Publié le : 11 février 2016
Source : ndf.fr
Rencontre avec Karim Ouchikh, président du SIEL et organisateur d’un rassemblement ce jeudi soir (Note de La Plume : le 11 février donc) à Paris pour la défense des libertés publiques, contre le chaos migratoire et contre la dictature socialiste.
_____
Le Front national continue à prôner le départ de la zone euro et n’est pas audible sur la question des libertés économiques tout en semblant craintif sur la question de la défense des valeurs (Cf. la défense du « droit à l’IVG » par Florian Philippot sur le plateau du Grand Journal). Le récent colloque a-t-il permis d’avancer sur ces questions ? Appelez-vous de vos voeux certaines évolutions ?
Le séminaire de réflexion du FN des 5, 6 et 7 février s’est déroulé à huis-clos, en présence des membres du Bureau politique et des parlementaires frontistes. Les personnalités extérieures, dont je fus, se sont exprimées le samedi après-midi, chacun au regard de son expertise particulière. Je ne peux donc juger de la nature des travaux auxquels je n’ai pas participé et donc de leurs conclusions politiques. A l’occasion de mon discours, j’ai particulièrement insisté sur la nécessité pour Marine Le Pen d’incorporer à son discours les sujets de société qui préoccupent surtout nos compatriotes de droite, au premier rang desquels ceux qui concernent notre socle anthropologique d’essence chrétienne (modèle familial classique, loi Taubira, GPA/PMA, fin de vie….).
De façon générale, je crois essentiel que Marine Le Pen construise son programme présidentiel en intégrant ces questions centrales qui ne sont pas autant clivantes qu’on le prétend. D’un point de vue stratégique, il serait opportun que ces thèmes soient défendus par une coalition de forces authentiquement de droite, – la droite des valeurs que je désigne habituellement sous la vocable de ‘’bloc villiériste’’-, laquelle pourrait conclure, en ce domaine comme en tant d’autres, une alliance programmatique avec le FN : ce faisant, le FN éviterait le risque d’un grand écart idéologique et renforcerait son crédit auprès de l’électorat conservateur sur les toutes ces questions de société. C’est cette stratégie que j’ai défendue auprès de Marine Le Pen, sans avoir été entendu pour l’instant. Mais je ne désespère pas d’y parvenir ces prochains mois par un travail de conviction que j’entends mener, avec d’autres.
Votre rassemblement de ce soir est-il encore d’actualité suite aux étonnantes prises de position récentes du Général Piquemal ?
Le SIEL appelle plus que jamais les Français attachés au respect de nos libertés à se rassembler symboliquement ce jeudi à 20 heures sur le parvis des Droits de l’Homme, au Trocadéro (métro Trocadéro), en présence de différentes personnalités qui prendront la parole à cette occasion.
Les dernières déclarations du général Piquemal, victime manifestement de pressions politiques intolérables, ne doivent pas nous faire perdre de vue l’objectif premier de cette manifestation : combattre pacifiquement un État policier qui s’applique méthodiquement à bafouer la liberté d’expression, à enchaîner la liberté de penser et à entraver le droit de manifester. Par ses atteintes répétées à nos libertés publiques, le pouvoir socialiste en place entend en réalité bâillonner la libre parole des patriotes sur la question de civilisation qui préoccupe tant nos compatriotes : l’invasion migratoire organisée par Bruxelles, sur ordre de Merkel, avec la complicité active de Hollande.
Les Français refuseront toujours la disparition de notre peuple, de notre culture, de nos modes de vie et s’opposeront avec la dernière énergie au totalitarisme socialiste. Contre le chaos migratoire et la dictature socialiste qui s’installe, le SIEL appelle donc les Français à se mobiliser et à se rendre nombreux ce jeudi place du Trocadéro pour la défense de nos libertés fondamentales.
Comment expliquer la résistance d’une part importante des Français à l’idéologie immigrationniste, surtout si l’on compare aux Allemands, et le fait que ces derniers semblent davantage se mobiliser pour manifester dans la rue (Cf. le succès de Pegida et la difficulté chez nous de rassembler physiquement sur ces questions alors que les Français n’ont sans doute jamais été aussi opposés à l’invasion migratoire) ?
C’est là un grand paradoxe : les Français n’ont jamais été aussi unanimes à s’opposer au Grand Remplacement, – qui s’opère dans notre pays ces deniers années, phénomène qui promet de s’accélérer désormais sous l’effet du gigantesque chaos migratoire qui frappe le continent européen depuis l’année passée -, sans pour autant qu’ils prennent l’initiative de l’exprimer massivement dans le cadre de manifestations comparables à celles qui mobilisent des centaines de milliers d’Allemands.
Deux clefs d’explication immédiates à cette situation. Qu’ils soient de droite ou de gauche, voire apolitiques, les Français ont perdu l’habitude de descendre dans la rue pour manifester leurs indignations. Sans doute par lassitude et parce qu’ils ont mille raisons d’éprouver bien des désillusions après les promesses non tenues par les gouvernements successifs de l’UMPS. A cette première explication s’ajoute celle liée à l’emprise du système médiatico-politique sur l’opinion publique : les médias notamment ont véritablement anesthésié la conscience politique individuelle de nos compatriotes, brisant chez eux une part de leur élan vital.
Il ne faut pas négliger enfin les ravages provoqués par l’idéologie multiculturaliste dont la promotion est assurée depuis des décennies par notre système éducatif, nos médias et par une politique culturelle frappée, au plan national comme au sein des collectivités locales, du sceau de l’idéologie mondialiste.
Pensez-vous que nous avons atteint un point de non-retour en matière de grand remplacement ou ce point, tout en étant proche, peut-il encore être évité ?
Compte tenu des transferts de population, pour l’essentiel de confession musulmane, qui s’opèrent sur notre sol, la situation sera hors de contrôle dans une dizaine d’années environ : entre 2020 et 2025, les grands équilibres ethnico-culturels auront été rompus définitivement et la sociologie électorale française s’en trouvera donc profondément modifiée : c’est le pari politique des forces de gauche, lesquelles tablent, dans le sillage de Terra Nova, sur la recomposition d’un peuple français qui leur garantirait un fonds de commerce politique durable. Gare aux désillusions cependant ! Ces populations nouvelles auront tôt fait de se doter de leurs propres élites, pourvoyeuses d’un personnel politique communautarisé : ce phénomène commence déjà à s’observer en certains points de notre territoire, notamment en Seine-Saint-Denis.
Le rôle des responsables politiques est donc de prendre conscience de la gravité de tels phénomènes, d’en éclairer les Français et de se gendarmer politiquement pour conjurer pareils périls : toute la politique migratoire est donc à revoir, ce qui impliquera de réviser nos engagements européens pour recouvrer nos marges de manœuvre perdues avec nos attributs de souveraineté. Déjà largement entamée ces dernières semaines, notamment à la suite des crimes sexuels perpétrés à Cologne ou de la multiplication de camps de migrants sur notre territoire, la prise de conscience de nos compatriotes doit s’accélérer en 2016, ce qui les amèneront à faire le bon choix lors des élections présidentielles de 2017. Avec le SIEL, j’entends être aux avant-postes de ce combat de civilisation.