source : breizatao.com
La rumeur enfle : Merkel serait activement poussée vers la sortie par un nombre grandissant de cadres gouvernementaux allemands. Sa politique d’ouverture totale des frontières est en train de mener rapidement le pays au bord d’une crise sanitaire et sécuritaire inédite, tandis que le nombre de clandestins en provenance du tiers-monde ne cesse de grandir et que l’hiver approche.
Merkel poussée vers la sortie
Si aucun cadre de la CDU (centre-droit) ne demande encore publiquement la démission de la chancelière, il n’en va pas de même en privé. Derrière les portes des ministères, on a déjà un candidat de substitution : Wolgang Schauble, le ministre de l’économie.
Angela Merkel paie là le prix de sa position délirante, arrêtée à la fin de l’été, en faveur d’un accueil sans restriction de tous les migrants musulmans qui atteindraient les frontières du pays. Deux mois plus tard, ce sont plus de 300 000 nouveaux migrants par mois qui se précipitent dans le pays (source). Et le flot, loin de se tarir, se gonfle toujours plus. Conséquence prévisible de l’énorme appel d’air engendré par les déclarations de la chancelière allemande.
Et les parlementaires de la majorité s’agitent. Les sondages indiquent que, parmi les électeurs de la CDU, seuls 49% soutiennent la politique migratoire de la chancelière (source). Ils ne sont que 25% chez ceux de la CSU, le parti frère de Bavière, région particulièrement frappée par l’afflux de migrants musulmans. Dans les faits, Angela Merkel est soutenue par la gauche sociale-démocrate. La gauche radicale, elle aussi, demeure très prudente, consciente de ce que les classes populaires souffrent de la situation.
Merkel fait désormais face à deux possibilités inconciliables. Premièrement, ne pas édifier de mur de sécurité et devoir gérer un flux de 300 000 de migrants par mois, sans plan d’accueil ni infrastructures alors que l’hiver se rapproche. Ceci alors que les cas de viols et d’affrontements interethniques se multiplient. Ou, deuxièmement, admettre la nécessité de bâtir un mur de protection et ainsi reconnaître, en moins de trois mois, que la politique de Viktor Orban, jugée par Merkel comme « honteuse », « irréalisable » et « vouée à l’échec » était en fait la seule possible. Un renversement politiquement intenable compte tenu des positions affichées depuis deux mois par la chancelière.
Terrorisés par les graves conséquences que fait peser sur le pays l’inconséquence d’Angela Merkel, ce sont donc 188 parlementaires de la CDU – sur 310 qu’en compte le Bundestag – qui travaillent à un projet de loi en faveur d’un « mur de protection » (source). Un projet encore défendu par un syndicat de policiers dans ce qui semble être une campagne médiatique parfaitement réglée (lire ici).
En toute logique, soutenir un tel projet, c’est oeuvrer au départ d’Angela Merkel. Ce qui renforce encore les rumeurs qui courent à Berlin.
Merkel met le gouvernement allemand dans l’impasse
Très concrètement, Angela Merkel a placé son gouvernement dans une logique du tout ou rien. Comme nous l’expliquions hier, elle a adopté une ligne telle qu’elle ne peut plus reculer. Critiquant encore violemment la position du gouvernement hongrois le 6 octobre dernier (source), Merkel assurait que jamais un mur de protection ne parviendrait à endiguer le flot de migrants : « Les “réfugiés” (sic) ne seront pas stoppés si nous construisons simplement des barrières. De cela, je suis profondément convaincue, et j’ai vécu derrière un mur assez longtemps ».
Las, la Hongrie annonçait triomphalement lundi que le nombre d’immigrés clandestins traversant ses frontières était ramené virtuellement à zéro (source). Malgré les énormes pressions et menaces de Berlin et Paris, Budapest n’a pas cédé. Et Viktor Orban est en train de remporter une victoire politique majeure, tant chez lui que sur la scène européenne. Le chef du gouvernement hongrois est tout simplement en train d’humilier la chancelière allemande en démontrant, réalité à l’appui, que le bon sens et le courage politique se trouvent en Hongrie et non dans la communication compassionnelle dans laquelle s’est enfermée Merkel.
Mais si l’offensive médiatique en faveur de l’immigration maximale a échoué, c’est maintenant à un mouvement de balancier inverse que doit faire face le gouvernement allemand. N’ayant pu dissuader la Hongrie de changer de position, Merkel doit à présent expliquer pourquoi ses prévisions sur « l’échec hongrois » se sont avérés si erronées.
Conséquences politiques
En Allemagne, le premier à avoir décidé de ne pas attendre le naufrage pour prendre ses distances est le président de la CSU, parti bavarois associée à la CDU allemande, Horst Seehofer. Ce dernier, Premier ministre de Bavière, a annoncé entrer en sécession et vouloir discuter directement avec Moscou des problèmes géopolitiques à l’origine de l’immigration. Il a aussi rétabli d’autorité les contrôles à sa frontière, sans attendre l’accord de Merkel (lire notre article ici). Ce dernier a notamment motivé sa rhétorique de défiance sur la question par le risque d’une montée de partis qui répondraient au problème de l’immigration si la CDU/CSU ne le faisait pas elle-même.
Une analyse assez juste comme le démontrent les sondages les plus récents accordant au parti anti-immigration Alternative pour l’Allemagne près de 7% des voix en cas d’élections législatives. Ce dernier réalise de bons scores en Bavière où il est passé de 4,5% aux dernières élections de 2013 à 9% dans les études d’opinion. Le parti, toujours selon les sondages, est en mesure de faire entrer ses députés au parlement bavarois : une première. L’APA capte ainsi l’essentiel de ses nouveaux soutiens chez les anciens électeurs de la CSU de Horst Seehofer (source). Un avertissement qui a été parfaitement entendu par l’intéressé.
En outre, Alternative pour l’Allemagne relaie les revendications de PEGIDA, une organisation qui manifeste chaque semaine à Dresde contre l’islamisation et l’immigration de masse. Encore 20 000 manifestants se sont rassemblés cette semaine.
Merkel met l’Allemagne à dos avec toute l’Europe
Autres conséquences graves pour Berlin, européennes celles-là, Angela Merkel est devenue la cause principale d’une crise politique majeure en Europe, aux ramifications continentales. Ses positions aussi irréalistes que radicales ont, en quelques semaines, désarticulé l’Union Européenne. La Hongrie, sous l’égide de son Premier ministre Viktor Orban, a sonné la révolte contre ce qui est vécue comme une politique suicidaire imposée à l’Europe par la chancelière. Déjà divisée entre le Nord et le Sud avec la crise de l’eurozone, Angela Merkel y a ajouté une fracture entre l’Est et l’Ouest, ou du moins entre Paris et Berlin d’une part et les nations orientales de l’autre.
Très suivie par nombre de pays, comme la Slovaquie, la Tchéquie, la Pologne ou les états baltes, la Hongrie a fait échec au projet de répartition obligatoire des immigrés musulmans dans les pays de l’Est. La Slovaquie ayant même menacé de « quitter l’UE » si Berlin et Bruxelles cherchaient à lui imposer une immigration afro-islamique (lire ici). Si Merkel a séduit quelques milliers de journalistes acquis au droits-de-l’hommisme à Paris ou Berlin, les opinions publiques du continent ont tiré d’autres conclusions.
Merkel a gravement mis en danger les relations entre l’Allemagne et l’Europe centrale et orientale. En France, sa position n’est pas plus populaire et a engendré de violentes critiques de la part du Front National lors du déplacement de la chancelière à Bruxelles en compagnie de François Hollande. Un exercice de communication particulièrement destructeur pour le chef du gouvernement allemand et le président français.
Une chute politique qui aurait un impact historique
Inutile de dire que si un chef de gouvernement aussi puissant qu’Angela Merkel devait chuter sur la question de l’immigration de masse musulmane, cela déclencherait un vent de panique dans toute la classe politique européenne. Comme nous le disions dans notre article d’hier (lire ici) : Cette débâcle politique, si d’aventure Merkel devait capituler, aurait des répercussions politiques sur tout le continent.
Avec des partis anti-immigrationnistes partout en progression, au point d’être déjà au gouvernement en Finlande ou atteignant 25% en Suède (voir ici), l’écroulement d’Angela Merkel signifierait la fin de la religion de l’immigration et du multiculturalisme. Aucun homme politique européen n’oserait plus s’aventurer à la légère sur cette question par crainte de connaître un sort identique.
Si effectivement Angela Merkel était poussée vers la sortie – ce qui n’est pas le cas à cette heure – l’apogée de la religion du remplacement de population serait atteinte. Nous assisterions, progressivement, à une inversion massive du discours de la part des gouvernants, contraints d’intégrer la nouvelle donne politique, géopolitique et idéologique sur le sujet. Cette victoire serait parfaitement incarnée par le patriote hongrois Viktor Orban, tombeur d’une chancelière allemande jadis porte-flambeau de l’immigrationnisme de la bourgeoisie antiraciste occidentale. Cette inflexion générale est déjà, pour ainsi, en mouvement et seuls les doctrinaires socialistes, par jusqu’au boutisme, s’acharnent à le combattre.
Pour faire écho à ce processus, les sondages pour les élections présidentielles françaises de 2017 donnent Marine Le Pen à 31% des intentions de vote. Le référendum britannique sur la sortie de l’UE porté par l’eurosceptique Nigel Farrage – qui a entrepris dans l’intervalle d’y ajouter la question migratoire – est plutôt bien parti pour aboutir à la rupture. Bref, le processus de désintégration de l’UE, mais aussi de ses états-membres en interne, est bien enclenché. Et l’immigration en sera un des carburants essentiels.
Breiz Atao