Publié le : 2 août 2017
Source : bvoltaire.fr
Demander pardon pour les crimes que nos ancêtres auraient commis il y a des siècles et des siècles, c’est un truc qu’on connaît bien chez nous. Cela s’appelle la repentance. L’Occident en fait commerce depuis des décennies et maîtrise désormais le processus à la perfection. On vous épargnera la longue litanie reprise en chœur alterné par les États et les Églises, processionnant pieds et têtes nus dans les couloirs de l’Histoire en se donnant les verges, sous l’œil rigolard de la moitié de l’humanité.
Demander pardon pour les crimes que commettent hic et nunc leurs coreligionnaires, c’est un truc qu’on ne connaît pas chez des musulmans comme M. Tareq Oubrou, imam de Bordeaux, pourtant reconnu comme être un parangon de modération islamique. En effet, ce dernier a déclaré ce lundi matin, au micro de France Info, qu’« il ne faut pas que les musulmans subissent un crime qu’ils n’ont pas commis », alors même qu’un de ses confrères imam – on dit comme ça, je crois – est recherché en Espagne après les attentats islamistes de Catalogne.
Il faut bien comprendre qu’un prêtre catholique qui commet un acte pédophile, c’est toute l’Église catholique qui est pédophile, cardinaux, évêques et tout le toutim. En revanche, des centaines d’attentats islamistes commis à travers le monde – Pierre Vermeren, historien du Maghreb, dans une tribune du 20 août donnée au Figaro, en a recensé 31.500 à travers le monde depuis seize ans, soit six par jour -, cela n’a rien à voir avec l’islam, on connaît la chanson.
M. Oubrou devrait demander conseil à nos évêques. Mieux : un stage accéléré de repentance, avec validation par l’État, s’il vous plaît.
Bien entendu, dans cette interview, M. Oubrou répète la sempiternelle rengaine : les attentats terroristes ont tué plus de musulmans que de non-musulmans en frappant d’abord les « sociétés musulmanes » avant d’attaquer « les sociétés démocratiques comme la nôtre ». C’est sans doute vrai. Et alors ? Un argument qui tente de relativiser en quelque sorte la gravité de ce qui se passe chez nous. Et pourquoi ces attentats sont-ils si nombreux dans les pays où vit une importante communauté musulmane ? On peut tout de même réfléchir à cette question sans pour autant vouloir rechercher un bouc émissaire, comme l’affirme M. Oubrou dans son interview. Lui ne se la pose pas, cette question, et semble se contenter de dire « C’est pas moi, Monsieur ». Un peu court. Kyai Haji Yahya Cholil Staquf, secrétaire général de la plus grande association musulmane d’Indonésie (un pays de plus de 200 millions d’habitants à 90 % musulman), s’est posé la question mais, en plus, a donné la réponse. En effet, dans un entretien donné il y a deux jours au quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung, il a clairement déclaré : « Il existe un lien très clair entre le fondamentalisme, le terrorisme et les principes de base de l’orthodoxie islamique. » Au passage, on notera avec intérêt le distinguo que fait M. Oubrou entre « sociétés musulmanes » et « sociétés démocratiques »…
Mais là où les propos de M. Oubrou frisent l’indécence, c’est lorsqu’il déclare : « Ce sont des citoyens [les musulmans] qui vivent en tant qu’Espagnol ou que Français, et puis du jour au lendemain, ils doivent s’exprimer en tant que musulmans dans la société. » Ce dont ne se prive pas de faire M. Oubrou et d’ailleurs, s’il n’était pas imam, on ne lui demanderait pas son avis ! Et d’ajouter : « C’est un peu violent en termes psychologiques. » Et une voiture « folle » qui fonce dans la foule, c’est violent comment ?
Georges Michel