Il est fort difficile d’écrire un billet sur un « évènement » politicien qui accouche d’un néant politique, même quand celui-ci s’étale sur plus de deux semaines, est grotesque de bout en bout, et se conclut sur un remaniement de série Z et un épilogue présidentiel insignifiant jusqu’à l’extravagance…
Il est pourtant utile de revenir ici sur le feuilleton tragi-comique du remaniement ministériel aussi interminable que dérisoire que nous venons de vivre, et sur l’allocution présidentielle surréaliste et plus encore crépusculaire qui l’a finalement suivi ou conclu, car en vérité, cet épisode double, grotesque et vide, nous révèle de façon spectaculaire et pour certains, dont je suis, carrément jubilatoire, l’état de désarroi politique et de sidération médiatique où se noie désormais la Macronie.
Ce surplace impuissant et ridicule d’un gouvernement et surtout d’un président prétendument « en marche », mais qui n’est plus désormais qu’assis (voire rassis) sur son trône élyséen à constater que sa « verticalité », sa crédibilité et sa légitimité s’étiolent toujours un peu plus au fil du « en même temps », son obstination à faire « comme si » et à continuer son œuvre de destruction nationale malgré le mécontentement de plus en plus avéré des Français, en dit long sur ce qui nous attend durant les mois et années à venir… alors, allons-y !
Remaniement ministériel : tempête dans un verre de zozos !
Tout ça pour ça… Ah, ça valait vraiment la peine d’attendre plus de deux semaines, tiens ! Les démissions successives des deux plus importants ministres d’État du gouvernement Philippe, Nicolas Hulot (écologie) et Gérard Collomb (Intérieur) auront bien été fracassantes, et dans le sens premier du terme : la Macronie hier encore triomphante, « sûre d’elle-même et dominatrice » aurait pu dire le grand Charles, gît désormais à terre en morceaux, ravagée, atomisée, « éparpillée façon puzzle ».
La plupart des gros rats opportunistes qui étaient montés à son bord en 2017 ont aujourd’hui quitté le navire macronien, pour une raison ou une autre (Richard Ferrand, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez, François Bayrou, Nicolas Hulot, Laura Flessel, Gérard Collomb), et parmi eux donc, trois ministres d’État, le tout en à peine plus d’un an : un record ! Ceux qui, parce que de plus petite taille (les mulots, quoi !), avaient manqué l’embarquement initial, refusent à présent d’y monter, et le paquebot insubmersible de la « nouvelle politique » n’est plus qu’un nouveau Titanic, un « brêle esquif » à la dérive, un « radeau des médusés » (je sais, je l’ai déjà faite celle-là, mais pour le coup, je fais comme Micron : je persiste et signe !).
Pendant les deux semaines qui auront donc suivi la rocambolesque démission d’un Collomb qui leur est restée sur l’estomac, Macron et Philippe, les désormais Bouvard et Pécuchet du pouvoir, ont louvoyé, ramé, joué à trompe-couillon, à qui perd-perd, se sont pris la tête de l’exécutif pour savoir qui ils devaient, ou plus exactement qui ils pouvaient encore nommer au ministère de la place Beauvau, en remplacement du cacochyme premier flic de France démissionnaire. Ils avaient déjà remplacé le très médiatique mais impuissant Nicolas Hulot par l’insipide et encore plus impuissant François de Rugy à l’écologie : allaient-ils réussir à faire « encore pire », comme aurait dit le regretté Coluche ? On allait bientôt voir qu’à l’impossible, les nuls sont toujours tenus…
Pour expliquer la vacance de plus en plus longue et préoccupante au ministère de l’Intérieur, vacance totalement inédite dans l’histoire de notre république, nos Laurel et (fort peu) hardi du pouvoir « exécuté » ont dit qu’il fallait « laisser du temps au temps », que ce qui expliquait ce retard au rallumage gouvernemental était le sérieux et l’importance du processus politique mis eu œuvre. Les deux mêmes, alors qu’ils se crêpaient en réalité le chignon sur le seul candidat qui se proposait à remplacer l’ancien (et bientôt nouveau) maire de Lyon, nous ont fait miroité par les voix de tous leurs porte-flingues habituels, un remaniement ministériel d’« envergure », un « tournant du quinquennat », un « nouveau souffle dans la politique de la France », j’en passe et des plus gratinées…
On allait voir ce qu’on allait voir ! Et bien on a vu… la montagne de suspens qui nous a été imposée par le binôme Macron-Philippe et complaisamment vendu par la presse a comme on pouvait le prévoir accouché d’une misérable petite souris merdiatique. Christophe Castaner, l’amoureux transis (1) de notre président « jupi-plus-rien », Christophe Castaner, le plus servile, le plus rampant, le plus sirupeux de tous les courtisans du petit chéri à sa Brigitte, devient comme c’était depuis le premier jour annoncé, le nouveau sinistre de l’intérieur. Quinze jours d’intense « réflexion » pour finalement rester à la case départ. Quinze jours de République en marche qui fait du surplace ! Quinze jours pour que le « révolutionnaire » de la « politique nouvelle » nous serve une bonne vieille soupe politicienne de papa, que n’auraient reniée aucun de ses derniers prédécesseurs : une fois encore, un chef de parti, un homme lige du président en exercice est finalement nommé à l’Intérieur, où il aura donc les coudées franches pour surveiller les principaux adversaires de son pauvre champion, pour préparer les guets-apens, pour magouiller les circonscriptions en vue des prochaines élections européennes et municipales…
Une fois encore, la distribution des hochets ministériels a ménagé la chèvre et le chouchou, dispatché les maroquins gouvernementaux aux quatre coins de la Macronie chancelante : un ministère aux macronolâtres de la première heure, un ministère pour la bande à Bayrou, un ministère pour la droite pas à droite, un ministère pour la gauche plus à gauche… pouf pouf, et on recommence ! Ah oui, vraiment, il fallait bien quinze jours pour en arriver là !
Allocution présidentielle : le crépuscule de l’odieux…
Pourquoi s’arrêter en si bon chemin ? Après le remaniement de la mort qui s’est tue, il était logique d’enchaîner avec le discours qui ne veut strictement rien dire d’un président qui ne pense pas… l’allocution macronienne d’hier soir a été un chef-d’œuvre crépusculaire de vide politique abyssal. Même Christophe Barbier, l’un des plus assidus lécheurs de rondelle présidentielle, en a convenu dans son édito du jour ! C’est vous dire l’évidence du désastre…
Dans une lumière glauque, provoquée par un éclairage en contre plongée qui lui donnait une apparence spectrale, une improbable anti-sèche raturée posée à la vue de tous sur sa table en verre, raidi comme jamais dans ses certitudes ébranlées, fier de son bilan pourtant totalement inexistant dans la colonne « positif », tristement amidonné dans son costume grossièrement rafistolé de « président vertical », évasif et faussement pénitent sur les casseroles anti-françaises, méprisantes, insultantes, qu’il traîne derrière lui en batterie depuis le début de son quinquennat, l’ex petit prince de la « nouvelle politique », le Dieu vivant, l’astre bandant de son nouveau ministre de l’Intérieur s’est présenté aux yeux de tous, adversaires ou soutiens et pour la toute première fois, idéologiquement nu comme un ver, vide comme un de ses discours de campagne, terne comme la plupart de ses ministres, plat comme l’encéphalogramme de Madeleine Schiappa…
Le président « jupitérien » n’apparaît désormais plus que pour ce qu’il a en réalité toujours été : une jeune tige politique creuse, une pathétique baudruche technocratique et anti-nationale gonflée à l’hélium médiatique, intronisée président de la République française par la disgrâce d’une opération d’ingénierie sociale comme on en avait encore jamais vue. Inouïe campagne de dithyrambe journalistique on l’a dit, mais aussi assassinat, lynchage juridico-médiatique de ses deux principaux adversaires de « droite », Marine Le Pen et François Fillon, mise « sous orbite » à sa « gauche » du pire candidat socialiste possible, le dérisoire Benoît Hamon, et promotion bienveillante de l’indépassable « oxymore idéologique » du petit monde politicien français, le « gauchiste mitterrandien », le « révolutionnaire sénatorial », le « patriote immigrationniste », j’ai nommé bien sûr l’indécrottable, l’inégalable Jean-Luc Mélenchon.
Bal tragicomique à l’Elysée : deux morts
Oui, aujourd’hui, quinze mois à peine après son avènement, il ne reste déjà plus rien de la République en marche. Plus rien du « miracle Macron ». Plus rien, et presque plus personne, derrière la création pipolo-oligarcho-médiatique fabriquée à la hâte pour rattraper dans les urnes la Bérézina hollandienne. Le supposé, l’espéré fusil automatique de la mondialisation heureuse et de l’eurôlatrie totalitaire est en train de se révéler pour ce qu’il était vraiment : une pathétique pétoire à un coup, qui retombera sans doute, à l’issue de son quinquennat initial, dans les poubelles de l’histoire politique française, comme les deux locataires qui l’ont précédé à l’Elysée. Mais en attendant, il nous l’a dit hier, même à poil, même perdu, même démasqué, même minable, il continuera son œuvre de destruction de tout ce qui fût la France avant son avènement et celui de ses complices en basses œuvres, depuis le tout premier des antinationaux présidentiels, des destructeurs de notre cher pays, qui se succèdent tragiquement depuis près de cinquante ans à la tête de notre état, le sinistre Valéry Giscard d’Estaing… Macron ? « Putain, encore plus de trois ans ! », comme aurait dit l’autre… à moins que… après tout, et étant donné ce qui se passe un peu partout sur la planète de la globalisation désormais vacillante (ici)… on peut toujours espérer un peu, et même pourquoi pas rêver beaucoup, non ?
Marc LEROY – La Plume à Gratter
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1) On ne citera jamais assez le vil courtisan qu’est le nouveau ministre de l’Intérieur ! Petit rappel : « J’assume cette dimension amoureuse. Mon niveau d’exigence envers moi-même est tel que si je dois avoir un chef, je dois avoir de l’admiration pour lui. Et Emmanuel est fascinant. Tout l’est chez lui : son parcours, son intelligence, sa vivacité, sa puissance physique même… » Christophe Castaner
La Plume signe encore une fois un article de haut vol !
Avec ces frasques de giton et ses discours de précieuses ridicules, il va finir par nous faire regretter son prédécesseur qui avait pourtant frappé fort avec, ses virées nocturnes en scooter, Valérie, Julie, Léonarda, Théo, son air de chien battu sous la pluie et ses interminables et ridicules anaphores et autres dislocations linguistiques ânonnée sans relâche jusqu’à l’écoeurement des auditeurs («La France, elle…La république, elle,….Moi, je …..).
Hollande faisait, sans forcer, honte aux Français. Macron, lui (dislocation !), multiplie les efforts pour les humilier: mini gay pride à l’Elysée, amourettes désavouées au cabinet présidentiel, touche pipi avec le doigt aux Antilles…..
Tous ces marivaudages étonnants, qui pourraient être hilarants s’il ne s’agissait pas du chef de l’Etat, ont fini par effrayer ses meilleurs soutiens de campagne.
La République en marche est aujourd’hui un bidet qui se vide, entrainant dans les sentines du navire Macron les scories du fan club présidentiel.
Restent les fidèles, les amoureux inconditionnels, ceux qui sans lui ne seraient rien et que le maître récompense grassement pour cette affection unilatérale.
En 2018, on nous a refilé un modèle présidentiel 3.0 qu’on nous promettait dépoussiéré, sentant bon le neuf et la peinture fraiche.
Et voici, qu’en a peine 18 mois, patatras ! Le gadget est déjà terni, ridé, vieux, rassit, faisandé, périmé !
Vite au suivant !
Mais oui, Joséphine, «Putain, encore 3 ans !»….
Si seulement ces Présidents en prêt-à-porter pouvaient changer au rythme des Iphone !
C’est un mort vivant qui s’est tenu froidement derrière son bureau pour son discours. Tout juste s’il ne ressemblait à son Ami Bouteflika figé dans la cire. Alors oui « Putain ! Encore plus de 3 ans… »
Et çà ce n’est plus vivable. Quand je pense qu’il a cédé au chantage de Castaner qui lui aurait dit « Tu me mets à la place de Collomb, où je démissionne » Ben Merde alors ! Foutre comme Ministre de l’intérieur un gonze qui a eu des relations plus que bizarres dans sa prime jeunesse, fallait le faire et Macron l’a fait !!! Christian Oraison, dit « le Grand Blond », abattu de plusieurs balles de 9 millimètres, une nuit d’août 2008. Ce caïd de la région était « mon grand frère, mon protecteur. Il m’appelait l’étudiant », se souvient le chef de La République en marche. »
Castaner ne chiale plus il a retrouvé ce « grand frère, ce protecteur dans Macron. C’est dire qui est l’enfoiré sis à l’Elysée.
Alors Marc, si ce gouvernement n’explose pas je ne sais pas si je tiendrai le coup longtemps car ce qui nous attend est l’An UN de la république islamique. Tout a été bien ficelé, bien programmé pour que nous en arrivions là.
AIMONS-NOUS VIVANTS
AMEN
Je craint bien qu’il ne partira de lui même mais l’espoir fait vivre.Avec ou sans lui la destruction de notre France continuera.Merci Marc.
Pour la destruction de la France, il suffit d’écouter Jean Raspail pour en être convaincu. Quant à VGE qui fait tout récemment son petit mea culpa pour avoir laissé envahir la France par ceux qui sont nos pires ennemis, c’est juste par crainte de ne pas pouvoir regagner le Paradis.
…« Putain, encore plus de trois ans ! », comme aurait dit l’autre… à moins que… après tout, et étant donné ce qui se passe un peu partout sur la planète de la globalisation désormais vascillante (ici), on peut toujours espérer, et même pourquoi pas rêver, non ? »
S’il ne parvient pas à ses fins et, si la situation devient incontrôlable pour lui, je pense qu’une sortie de Macron par la démission n’est pas à écarter d’emblée. Son véritable profil psychologique apparaît de plus en plus nettement : Ce type est colérique, déséquilibré et instable. Hormis, Brigitte, personne à vrai dire peut le rendre à la raison quand c’est nécessaire ; sans cette femme, il serait d’ores et déjà perdu. De plus, ce n’est pas un politicien de profession, roué et cuirassé mais un petit arriviste bombardé là par des puissants et qui partira comme il est venu.