Publié le : 15 novembre 2015
Source : cerclearistote.fr
Quarante ans de discours de la gauche olfactive viennent de s’écrouler en une phrase, prononcée par l’homme qui restera – du moins peut on l’espérer – comme le point final d’une bien triste phase de l’histoire de France. « La seconde décision que j’ai prise, c’est la fermeture des frontières ». On ne peut qu’être écœuré qu’il faille en arriver à un tel massacre pour qu’une mesure si évidente soit enfin prise. Avec quatre décennies de retard. On ne peut qu’être écœuré qu’il faille que plus d’une centaine de Français soient tués pour qu’enfin ceux qui ont sciemment et délibérément œuvré à la mort de la France pendant si longtemps avouent leur faute, et implicitement leur crime. Et ces morts ne sont pas les premiers, loin de là. Les avertissements s’étaient déjà multipliés, et le moins que l’on puisse dire est qu’ils n’avaient pas été sans frais. Même la mort de certains des leurs – pas de ces Français anonymes dont ils n’ont jamais rien eu à faire et qu’ils ne veulent pas connaitre, mais de certains de leurs amis « journalistes » – il y a à peine dix mois, n’aura pas suffi à les faire réagir. « Habituez-vous à vivre avec le terrorisme », résumait Manuel Valls. Se résigner, ne pas agir, ne même pas en avoir la volonté, voilà le programme qu’ils nous proposaient. Il aura fallu un carnage pour les sortir de leur torpeur, de leur aveuglement dogmatique.
Et attendez-vous maintenant à les voir se pavaner partout, comme si les quarante dernières années n’avaient pas existé, comme s’il leur discours ne s’était pas soudainement radicalement renversé, attendez-vous à les voir afficher leurs têtes de criminels sur tous les plateaux pour vous affirmer qu’ils sont les hommes de la situation, qu’ils sont là pour vous, qu’ils sont les remparts à la barbarie qu’ils ont toujours refusé de regarder en face jusqu’à présent – quand ils n’en étaient pas tout bonnement les complices. C’est Attila donnant des conseils en rénovation urbaine, Oussama Ben Laden s’essayant à la décoration intérieure, Hannibal Lecter dispensant une séance de psychanalyse. Toute honte bue.
Autant de nos compatriotes n’auraient jamais dû mourir. Cela ne se serait jamais produit si les soi-disant « élites » qui se sont accrochées à tout prix à leur poste, dépensant tous leurs efforts à mentir aux Français, à nier l’existence du danger même quand il leur crevait les yeux, à manipuler l’opinion par les moyens les plus déloyaux, avaient accepté de vivre dans le réel. Tous les attentats précédents ont été minimisés, quand ils n’étaient pas tous simplement ignorés. Menés par des « déséquilibrés ». Une épidémie de déséquilibrage. Aucun ne semblait juger nécessaire de faire le moindre effort pour rétablir l’équilibre. L’épisode le plus coupable étant certainement le bal général des pleureuses suite aux attentats de janvier. Jamais autant d’énergie n’avait été déployée à magnifier l’inaction. Pleurer pour se donner bonne conscience, mais surtout ne pas prendre la moindre mesure visant sincèrement à remédier au problème et empêcher qu’il ne se renouvelle. Ne surtout pas dénoncer l’islamisme, la montée du communautarisme, mais ressasser le vivre-ensemble ad nauseam, sanctifier l’immigration, crier aux amalgames jusqu’à en perdre son souffle, le regard hagard, sans savoir où aller. Apercevoir le mur dressé en face de soi, accélérer. La défaite en chantant. Le refus de la réalité aura duré jusqu’au bout, le match au stade de France allant jusqu’à son terme alors qu’un attentat kamikaze venait de se produire autour de l’enceinte. L’orchestre du Titanic du XXIème siècle.
Ils s’indignaient de ceux qui annonçaient une libanisation de la France, ils se réveillent à Beyrouth. Cet aveuglement est un crime. Ceux qui en sont les coupables ne le confesseront jamais. Leur désertion du champ de bataille quand la guerre se préparait est une faute devant l’histoire que rien ne pourra racheter. Nous pleurons nos morts sur un non-champ de bataille, face à une armée bien réelle dont ces traitres refusaient d’admettre l’existence même. Plutôt que de se préparer à la guerre qui s’annonçait contre le seul ennemi nous menaçant, ils ont déployé toutes les armes à leur disposition pour la faire à ceux qui pointaient cet ennemi du doigt. Aujourd’hui, comme le résume André Bercoff, c’est le déshonneur pour les collabos, la honte pour les gouvernants, la gifle pour les Bisounours, et la guerre pour tous.
Oui, nous pleurons nos morts. Mais nous ne pouvons plus nous contentons de pleurer. Les coupables et leurs complices doivent payer. Ce n’est qu’une étape, mais elle est indispensable. Justice doit passer. Mais il est hélas certain que tous les coupables ne seront pas jugés. Puis il faudra réagir, avec vigueur, sans merci. On ne fait pas la guerre avec des bons sentiments. On fait la guerre en combattant ses ennemis, et en les prenant pour ce qu’ils sont. Il faudra les traquer partout où ils se trouvent en France, être sans complaisance aucune avec leurs soutiens, les mêmes qui estimaient en janvier que Charlie Hebdo « l’avait bien cherché ». Il n’y aucun triomphe possible à avoir eu raison lorsque l’on annonçait un désastre. On ne peut être qu’immensément écœuré, infiniment triste, presque désespéré. Et pourtant ce n’est certainement pas le moment de perdre espoir. Tout reste à faire, et ne nous contentons pas d’attendre que les traîtres et les aveugles volontaires s’en chargent.
Paul Berth