Tout le monde s’attendait à un nouvel acte de contrition de notre président normal dès son arrivée sur le sol algérien. Il faut dire que la tendance des dernières années faisait craindre le pire : de la collaboration à la déportation, de l’Algérie à la France-Afrique, toutes les dernières prises de positions de nos gouvernants -de Jacques Chirac à François Hollande en passant par Nicolas Sarkozy- furent marquées sur ces sujets par une mise en cause systématique de la France ou des Français. Collabos, dénonciateurs de juifs, ignobles colonialistes, exploiteurs des richesses de l’Afrique… Les Français furent systématiquement décris par ceux qui sont pourtant censés nous représenter et nous défendre comme des salauds historiques, et notre pays présenté comme étant forcément lâche et coupable au regard de l’histoire.
Alors, les premiers mots de Flambi 1er ont agréablement surpris certains par leur mesure : « Je ne viens pas ici, puisque ça n’est ni ce qui m’est demandé, ni ce que je veux faire, pour faire repentance ou excuse » a ainsi déclaré notre président. Et toute la presse française dès lors et dans un bel ensemble d’évoquer un « ni repentance, ni excuses » qui semble tourner un instant la page de la sempiternelle culpabilité française.
Sauf que… C’est oublier un peu vite la précédente et hallucinante reconnaissance (il y a quelques semaines) par le même Hollande du prétendu massacre de la manifestation parisienne du FLN en octobre 1961, massacre dont tous les travaux d’historiens sérieux démontrent pourtant la totale fausseté. Et c’est oublier tout aussi vite la suite des propos présidentiels d’hier : « Je viens dire ce qu’est la vérité, ce qu’est l’Histoire »… On vient de le vérifier en effet avec cette fameuse reconnaissance de massacres fictifs lors de la manifestation de 1961. Hollande ajoutant encore qu’il avait toujours été clair sur ce sujet : « vérité sur le passé, vérité sur la colonisation, vérité sur la guerre avec ses drames, ses tragédies, vérité sur les mémoires blessées ». Ben voyons ! Sauf que les drames, les tragédies et les mémoires blessées évoquées sont systématiquement celles des combattants FLN et des porteurs de valises ! Et le compagnon docile de Valérie « Rottweiler » de promettre d’ouvrir les archives pour faire toute la lumière sur « cet épisode obscur de la période coloniale »… On attend avec une vraie impatience un engagement réciproque de la part du gouvernement FLN de monsieur Bouteflika concernant les attentats aveugles, les émasculations, les égorgements et éventrements de femmes, ou les massacres de Harkis après la signature des accords d’Evian. Mon petit doigt me dit d’ailleurs que sur ces sujets, on risque fort d’attendre très longtemps !
Mais que Benjamin Stora, le champion de l’histoire coloniale à sens unique, se rassure : pour prouver que la France a bien toujours le rôle du très méchant dans son esprit, François Hollande se rendra aujourd’hui sur la place Maurice Audin, pour « rendre hommage » au militant communiste et indépendantiste (proche ou membre du FLN) mort selon ses proches entre les mains de l’armée française. Pas question en revanche d’aller se recueillir sur les lieux du massacre de la rue d’Isly, ou en tout autre lieu où des pieds-noirs furent atrocement massacrés par de fiers combattants FLN ! CQFD. Et qu’on se « rassure » : tout reste encore à craindre en matière de repentance directe ou même plus discrète lors de son discours du jour devant le parlement algérien !
Mais le plus beau et le plus important des premières déclarations présidentielles algériennes est ailleurs : Hollande et son hôte ont ainsi promis de « favoriser le plus largement possible la mobilité des ressortissants entre les deux pays », notamment en accélérant la délivrance de visas. Dans la novlangue politicienne française, voilà une formulation qui fera date, quand on sait que la mobilité en question se fait évidemment quasi exclusivement dans le sens Sud-Nord, c’est-à-dire de l’Algérie vers la France ! On peut donc s’attendre à voir l’immigration algérienne battre de nouveaux records durant le quinquennat hollandien. Il sera ensuite bien temps de leur donner le droit de vote aux élections locales, pour faire gagner quelques mandats de plus au PS sauce Terra Nova !
Marc LEROY – La Plume à Gratter
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