Evidemment, et on le sait depuis le départ du général De Gaulle, il n’y a désormais plus grand-chose à attendre de ces fameuses conférences de presse présidentielles. Ah, il est hélas loin le temps des ces fameuses envolées gaulliennes qui régalaient la France, et souvent aussi, osons l’écrire, le monde. Les « Pourquoi voulez-vous qu’à 67 ans, je commence une carrière de dictateur »… Le « peuple d’élite, sûr de lui et dominateur »… Tous ces traits d’esprits, ces envolées lyriques, ces folles audaces du grand Charles ont cédé depuis plus de quarante ans la place à de longues litanies présidentielles interchangeables, à des déclinaisons de poncifs politiciens usés jusqu’à la corde, où les mots de justice, de solidarité, de souveraineté (et pour ne citer que ceux-là) ne recèlent plus la moindre réalité tangible. Ces grands messes médiatiques censées être des relais privilégiés entre le peuple et son dirigeant suprême sont donc, depuis des décennies, d’une platitude qui ferait passer le pays du regretté Jacques Brel pour la Colombie de la Cordillère des Andes.
Devant des journalistes de cour toujours aussi serviles et bien peu pugnaces quand le monarque républicain répondait presque systématiquement à côté de la plaque suite à leurs questions pourtant souvent consternantes et toujours fort peu dérangeantes, notre Flambi élyséen a donc consciencieusement déroulé son discours de président « normal mais plus tout à fait », parce que les Français grondent et qu’il faut bien leur faire croire qu’il y a encore un pilote français dans l’avion européen en réalité piloté « en Suisse » par Angela Merkel.
Mais dans l’ennui abyssal et la sinistrose où ont plongé ceux qui comme votre serviteur se sont tapé en intégralité les longues (très longues) heures de diarrhée verbale élyséenne, deux points méritent d’être relevés :
Tout d’abord, François Hollande, non content comme ses prédécesseurs de simplement nous raconter des fadaises, vient d’inventer un nouveau concept qui fera date : celui du virage en ligne droite. Qu’on se le dise, le président n’a pas changé, il garde le cap ! Il l’a affirmé avec force devant des journalistes pourtant (et évidemment) totalement amorphes à l’énoncé de cette énormité par notre nouveau Pinocchio présidentiel. Il avait pourtant promis durant la campagne présidentielle de rejeter le traité budgétaire européen porté par Nicolas Sarkozy ? Il l’a finalement et aussitôt élu fait ratifier par sa majorité ! Il avait commencé par augmenter l’imposition des entreprises françaises de 10 milliards d’euros ? Il allège aujourd’hui et après le rapport Gallois sur la compétitivité cette même imposition de … 10 milliards d’euros ! Il affirmait vouloir instaurer le droit de votes des étrangers aux élections municipales ? Il reconnaît aujourd’hui à demi-mots qu’il ne le fera pas (enfin une bonne nouvelle, tiens) ! Il avait immédiatement fait abroger l’augmentation de la TVA décidée par Sarkozy juste avant que les Français ne le congédie sans ménagement, la considérant comme « injuste » et « antisociale » ? Il augmente aujourd’hui cette même TVA ! N’en jetez plus, la coupe est déjà pleine ! Je garde le cap qu’il nous a donc dit… Certes, certes… Mais lequel ?
Ensuite, et c’est cette fois nettement moins cocasse, l’ahurissante déclaration de reconnaissance d’un pseudo gouvernement syrien en exil. Cet aggloméra de terroristes, de djihadistes, de salafistes et autres hurluberlus sans aucune légitimité démocratique piloté par le Qatar et l’Arabie Saoudite -pays formidablement démocratiques comme chacun sait- est donc considéré aujourd’hui par la France, par notre chef de l’Etat, et en violation flagrante de toutes les règles du droit international et du simple respect de la souveraineté des nations, comme étant le seul représentant légitime de la Syrie. Comme il l’avait donc fait pour le Traité budgétaire, comme il vient de le refaire pour la hausse de la TVA, Hollande nous a donc refait cette fois et stricto sensu le coup de Sarkozy avec la Libye ! Notre cher BHL a dû en mouiller son bénouze de bonheur ! Le prochain étage de la fusée lancé par celui qui devient de fait -et à la suite de son lamentable Ministre des Affaires Etrangères Laurent Fabius- le petit télégraphiste d’Hillary Clinton sera-t-il la participation à une intervention militaire, ou une intensification des livraisons d’armes et de logistique aux islamistes syriens ? L’avenir nous le dira -hélas !- bien assez tôt…
Allez, je dois le dire, je n’en peux plus, ce soir, de notre culbuto à la rose : la conférence de presse hier… Ce billet aujourd’hui… Je commence à voir des Hollande partout, et cela n’est vraiment pas bon pour le moral ! Il est temps de souffler un peu, en attendant le prochain wagon de billevesées élyséennes… Je vais aller prendre l’air, tiens !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
En effet, si vous voyez Hollandouille partout, il est temps de vous désintoxiquer.
Reposez vous bien.